[nsfw] bring me some dreams (for gabriel) terminé

Il percevait tant de choses ainsi, dans cet aveuglement voulu, dans ces ténèbres enveloppantes. Il saisissait ce souffle aussi haché que le sien, les frissons sous ses doigts, et son sang troublé ne cessait d'intensifier toutes ces impressions, comme s'il l'était devenu, réellement, ce monstre nocturne aux crocs acérés alors que son visage se volatilisait dans cette chevelure déjà presque trop familière. Il frissonna en ressentant le contact de ses lèvres contre sa gorge, battement de cœur suspendu une seconde, avant de tambouriner plus fort, de hurler silencieusement à la brûlure de son souffle contre sa peau. Mais déjà le corps de l'artiste se rapprochait du sien, l'incitant à tendre cette seconde jambe alors que ses doigts se crispaient sur son tee-shirt, tandis qu'il grimpait sur ses cuisses, le chevauchant, précisant la tension de son bas-ventre. Il ressentait l'emballement de son souffle, continuait à serrer ses paupières comme si sa vie en dépendait, savourant presque le contact de ses doigts venant faire chuter son cuir, délassant sa prise tandis que le blouson glissait de ses épaules, tombait au sol derrière lui en un bruit sourd. Le désir, celui qu'il niait depuis tant d'années avec un talent remarquable, celui qu'il était parvenu à museler avec tant de facilité, s'était échappé sous l'étrange dompteur qui vint s'emparer de ses mains. Contact brûlant qui venait le guider, l'inciter à lui retirer son tee-shirt, le dévêtir, chasser le tissu qui passa bientôt au-dessus de la tête du peintre pour s'échouer sur le sol. Il savait déshabiller, il savait effeuiller... les femmes principalement... uniquement. Parce qu'il avait toujours fait ce choix de renier le reste, de ne jamais s'y essayer. Souffle incandescent à ses lèvres, gorge asséchée, il retenait encore ses gestes, bridait ce besoin de l'effleurer comme pour retarder l'instant qui terminerait de briser l'illusion voulue avec acharnement, le mensonge tatouée à même ses rétines closes.

« Tocame. » Sombre murmure étranger, qui même s'il ne parlait pas la langue, fut saisi, compris par son esprit troublé. Ses mains s'élevèrent, glissant tout d'abord sur son ventre, saisissant la musculation parfaite de ce corps, de cette peau au contact si doux. Il gravissait cette chair envieuse de son contact d'une façon mille fois reniée, jusqu'à s'étourdir plus haut, à cet endroit qui brisait la chimère qui n'était pas parvenue à s'ancrer réellement. Mirage indolent qu'il avait déjà percé à jour, bien trop conscient qu'il était de ces différences, de cette fragrance si masculine qui l'étourdissait. Troublantes sensations, envieuses oraisons de l'interdit, il se pencha vers sa peau, laissant ses lippes la rencontrer, évitant son regard, alors que le sien s'ouvrait finalement. Incapable de ne pas voir cette beauté intemporelle qu'il n'avait cessé de deviner, de dessiner au contact de la caresse exploratrice de son propre derme. Lui qui était comme un animal sauvage que le peintre s'attelait à apprivoiser, craignant cette fuite, ce rejet, à fleur de peau, sous les battements saccadés de ce palpitant devenu fou, tant il frappait, tambourinait, lui donnant l'impression de perdre pieds, de cette adrénaline qui bandait ses muscles. Il n'y résista pas, à laper cette chair pour en connaître la saveur, avant de la mordiller doucement. Nouvelle drogue jetée à son être, il laissait ses doigts continuer à onduler sur sa peau, alors qu'il se reculait légèrement. Il brisa cependant ce contact, retirant de lui-même le tee-shirt qu'il portait, dévoilant d'autres tatouages, symboles de son existence, sourire, mort, liberté, couteau, alors que la vérité était tatouée au creux de ses paumes. Des mots. Des dates. D'anciennes cicatrices datant de l'enfance, et d'autres plus récentes. Il laissa ses iris regarder ce corps à califourchon sur lui, celui dont il ne pouvait nier la beauté, qui nourrissait les flammes de son désir à son encontre, avant de relever des yeux floués par cette passion, par ce besoin, vers les siens, essoufflé, nouvelle hésitation de ces secondes, pourtant, ses mains vinrent se déposer sur ses cuisses...

Ses prunelles s'ouvraient après un battement de plaisir, sur une vision extatique. Qui n'avait rien de repoussante, ni même répugnante. C'était un corps, marqué dans les âges sombres d'une violence acharnée. Marquée à même la chair, les reliefs velouté d'une cicatrice près de son pectoral, puis son regard s'erra, remontant jusqu'à son épaule, où trônait fièrement ces serpents d'encres, noueux, formant leurs contours sombres sur sa peau bien plus claire que la sienne. Il les effleura, un à un, du bout de ses doigts, les recouvrant comme s'il s'étais agi du bout de son pinceau, soulignant les teintes fiévreuses qui accompagnaient chacun de ses souffles. Sa gorge moite, où venait à battre ses veines saillantes, gorgée du plaisir, qui comme une vague, venait à monter entre eux, un en crescendo libidineux. Puis ce menton, la légère piqûre âpre de cette barbe mal rasée et enfin ses lèvres. Fines, bien proportionnées. Où il s'était imaginé à plusieurs reprises d'être à la place d'une des cibiches malfaisantes, prête à faire rompre son souffle d'une vague brumeuse, faire s'accélérer les battements de son palpitant. Il le découvrait, au même titre que lui, venait à expérimenter ces nouvelles sensations. Il voulait laper son corps de sa langue envieuse, venir goûter à chacune de ses histoires s'accaparant de celle-ci, en humer les odeurs, voir les couleurs naître contre sa peau palpitante. Former un kaléidoscope saccadé, miroitant les pigments de leurs âmes s'entrechoquant l'une à l'autre. Ces mondes, s'ouvrirent, du bout de cette clef lâché, abandonnée au sol, telle une carcasse de tabac, de cendres et de braises froides. Il déposa un baiser à la commissure de ses lèvres, tenté par le relief galbé de ses lippes promptes à la rage qui sommeillait sous sa peau initiatrice de courroux destructeurs. Puis il se recula, cueillant sa main dans la sienne afin de le guider. Sa stature à demi-nu, souple et leste faisant face à la sienne. Les légers tressauts animant son bas ventre, remontant le long de son bassin en faisant mouvoir ses abdominaux de légers spasmes quand aux pensées troublantes qui le traversait. Javier était doux. Lent, patient. Tout en retardant la vive tempête obscurcissant les couleurs polychromes de son âme. Sa main se releva, passant au devant des orbes sombres du déchu, tel un voile de ténèbres obstruant sa vision. « Ferme les yeux. J'arrive. » Il le laissa là. Seul le bruit de ses pieds nus, grimpant sur les escaliers de bois grinçant, courant comme si le feu lui-même, personnifié, venait à se lancer à ses trousses, dévalisant les tiroirs de sa chambre comme un damné. Mettant sans dessus, dessous, les babioles traînants sur les étagères, la table de nuit. Puis il redescendit, quelques minutes plus tard, le froissement d'un plastique entre ses mains et d'une bouteille qu'il déposa sur un établi de bois, renversant les pots de peinture s'y trouvant. Dégringolant sur le sol de bruits sourds, rependant leurs tâches sur le sol de pierre, désormais tavelé. Il s'en fichait bien, maintenant. De tout, en fait. Il n'y avait plus que Gabriel. Son âme s'entrechoquant à la sienne, sa main refermant sa prise sur ses tatouages noués à son derme, sa peau qu'il dévora de ses lippes comme si sa propre vie en dépendait. Son corps heurtant douloureusement l'établi dans son dos et ses lèvres, qui dans une impulsion incertaine, vinrent s'entrechoquer aux siennes. Rougissant, haletant, comme si ce geste était bien plus intime que les autres. Impatient, alors que ses mains nerveuses, incontrôlées, venait à tenter de défaire sa ceinture. Et ce souffle, meurtrissant sa gorge, effleurant ses lèvres, buvant ses respirations ardentes. « Prend-moi, maintenant. »

Le regard de l'artiste rampa sur sa peau mise à nue, frissons passagers provoqués par son souffle qui caressait sa chair, bien avant que ses doigts ne viennent redessiner l'encre tatouée à même son derme. Sa respiration s'accélérait, les sensations se faisaient si brûlantes, si tenaces, comme s'il gravait chaque parcelle, que l'aiguille sinuait de sorte à laisser une trace indélébile de son passage. Ses muscles se tendaient comme en réponse à ses dérives, à ces mains qui éveillaient sa chair à ces sensations exacerbées. Glissant sur sa gorge, jusqu'à sa ce menton mal rasé, lenteur indélébile à laquelle le déchu n'était pas habitué, s'égarant sournoisement au contact de ces mains trop viriles sur sa peau. Puis ce fut un baiser qui vint s'égarer à la commissure de ses lèvres, le laissant soupirer faiblement, avant que l'une des mains du peintre s'empare de l'une des siennes tout en se reculant. Javier semblait désireux de l'entrainer à la verticale, de se redresser ensemble, et il ne rechigna pas, se laissant guider, toujours calfeutré dans les bienfaits de la brume. Souffle agité, respiration précipitée, leurs corps l'un contre l'autre, celui de Gabriel si tendu au niveau de son bas-ventre, ressentant les frôlements du sien comme la variante d'un supplice. Il avala une gorgée de sa propre salive, alors que la main de l'esthète glissait devant ses yeux... « Ferme les yeux. J'arrive. » Ses paupières chutèrent sagement, retrouvant la quiétude de l'obscurité, alors qu'il ressentait la fraicheur de son absence, entendait ses pas précipités dans l'escalier. Un énième soupir aux lèvres, son dos s'imbriqua contre le mur que sa silhouette rencontra, sa propre main venant glisser sur ses traits sous l'envieuse hésitation, l'audacieuse tentation qui retenait ses pas, l'empêchait de foutre le camp. Désir brûlant pour celui qui venait de disparaître, lames incandescentes qui tendaient son bas-ventre rien qu'à l'idée d'une issue qui pourtant asséchait sa gorge rien que d'y penser.

Il entendait les fracas qui se déroulaient à l'étage, la précipitation qui se poursuivait, son retour au bout de quelques minutes passées mille fois trop vite pour sa conscience. Gardant les yeux clos, il plissa le front au bruit des objets qui tombèrent, attentif au moindre bruit, avant de frissonner à son contact, alors qu'il l'attirait à lui, ses lèvres contre sa peau qui se tendit, dents qui s'entrechoquent. Et merde. Incapable de rester aveugle plus longtemps, il déposa sur lui un regard envieux, empli de ce désir assassin qui le dévorait de l'intérieur. Regard qui l'enveloppa, captura le moindre de ses gestes, cette impatience grandissante. « Prend-moi, maintenant. » Souffle hasardeux, pulsations frénétiques, ses doigts vinrent se plaquer sur sa nuque, pour anéantir l'espace entre leurs lèvres, sa langue s'insinuant entre celles de celui qui venait de tendre à son paroxysme son bas-ventre. Puis ses mains rampèrent jusqu'à cette ceinture que le peintre cherchait à défaire, chassant les siennes pour la défaire d'un geste sûr, l'aidant à se débarrasser de cette salopette qu'il laissa tomber au sol. Il avait cessé de réfléchir, de s'appesantir sur cette conscience dont les hurlements étouffés ne parvenaient à gagner son esprit à cette seconde fatidique. D'un mouvement de pieds presque naturel en parallèle, il se débarrassa de ses chaussures, sous un besoin naturel d'être libre de ses mouvements.

C'était si vide, maintenant. Comme un froid glacial, gelant chacun de ses membres après la dure traversée d'un désert sous un cagnard de plomb. Si creux, que le manque de cette présence ne pouvait parvenir à combler ces instants, qui plus tôt les avaient réunis dans une danse fiévreuse. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'il se redressa, prenant conscience de l'orgasme qui l'avait terrassé. Le regard hagard, perdu, lorsqu'il se retourna pour apercevoir les carcasses de tissus, vêtements éparpillés au sol en un chemin hasardeux, jusqu'à l'autel de leurs péchés inavoués. Des pots de peintures dégoulinant, crachant leurs teintes tournoyantes au devant de ses prunelles troubles. Des soubresauts agitant ses épaules, faisant se contracter sa mâchoire. L'Ange s'était éteint, aux pieds de l'établi sur lequel il s'était laissé tombé, vidé, exténué. Ses prunelles fermées sur l'aube d'un sommeil réparateur. Il l'avait regardé. Durant quelques instants, avec ces mèches en bataille barrant son visage en une frange d'ombres, sur lesquelles il avait voulu laisser glisser ses doigts, s'emparer de leur légèreté aérienne et les faire danser sous sa prise. Mais, c'était trop tard, maintenant. Tout avait disparu. Et avec lui, il venait d'emporter les tourments de ces teintes brisées, pour en faire naître tant d'autres en lui. Ses traits se plissèrent, marqué par la fatigue, alors qu'il traînait des pieds pour ramasser leurs affaires en bataille. Plus certain de pouvoir accepter ses silences face auquel il se devait d'abdiquer. Remonter cette salopette égarée sur ses hanches, former une boule de son t-shirt à la dérive entre ses mains. Les gestes typiques du type qui prend son envol après avoir tiré son coup. Il en connaissait tant le rythme, que cette simple idée venait à lui donner le tournis. Remontant les marches de cet escalier grinçant à ses oreilles en une horrible symphonie meurtrière. Celle qui dans chacun de ses pas l'éloignant de Gabriel venait à semer son esprit de questions douteuses. Lorsqu'il remonta jusqu'au salon encore brillant des lumières allumées, ses orbes claires rentrèrent en fracas au contact de ses couleurs ternes. Depuis quand ces teintes explosives étaient aussi fade ? Il retroussa son nez, alors que ses mains folles venait à se porter à ses tempes dans l'espoir que le monde reprenne de ses teintes, mais lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux. Ce ne fut que silence nocturne de cette nuit assombrie qui l'accueillis. Les bourdonnements du réfrigérateur, les aiguilles battantes de l'horloge et du plancher grinçant sous ses pas. Ayant à peine remarquer que son t-shirt s'était échappé de ses mains, hors de sa portée, lorsque le Monstre avait de nouveau surgit. Il lâcha un soupir de fatigue et se dirigea vers les plaids, afin d'en tirer un hors de la masse compacte roulée en boule aux pieds de son canapé multicolore. Puis il descendis à nouveau, le tissus traînant dans son dos, glissant sur les marches faillit bien s'enrouler à ses chevilles et le faire valser. Mais il tint bon. Son regard se perdant sur Gabriel une toute dernière fois, prenant soin à ne pas le réveiller de ses gestes alors qu'il enroulait le drap tout autour de lui. Jurant mentalement à chaque gestes trop brusque non voulu, par peur de le sortir de sa transe réparatrice. Il aurait voulu une dernière fois lever sa main, la faire s'évanouir sur l'une de ces joues dans l'espoir d'en graver le relief velouté. Mais il n'en fit rien. La nuit signait son déclin et avec elles... Les mémoires incandescentes de ces songes. Alors il grimpa les escaliers, les épaules lourdes. Âme en vadrouille, à la dérive de ces corridors sombres. Un grincement de porte et la sensation cotonneuse de ces draps s'abattant sur sa joue. Ses prunelles se fermaient. En espérant graver, ajouter un monde de plus à sa collection solitaire.

Les yeux clos, le silence de son souffle, des battements frénétiques de son cœur sous sa peau, il sombrait pourtant dans l'immobilité. Il l'entendit se mouvoir à ses côtés, fuite symbolique de ses paupières qui refusèrent de se poser sur celui dont le parfum avait imprégné chaque parcelle de son être, l'étouffant, le noyant. Tout en se laissant bercer par un Morphée venu déposer de nouvelles lèvres contre les siennes, souffler l'écho d'un songe, d'une éternité, d'un mystère. Milliers d'orbes éclatantes, alors que dans une semi-conscience il percevait ces vêtements que le peintre remettait, ces pieds faisant grincer les marches de l'escalier. Comme un adieu, une chimère qui s'évanouissait aux confins de son âme égarée. Il fuyait, s'exilait au pays des songes imprenables, au contrôle improbable. Sa respiration se fit plus sourde, plus lente, plus posée, et il perdit pieds, oubliant ce lieu où il se trouvait, la nudité brûlante de son corps repu abandonné à même le sol, contre ce mur, sous l'établi témoin de cette explosion de sensations si puissantes qu'elles embrumaient encore son esprit lorsqu'il s'était réfugié dans les bras de l'immatérielle déité. Il n'eut conscience de rien, ne ressentit que cette chaleur qui le rejoignit comme pour combler cette sensation de manque qui le consumait y compris dans ses songes. Il resserra le pan du tissu contre lui, laissa échapper un soupir, vaguement troublé par le bruit d'autres grincements inhabituels à ses oreilles. Il entrouvrit un œil, contemplant la silhouette qui disparaissait, le laissant clore à nouveau sa paupière.

Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, le silence était pesant, tenace, presque trop dangereux en un sens, tandis qu'il réalisait ce qui le couvrait, la nudité qu'il dissimulait, les souvenirs brûlant des dernières heures. La pièce elle-même était un témoin vivant de ce qu'il s'était produit, le plastique usagé le narguant à quelques centimètres à peine, la peinture marbrant le sol, l'établi... Il avait le cœur qui s'était remis à battre, affolé par tous ces détails qui l'entouraient, le poussant vivement à se redresser, manquant de s'assommer avec la scène du crime. « Putain... » murmura-t-il pour lui-même, ne réalisant que trop bien ce qui s'était produit, les souvenirs trop vivaces, la fragrance qui imprégnait sa peau, jusqu'à ce plaid qu'il fit tomber au sol. Qu'est-ce qui avait bien pu lui traverser l'esprit, qu'est-ce... repérant son boxer, il le remit d'un geste rapide, avant de faire de même avec le reste de ses vêtements, tout en laissant ses pensées divaguer, assassines, audacieuses, sarcastiques, brûlantes, ... Il s'était égaré contre lui, il s'était perdu dans une mer inconnue dont la saveur lui avait un peu trop plu. Peintre si différent, être si particulier... Il lui avait dit que rien ne sortirait d'ici, il avait intérêt, de garder ce fabuleux silence à ces lèvres... Gabriel avala une gorgée de salive, avant de mener à ses lèvres une clope qu'il alluma par automatisme. Mains tremblantes, désir pugnace qui le hantait, il grimpa les marches le plus doucement possible, sans faire de bruit, laissant malgré tout quelques grincements le trahir. Mais il parvint à l'étage sans encombre, sans croiser la moindre trace de Javier. Scènes qui revenaient se graver avec trop de précision à ses iris lorsqu'il songeait à son prénom, à son être. Soupirant lourdement, il ramassa son casque et se dirigea vers la porte, inutile d'être là à son réveil. Même avec les filles ce n'était pas son genre, alors dans cette situation qui l'égarait avec application, il n'avait pas l'intention de s'attarder. Il ne tarda pas à se retrouver sur le perron, tirant une nouvelle taffe à la condamnée à ses lèvres, alors que la porte claquait sous un coup de vent derrière lui. Ses lippes se pincèrent, mais cela le poussa à s'éloigner plus vite, à arrêter de ressasser, de laisser les souvenirs affluer, le troubler. Rejoindre son engin de mort, son avaleuse de bitume, sur laquelle il grimpa, écrasant dans un même temps la cigarette abandonnée à même le sol, au milieu de la nuit. L'obscurité brumeuse, la sensation de l'éclairage presque assassin, son casque sur la tête, il osa un dernier regard vers la bâtisse, avant de démarrer... un peu trop vite. Sans trop vouloir mettre un mot sur la raison de la colère qui naviguait dans ses veines, réponse à ce qui n'aurait aucun nom.

FIN