j'me sens pousser des ailes, elle s'sent pousser deux cornes. (zelda)

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j'me sens pousser des ailes, elle s'sent pousser deux cornes. (zelda) Fgflx31K_o

dix-heures. journée terminée. il passe le relais. laisse l'patron seul pour la dernière heure. alexei, il n'a pas des masses de route à faire. il fait l'chemin à pieds même. mains dans les poches, comme bien souvent. il s'pointe à l'appartement peu de temps après. pousse la porte et se heurte au silence. pas un chat. pas une âme qui vive. c'est presque étrange de n'trouver personne. presque decevant. mais alexei, il s'dit qu'il pourrait s'poser sur le canapé et profiter du moment d'calme. profiter d'se retrouver justement seul à l'appartement. mais non. l'gamin, il veut sortir. l'impression d'avoir passé la journée enfermé entre quatre murs. l'impression d'étouffer en étant encore une fois enfermé. alors il sort. portable et clés en poche. l'cul qui s'pose sur le siège conducteur de sa voiture. parce qu'il sait pas encore où aller. parce qu'il s'arrêtera à un moment. lieu qui lui donnera envie de s'poser simplement là. et c'est ce qu'il s'passe quinze minutes à peine après. l'moteur qui s'coupe une fois garé sur l'parking près d'un parc en ville. alexei qui échoue sur un banc. les yeux posés sur les arbres, les branches qui se mouvent au rythme du faible vent. quelques passants qui défilent sans jamais s'arrêter. mais alexei, il s'retrouve rapidement chez des potes à lui. à s'marrer. à écouter leurs conneries et rajouter une couche. à boire, un peu seulement, parce qu'il doit prendre l'volant après. y'a son portable qui vibre dans sa poche. alex, il l'sort juste pour voir qui essaie d'le joindre. qui vient de lui envoyer un message. photo qui s'affiche sur un coin de l'écran de son mobile. photo ridicule qui l'fait marrer en temps normal. photo d'zelda prise alors qu'elle dormait, bouche ouverte, les cheveux dans tous les sens. et même comme ça, elle reste mignonne la gamine. l'gamin, il lit même pas l'message. il n'veut pas l'lire. pas lui répondre. il n'veut pas la voir. pas ce soir. y'a son ventre qui se serre. parce qu'il se sent coupable. coupable de lui infliger tout ça. coupable de lui faire du mal. mais ce soir, il n'veut pas faire semblant. il n'est même pas certain de le pouvoir. alors il s'éloigne d'elle. c'est ce qu'il sait faire d'mieux ces temps-ci. s'éloigner. revenir quand il s'en sent capable. juste pour s'faire pardonner avant d'merder de nouveau. cercle vicieux. cercle qui ne cesse de se répéter.
la soirée se poursuit. les messages se succèdent. mais silence radio d'alexei. son téléphone affiche trois heure vingt-deux quand il s'plante devant la porte de l'appartement. quand il s'décide enfin à rentrer. pensant qu'tout l'monde dormirait. pensant qu'il pourrait retrouver son lit, enfin leur lit, sans aucun souci. l'nez sur son téléphone, sourire amusé sur les lèvres alors qu'ses yeux parcourent une énième connerie trouvée sur les réseaux sociaux, il pousse la porte d'entrée et la referme doucement. mais l'bruit à attiré une personne. l'bruit à attiré zelda. alexei, il a même pas besoin d'lever les yeux pour savoir qu'c'est elle. rien qu'au bruit des pas, il le sait. la démarche qu'il reconnait sans aucun mal. il glisse son téléphone dans sa poche et relève enfin les yeux. plante son regard dans celui de sa petite amie. elle tire la gueule, zelda. mine des mauvais jours. alex, il sait qu'elle va lui faire passer un mauvais moment. qu'vu sa mine, elle n'a pas encore fermé l'oeil, attendant certainement une réponse de sa part pour enfin aller s'coucher. mais alexei, il essaie d'tirer son épingle du jeu. il essaie d'glisser quelques mots, juste comme ça, en espérant pouvoir échapper à tout ça. tout ce qu'elle a sûrement prévu de lui balancer à la gueule. tu dors pas ? les mots franchement mal choisi. mais c'est l'seul truc qu'il a trouvé, alexei. l'seul truc qui a accepté d'franchir ses lèvres. les mots prononcés alors qu'il se débarrasse de sa veste et de ses chaussures. il s'met à l'aise.

@zelda adinks

il est bien trop tard, quand elle quitte le magasin. elle tremble. elle est épuisée, dort d'plus en plus mal, et fallait qu'les merdes tombent sur elle aujourd'hui. ça a commencé sur une grosse commande d'un particulier, pour un gros événement caritatif. l'problème, c'est qu'elle en a jamais entendu parler, zelda. au début, c'était pas censé être un problème. ils s'raient allé dans les stocks, l'type aurait payé, récupéré sa commande, et c'tout. sauf que les choses se sont compliqués, et qu'au moment où elle a pris la décision d'appeler sa chef pour qu'ils règlent ça ensembles, elle avait pas prévu d's'en prendre autant dans la gueule. l'truc, c'est qu'en ce moment, elle est à fleur de peau. faut pas trop qu'on l'a provoque parce qu'elle hésite pas à mordre à l'hameçon.au début, ça allait. c'est quand elle s'est fait convoqué au moment où elle voulait partir qu'elle a compris qu'la journée allait, encore une fois, être difficile. et peut-être qu'elle a mal à la gorge, à cause d'avoir trop lever la voix pour s'faire comprendre. parce que zelda est incapable d'accepter qu'on lui reproche des choses qu'elle n'a jamais fait.
alors, quand elle rentre chez elle, elle pensait qu'elle n'serait pas seule. alex aurait dû être là depuis bien trop longtemps, et toni a dû partir avec son copain, sûrement, vu qu'ils n'sont pas là non plus. mais sur le coup, ça l'a pas non plus alarmé. elle est allée se prendre une douche, s'est habillé un peu plus confortablement, et ses longs cheveux se sont emprisonnés à l'aide d'un élastique pour faire simplement un gros chignon. mais l'heure tourne, et c'est au moment où elle est allée se coucher qu'elle a enfin craqué. zelda, elle a passé la soirée à s'occuper bien trop l'esprit pour éviter d'trop pensée à lui, d'trop pensée à sa journée d'merde. premier message. c'est quand elle est allongée dans son lit qu'elle entend la porte d'entrée s'ouvrir. son coeur se met à battre, mais elle entend bien trop rapidement des voix, et ce n'est pas celle qu'elle aurait aimé. elle souffle un bon coup, décide de l'appeler parce que ce soir, zelda, elle a b'soin d'lui. c'est pas la première fois qu'il découche, mais ça d'vient trop souvent, trop répétitif. ça commence à faire trop mal pour qu'elle soit capable d'gérer. et merde, elle a b'soin de son copain. l'heure défile, encore. elle n'est même pas captivée par le son de son ordinateur. elle veut juste comprendre. elle veut juste qu'il revienne.
des maux au ventre. son corps tremblant. il commence à être bien trop tard, et c'est si silencieux dans l'appartement qu'elle est certaine d'entendre le bruit du réfrigérateur. les messages et les appels sont sans réponses. elle pleure jamais, zelda. pourtant, elle est certaine d'sentir sa gorge lui fait mal. elle secoue la tête. tant pis. elle se lève, dans le simple but de se prendre un verre d'eau. sauf qu'elle entend les clés dans la serrure. et son sang ne fait qu'un tour. elle s'poste à l'entrée. et elle sait même pas comment réagir, parce qu'alex, non seulement il est là, mais il est en train d'rire sur son téléphone portable. alors bordel, il foutait quoi ? pourquoi il a pris l'soin de snober tous ses messages ? et c'est quoi, cette remarque ? elle a l'impression d'se prendre un coup d'poing dans le ventre, tant cette connerie est en train d'l'achever. et si elle n'avait pas cet asthme de merde, peut-être qu'elle aurait pris une clope. et toi ? t'as oublié que t'avais une copine ? elle parle pas fort, parce qu'il est tard, qu'd'autres personnes dorment. elle a des tas de questions à lui poser, zelda. et pourtant, y'a rien qui sort. parce qu'elle est incapable d'se retenir, cette fois-ci. c'est trop. et les larmes coulent toutes seules.