— intrigue: samedi au drive-in (tc).

samedi au drive-in

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Cette soirée, Isaac et Lisa l’attendaient depuis qu’ils avaient vu le prospectus dans la boite aux lettres. Un cinéma en plein air, comme au bon vieux temps. Ils pourraient rester dans la voiture ou prendre une couverture et s’installer dehors, sur le sol, pour regarder un vieux classique en dégustant des pop-corn et en buvant des saloperies. Mais ça serait une soirée à eux, une soirée qu’ils pourraient partager au milieu de tout le battage administratif entourant l’adoption légale de la petite Lisa par Isaac. Il n’avait jamais envisagé de l’adopter avant, mais avec le départ de sa mère et le fait que les parents d’Alycia et le père de la petite ne fassent pas partie du décor, les services sociaux lui avaient fait comprendre qu’il aurait davantage de droits en adoptant la petite. Isaac ne ressentait que de la haine pour la femme qui avait partagé sa vie, mais toute la haine s’était transformée en amour pour la petite Lisa.

Aujourd’hui, il avait envie de lui changer les idées et c’est donc particulièrement heureuse que la petite fille avait suivi Isaac dans son délire d’aller voir un vieux film sur un écran géant au milieu de la ville. Le vieux drive-in était une institution en ville, tout le monde connaissait cet endroit et les séances de cinéma en plein air faisaient partie du décor dans la ville de Portland. Le film du jour était « Breakfast at Tiffany’s », et même si on ne pouvait pas dire qu’il s’agissait du film préféré d’Isaac, il avait envie de faire découvrir la nostalgie des vieux films à Lisa. Il ne voulait pas faire d’elle une petite citadine parfaite qui ne connaissait que le shopping, le luxe et l’argent. Il voulait qu’elle apprécie la nature, les vieux films, les passe-temps qui ne coutaient pas atrocement cher. Il voulait une vie simple pour elle. Armés de leurs couvertures et d’un panier contenant quelques bricoles à déguster durant le film, Isaac et Lisa, six ans, s’installèrent dans l’herbe pour profiter de cette soirée.

(outfit) | Elle n’avait pas hésité Isley, quand sa mère lui proposa de garder Mary afin qu’elle puisse se détendre un peu pour la soirée. Elle avait hésité à le lui proposer, quand elle avait vu dans sa boîte aux lettres quelques jours plus tôt le prospectus annonçant cette soirée film au drive-in de Portland. Elle ne savait guère si c’était une bonne idée qu’elle s’y rende, ne sachant même pas si elle y verrait des têtes connues. Car généralement, à ce genre d’événements, les habitants s’arrangent pour y aller à plusieurs. Et non pas seul, comme Isley s’apprêtait à faire. Mais au fond, elle s’en fichait bien, car les soirées où elle se retrouvait un peu seule s’étaient faites rares depuis la naissance de sa fille, alors elle comptait bien en profiter un minimum l’italienne.

Vêtue d’un jeans, d’une blouse et d’un long kimono. Car même si les journées sont chaudes à Portland, l’air y est beaucoup plus frais une fois la nuit tombée. Un plaid dans le creux de sa main et son sac remplis de choses à grignoter et à boire, elle s’approche lentement du lieu. Plusieurs voitures y sont déjà et elle les voit Isley, ces gens heureux. Elle soupire, se rappelant combien ces soirées étaient importantes pour elle et Julian. Isley finit par secouer sa tête, retirant cette pensée de son esprit. Elle continue sa marche, essayant de trouver un coin libre dans l’herbe, ne faisant pas attention à qui s'y trouvait déjà.

Ses converses d'un rouge éclatant crissaient contre le sol carrelé et ses chaussettes d'un orange de feu recouvertes de motifs de piments avait une couleur si criarde qu'il venait à s'en dissocier de la foule. Il avait le regard un peu hagard, fuyant davantage vers le menu d'un œil distrait, remontant de temps à autres les bretelles glissantes de son marcel marmoréen sur ses larges épaules, ses mains folles venant se recourber près de sa tempe, s'emmêler aux boucles indomptables de sa crinière débordant hors de sa casquette rougeoyante. Et lorsque ce fut à son tour de commander, il lui fallut quelques secondes, qui s'écoulèrent comme une longue éternité, pour sortir hors de sa torpeur. Serrant son skate aux motifs fleuris d'une main contre sa hanche, tandis que l'autre venait à intercepter une boîte pleine à déborder de pop-corns. Ses yeux émerveillés regardait le paquet comme un trésor et à la place de ses mains prises, ce fut directement du bout de ses lippes affamées qu'il attrapa l'une des pépites cotonneuses, croquant contre ses crocs et fondant contre son palais. Les bras brinquebalant, l'air frais de la nuit vint à effleurer son visage en une caresse paisible. Zigzaguant entre les allées jonchées d'auto, ses prunelles claires fuyaient comme des éclairs, à la recherche d'un visage familier. En la trouvant enfin, il faillit bien en lâcher ce pourquoi il avait tant lutté à ne pas se faire s'échapper de ses mains folles, farouches. Balançant son skate au sol, de sa souplesse leste, il s'élança sur lui, vers cette tête auréolée d'une crinière solaire, s'arrêtant à ses côtés, près du capot de sa voiture en lui offrant un sourire taquin. « J'ai pris les sucrés. » Il lui tendit le paquet de pop-corns fumant et vint à se laisser tomber à ses côtés, ses hanches se délassant contre la voiture. « Ils passent quoi déjà ? J'ai oublié. » Oui, c'était vrai ça. Cette fâcheuse et insidieuse façon d'oublier toutes ces choses. Comme ce jour-là où après avoir été pris d'une effervescence artistique, il avait laisser l'eau de ses pattes bouillir au profit d'une toile inachevée. Ses lèvres se pincèrent et il vint à piocher une poignée des pops-corns. « J'espère que je t'ai pas trop fait attendre, y'avais du monde. » Puis il repris d'un ton plus rêveur. « Ça serait génial de peindre cet endroit. » Ses prunelles songeuses soulignait les lueurs des phares, qui comme des miettes constellées venait à faire se gorger la nuit de rayons imprenables. « Du jaune, du bleu, du vert. Et... Des couples qui se galoche. » Un petit rire mutin s'échappa hors de ses lèvres et il vint porter le creux de ses mains à ses lèvres afin d'y croquer les pop-corns restant.

elle tapote contre son volant. faut qu'elle sorte. faut qu'elle regarde le film. ça va lui changer les esprits. pourtant, zelda, seule, en attendant javier, elle n'pense qu'à alex. elle essaye de comprendre, elle essaye d'savoir où ça a pu merder. sauf qu'elle en est incapable, parce qu'à trop chercher, elle s'en donne une affreuse migraine. et parler à toni ? ça lui semble impossible. parce qu'elle est certaine que sa colocataire est plus en train de la fuir qu'autre chose. au fond, il lui reste quoi, à zelda ? son boulot. il n'y a qu'ici, qu'elle se sent presque à sa place, malgré les tensions avec son patron. elle souffle un bon coup. il faut qu'elle arrête. faut qu'elle se concentre sur le présent, parce que ça cogite trop dans son crâne et qu'ça lui donne un mal-être assez important. elle sort de sa voiture, attrape un plaid qu'elle avait mis derrière pour le foutre autour de ses épaules, alors qu'elle s'installe sur le capot de sa voiture. il y a du monde, et le temps, malgré frisquet, montre que c'est bientôt la fin de l'été. elle regarde autour d'elle, encore une fois, plisse les yeux pour essayer de repérer javier. il est long, à son goût. l'écran bouge, mais elle n'écoute absolument pas. elle ne connaît pas le film. elle est sortie parce qu'on lui a proposé, mais zelda n'a même pas le goût. ce soir, elle n'a pas envie de faire semblant, tout simplement. elle doit sûrement s'être encore perdue dans ses pensées, parce qu'elle ne l'a même pas entendu arriver. elle se met quand même à sourire, parce qu'elle est contente d'être avec lui. contente, de parler à quelqu'un d'autre qu'à elle-même. je commençais à avoir faim. elle s'empresse presque, à mettre sa main dans le pot de pop corn. elle cherche dans sa poche le prospectus. parce qu'elle-même n'en sait rien. Breakfast At Tiffany's. c'est tout c'que je sais, j'ai pas vraiment suivi j'dois t'avouer. elle pouffe de rire. javier et son âme artistique, son imagination. c'est sûrement ça, qu'elle apprécie le plus chez lui. il suffit qu'elle ferme les yeux pour imaginer l'art, pour l'imaginer peindre et rendre cet endroit beaucoup plus agréable. sauf qu'elle pouffe encore de rire. il suffit qu'elle regarde, à nouveau, autour d'elle pour confirmer ses mots. surtout, des gens qui se galoche. c'est pas sa faute, c'est trop fort pour elle, mais son coeur se pince doucement. est-ce qu'alex aurait accepté une soirée comme celle-ci ? sûrement que non. elle n'sait même pas où il est, mais elle sait qu'il n'est pas chez eux. encore une fois. ça fait longtemps, que j'ai pas été ton modèle. elle glisse doucement. finalement, le film ne l’intéresse vraiment pas et elle préfère rester et parler avec son ami.

@javier valnero

Il était saoul. Il titubait comme une pauvre âme en peine entre les lumières vacillantes. Les véhicules le long de son chemin lui offrait un dédale rassurant. Le journaliste rebondissait d'une portière à une autre. Ce n'était point du soda dans l'énorme cup rouge écarlate qu'il tenait de ses doigts tremblotants. L'image d'Audrey Hepburn s’incrusta dans sa rétine. Il se sentit tout aussi perdu que Holly Golightly ce soir. Il ne portait aucune robe noire, mais plutôt un jean slim délavé, un tee-shirt qui dépassait sur la boucle de sa ceinture étincelante sur une veste aux manches relevées. Il portait aux pieds des baskets Nike grises de la collection inspirée du film Retour vers le futur deuxième volet. Le journaliste offrait à chaque déhanchés un stroboscope de lumières qui empêchait toute discrétion. Ce qui était son dernier soucis, car retrouver sa voiture était pour l'instant sa première priorité. Il avait du monde ce soir. Perdu à l'autre bout du driving, il n'avoir point vu son ami de toujours @Javier Valnero, mais déjà il n'aurait pas voulu l'embêter. Camron ne voulait embêter personne ce soir : ni sa famille ou ses proches. Il se sentait tellement pitoyable, au point que son seul réconfort était de disparaître sous la main chaleureuse de mère alcool. Il avala d'une traite une longue gorgée qui s'échappa de la commissure de ses lèvres et se répandît sur son haut et ses chaussures.  « Et, merde ! »   Le garçon à la tignasse couleur d'automne bouscula une pauvre âme et ne prit même pas le temps de s'excuser. Il sortit plutôt son téléphone de la poche de son jean, bien décidé à envoyer un message incendiaire à son mari absent. Il commença à le taper avec l'agilité d'un homme alcoolisé :  « Bon ! Je t'attends enfoiré ! Je suis au Driving ! Et, j'ai envie de toi alors ramène ton cul sinon je ne réponds plus de rien. »   C'est uniquement après avoir envoyé son sms, que ses yeux roulèrent comme des billes de verre. Il venait de se tromper de destinataire et d'envoyer ce message à son détestable ex @Andrea Phelps. Troublé. Il trébucha et s'écroula de tout son soûl. Les rires explosèrent. Il faut dire que c'était très drole, sauf bien-sûr pour le principal intéressé. Devait-il se relever ? Il était bien ainsi, l'herbe humide caressant avec réconfort son épiderme brûlant. Peut-être la terre dans la bouche était un signe ?  

sav, elle avait réussi à traîner son pote @Gabriel Winfrey à ce fameux drive-in, bien qu'il n'était aucunement intéressé par la proposition. pour tout dire, elle ne lui avait pas trop laissé le choix. ils s'étaient un peu embrouillés tous les deux, et la belle était contrariée qu'il ne veuille pas y mettre du sien. après la soirée de merde qu'ils avaient passé l'autre fois, il pouvait bien la suivre dans des choses plus banales, plus tranquilles. au moins ce soir, pas de coup de feu, pas de courses illégales. ça respirait la paix et le calme ! enfin pour le moment. ils étaient tous deux assortis de leurs tenues de cuir noires. gab, le brun ténébreux, était parti garer sa moto un peu plus loin, histoire que personne ne vienne rôder trop près d'elle. en attendant, sav, elle avait en main les deux bières qu'elle avait récupéré dans le coffre de la moto, ainsi qu'une petite couverture pour qu'ils puissent se poser dans l'herbe. pour ce qui est de la fumette, c'était son partenaire de crime qui s'en occuperait. alors la blonde cherchait un petit coin tranquille, pas trop près de la foule. elle regardait autour d'elle avant de se faire bousculer violemment par @Camron O'Malley qui ne regardait pas où il marchait. elle laissa tomber les bouteilles au sol et ces dernières explosèrent avec le choc de la collision. elle en avait partout sur ses bottes, sur son pantalon. agacée, elle s'apprêtait à lui hurler dessus et à le faire payer pour sa maladresse. mais il était déjà parti, ce rigolo. alors sav se mit à le suivre, tentant de le rattraper. parce qu'elle n'était vraiment pas de bonne humeur. parce qu'elle allait se défouler sur lui. mais ce pauvre ahuri était tellement saoul qu'il venait de s'étaler dans l'herbe, sous le regard amusé de la foule qui se regroupait autour de lui. il avait beau ne lui inspirer que de la pitié, elle ne se démontait pas pour autant, la sirène volcanique. elle s'approchait un peu plus, se mettant à genoux près du visage du rouquin. " écoute moi bien toi... la prochaine fois que tu me fais gaspiller de l'alcool et qu'en plus tu t'excuses pas... je t'envoie quelqu'un qui se fera une joie de te refaire le portrait ! " gronda-t-elle, les prunelles brûlantes de contrariété.

Breakfast At Tiffany's. Il n'en revenait pas d'aller voir ce vieux film comme s'il était du genre à s'asseoir sur une couverture et à mater un écran projeté, dans le genre prétexte pour découvrir la saveur d'autres lèvres. Mais la sylphide blonde avait su être convaincante, lui reprochant leur dernière soirée, alors que non, il n'était pas le seul coupable de l'histoire, et il était bien celui qui avait bel et bien pris une balle. Le ton avait grimpé, s'affrontant, s'embrouillant, prétextant qu'elle n'avait pas besoin de lui pour ça... jusqu'à ce qu'il lui cède, lui accorde une nuit différente de celles qu'ils avaient l'habitude de partager ensemble. Il aurait cependant préféré aller trainer ailleurs, faire... autre chose que de devoir regarder un film des années soixante. Parce que oui, il avait eu la curiosité de découvrir la torture à laquelle la blonde allait le soumettre. C'était précisément le genre d'histoire qui ne le passionnait pas, le genre d'œuvre cinématographique qui n'agiterait pas son palpitant.

Il revenait à présent d'avoir garé sa moto, un nouveau cuir sur les épaules, le précédant ayant définitivement fait son temps. Un clope égarée à ses lèvres, comme une vieille litanie qui ne pouvait s'en séparer, d'autres formes plus légères dissimulées à l'intérieur de sa veste, il scrutait vaguement les visages à la recherche de la blonde qui l'avait bel et bien trainé jusqu'ici. Parce qu'il ne serait jamais venu de son propre chef, ne se sentait pas réellement à sa place en ces lieux. Mais il ferait ce maudit effort, changer ses habitudes pour celle qui avait veillé sur lui, s'était assuré qu'il s'en sorte cette autre nuit. Il le lui devait bel et bien, même si un vulgaire merci aurait eu moins de conséquences. La repérant avec facilité, sa tenue de cuir tranchant parmi les êtres déjà présent, lui arrachant un sourire joueur, qui fut suivi d'un rire lorsqu'on la bouscula et qu'elle sembla s'être faite arroser. Distance qu'il avalait de ses pas, suivant celle qui fendait la foule à la poursuite de celui qui se ratatina dans l'herbe un peu plus loin. Rire moqueur qui vint redessiner ses lèvres, tout comme toutes ces autres lippes témoins de la scène. Mais ce qui l'amusa plus encore fut d'entendre sa si douce et si délicate blonde menacer celui qui avait eu le malheur de la bousculer. « Laisse-le, c'est juste ton karma qui se venge pour m'avoir forcé à venir ici, à mon avis. » souffla-t-il, moqueur, taquin, en arrivant à ses côtés, lui tendant une main pour l'aider à se redresser si elle le souhaitait. « T'as l'intention de rester par terre, mec ? » demanda-t-il au rouquin, tout en arquant un sourcil.

 Camron ne s'attendait en rien à s'écrouler et à se ridiculiser ainsi. Il releva la tête légèrement face à ces menaces qui venaient de lui être lancées. Il fit face à une muse blonde au visage courroucée. Lui, la bouche pleine de terre comme le lancement d'une nouvelle gamme de dentifrice, une touffe d'herbe sur le coin de sa joue droite comme nouveau tatouage et enfin dans ses cheveux...On y reviendrait plus tard. Il accepta l'aide de la main qui se tendit à lui sans même voir la tête de son sauveur ou sauveuse. Il s'accrocha en tout cas à celui-ci jusqu'à retrouver l'usage de ses jambes.  « Merci de m'aider. Je sais pas ce qui est arrivé. J'ai du trébucher. »  Il tituba légèrement à droite et à gauche. Sa main passa dans ses cheveux sans qu'il n'arrive à retirer l'objet qui y trônait avec impudeur. Oui, car trônait dans ses cheveux une préservatif usagé. Les gens étaient vraiment des dégueulasses. Camron frappa virilement l'épaule de l'homme qui l'avait aidé.  « Désolé, pour ta petite copine. » Le journaliste s'approcha de la beauté solaire et sans vraiment de contrôle (merci l'alcool) se fit très tactile. « Désolé, mademoiselle. » Ses mains qui se voulaient reconnaissant, se firent malfaisant. Il sentit sa tête tournée et il s'agrippa à la première chose qui s'offrit à lui, à la poitrine de la belle. « Opps. C'était pas intentionnel. » Il retira aussitôt ses mains et les placèrent devant sa bouche. Car, même sous l'emprise de l'alcool, il se rendait compte de la dangerosité de son geste. Il resta là tout idiot alors qu'il était trempé des bières que la blonde avait fait tomber quelques secondes plutôt. Les rires fusaient. Les regards se tournaient vers eux. Ils étaient à présent le spectacle à eux seul. Camron voulut baragouiner quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il se tourna vers le brun en pensant qu'il allait à présent se faire démonter la figure. Mais, tout ce qu'il arriva à penser c'était : s'il-vous-plait, non pas mes couilles !

@Savannah Coleman @Gabriel Winfrey 

sav, elle était en train de bouillonner, accroupie à côté de cette calamité aux cheveux roux. elle fut surprise par la voix de gab qui se moquait derrière. il l'avait finalement suivie. si des flammes avaient pu sortir de ses yeux à ce moment là, elle les aurait adressées directement à son ami, un peu trop heureux de la voir aussi agacée. ce soir on dirait qu'il avait bien envie de la contrarier, de la chercher. il lui tendait la main, offrande pour l'aider à se relever. " si tu le dis... faudra pas que tu viennes pleurer quand t'auras envie d'une bière. " soupirait-elle, ignorant la paume qu'il venait de lui présenter. elle se relevait toute seule, jetant des coups d’œils assassins à ce miséreux. il attrapait les doigts de gab, pensant qu'il lui proposait son aide, à lui. croyant voir un camarade soucieux de ce qu'il venait de lui arriver. alors qu'au fond, personne ne devait s'en préoccuper. elle le regardait faire son petit numéro, tenter de faire ami ami avec le brun qu'elle avait traîné jusqu'ici. il se confondait en excuses auprès de lui, puis auprès de la jolie blonde, finalement. sav, elle levait les yeux au ciel, se demandant d'où il sortait ce paumé. pourquoi il était si alcoolisé, et pourquoi personne n'arrivait à le canaliser. était-il venu tout seul ? non mais quel boulet ! avec toute cette terre, ces bouts d'herbe, ce préservatif usagé dans la crinière... personne n'était là pour sauver ce garçon ? quelques secondes plus tard, il se concentrait de nouveau sur elle, s'approchant d'un peu trop près pour lui faire on ne sait quel geste amical. il ne la connaissait pas, pourquoi voulait-il la toucher. sav se reculait doucement, le voyant tituber, perdre l'équilibre, avant qu'il ne vienne poser ses mains sur sa poitrine. un frisson traversait son corps tout entier. ses yeux s’écarquillaient. comme une décharge électrique. elle lâchait la couverture qu'elle tenait entre ses mains, dirigeant sa paume à toute vitesse en direction de cet abruti, sur sa joue pleine de terre. et ça claquait dans l'air ! " non mais t'es un gros malade toi ! " hurlait-elle, sur lui qui ne comprenait visiblement pas la gravité de son geste. outrée, elle croisait les bras contre sa poitrine, reculant de quelques pas pour ne plus qu'il s'approche d'elle. ce dernier s'était tourné vers gabriel, comme s'il attendait de se faire frapper par la brute qui sommeillait en lui.