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 the way you make me feel (for gab) (terminé)

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Javier Valnero
Javier Valnero
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MessageSujet: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyDim 2 Sep - 16:48

Dans les grondements silencieux de la nuit, il y avait une gravité. Réelle. Profonde. Viscérale. Le roulement des étoiles, qui comme une balafre crépusculaire venait à perforer le ciel nocturne, suintant de lueurs aveuglantes, l'odeur de l'essence, du froissement du cuir, des crachats étalés sur le bitume, entre quelques cadavres de tabac froid échoués sur les trottoirs, là où les passant, en bande, solitaire, venait à marcher sur leurs dépouilles de braises éteintes. De ces regards farouches qu'on se lançait aux abords des bars, des bagarres fougueuses éclairée par des néons aveuglants, clignotants, comme de nombreux gyrophares avait pu franchir les lisières de ce quartier de frasques. Alors pour Javier, ce lutin nocturne au sourire mutin et aux prunelles brillantes d'éclats taquins, c'était un terrain de jeu face auquel il ne cesserait jamais de s'émerveiller. Que ce sois ces chats errants, auquel il venait à distribuer les dernières miettes de ces gâteaux apéritifs, quelques regards suggestifs lancés à un motard dont les yeux bleus l'avait enhardie, avant de finalement se laisser entraîner par l'ardeur de son inconscience et soulager ses envies primaires entre ces bras recouverts de cuir. Le laisser là, à la sortie d'un bar, de quelques bières ayant colorées ses rouges de teintes pourpres. Puis errer, encore et encore. À la recherche de ces couleurs faramineuses, celles qui gonflaient son cœur d'enthousiasme, faisait danser ses soleils, ses rivages, habitant les méandres de sa psyché. Des femmes aux crinières solaires bravant les interdits de nuit dangereuse, des motards bravant leurs destriers de métaux prêt à avaler goulûment le bitume de leurs grondements enragés. Et des couleurs. Encore. Celle qui faisait s'animer ces horizons d'épopées inédites. Des pyromanes cracheurs de feu, des sirènes aux longues chevelures imbibées d'algues, des crocs suintant d'un vampire buveur de sangs polychromes. Recouvrir des murs du bout de sa bombe de peinture, accroupis, sur le trottoir décrépis, alors que la capuche de son sweatshirt venait à recouvrir son visage d'ombres dansantes. De ses mèches folles, s'échappant en une myriade de boucles sauvages au devant de ces orbes claires animées par l'attrait inconscient du danger. De sensations fortes. Il aurait pu paraître ridicule. Avec ce short d'un rose fushia tombant sur ses hanches, ses baskets d'un jaune phosphorescent, ses chaussettes jonchées de motifs de banane s'agrippant à ses chevilles pour s'arrêter à la lisière de ses mollets élancés. Et ce pull noir, recouvrant ses bras basanés bougeant au rythme de son inspiration folle, décadente, achevant la dégénérescence de l'essence même de son âme. L'empreinte d'une femme aux jambes grandes écartées sur un chat qui venait à se faufiler entre ses chevilles. Il en ria. Et s'évada de nouveau, à la conquête des pavés sur lesquels il sauta comme s'il s'était agis d'une marelle. Bravant le passage de la terre jusqu'aux cieux azuréens. Retombant sur ses pattes souples et lestes. Une bestiole, une bête de foire en perdition sous le liquide éthylique gorgeant ses veines d'illuminations incandescentes. Et puis,il y avait bien cette moto, juste là. Sous ses yeux. Le narguant, lui reprochant qu'il aurait mieux faire d'apprendre à conduire, plutôt que de divaguer tel un pantin esclave de son inspiration capricieuse. Et bien cette moto était trop noire ! Trop sombre. Pas assez colorée, pigmentée. À lui faire les yeux doux, à lui, le véritable danger publique du guidon. Il lui tira la langue et s'approcha de son arme fatidique. Cette bombe de peinture d'un rose éclatant qui vint à en marquer les roues, remontant jusqu'au siège, puis au guidon ombrageux. Seulement, ce fut ses bruits de pas qui le firent s'échouer horss de sa rêverie. Faisant se relever ses prunelles claires en la direction de cette silhouette confiante, qui venait à le plonger dans l'obscurité de son ombre. Au dessous de ces néons brillants, éclairant leurs visages... familiers. Un hoquet de surprise mourra dans sa gorge lorsque ses prunelles s'entrechoquèrent aux siennes. L'Ange déchu aux ailes de braises. Il aurait pu en sourire, s'il n'y avait pas cette expression contrariée, furieuse, le toisant de ses iris enflammées. Son propre regard bascula entre la moto et lui. La moto. Lui. La moto. Lui. Puis dès lors, il lâcha la bombe au sol et se mit à courir comme si la faucheuse elle-même se lançait à la poursuite de son âme aux éclats polychromes, exotiques, brisés. L'adrénaline le gagna comme une folie furieuse, son souffle court rompant sa gorge et le vent balayant ses mèches de leurs emprises farouches, sauvages. Une véritable pile électrique dont on ne pouvait faire taire l'étrangeté. Il s'arrêta, à l’affût, sur ses gardes, autour de cette voiture qu'il venait à encercler, calquant ses mouvement sur les siens. Et il lui souriait. Comme un fanal trop brillant, qui dans une nuit noire venait à récolter la lueur de spectre blafard au cœur de ruines nostalgiques. « Alors, chat ou pas ? » Ses mains s'abattaient sur le capot de celle-ci. « P.A.C.H.A » Et il se mit à rire de nouveau.

@Gabriel Winfrey


Dernière édition par Javier Valnero le Dim 9 Sep - 10:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyDim 2 Sep - 18:14

Nocturne échappée, assassines habitudes qui l'avaient mené jusqu'à ce bar, ce recoin malfamé, où il était connu, reconnu, lui le chat noir, incapable de ne pas se montrer insolent, de ne pas chercher les emmerdes lorsque la nuit s'étirait depuis de trop nombreux instants. Parfois. Trop souvent. Rares étaient les obscurité ne l'ayant pas vu trébucher de sorte à ce que son poing vienne heurter un autre visage. Besoin nécrosant de décharger sa violence, de la laisser s'évader au gré d'une volonté qui n'était généralement pas la sienne, du moins dans les gestes. Les mots de trop, le sarcasme velouté, entremêlé de verres pilés venant ramper sur les âmes aussi impulsives que la sienne. Mais il avait croisé la route de quelques types avec lesquels il s'entendait plutôt bien, finissant sa route autour d'une table, une bière venant s'échouer à ses lèvres. Et c'était initialement une soirée plus douce qu'elle aurait pu l'être qui s'égrenait dans le sablier du temps, le laissant songer à d'autres mirages que les noirceurs de son âme, que la hantise sournoise d'un corps illusoire. Gab chéri, y a un connard qui est en train de taguer ta bécane. vint lui souffler la serveuse qui revenait d'une pause écourtée, ses doigts lascivement glissés sur sa nuque, alors qu'elle s'était inclinée, offrant une vue imprenable sur de divines rondeurs mises en valeur par la tenue qu'elle portait. La gorgé ambrée qu'il était en train d'avaler décida de changer de chemin, le laissant tousser sous la colère qui était venue irradier son être si brusquement. Il se redressa, faisant tomber sa chaise en arrière, alors qu'elle se décalait pour le laisser passer, un petit sourire satisfait au coin des lèvres.

La garce s'accouda au comptoir, le suivant des yeux, tandis qu'il quittait le bar, se dirigeait vers l'emplacement où il avait laissé sa bécane, l'ombre pugnace d'une colère incendiaire ne tardant pas à emprisonner ses traits, son regard, tandis qu'il apercevait au loin le rose étincelant qui maculait sa moto, certainement sa possession la plus précieuse à ses yeux. Il accéléra le pas, cherchant à se rapprocher de l'idiot qui avait osé s'en prendre à sa bécane, celui pour lequel ses poings se resserraient dans un désir tenace de lui refaire le portait. De jouer aux artistes de rue à son tour. De maculer ces traits d'un carmin rougeoyant. Mais ce qu'il vit lui sembla d'une ironie si mordante qu'elle sembla vouloir s'enrouler autour de son être, exacerber cette fureur, cette contrariété de constater qu'il avait été assez con pour s'en prendre à une moto... à la sienne en l'occurrence. Désirait-il si ardemment la mort ? Ou de finir sur un brancard qu'il osait jouer ainsi ? Car s'il était tombé sur quelqu'un d'armé, le canon serait déjà braqué dans sa direction. A cet instant, il ne s'agissait que du regard qu'il dardait vers celui dont la fragrance le hantait encore. Mais ce n'était pas ce genre de désir qui croupissait sous sa chair à cette seconde. Sous le ciel si sombre, sous l'éclat fantomatique de l'éclairage terreux, son visage s'inclina légèrement, sa mâchoire se contracta en déterminant la présence de la bombe présente entre ses doigts. L'artiste, lui, semblait finalement faire le rapprochement entre ce qu'il venait de faire et le déchu qui s'approchait, furieux. Et s'il s'élança pour tenter de le fuir, Gabriel ne fut pas en reste, le coursant sans l'ombre d'une hésitation, jusqu'à cette voiture derrière laquelle l'artiste se réfugiait, comme s'il croyait que cela pourrait le protéger. Mais... « Alors, chat ou pas ? P.A.C.H.A » ...il jouait. Riait. A croire que la folie qui le rendait si différent et qui était parvenue à attirer l'ange dans les ténèbres d'un abandon sournois, le rendait assez stupide pour tenter de pousser le vice dans ses retranchements. « Putain, en plus tu te fous de ma gueule ? » gronda-t-il, le regard assombri par la colère, continuant à contourner la voiture qui semblait vouloir jouer le rôle de remparts. « N'importe quel mec te buterait pour ça... Et puis, t'as conscience que je sais où t'habites ? » souffla-t-il d'un timbre menaçant... Conscience qu'il pourrait l'y retrouver sans difficulté, dans cette maison si colorée. Conscience que sa vengeance, il pourrait la déguster s'il le souhaitait. Mais il manquait de patience, elle étouffait, elle crevait aux lèvres de ses mots insatiables, de ses pas conquérants, de cette ombre déterminée qui semblait se lover dans son sillage.


@Javier Valnero
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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyDim 2 Sep - 19:14

Pris au piège dans les filets du félin indomptable. Gabriel était hors de lui, pareil à une bête sauvage surgis de son trône incontesté afin de faire face à la bête de foire qu'il était. Avec son regard brillant d'éclats douteux, taquins, prompt aux boutades, à ses veines palpitantes du liquide spiritueux qu'il avait ingurgité, quelques minutes, heures, (il en perdait le compte) plus tôt. Il n'avait rien du peintre calme et assagis qui dès l'aube venait à faire ses salutations au soleil. Un homme-enfant, à la recherche de teintes insoupçonnée sur lesquels pouvoir épandre des mondes mirifiques. Chasser le Monstre de ses pensées du bout des poils se son pinceau, caressant ses toiles marmoréennes prêtes à subir le joug impitoyable de sa psyché chaotique. Il ne savais si c'était l'alcool qui courrait dans ses veines en un torrent éthylique, ou bien le fait d'apercevoir ce visage familier, qui l'avait laissé à l'abandon, comme tant d'autres avant lui. Enroulé dans ces draps froids, solitaires, où il n'avait su que trouver des rêves peuplés de cauchemars incisifs. Découpant d'une lame d'orfèvre, d'un scalpel meurtrier, les chairs brisées de ses espoirs vains. Après tout, comment cela aurait-il pu en être autrement ? Il ne devait pas se morfondre. Plus de nouveau, jamais. Il croquerais la vie à pleine dent comme s'il s'étais agis d'un fruit de l'Eden, quitte à en subir les conséquences, les ignominies. Il s'était déjà fait à l'idée de supporter le poids de ses mondes indépendants sur ses épaules. Peut-être que ce jeu, cette sorte d'abandon fougueux, sans qu'il n'en sache rien, était une sorte de vengeance. Mélangé aux délires psychédéliques enivrant sa psyché de caresses faramineuses. Ses sourcils se froncèrent en réponse à son ton, alors que ses mains s'abattaient de nouveau sur le capot. « Chat ou pas chat ?! » Son épaule s'agita d'un mouvement sec et durant quelques secondes, ses paupières se fermèrent, abattant leurs obscurités nébuleuses sur le voile de sa vision. Comme s'il luttais intérieurement, face à des forces qui le dépassait. Un gémissement étranglé franchissant ses lèvres qu'il tenta de contenir, en vain. Puis ses prunelles s'ouvrirent de nouveau, une lueur de détresse s'agitant à l'intérieures d'elles, reprenant peu à peu contenance. Hors de la torpeur qui avait fait s'agiter son corps. C'était toujours comme ça. Le regret de son enveloppe charnelle enfermée dans cette âme paraissant bien trop abondante pour elle, une sorte de gangrène, de rejet inéluctable. S'attendant déjà à apercevoir du dégoût sur le visage de Gabriel, il ne se découragea pas. Même lorsque des volets d'un bâtiment tout proche s'ouvrirent dans un fracas qui le fit sursauter, laissant une tête pleine de mèches flamboyantes venir s'extirper hors de la fenêtre résidentielle. « Fichez le camp d'ici sales gosses et écartez vous de ma putain de bagnole, ou je vous jure que c'est à coup de pieds dans le cul que je viens me charger de vous ! » Ses narines se retroussèrent à cette voix grondante. Préférant reporter son attention sur l'ange au courroux destructeur, plutôt que de le perdre de vue et se faire happer entre ses griffes cramoisies. Alors il fit quelques pas sur le côté, l'adrénaline agrippant ses tripes comme un monstre figé dans ses entrailles. Le cœur battant à tout rompre alors qu'il s'élançait de nouveau sur le bitume ardent, l'écho de leurs pas frénétique dans cette poursuite qu'il trouvait exaltante, contournant bientôt dans une rue... Sans issue.

@Gabriel Winfrey
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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyLun 3 Sep - 16:56

Insoupçonnable destin qui semblait vouloir les remettre en présence l'un de l'autre, mais la manière n'était sans doute pas le choix le plus judicieux. La hantise d'un parfum, d'une saveur, ne parvenant à surpasser l'incomparable fureur que l'archange déchu pouvait ressentir à l'idée de voir son fier destrier aussi sombre que la nuit, transformé en une douceâtre parodie galvaudée. Ainsi, comme avançant avec l'âpre saveur de la chasse au creux de la langue, ses pas déterminés ne faisaient que poursuivre, placer son pied comme un miroir déformé de la chimère aux vêtements particuliers. Celui avec lequel il avait partagé l'improbable réalité, l'aveu sournois d'un désir audacieux. Il se souvenait presque trop précisément de chaque sensation, de ces dérives impossibles qu'il avait tenté d'assassiner à chaque coup de rein acharné depuis. Océan nécrosé de minutes qu'il aurait souhaité n'avoir jamais vécu, silhouette dont il aurait préféré n'avoir jamais gravé la nudité parfaite à ses rétines tatouées de lui depuis. Et chaque parole soufflée, chaque menace glissée, étaient pensées, ancrées dans son esprit, parce qu'il aurait tué n'importe qui, pour moins que ça, ou au moins envoyé à l'hôpital avec plus d'acharnement qu'une vulgaire course poursuite. Sa lame ne resterait pas emprisonnée dans les méandres de son cuir. Pourtant, cela ne signifiait pas que sa colère était moindre, juste qu'elle se manifestait sous une errance plus pugnace, plus acérée, face à la connerie notable du peintre qui aurait pu se faire descendre par un type moins regardant. « Chat ou pas chat ?! » l'entendit-il insister sous la noirceur abyssale de ses prunelles dardées dans sa direction, suivant le moindre de ses gestes, la moindre esquisse du sol... Ce soubresaut retint ses iris, le marchand de rêve remarquant ses paupières chutant comme un voile floué par le vent, recouvrant sa lucidité par ces chairs échouées. « T'as pas compris... je suis le chat. » laissa-t-il filer de ses lippes, le muscle de sa mâchoire tressautant sous la contrariété, alors que le regard que reposait enfin sur lui l'artiste semblait vouloir lui avouer toute cette détresse qu'il aurait sans doute dû prendre en pitié. Il pinça les lèvres pour toute réponse, comme si cette vision ne provoquait aucun écho face à sa propre perdition cette autre nuit, cette déviance qu'il ne savait pas gérer.

Affolante déraison qui ne se nimba d'aucune pitié, d'aucun dégoût, d'aucun rejet, juste de cette redoutable rancœur d'avoir abîmé sa monture au profit... de quoi précisément ? D'une dérive de l'âme ? D'une satisfaction malsaine ? D'une vengeance incisive ? Des volets s'ouvrirent, le regard acéré du déchu se braquant sur la silhouette, analysant le danger sous un grain du sablier des heures, des minutes, des secondes. Mais son attention dévia aussi rapidement qu'elle s'était évaporée, pour revenir sur le peintre désœuvré par son arrivée première. « Fichez le camp d'ici sales gosses et écartez vous de ma putain de bagnole, ou je vous jure que c'est à coup de pieds dans le cul que je viens me charger de vous ! » Timbre menaçant qui fit se crisper à nouveau ses poings, sensation désagréable, et l'envie que le "papy" se pointe pour lui faire ravaler ses paroles de vieillard croulant. Ses lèvres menacèrent de s'entrouvrir, le sarcasme pour seul écho, mais les mots crevèrent au creux de ses lèvres, alors que sa proie se décalait. A la manière d'un prédateur, son visage s'inclina sensiblement sur le côté, son attention obstinément ancrée sur cette silhouette, si familière qu'il avait l'impression de sentir sa fragrance charriée par le vent jusqu'à lui. Tente seulement de fuir, semblait susurrer son regard silencieux... et ce fut comme s'il avait perçu sa promesse, puisqu'il s'élança, laissant Gabriel faire de même, se précipiter à sa poursuite, prenant appui d'une main sur la carrosserie pour raccourcir la distance, préciser l'impulsion de ses pas qui avalaient l'asphalte indifférente. Mais la poursuite sembla presque s'essouffler d'elle-même, lorsque le premier pénétra dans cette rue sans issue... où la seule échappatoire consistait à revenir sur ses pas, et se diriger en direction du prédateur... Le charmeur de serpent ayant oublié sa flute. « Et maintenant tu vas faire quoi, Javier ? » Souffle sarcastique de celui qui continuait à approcher, les poings serrés, la colère affutée comme une lame venant lacérer son poitrail. « Et c'est quoi ton putain de délire ? Tu crois que c'est un jeu ? Que je pourrais pas t'éclater la gueule juste pour te faire passer l'envie de recommencer ? » Parce que c'était ce qu'il aurait fait avec n'importe qui d'autres, ses poings le démangeaient, affamés qu'ils étaient d'une gueule à malmener, l'adrénaline furieuse au creux du ventre, le dévorant comme une gangrène sournoise et despotique. « Mais tu vas réparer ta connerie, pas vrai ? » demanda-t-il d'un timbre menaçant en se rapprochant continuellement de lui, amenuisant la distance volage qui les séparait encore. Palpitant déraillant, assassin mesquin de cette ruelle isolée, alors que Gabriel venait l'acculer de plus en plus, sa main prête à s'enrouler autour de sa gorge, menace physique d'un contact indésirable.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyLun 3 Sep - 18:32

Dans l'obscurité ambiante, s'abattant tel le voile sombre d'inconnus déviants. Il y avait des ombres, des ombres qui de leurs bras nébuleux venaient à émerger de leurs formes odieuses et grotesques. Rattrapant le son de ses souffles erratiques, du bruit de ses pas frénétiques. De ceux qui dans son dos, venait à le rattraper de ses teintes cramoisies. Une odeur de chair calcinée et de flammes rongeant son derme, en une caresse pernicieuse, insidieuse. Un éclat aveuglant, dont il venait déjà les contours solaires, embrasés, prêt à consumer son âme au contact de ses prunelles rendue sombre par les cendres virevoltantes de son esprit incendier. « Tu m'as attrapé. » Une constatation. Triste et euphorique à la fois. Il avait perdu et il se devait de l'accepter, comme tout bon perdant. En réalité, Gabriel l'avait déjà attrapé. Pas en ces temps qui se faisaient plus frais, ni même ce soir là, lorsque ses iris avaient succombé à la colère des siennes. Non. C'était bien avant. Avant qu'il ne le poursuive, fasse se rompre son souffle au même rythme que le sien. C'était il y avait des nuits de cela, lorsque ses rangers boueuses avait heurté le seuil de son antre fantasmagorique. Qu'il l'avait extirpé de son doux cocon cotonneux entre ses bras couvert de cuir. Qu'il lui avait fait goûter à la violence de son âme s'entrechoquant à la sienne. Lui faire voir les dénivelés fougueux de sa conscience éteinte. Toutes ces chimères, comme celle, qu'il devait certainement poursuivre face aux vents balayant ses mèches indomptables lorsqu'il se retrouvais le trône imprenable de son destrier de métal. Non. Ce n'était pas ce Gabriel là qu'il avait vu. Cette colère enflammée venue jaillir des laves incandescentes de ses terres spirituelles. Pas celui qui s'approchait de lui, menaçant, jetant la piqûre, la morsure âpre de ses brasiers interdits sur sa silhouette. Pas celui dont le flots de paroles voulait le faire sortir de ses gonds, lui abattre toutes ces vérités tûs, tel un joueur de poker sortant son quinte flush royal. Il le comprenais, d'une certaine façon. Libre à lui de laisser court à la facilité, cette même violence exubérante dont il se souvenais du goût métallique. De ses prunelles horrifiées face au désastre ravageur rongeant chaque parcelles de son être. L'odeur poisseuse d'hémoglobine, le craquement d'une allumette dans l'obscurité, un cliquetis froid, métallique, heurtant sa tempe. Et du noir. Tant de noir jaillissant les brumes nébuleuses d'une fumée âpre. « J'aime pas le noir. » À peine ce souffle avait-il franchis ses lèvres qu'il reculais d'un pas face à la poigne menaçante. Imitant son partenaire nocturne, lui avançant à la rencontre de ce simple homme qu'il étais, abdiquant, pliant face au courroux vengeur de l'être ailé. « Je le trouve triste, maussade et terne. » Le noir. C'était le Monstre. Dans ses cheveux, dans ses tristes yeux teintés de faux semblant. Dans sa voix éraillée, écorchée, gutturale, venue du fin fond de grotte ténébreuses, là où se terrent les victimes de ses desseins funestes, là où leurs cris d'agonies se meurent douloureusement dans leurs enveloppes faibles. Blafardes, pâles. Tel que les rayons lunaires venait à se figer en des spectres marmoréens au dessus de leurs minuscules silhouettes. Le noir, c'était un peu le froid qui venait à glacer ses os, la peur venant à s'éprendre jalousement de ses entrailles. Le noir, c'était cette maudite chaise en osier brinquebalante, alors qu'au devant de cette fenêtre, des flocons neigeux venaient à étreindre le bitume. C'était le silence dans l'accalmie précédant la tempête. « Un rouge feu, ça t'irais mieux. » Parce que dans le rouge, il y avait la passion, l'embrasement des sens, la vivacité fougueuse d'émotions déchaînées. La combativité. L'envie viscérale, l'instinct, qui même aux abords d'une grotte couverte d'ombres, parvint toujours à tracer le chemin de sa lumière inopinée. Parce qu'il y avait ces ailes, immenses et éclatantes, qui dans le sillage de l'ange, venait à briller d'éclats sans égaux. Parce qu'il y avait toujours ces ruines, là, quelque part, enfouie dans les dédales labyrinthiques de son âme, une frêle silhouette abandonnée à son triste sort, qu'un soir, s'était vue offerte une nouvelle issue sur l'au-delà. Réparer ? Comment reconstruire, bâtir, tout ce qui avait pu être brisé ? Il pencha sa tête sur le côté et lui répondit du ton qui se voulait être le plus sérieux qui sois, bien qu'avec ce sourire sur les lèvres, il fallait être crédule pour y croire. « Je pourrais te faire une pipe ? »


@Gabriel Winfrey
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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyMar 4 Sep - 16:54

Nocturne obscurité transcendée par la lueur cadavérique des lampadaires, la ruelle sombrait sous un silence de marbre, floué seulement par leurs souffles, leurs mots, et l'écho taciturne de leurs pas. Il était l'ombre menaçante, le prédateur affamé d'une rancune assassine. Il était celui qui ne cessait de s'approcher, de l'acculer, alors qu'il l'avait entendu lui reconnaître la victoire du hasard des rues. Indifférent à cette réalité brûlante, c'était bel et bien le jeu inconscient de l'artiste qu'il n'appréciait pas, tandis que ses mots se faisaient venimeux, qu'il le menaçait de son être, de ces paroles chaotiques qui lacéraient ses lippes. Énonçant la possibilité de s'en prendre à lui, de déverser toute cette rage qui tendait ces poings qui se contractaient, muscles bandés, iris dardant le danger des secondes à venir s'il ne réparait pas sa connerie, celle qui l'avait fait venir jusqu'ici. Passif improbable, nié avec avidité, mais qui pourtant justifiait le fait qu'il lui laisse la chance d'arranger les choses avant qu'elles ne dérapent. « J'aime pas le noir. » Ce fut tout ce que le peintre fut à même de lui souffler, reculant d'un autre pas sous la menace acide du prédateur, comme si la couleur qu'il détestait avait la moindre importance aux yeux du marchand de rêve. Et cela dû se voir dans l'expression qu'il afficha, cet éclat dédaigneux qu'il porta à cette information qui lui sembla pourtant étrange... Comment un être tel que lui pouvait-il haïr une couleur ? Ne serait-ce pas aussi aberrant que le musicien qu'il devenait parfois, et qui détesterait une note ? « Je le trouve triste, maussade et terne. » Était-il le moindre de ces termes, lui, l'ange aux ailes noircies par sa chute abyssale ayant eu lieu depuis des années ? Celui qui voyait en l'obscurité une couleur d'appartenance, l'offrande d'une protection funeste au détriment de ceux qui pourraient tenter de l'apercevoir. Un simple son de gorge, sombre, chargé d'un sarcasme dévorant, parce qu'il n'y avait que le gouffre blafard de l'importance qu'il accordait à ce que l'esthète multicolore pouvait penser.

L'opinion des autres... pour ce qu'il en avait à faire. Gabriel s'en moquait, ne s'en préoccupait pas réellement. Il s'accordait à s'offrir une certaine apparence pourtant, pour la sécurité de sa position, l'arrogance de l'ange déchu de paraître dangereux, agréable. Danse malsaine de l'âme qui se mentait à elle-même, qui se noyait dans les ténèbres moribondes d'une perdition accentuée depuis le décès de l'un des siens. Gabriel l'avait toujours dit dans le silence de son âme, qu'il aurait dû crever le premier. « Un rouge feu, ça t'irais mieux. » « C'est pour ça que ma bécane ressemble à de la barbe à papa ? » gronda-t-il sous la colère acerbe qui grattait de ses griffes chaque parcelle de sa chair. Javier parlait de rouge, mais en attendant, c'était du rose qui s'était égaré sur le cuir, la carrosserie... il en était tout simplement malade. Seul bien matériel qui comptait réellement à ses yeux, son moyen de se mouvoir, de s'agripper à des dérives incertaines, à ces sensations venant submerger tout le reste, frondeuse accélération défiant la mort encore et encore. Et puis cela ne lui disait toujours pas qu'il allait réparer sa connerie, qu'il règlement peut-être les dépenses nécessaires à la remise en état. Qu'il lui soufflerait des excuses, qu'il... putain, quelque chose plutôt que des explications dont il n'avait rien à faire en vérité. Le muscle de sa mâchoire tressauta, la proximité s'amenuisant à mesure que la ruelle étouffait de l'éloignement de sa seule issue. « Je pourrais te faire une pipe ? » Le visage de l'artiste s'était incliné, le sourire à ses lèvres venant contredire le sérieux de la proposition, qui fit s'immobiliser le déchu. Tel un archange retenu prisonnier par une rune quelconque, il resta figé, son souffle se suspendant à sa gorge devenue sèche. Tension malsaine de son bas-ventre semblant vouloir approuver traitreusement la possibilité, alors que Gabriel tombait des nues, surpris par sa proposition qui fit vaciller sa colère. S'il s'était s'agit d'une fille, elle serait sans doute déjà à genoux, mais en l'occurrence... « T'attendrais que ça pour recommencer. » Hypothèse plausible au fond, que sa colère, si elle s'évanouissait dès que ses lèvres s'enrouleraient autour de sa... Sensation qu'il jugea désagréable, tension insidieuse au niveau de son bas-ventre, sa respiration plus sourde, malaise haïssable face à celui qui semblait détendu. Il combla rapidement la courte distance restante, ses doigts autour de sa gorge, son visage se rapprochant du sien, son souffle brûlant venant s'échouer contre ses traits. « Maintenant je vais être clair, ça ne se reproduira pas. Et tu vas payer les réparations. OK ? »


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyMar 4 Sep - 17:49

La lueur si sombre de ces yeux, celle qui se faisait happer par les bras ombrageux de cette ruelle humide dans laquelle ils se retrouvaient de nouveau. Celles qui venait de subitement se mettre à rougeoyer de leurs éclats flamboyants à l'énonciation libidineuse ayant franchis la barrière de ses lippes épaisses. Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres au souvenir de cette soirée où il lui avait avoué ne pas aimer les hommes. Maintenant, l'artiste, savais. Savais qu'il ne s'agissait que d'un simulacre. Des apparences trompeuses, qui de leurs couleurs ombrageuses venait à recouvrir une vérité tût, endormie. Mensonges entêtant, qu'il voulait balayer d'un coup adroit de son pinceau, le recouvrir de ces merveilles teintes pourpres, d'un vermeil enflammé. Et le revoir, l'homme, le vrai, celui qui aux lueurs tamisées de ce sous-terrain gorgé d'effluves de térébenthine huileuse, s'était dévoilé de toute son incandescence solaire. « Qu'est-ce que c'était, Gabriel ? » Ses lippes en tremblait d'impatience, recourbée en un sourire presque provocateur. L'incitant davantage à dévoiler la lueur fugace ayant fait brillé ses prunelles d'une colère aussi fougueuse, tenace, que ces envies sombres sur lesquelles il ne parvenait certainement pas à mettre de mots. C'était bien plus qu'un simple jeu, c'était enivrant, de tirer sur les cordes courroucées de la colère de l'ange, afin d'en prodiguer à ses oreilles les symphonies les plus belles qui soient. Celle qui venait à l'enchanter, faire miroiter ces passerelles imprenables sur d'autres mondes, d'autres seuils à la dérive de ses terres spirituelles aux trajectoires désaxées. Celle qui d'un simple regard furieux, du crissement de ses bottes contre les pavés et de sa silhouette menaçante, fondant sur lui afin de le recouvrir de ses ailes incandescentes, venait à faire bouillir son sang dans ses veines. Le faire danser, changer, en des myriades de liquide polychrome. Les traits mêmes de ses couleurs appliquées contre la toile de sa chair ocre. « Mes lèvres sur ta queue ? » Il aurait pu le tabasser. Voir même bien pire pour prononcer les paroles de leurs échanges secrets, à voix basse, dans une rue où quiconque pourrait les apercevoir ainsi. Tel deux fauves se jaugeant aux lisières de leurs terres s'entrechoquant. « Ou mon cul ? » Mais ce fut la réalité qui le rattrapa, lui faisant presque lâcher un hoquet de surprise lorsque son dos heurta le mur dans son dos, acculé à cette poigne, sous l'emprise de cette cage de doigts tatoués. Si son regard à lui, brillait dans le brasier de sa colère inéluctable, Javier ne ressentais aucune animosité à son égard. Ni même à cette poigne tendue, il lui souriait. De ses lippes recourbées en un sourire tendre, doux, cette fois-ci. Chaque être avait ses propres limites et il jugeait que celle de Gabriel en avait atteint leurs frontières. Alors sa main se leva, se reposant doucement sur son poignet en signe d'abdication. De trêve. « C'est bon... Je paierais. » Après tout, c'était à lui qu'en revenais la faute. Pour avoir eu la stupide idée de balayer toute cette noirceur du bout de cette bombe rosée. Peut-être était-ce sous l'emprise de l'alcool et des fluides psychotropes glissant dans ses veines, mais l'image de devoir apercevoir Gabriel à dos de son destrier de métal recouvert de graffitis rose ne put l'empêcher de le faire rire. Sous ses propres prunelles. Il le prendrait certainement pour un dingue, un fou, mais qu'importe... Ça ne serait pas la première, ni la dernière fois. Il secoua son visage, ses mèches ondulées se balançant dans l'écho de son geste. Puis il se calma, au bout de quelques secondes, retroussant ses narines sous le froid qui venait à s'infiltrer sous ses vêtements, refroidissant sa peau et glaçant ses os. « Mais tu veux bien me ramener chez moi... ? J'ai oublié de prendre mon skate avec moi. Puis y'a plus de tram à cette heure-ci. »

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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyMer 5 Sep - 17:29

Venelle incertaine, celle qu'il ne souhaitait pas emprunter, cheminement taciturne d'une réalité qu'il voulait étouffer avant qu'elle parvienne à s'emparer de son être une nouvelle fois. Alors les mots s'étaient évadés, ceux qui insinuaient que l'artiste voudrait renouveler l'exploit, effleurer de son âme celle malmenée du déchu, ces chairs venant à se chercher. « Qu'est-ce que c'était, Gabriel ? » « Rien. » Absolument rien. Un souvenir. Une errance. Un égarement qui n'aurait jamais dû se produire. Ce n'était rien qu'une erreur de parcours, une chute vertigineuse à la saveur de laquelle il ne voulait plus se perdre. Pourtant, l'aveu sournois de ses songes troublés à l'évocation silencieuse du peintre dévoilé dans son atelier, pourrait lacérer cette excuse pugnace à laquelle il ne voulait pas renoncer. Colère vacillante, étourdie l'espace d'un instant, d'une seconde, le temps de se reprendre, de l'entendre déverser dans cette ruelle l'évocation de ce qu'il avait pourtant juré de garder pour lui. Parole de pacotille, chimère douloureuse à laquelle il avait été assez con pour croire... lui qui n'accordait sa confiance pour les choses cruciales qu'avec de l'insistance. Il l'entendait poursuivre, évoquer des sensations auxquelles le marchand de rêve refusait de songer, veillant à ne pas encourager la tension malsaine de son bas-ventre. L'envie de lui hurler dessus, de l'acculer plus étroitement contre le mur, ses poings comme la démangeaison d'un poison prêt à se déverser. Crochets affamés du cobra peinant à se laisser berner par la danse audacieuse de la flute. Peut-être l'était-elle trop... audacieuse. Dans ce regard appuyé qu'il dardait dans sa direction, c'était la menace de lui fermer ses lèvres de force, d'éructer un ta gueule corrosif pour qu'il arrête, qu'il cesse, tandis qu'il parlait à présent de cette parcelle de son anatomie qui hantait encore ses rétines distraites.

Aussi perdit-il patience, sa main venant s'enrouler autour de sa gorge, le mur heurtant le dos de l'impudent qui n'avait pas mesuré les limites du contrôle qu'il pouvait s'imposer. Le ton d'avertissement, la menace explicite qui se déversait de ses lèvres, de ce souffle qu'il laissait se fracasser contre les lippes de celui qui semblait nourrir sa colère. Celui qui pourtant... lui souriait. Putain... à croire qu'il se satisfaisait de parvenir à le faire réagir, à titiller l'animal prêt à le déchiqueter. Mais Javier... restait une énigme à laquelle Gabriel ne comprenait rien, égaré dans une tentative d'explications avortée. C'était peut-être cela qui l'avait guidé à lui ce premier soir, cette dualité troublante de sa rage vibrante venant se heurter à cette douceur souriante. « C'est bon... Je paierais. » Ses doigts vinrent d'ailleurs se déposer sur son poignet, comme un chuchoteur cherchant à apaiser l'animal agité. Instant fugace, passager, car déjà un rire déplacé vint troubler ces secondes, l'agaçant, alors qu'il relâchait sa prise, ayant obtenu ce qu'il voulait. Il ne chercherait même pas à comprendre sa réaction, ne ferait pas l'effort que cela pourrait lui demander. Il recula, il savait où le retrouver pour qu'il tienne parole, et s'il lui jeta un regard mauvais à ce rire inexplicable, il sortit une clope de son paquet pour la placer à ses lèvres, faisant rougeoyer son extrémité la seconde suivante. Il inspira la nicotine assassine, savoura la texture de la volute pour tenter de se calmer, tandis que le rire cessait. Peut-être allait-il appeler Ash pour adoucir sa fin de soirée, se rendre ailleurs pour se battre un coup et chasser ce qui devait l'être, ou bien... « Mais tu veux bien me ramener chez moi... ? J'ai oublié de prendre mon skate avec moi. Puis y'a plus de tram à cette heure-ci. » Une chose était certaine, il comptait bel et bien se tirer de cette ruelle, mais ces mots, ces paroles, comme une mauvaise blague le firent plisser les yeux, avant qu'un rire sarcastique se déverse à ses lippes incrédules. « Putain, mais t'es sérieux ? » Il se moquait de lui ? Non, bien sûr que non, l'ange aux ailes racornies savait à l'instant où il posait cette question, que l'artiste ne mentait pas, que sa demande était sincère, qu'il réalisait qu'il était loin de chez lui, sans moyen de rentrer autre que ses pieds... et le type qu'il venait d'emmerder. « T'aurais fait quoi si t'étais pas tombé sur moi ? » insista-t-il en pinçant les lèvres. Il connaissait le quartier, il savait le genre de personnes sur lesquelles il risquait de tomber sous le ciel nocturne trop avancé. « Viens. » qu'il lâcha sans autre forme de procès, pivotant sans attendre de voir s'il le suivait réellement. Il rebroussait chemin, avançait dans ces rues traversées, connaissant par cœur l'asphalte empruntée. Quelques minutes suffirent pour qu'il l'aperçoive à nouveau, sa moto trop rose pour qu'il ne sente pas les effluves de la colère s'entortiller autour de son palpitant rancunier. « La prochaine fois que tu touches à ma moto, je te tue. » souffla-t-il d'une voix sourde, continuant à se rapprocher, tout en s'emparant de ses clés pour finalement, une fois parvenu à sa bécane, sortir son casque, ainsi qu'un second qu'il lui tendit. Il referma le tout, avant de s'asseoir, de l'attendre, peu causant, sans s'expliquer réellement le désir qu'il avait de le mettre en sécurité chez lui. Pour son fric ? raison qu'il valorisait à n'importe quelle autre.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyMer 5 Sep - 22:30

Ils avaient été si proches que leurs souffles se buvaient. Si proches que l'odeur musquée de ces cheveux avaient faillis s'entrechoquer aux siens, jusqu'à ce que l'odeur âpre d'une cigarette ne brise la magie des effluves boisées. Du cuir, de l'essence et d'une sueur suintante. Celle palpable, comme la tension naissante dans leurs regards, celle qu'un pyromane venait à allumer du bout pourpre de son allumette. Une vilaine envie menaçait de faire s'agiter ses mains folles en voyant cette cibiche rougeoyante se porter à ses lèvres. Celle d'arrêter ce gâchis offert à ses prunelles, d'apercevoir cet homme jouant avec sa vie, comme aurait pu le faire un enfant en donnant des coups de pieds dans ses nouveaux jouets. Ses narines se retroussèrent et son regard se porta à ses pieds recouvert de basket, dont les semelles élimées étaient devenues assez fines pour le tirailler. Mais il ne disait rien, Javier. Jamais il se plaignait. À la façon d'un bambin ayant peur de déranger ses parents sous des douleurs vaines. Sursautant parfois à la voix de Gabriel, qui comme une caresse âpre venait à le sortir de sa torpeur, ses petites rêveries imaginaires qu'il touchait du bout de son âme. Faisant se remuer son nez face à la brume incendiaire s'échappant hors des lippes de son compagnon nocturne. Il s'attendait à tout. Mais davantage à un refus après avoir repeint la carrosserie de sa moto d'un rose pétant. Après tout... C'était à lui de payer les dégâts, non ? De prendre sur lui, parce qu'il savais qu'il avait fauté. Lui. Dans son étrangeté mirifique, dans ses doutes et ses songes. « Tu t'inquiète pour moi ? » Un doux sourire venait à raviver ses lèvres et faire briller ses prunelles de nouvelles lueurs euphoriques. Comme si l'avis de Gabriel avait une importance bien plus accrue qu'il ne l'aurait cru. Se conforter dans l'idée que quelqu'un d'autres que ses parents esseulés puissent se soucier de lui. Que Lui vienne à se soucier de lui. Quand à ce qu'il en aurait été autrement... Il serait peut-être de nouveau parti voir ce type. Ce motard qu'il avait enfourché aussi aisément que ces saletés de bécanes qu'il ne pouvait plus voir, ni même en peinture. Le ramener chez lui, après l'une de ses allégresses dégénérescente. Prendre de nouveau le risque de faire franchir un inconnu le seuil de son antre, tout en se fichant bien des conséquences. D'une perte incertaine à laquelle il pouvait courir. Alors il le suivis, dans son effervescence, ses traits de nouveau marqués par la joie, presque en sifflotant un air guilleret. Souriant de plus bel au destrier de métal recouvert de tâches éclatantes. Accompagnant la réponse de la phrase courroucée de Gabriel d'un petit sourire taquin, sans pour autant de nouveau pousser le vice de ses boutades. Ce casque lui apparaissait comme une énième clef vers la gloire fougueuse de l'ange. Enlevant sa capuche débordante de cheveux ondulés afin de le glisser sur le haut de son crâne, évadant ses mèches trop indisciplinées venue franchir son front comme une barrière d'ombres. « C'est bon, c'est bon. Je note, bel ange. Ne plus jamais toucher à ton joujou. » Sa liste des "choses à ne pas faire en présence de Gabriel" finirait par être plus longue que son bras, mais qu'importe. Il était heureux, dans l'instant présent. Et c'était l'unique, seule chose qui comptait. Grimper derrière lui, se lover à ce dos recouvert de cuir, afin d'en faire étreindre sa joue à la caresse agréable, velouté, de cette veste épaisse. Passant ses bras - non sans gêne - autour de la taille du cavalier. Et soudain, le bruit du moteur, surgissant des tréfonds de ses entrailles d'aciers, tel le grondement d'un dragon crachant ses flammes dans une nuit noire, rendue incandescente par des éclats de braises rougeoyantes. Le rouge, qui comme une seconde peau venait à recouvrir leurs corps nimbés d'une lueur absente. « Je vais te guider. » dit-il, d'une voix assez forte pour se faire entendre au delà du monstre avide de bitume. Et ils partaient. Décollaient. Tel deux compagnons lancés à la conquête de mondes enivrants. Le vent qui venait à fouetter son visage, faire se mouvoir ses mèches indomptables comme des cobras menaçant dans la plénitude solitaire d'un désert lointain. Fermer l'étau de ses mains tout autour de sa taille, alors que son front venait basculer à la nuque de Gabriel. Les légers fouettements de ses cheveux s'éparpillant sur son visage, l'odeur musquée dont il pouvait humer l'odeur jusqu'à ses narines émerveillées. Le creux, juste à la lisière de ses cheveux rencontrant sa peau, sur lequel il venait à se reposer. Une osmose étrange, bancale. Comme une sensation de complémentarité. D'un amas de couleurs, qui soudainement venait s'entrechoquer au même rythme que les fracas d'une étoile venait à laisser dans son sillage des nuages nébuleux et des poussières constellées, gravées à même le néant de leurs psychés. Le paysage défilait, reprenant de toutes ses teintes flamboyantes, éclatantes, les bas-fonds s'évadant au profit de zone industrielle. Là. Juste après le roulement des trains de marchandises et de leurs rails graveleux. Zones solitaires, vides, désertées. Rongée par une nature reprenant ses droits les plus primaires. Il tira sur sa manche et vint à se pencher près de son oreille. « Arrête-toi là. »


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyJeu 6 Sep - 16:14

Soupir irrité à sa question, celle qui n'aurait jamais de réponse, celle à laquelle il tairait le moindre aveu, tandis qu'il s'éloignait déjà. Puisque souffler un non n'aurait aucun poids alors qu'il acceptait de le ramener chez lui, accédait à sa demande qui aurait pu se fracasser contre le mur d'un refus naturel après ce qu'il avait fait, cette colère belliqueuse qui nécrosait son être. Aussi s'éloigna-t-il, ne voyant rien, ni ce sourire qui s'étira sur les lèvres de l'artiste, ni sa façon de le suivre, même s'il perçut sa façon de se mouvoir, le bruit de ses pas sur le sol, ces sifflements auxquels il n'accorda pas l'ombre d'un regard. Il continuait d'avancer, d'arracher à cette catin se calcinant à ses lèvres, une nouvelle taffe apaisante. Il suffit pourtant d'une vision pour que les mots se déversent, menaçants, mais qui ne l'empêchèrent pas de lui tendre un casque, tandis qu'il mettait le sien, avant de grimper sur le cuir abîmé. Râle sourd d'une colère assassine... sans doute le peintre ne comprendrait-il pas l'intérêt qu'accordait le déchu à cet engin de mort, fier destrier qu'il ne cessait jamais de chevaucher telle une ombre traversant les rues. A quoi bon tenter de percer ce mystère inconsidéré, lié à ces sensations, à ce dédale brûlant qui venait irradier ses veines lorsqu'il s'envolait littéralement, traversait cet univers qui était le sien comme s'il en était le roi. Insaisissable marchand de rêve qui se moquait du diable, qui semait la mort au détour d'une ruelle pour mieux la tenter à celle d'après. Il était simplement grimpé sans un mot, sans une parole, qu'il suive ou non, il préférait songer que ça lui était égal, qu'il ne s'inquiétait pas pour celui qu'il aurait dû massacrer dans cette impasse, abandonner à même ce sol souillé. Il y avait bien assez de personnes dans son existence qui avait de l'importance pour que cet improbable amant en prenne, sans oublier que si c'était le cas... Secondes meurtries par la sensation de ce corps venant se glisser derrière lui, son visage s'égarant contre sa veste, ses bras enveloppant sa taille presque avec hésitation. Contact brûlant qui fit se tendre son ventre un bref instant, celui de démarrer le moteur, de tenter d'assourdir des pensées qu'il voulait égarer dans un chemin moins malsain que celui qu'elles semblaient désirer emprunter.

« Je vais te guider. » vint alors lui souffler le peintre d'une voix suffisamment forte pour surpasser le vrombissement de l'animal qui vibrait entre leurs cuisses. Comme une erreur... il fronça les sourcils à cette indication, parce qu'il n'était pas sans ignorer où vivait celui qu'il comptait raccompagner, et pour cause, son esprit y avait fait certains détours lorsqu'il n'était plus assez occupé. Inutile donc de prétendre qu'il avait besoin qu'on lui souffle la venelle à emprunter pour parvenir à cette fameuse maison. Mais sans doute Javier voulait-il aller ailleurs, dans un autre lieu... Au fond, la destination importait peu. « Ok. » répondit-il d'un timbre laconique, laissant l'animal avide de vitesse s'élancer sur l'asphalte, dévorer la moindre parcelle de cette route sur laquelle le motard sinuait avec familiarité, habileté, comme si sa monture et lui ne faisaient qu'un. Cette sensation de liberté comme autant d'écumes à ses lèvres étirées sous un léger sourire de bien-être. C'était toujours ce qui le submergeait lorsqu'il prenait la route, même si à cet instant, le contact de ce corps chaud contre le sien le retenait à cette réalité troublante, trop conscient de la présence de ce souffle trébuchant sur sa nuque, de ces bras le serrant contre cette silhouette si familière. Chimère qui le guidait, l'entrainait vers cette zone industrielle, dépassant les trains, les rails, rognant sur une lisière désertique où certaines courses étaient déjà venues s'égarer. Il sentit sa main venant tirer sur sa manche pour attirer son attention, écouter pleinement ces mots, ces paroles, qui lui demandèrent de s'arrêter ici. Poussant un bref soupir, il immobilisa sa bécane un peu plus loin, son pied venant rencontrer le sol pour stabiliser l'engin un instant. « Je croyais que tu voulais que j'te ramène ? Y a rien ici. » laissa-t-il s'échapper tout en actionnant la béquille, puis de retirer son casque, sous un soupire mi-lasse mi-agacé. « Je peux savoir ce qu'on fout ici ? »


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyJeu 6 Sep - 17:14

Une nuit dense. Comme un épais nuage charbonneux s'éprenant de leurs âmes vagabondes. À la dérive de ces anciens géants aux entrailles de ferrailles endormies. Désertes. Laissée à l'abandon entre les bras d'une flore sauvage, caractérielle. La douce mélodie gutturale des grondements s'arrêtèrent, les phares parsemant la pénombre de miettes de lumières, tel des constellations s'entrechoquant dans le néant béant de l'obscurité. Ses mains s'évadèrent sur son casque, alors qu'il sautais habilement de l'engin, laissant retomber en cascade ses lourdes boucles indomptées sur ses épaules, un sourire mutin suspendu sur ses lèvres à la question de Gabriel. Il lui tendit son casque, relevant ses orbes claires vers lui. « J'ai menti. » avoua-t-il. Comme un enfant reconnaît le prix de ses mensonges, se retrouvant devant le fait accompli sans pour autant pouvoir reculer, car acculé au mur de ses angoissantes responsabilités. Sans pour autant être pernicieux, malveillant. C'était l'un de ses petits mensonges innocent, issue de ses songes mirifiques. L'espoir de quelques instants, arraché dans l'éternel silence de la nuit. Pesante et lourde, comme ciel d'antan, qui autrefois régnait en souverain archaïque au dessus de son crâne, apposant la brûlure enflammée de ses rayons sur sa nuque pleine de petits cheveux torsadés. Gabriel allait certainement de nouveau lui en vouloir, mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer grappiller ces quelques secondes figés dans le temps, afin de sentir la morsure d'ébène de ses prunelles sur sa silhouette. Un peu. Juste encore un peu. À lui, cet ange aux ailes flamboyantes, invisibles, traînant les fanaux de ses flammes comme un lourd fardeau et balayant les vents de sa monture métallique. Il se tourna vers la pénombre, vers ses chimères invisibles, s'animant devant ses prunelles glorifiées par leurs présences inexistantes. S'attardant sur les contours de ses lueurs sombres, comme s'il était le seul à pouvoir en apercevoir les palettes de ses mondes venir se confondre à l'instant présent, la réalité si tangible sous ses yeux. Et si lointaine, pourtant. « Je venais souvent ici, quand j'étais plus jeune. » Escaladant les crevasses de pierres rongées par des plantes folles, grimpantes. Attraper de ses si petites mains d'autrefois, les rayons solaires venant à se figer dans l'abysse silencieux de ces entrailles boueuses, métalliques, rocheuses. Grimper les passerelles de fer brinquebalante et s'asseoir, là, quelque part. Sur des escaliers en gravas, ses vêtements tachetés par des flocons de poussière s'envolant sous ses doigts. Un carnet d'esquisse entre ses mains, des crayons de couleurs formant une ronde, en désordre, tout autour sa petite silhouette enfantine. Et parfois, relever les yeux, surpris dans sa torpeur, au lourd bruit du train de marchandise naviguant sur ses rails éventrant la roche. Son petit Eden. Le temps d'une escapade, d'une énième ronde, au pays de ses merveilles polychromes, énigmatiques. Son visage illuminé d'un sourire se tourna de nouveau vers Gabriel. « Tu as peur des fantômes, Gabriel ? » Lui, non. Jamais. Là où d'autres voyaient les fantômes comme des esprits frappeurs, rongés par la haine depuis des temps immémoriaux, il leur trouvait une beauté surannée, bâtie dans l'incompréhension d'une bouffée mélancolique. Parfois, lors de ses escapades nocturnes, il pensait en avoir vu, entendu. Ou peut-être n'était-ce que le reflet des rayons de l'astre blafard, perché dans le ciel, les couinements des chauves-souris crépusculaire, sortant de leurs abris. Qu'importe. Il s'élança vers la bâtisse en lui faisant signe de venir, de son entrain contagieux. « Allez, tu viens ?! » Ses bras s'agitaient en sa direction, ses mains mimant des gestes afin qu'il le suive. « À moins que tu sois trop peureux ! » Il n'en croyait rien. Les anges n'avaient peur de rien. Surtout pas des hommes.

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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyJeu 6 Sep - 18:06

L'aveu d'avoir menti, comme un enfant espiègle qui n'avait désiré que cette seconde, trainé un autre être jusqu'à un autre lieu sous un faux prétexte. Soupir agacé qui s'exhala de ses lèvres, sans chercher à lui reprocher cette nouvelle facétie. C'était au fond comme l'image venant se superposer à cette autre nuit, sous cette obscurité brûlante qui les enveloppait à cet instant.  Comme s'il retrouvait finalement le peintre espiègle de cette autre errance, mauvais présage, alors qu'il récupérait le casque qu'il lui rendait. Ce n'était pas ses murs qu'il désirait retrouver, mais le désert de ces lieux si vivement malmenés. Ses iris si sombres venaient s'attarder sur lui, déposant la protection sur le siège qu'il avait occupé un instant plus tôt, peu désireux de bouger son cul de l'emplacement qui était le sien. Pourtant, son propre casque accroché au guidon, il lorgnait dans sa direction, suivant ses pas, ses gestes, l'observant d'une manière si semblable à ces autres ténèbres rejetées qu'il leva les yeux vers le ciel, cherchant ces étoiles invisibles sous l'éclat trop audacieux des lumières de la ville, qui pourtant ne s'étendaient pas jusqu'ici. « Je venais souvent ici, quand j'étais plus jeune. » lui soufflait-il, comme sous un besoin de se confier, de l'entrainer par ces mots dans les méandres de ses souvenirs. L'ange aux ailes froissées, calcinées, ne saisissait pas pourquoi, dieu seul savait à quel point il n'avait pas cherché à l'y pousser, à lui donner l'illusion que ses paroles pouvaient avoir l'ombre d'une importance. Mais les mots trouvaient le chemin de son âme, s'y entortillaient, souvenir si précis que la drogue ne venait pas troubler, entacher. Il le menaçait encore quelques secondes plus tôt, affirmait ce qu'il lui ferait subir s'il recommençait... Souffle taciturne à ses lippes pincées, il se passa une main sur son bras gauche, la massant presque distraitement, sous une habitude dernièrement acquise. Aveu d'une blessure funeste, cicatrisant déjà, plus de peur que de mal, séquelle malsaine d'un autre souvenir, d'un désir sournois d'arracher des palpitants fumants.

Mais il ne comptait pas le suivre, l'artiste aux lubies étranges. Ce n'était pas comme s'il pourrait veiller sur lui jusqu'à l'aube brûlante, se méfiant de ses propres réactions en sa présence. « Tu as peur des fantômes, Gabriel ? » Question trop directe pour qu'il puisse l'ignorer, laissant ses prunelles revenir s'attarder sur la silhouette dissimulée sous ces vêtements trop colorés qui piquaient ses rétines monochromes. Les fantômes ? Un grognement dédaigneux au bord des lèvres fut sa première réaction. « Ca n'existe pas. » lâcha-t-il platement ensuite, certain de ce qu'il avançait, croyances brisées à coup d'infortune. Il n'imaginait pas que les spectres puissent continuer à hanter ce monde, parce qu'il n'y avait rien d'important. Et s'ils existaient, il l'aurait sentie... sa présence, celle de cet ami perdu, celui qui n'aurait jamais dû partir avant lui. D'un regard plus sombre encore, il le voyait s'éloigner, lui faire signe de le suivre comme un mauvais génie cherchant à le noyer dans les ténèbres abyssales d'un monde différent. « Allez, tu viens ?! » Il avait cru qu'il allait vraiment l'y suivre ? S'enfoncer dans ce bâtiment ? Juste... comme ça ? Un rire moqueur s'extirpa de ses lèvres, un sourire incrédule s'y dessinant sournoisement. « À moins que tu sois trop peureux ! » Sa main s'était tendue vers son casque, suspendue à l'audacieuse accusation. Mais il ne lui devait rien, il n'avait rien à lui prouver, alors pourquoi hésitait-il à présent ? Pourquoi se sentait-il tiraillé vers cette bâtisse vers laquelle il le voyait se diriger ? Prétexte fallacieux de son bras qui le tirait légèrement... mais cela ne l'avait pas empêché de conduire jusqu'ici. « Putain tu fais chier. » souffla-t-il finalement, glissant ses clés dans la poche de son pantalon après avoir rangé leurs casques, tandis qu'il descendait de sa bécane revisitée pour lui emboîter le pas. « J't'accorde quinze minutes, après, que tu veuilles venir ou non, je me tire d'ici. » Quelques mots mettant en place les règles du jeu, tandis qu'il laissait derrière lui son engin de mort, et qu'il suivait celui sur lequel ses iris s'égarèrent, sa chevelure trop longue, sa tenue brisant fort heureusement une errance dangereuse de ses pensées. Pourquoi le suivre ? Obscure désir, comme un appel lancinant, flute enchantée ondulant devant le visage du serpent.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyJeu 6 Sep - 21:23

Si son sourire aurait pu illuminer la nuit en voyant Gabriel le suivre, il l'aurait fait. Tel le fanal flottant, la lumière vagabonde, face au héros perdu dans un dédale d'ombres menaçantes. Il aurait été l'échappatoire, la clef, la corde de sortie guidant l'Ange dans les labyrinthes de sa psyché rongée par les ombres. L'Ancre, pour le retenir à la réalité, le ramener depuis ces gouffres inextricables, ceux, qui comme des balafres suppurantes d'hémoglobines, venait à faire se fondre ces ailes rougeoyantes sous l'empreinte de maux pernicieux. Telle la nuit, les englobants dans ses songes silencieux, seulement meublés par le bruit de rapaces nocturnes, brisant leurs ailes contre les feuillages d'arbres aux cimes imprenables. Les gravas, roulant sous leurs pieds, telle des perles s'entrechoquant, alors qu'il venait à sortir son portable de sa poche afin d'éclairer la pénombre. Qui comme un étau pesant, venait à se refermer de son emprise inéluctable sur leurs deux silhouettes égarées. Hésitant, il se tourna vers Gabriel, ses mèches virevoltants autour de son visage en des rubans ombrageux. Puis finalement, ses mains vinrent à tâtonner les siennes, ses doigts s'enroulant au sien, timidement. « C'est... juste pour te guider. » Comme ça sonnait faux et vrai, en même temps. C'était la chaleur de sa dextre, qu'il voulait. Sentir son derme recouvert d'encre courir contre le sien, s’entremêler, tel des lambeaux de tissus rafistolés. Goûter à la caresses âpre, rugueuse, de ces doigts qui s'était agrippé à lui avec tant de ferveur, pour ne finalement laisser que des souvenirs aussi douloureux, qu'exaltants. Mais il le guida, passant devant lui avec la torche de son portable. Qui à chacun de leurs pas, venait à éclairer la mélancolie de l'endroit brisé, fissuré, désert. Le vent s'infiltrant dans ces carcasses rocheuses afin d'en murmurer des songes oubliés, des mémoires... inachevées. Puis il braqua les lueurs de son smartphone sur des escaliers de pierres aux crevasses graveleuses. « Je dessinais ici. » Il y avait de nombreuses années. Où un sourire lointain l'avait découvert dans ses ruines abandonnées, celle, subsistant encore de leurs présences froides, glaciales, dans son âme, comme un hameau solitaire. Si froid, que même les rayons solaires ne parvenait plus à s'y frayer un chemin. « Chaque matin, avant d'aller à l'école, je prenais mon carnet d'esquisse. Comme ça, chaque soir, après la fin des cours, je venais directement dessiner ici. » S'imprégner, se confronter à la tristesse tragique de ses lieux archaïques. Marquer du bout de ses couleurs, chaque teintes régnant dans ce repaire où il y gaspilla quelques heures, minutes, secondes, de sa jeunesse effritée. Il se délivrait, comme une page ouverte, noircie par la marque d'une encre baveuse. Au devant de ces orbes ténébreuses, jetant leurs faisceaux d'ombres contre l'obscurité. Avec Gabriel, tout lui semblait si facile... et compliqué à la fois. Comme s'il savais, comprenais. Au devant de ces paroles, ces regards échangés, ces caresses effleurées. Il y avait toujours cet espoir, qui comme une ancre jetée à un port, demeurait dans les rivages de sa psyché. Puis il relâcha sa main, la sienne devenue moite, laissant pourtant dans le creux de sa paume, une désagréable sensation de froid. Grimpant et éclairant les marches afin de les guider plus haut, sur des hauteurs insoupçonnables. Là où le vent venait à siffler près de leurs oreilles, emportant avec lui, l'écho de voix damnées. Et d'une vue de Portland, qui de nuit, jaillissait d'un épais manteau nébuleux, en un phare d'étoiles scintillantes. « Et puis, je m'arrêtais ici. Le temps de m'asseoir... (il pris une grande bouffée d'air) Regarder les étoiles, comme des portes menant sur d'autres mondes. » Un petit rire mutin, innocent lui échappa et il fourragea sa main dans la poche de son sweatshirt afin d'en sortir un paquet de cibiches, en coinçant une entre ses lèvres, tandis que l'autre se dirigeait vers le visage de Gabriel. S'attendant spontanément à ce qu'il vienne la loger entre ses lippes.

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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyVen 7 Sep - 17:33

Instinct nocturne de ses pas précis qui se plaçaient avec assurance, tandis que l'artiste qu'il suivait sans raison potentiellement valable, allumait son portable pour éclairer leur avancée. Les ténèbres les dévoraient, les avalaient, mais l'ange déchu aurait pu s'emparer de son portable à son tour, sauf que les doigts du peintre vinrent se glisser contre les siens, les enveloppant, liant leurs mains comme un déconcertant serment sous la fausse justification qui se déversa des lèvres de celui qui semblait l'entraîner en dehors des enfers. Ne te retourne pas. Jamais. disait le périple d'Orphée. Mais il n'avait rien à perdre réellement, rien à regretter s'il trépassait le premier. Sa vie, son existence, comme autant d'adrénaline venant dévorer son être... comme autant de rejets de ce frisson qui s'égara à même sa peau à ce contact redouté. Il aurait dû y mettre un terme, la lui retirer... il n'était pas idiot, il n'était pas un enfant, il savait se débrouiller, il n'avait pas besoin de ces doigts enroulés autour des siens pour tromper l'obscurité. La plaie cicatrisant à même sa chair le prouvant bel et bien, rappelant les douloureux instants d'une nuit trépidante. Et ces lieux, n'avaient rien à envier à ceux de ces autres instants, comme autant de séquelles ancrées dans la pierre. Puis ce furent les escaliers qui furent nimbés de la lueur fanée de son téléphone, tandis qu'il l'entendait expliquer venir ici pour dessiner autrefois, le matin, le soir, comme des instants volés que le déchu saisissait parfaitement. Il hocha la tête avec nonchalance, respectant sa parole, lui offrant ces quinze minutes sacrifiées. Mais leurs mains se séparèrent, réalisant ce qu'il aurait dû faire dès les premiers instants. Ses doigts se tendirent, comme s'ils avaient été engourdi, avant de frotter sa paume contre sa cuisse pour en effacer le contact, la sensation de chaleur qui s'y attardait. Il le suivit pourtant dans ces escaliers, son regard s'attardant parfois plus haut, avant de se cramponner à ces marches dont il mesurait la hauteur, mais se méfiait de l'effet que le temps avait pu avoir sur elles. Jusqu'à la délivrance, l'étincelle brûlante de ces lueurs tranchants l'obscurité, de ce vent qui charriait chaque seconde à leur portée. « Et puis, je m'arrêtais ici. Le temps de m'asseoir... Regarder les étoiles, comme des portes menant sur d'autres mondes. » Un rire léger ponctua ces mots, mais Javier avait raison en un sens. Un instant, comme un claquement de doigts dérisoire, et les mains de l'artiste glissait aux lèvres du marchand de rêve une cigarette. Ses iris revinrent sur lui, avant de se contenter d'allumer la sienne, les leurs. Secondes muettes, avant de s'avancer de quelques pas, et revenir scruter l'immensité.

Le regard troublé par la vue qui s'étirait devant lui, il laissait s'égrener les secondes comme une pluie délicieuse, une avalanche d'étoiles éclatantes. Il ne pensait pas que cette obscurité brûlante, cet être si particulier, pourraient lui dévoiler comme un autre monde, rideau chassé d'une main. Spectacle déroutant qui le poussa à prendre son portable, immortalisant ce qu'il avait sous les yeux pour l'envoyer à son meilleur ami. Besoin tenace de partager l'instant avec lui, même s'ils étaient éloignés par plusieurs kilomètres. Souffle d'une réponse qui ne tarda pas, d'une question qui lui fit froncer les sourcils. Palpitations erratiques, souffle plus profond, assourdi par ce pourquoi qui le taraudait. Rien de précis. Il n'était là pour aucune raison en particulier. Encore moins à cette heure de la nuit, égaré dans ce nul part... en sa compagnie. Il inspira réellement une bouffée de nicotine, ne l'ayant fait jusqu'ici qu'à travers sa respiration. Il pianota quelques instants de plus, puis fourra son téléphone dans la poche de son cuir, laissant un soupir s'égarer à ses lèvres, chassant une mèche que le vent faisait claquer sur ses traits. Fraicheur délicieuse. Souffle audacieux qui lui portait la fragrance acidulée du peintre. « Pourquoi tu partages ça avec moi ? » Et cette autre question qui se laissa mourir à ses lèvres, incapable de les traverser, d'en arpenter les ruines amères... pourquoi tu m'as fait venir ici ? Pourquoi ? Un millier de pourquoi qui s'échouaient au frontière de son âme, alors qu'il menait une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres. Il avait menacé de le frapper, de lui faire du mal, l'avait baisé pour l'abandonné comme le dernier des connards... et le voilà qui l'entrainait dans cet endroit, partageant ces souvenirs, cette vue, ces lieux, ce refuge en d'autres termes. Un énième soupir, avant qu'il esquisse quelques pas encore, éloignant la cibiche de ses lippes devenues silencieuses, bourdonnement venant de sa poche, ce portable qu'il sortit pour lire d'autres lignes de celui qu'il avait l'impression de connaître depuis toujours. Celui qui lui survivrait, celui qui ferait quelque chose de son existence, celui avec lequel il avait été incapable de ne pas partager un tel lieu, mais celui à qui il ne faisait que des réponses soufflées à demi-mots sur ce moment étrange. Ses doigts glissèrent sur l'écran, y gravant d'autres paroles dans le ciel immatériel de l'informatique, la clope coincée entre deux doigts. Refuge électronique, rempart factice... déni pugnace de ce palpitant précipité.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyVen 7 Sep - 19:19

Entre leurs cigarettes, s'allumaient les braises flamboyantes d'un autre monde. La naissance miraculeuse d'un big bang de tabac brûlant, éclatant entre eux de ses éclats âpres, nébuleux. De braises constellées et de nuages brumeux, naviguant, tachetant les galaxies de leurs flux exaltants. Leurs regards allumés, par ces quelques secondes vaines, bientôt remplacée par le silence nocturne de ses lueurs baignant leurs âmes vagabondes, crépusculaires. Toujours à la dérive. Tardive. À la conquête de ces immensités de néant inextricable. À croire que la nuit était faite pour des êtres comme eux. Et sa question, laissant en lui, le suspend d'un palpitant frénétique, se joignant aux échos de pneus heurtant le bitume, de gravas secoués par la brise et de sirènes, gyrophares lointains. Perdu là, quelque part. Dans un coin hermétique de sa psyché éveillé sur des songes miraculeux. Là où les lumières dans la nuit, venait à s'agiter, tel des feus follets volants, s'agitant de leurs braises imprenables, délicates, douces et fougueuses. Telles ces ailes, gravés dans le sillage de Gabriel. « Pourquoi... ? » Pourquoi. C'était un mot qui sonnait faux, parfois. Un mot qui n'avait peu d'intérêt, si on ne désirait pas creuser, s'arrêter seulement à cette surface lisse, terne et fade. Pourquoi ? Lorsqu'en on connaît déjà la réponse ? Sa tête se remua d'elle même et sa main vint à se porter à sa tempe. Là au moins, dans l'ombre, Gabriel ne pouvait le voir venir jeter ses pensées du bout de ses doigts désaxés. Ces mains folles dont il avait cauchemardé à plusieurs reprises. Coupées. Écartelées. Brisées. La chair couinant et les os rongés par une lame rongeuse, gorgée de ces acides pensées. Il se calma. Le temps de reprendre son souffle, sortir hors des songes de sa torpeur âpre. Au goût aussi désagréable que cette cibiche dont il avait envie de faire virevolter les braises. Faire disparaître l'horrible sensation de cet étau s'éprenant de ses poumons. « Parce que j'en ai envie. » C'était si simple, pour lui. Si peu compliqué. C'était comme ça. Une évidence. Tel que la nature appartenait à la Terre et les lois, aux êtres humains. Que les enfants venait à tendre leurs bras vers leurs mères, leurs pères. Rêvant de liberté, de songes, d'ailleurs lointains. Parce que Gabriel l'avait emprisonné, l'avait fait se perdre, se noyer, sous les mers charbonneuses, calcinées, noircies, de son regard. Parce qu'il l'avait fait basculer, se perdre, à la recherche, la conquête, la traque même, constante, de ces couleurs miroitantes. Et qu'il avait su le séduire d'une seule et même phrase. Tu me laisses entrer si tu veux les clés du paradis ? Oui. Et il les avaient prises. Avant tant d'ardeur, d'exaltation. Que son esprit avait bien failli en occulter les souvenirs de la veille passé entre ses bras recouverts de cuir. Il s'éloigna. Assez proche pour sentir l'odeur âcre de sa cigarette filtrer jusqu'à lui, de ses bras brumeux, lestes. Puis il se laissa retomber contre le toit de pierre froide. Emportant avec lui, la fatigue d'une nuit passée à écumer les rues, à flirter avec le danger comme s'il s'étais agit d'un amant, qui dès l'aube venait à laisser ses draps vides, froids, dénués de toutes présences. « On fait souvent plein de bêtises, par envie. » On se laisse consumer par le feu, les flammes, un aveuglement entêtant en se fichant bien de ce qui se passe autour. On se concentre, uniquement sur cet éclat ravageur qui laisse s'envahir nos pensées, nous ronge, nous guide. S'agrippe aux tripes et fait se tordre le cœur de désirs sombres. Javier en connaissait les goûts, les couleurs. Et pourtant. Jamais. Ô grand jamais, il n'avait sur ses lèvres, là, juste entre ses lippes rencontrant sa langue, le goût d'une amertume acidulée. « Le tout, c'est de rien regretter. Savourer chaque secondes. » Si Gabriel aurait pu voir son sourire dans l'ombre, tourné vers lui, à la rougeur des lueurs de ses braises étincelantes. Celle qui comme des confettis, des miettes de feu, venait à étreindre le sol en se transformant en un amas froid de cendre ternes. C'était ce qu'il avait vu chez l'Ange, ce soir là. Un feu, consumé sous des couches de cendres trop épaisse. « Et toi, tu te pose trop de questions. » Pourtant, un petit rire mutin venait à lui échapper. Pas moqueur, juste rêveur.

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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptySam 8 Sep - 10:00

Mascarade illusoire d'instants maudits, de cette fourberie graveleuse qu'il avait laissé perler dans ce message qui refusait d'avouer la vérité sur l'être qui l'avait guidé jusqu'ici. Sur celui qui lui avait fait découvrir ces lieux, fait se graver à ses rétines les étoiles factices de la ville, dont la mélodie s'évertuait à les atteindre malgré l'éternité brûlante, bulle intemporelle arrachée au firmament d'un ciel si sombre. Saveur âpre à même sa langue, cibiche égarée à ses lèvres, les imprégnant de sa fragrance assassine. Pourquoi. Question immuable, sauvage, nécessaire, comme une tentative de se hisser à un radeau charrié par une mer tumultueuse. Question répétée à ces lippes familières, mais indiscernables dans cette presque obscurité. Il laissa glisser à nouveau son écran dans les ténèbres, avant de le faire disparaître dans sa poche. Asher ne serait plus une excuse, une échappatoire, et ces mots tatoués sur son smartphone n'étaient de toute façon qu'une abyssale tourmente à laquelle il avait cherché à se soustraire, le laissant deviner qu'un truc clochait, affirmant un mensonge, peut-être bien celui de trop pour ne pas égratigner son palpitant. Quel mal y avait-il à se trouver sur un toit avec un... là était la difficulté de l'instant, savoir déterminer ce qu'était le colombien à ses yeux. Un pote ? Amertume nécrosée, la certitude de ne pas pouvoir le qualifier ainsi, lui, son erreur d'une autre nuit. Un égarement qui semblait vouloir se répéter, retenir l'impulsivité de ses poings, adoucir sa rancœur, sa colère. « Parce que j'en ai envie. » l'entendit-il finalement lui souffler, alors que ses iris cherchaient à percer l'obscurité pour entrevoir sa silhouette, se réhabituant à la pénombre environnante, spectre informe qui ne pourrait réveiller le serpent endormi contre son bas-ventre. Simplicité désarmante... celle que Gabriel suivait si naturellement la majeure partie de son existence, le laissant sombrer dans les emmerdes. Retenue nécessaire à cette seconde... n'est-ce pas ? Il arracha une nouvelle taffe à la fine tige continuant à se consumer à ses lèvres silencieuses.

Observant cette silhouette fascinante, dont il discernait la démarche, reconnaissait l'errance alors que l'esthète s'éloignait à son tour, venant se laisser choir sur la pierre de ce toit surplombant un monde qui semblait tellement lointain. Cet homme, si différent, comme évoluant dans une dimension parallèle, était parvenu à capter son attention, à l'emprisonner d'une façon que l'ange aux ailes déchirées ne parvenait à s'expliquer. La raison désertant ces moments passés en sa compagnie, comme la simple hérésie de l'avoir mené jusqu'ici après ce qu'il s'était passé, et de l'avoir suivi dans ces ténèbres, sa main liant la sienne. « On fait souvent plein de bêtises, par envie. » L'autodestructeur qu'il était ne pouvait qu'approuver, car c'était ainsi que son existence se gravait dans le marbre de ce qui serait un jour sa tombe. Comme autant de saloperie s'agrippant à la pierre tombale gravée d'une épitaphe sarcastique. Il était le seigneur des conneries à lui tout seul, son bras le tiraillant sensiblement venant lui rappeler la dernière en date, alors qu'une autre se faisait vibrante sous ses yeux. « Le tout, c'est de rien regretter. Savourer chaque secondes. » Un rire sombre répondit à ces paroles, l'invitant à profiter de chaque instant, d'oublier les conséquences, de l'entrainer sur cette pente vertigineuse qu'il empruntait déjà avec assiduité. Brève incartade à ses lippes, le laissant mener ses doigts, sa clope, à ses cheveux dont il chassa quelques mèches encombrant son front. « Et toi, tu te pose trop de questions. » Invitation sournoise à le rejoindre dans ses dérives rêveuses. C'était ainsi qu'il percevait cette nouvelle constatation. Il n'avait pas tord, il s'en posait énormément lorsqu'il se trouvait avec lui, parce qu'il chamboulait son monde, qu'il malmenait la force de sa raison, provoquait ces réactions qu'il aurait préféré assassiner s'il l'avait pu. « Quand j'm'en pose pas, je fais des conneries. » Un souffle, une attaque qui n'en était pas une, expression d'un fait fourbe, celui de comparer cette autre nuit à une connerie. Il se rapprocha, le regard posé sur cette ombre tracée avec assurance par les ténèbres. Hésitant un court instant, il s'assit face à lui, s'appuyant contre une ruine, dossier presque douloureux par endroit, mais dieu qu'il s'en moquait. « Je sais pas ce que tu vois en moi, mais y a rien, Javier. Rien de récupérable. » commença-t-il simplement, avant de dérober une nouvelle inspiration à la tige bien entamée. « Je baise comme je respire, je démolis des gueules, je vends de la mort en poudre, et dans dix ans, si je suis pas mort, j'en serai toujours au même point. » Néfaste, comme un noyé qui ne cessait d'entrainer ceux qui l'approchaient vers le fond. L'égoïste en avait douloureusement conscience, mais se révélait incapable de laisser s'envoler loin de lui ceux qui pourraient vivre autrement. Il lorgnait sans sa direction, les mots... « Et si t'es intelligent, t'essaieras de plus me revoir. » ... ceux-là même qui lui brûlèrent les lèvres, incendie brûlant, parce qu'il n'était pas certain d'accepter de le voir s'éloigner, maintenant. Palpitations plus sourdes de son myocarde... l'innocent l'avait laissé pénétrer d'une façon différente dans son existence, semblait vouloir l'y conserver. Inconscient. Parce que quoiqu'il se passe... demain, ça n'existerait plus à la lueur brûlante du jour. Alors demande-le... que je te raccompagne et qu'on en finisse.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptySam 8 Sep - 11:02

Javier, sous ses airs innocents, dans ses grands yeux rêveurs, remplis de candeur. Il en avait vu, des choses. Il en avait vu, du beau monde, venir défiler aux portes de son âme. Et il en gardait encore des séquelles aujourd'hui, de ces visages défilant, au fur et à mesure que les pages de son âme venait à se tourner en des battements réguliers. Là bas, sur ses terres condamnées, il en avait cauchemardé, crié, sué. Le cœur battant à tout rompre, menaçant de s'extirper hors de sa cage thoracique. La peur, c'était une chose si petite, si infime, qui venait à s'étendre de ses ailes gorgées de chaos pour se transformer en un monstre avide de ses hantises. La peur, c'est des barrières qui s'érigent, emprisonne les êtres et les condamnent. Et il en avait des peurs, nombreuses et si grandes, qu'elles venaient parfois à l'en étouffer dans l'étau de leurs bras pernicieux. Mais ce qu'il avait ressentis ce soir là, entre les bras de Gabriel, c'était un cocktail furieux. De crainte, de désir, de fougue. Mais certainement pas de la peur. Car entre ses bras couvert de cuir, il s'était sentis en sécurité. Plus vivant que jamais. Battant aux portes de ses mondes condamnés pour en apercevoir des couleurs galvanisantes. « C'est pas ce que tu fait, qui te définis, Gab. » Il y avait des hommes traînant derrière eux leurs lots de secrets, de silences, de tromperies, d'actes malveillants, tel des boulets emprisonnés à leurs chevilles, qui n'aspirait qu'à la liberté. Un renouveau. Une nouvelle essence à laquelle s'accrocher, de nouvelles couleurs à faire se démarquer d'autres. Ensevelir le reste, les ombres mouvantes, sous des couches épaisses d'un coup éphémère de son pinceau. « C'est ce que tu est. » L'essence. L'Ancre. Qui se terre. Là. Quelque part, dans les méandres de leurs psychés écartelées, brisées. Leurs maux qui suppurent telle des balafres gorgées d'hémoglobines, les filets de sang qui en découlent, tel des rubans pourpres agités sur une toile au derme marmoréen. La vulnérabilité. Ça, cette petite chose, si précieuse, que chaque être tente d'occulter. De surpasser. C'était comme une lumière, tournoyant, dans le creux de ses paumes. Embrasant la nuit, les astres, le vent fouettant son visage, le gravas des pierres roulant sous ses pieds, du bruit de la circulation en fond. Si beau, si convoité et si chèrement payée. Lui, l'ingénue, il s'en fichait bien, de tout ça. Sa vulnérabilité à lui, elle était marquée à même les traits de son visage, sur son sourire constant, sur ses lèvres gorgées de joie, dans ses prunelles brillantes d'éclats mirifiques, fous, désaxés. Et il l'offrait. Sans conditions. Au risque de souffrir, de faire se meurtrir ce palpitant sous sa chair ocre, d'en subir les conséquences de ses actes puérils. « Malheureusement pour toi, t'est tombé sur le mauvais type. » Inconscient, qu'il étais. Certainement. Bravant les ombres de la nuit de sa joie contagieuse, de son euphorie exaltante. Donnant de l'amour, là où d'autres avaient échoués. S'offrir, pas dans l'espoir de recevoir quelque chose en retour. Mais parce qu'à ses yeux, c'était beau. De se donner, sans compter. Faire se transmettre un peu de joie, dans ces cœurs esseulés, ces regards isolés du haut de ces fenêtres si petite, si infime, qu'ils parvenaient à peine à en découvrir ce que le monde avait de plus beau à offrir. « Je fait partis des plus bêtes. » Peut-être que Gabriel avait raison. Peut-être qu'il aurait mieux faire de le ramener chez lui, le laisser au seuil de son antre mirifique, sans jamais se retourner de nouveau. Partir. Et le laisser là, seul, avec ce vide creux dans son âme, ce vide qu'il laisserait dans le sillage de ces pas déterminés à ne plus jamais le revoir. Mais non. Il préférait foncer tête baissée, en se fichant de ses actes, des conséquences qui en découlerait. À nouveau les lueurs du smartphone vinrent à éclairer la gaieté de son visage, branchant ses écouteurs blanchâtres à l'appareil, alors que ses doigts pianotaient en tout sens. S'arrêtant sous la lecture d'un titre prêt à faire chanter sa mélodie langoureuse. Metallica, Nothing Else Matters. Parce que plus rien n'avait d'importance, que Gabriel en cet instant. Il releva ses orbes claires vers les siennes. Cette silhouette noire, rongées par les ombres. Un écouteur entre les mains, tendu vers lui. « Tu veux écouter ? »


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptySam 8 Sep - 15:46

La véracité de ses mots venant dévorer les mensonges dont il affublait ces instants continuellement, lui dévoilant ce qu'il était, toutes ces myriades qui composaient son existence. Comme autant de couleurs qu'en comptait le spectre de la lumière, il était l'enfoiré que l'on devrait fuir, le connard qui, si fascinant qu'il puisse être, devrait être évité, rejeté définitivement, rayer de toute vie trop précieuse. Mais les êtres qui se rapprochaient de lui semblaient aveugles, parfaitement noyés sous la cape de noirceurs qui, en s'écartant, laissait entrevoir d'autres facettes de sa personnalité. Celles venant captiver les orbes sphériques qui s'attardaient sur son attitude, sa façon d'être, comme cette mise en garde extirpée de profondeurs qu'il ne parvenait pas à s'expliquer. Comme tout ce qui se déroulait lorsqu'il se trouvait en sa présence. Mise en garde sincère, qui le laissait naturellement s'attendre à son désir de le voir disparaître, ou le raccompagner chez lui. « C'est pas ce que tu fait, qui te définis, Gab. » Ricanement bref s'extirpant de ses lippes affamées de cette tige en perdition, chargé de ce sarcasme qui reflétait l'état d'esprit qui était le sien. Car la vie ne cesserait jamais de juger sur les actes, ces faits qui démontraient la noirceur d'une âme... la sienne en l'occurrence. « C'est ce que tu est. » Ce qu'il était ? Sa vie, sa bécane, ce bras ayant reçu une balle, ses poings portant les stigmates de combats à répétition, sa fureur, sa rage, cet égoïsme destructeur, étaient une partie de ce qu'il était et serait à jamais. Ange déchu, malmené dès les premiers instants de sa misérable vie, celui qui savait qu'un jour il crèverait sans regret, et il l'espérait, en chevauchant sa moto pour accéder brutalement aux jupons de la mort affamée. Il l'était pourtant, plus que cela, sinon personne ne tiendrait à lui, personne ne s'inquiéterait de son existence. La sylphide blonde en était l'un des exemples les plus récents, en ayant étouffé sa colère pour qu'il ne soit pas la cause d'aucun trépas, lui hurlant dessus parce qu'il avait déconné, parce qu'elle s'inquiétait, et elle l'avait aidé.

L'artiste, lui, ne savait rien, n'avait entrevu qu'une sombre facette, et pourtant, il semblait rester indifférent à ces autres visages qui venaient confirmer le fait qu'il serait celui qui ficherait le camp. « Malheureusement pour toi, t'est tombé sur le mauvais type. Je fait partis des plus bêtes. » Paroles qui laissèrent les prunelles du marchand de rêves s'élever sous un soupir en direction du ciel. Comme s'il en était bel et bien issu, et qu'en silence, il se plaignait de l'inconscience d'un simple mortel ensorcelé par l'essence divine maculant ses chairs, par ces ailes mirifiques et mitées par le temps et la chute. Mais il n'était qu'un homme, un être qui lui avait laissé sa chance de s'enfuir, de disparaître de son existence... Nouvelle taffe arrachée à sa clope qui tirait vers la fin de sa vie, étincelle vacillante, existant trop près de ses doigts assurés. Son regard fut attiré à nouveau vers le sol sous la luminosité d'un portable, non plus le sien, mais celui du peintre, qui ne tarda pas à lui tendre un écouteur, lui proposant de se laisser bercer par quelques notes dont il ignorait tout. La musique, faiblesse familière qui lui fit tendre une main pour parvenir à l'entendre, reconnaissant les accords rapidement. Metallica. Rien d'autre n'a d'importance. Paroles insidieuses qui semblaient prendre une autre teinte, une réalité différente en ces lieux, sous sa proximité, comme un murmure fredonné à son oreille. Deux billes sombres venant jouer à nouveau sur le visage du colombien, affolant ce palpitant qui semblait crever d'une impatience étouffée, alors qu'il scrutait ces cheveux dont il connaissait la saveur, fouetter ces traits familiers. « Je t'ai prévenu. » A peine un souffle qu'il laissa s'envoler vers lui, venant se greffer à la mélodie tourmentée, lancinante. Je t'ai prévenu, que je ne suis qu'un connard, que je te laisserai plus repartir, que je te ferai du mal, que je t'entrainerai dans ma chute, que tu te briseras à mes côtés. Il se pencha, changeant de position, approchant ses traits des siens. Souffle raréfié, assourdi, ressentant la prison de sa peau comme un étau. Paroles éphémères soufflées par le chanteur de sa voix rauque, celles qui affirmaient que l'avis des autres ne comptaient pas. « Demain, je n'aurai pas fait ça. » affirma-t-il de ce timbre revêche qui était le sien, alors que ses lèvres venaient effleurer les siennes, lui crachant presque au visage qu'à l'aube, il nierait jusqu'au moindre contact. Tandis qu'à cet instant, il se cramponnait à ses illusions, à ces faux prétextes de vérifier que cela ne lui faisait rien, que ce contact n'accélérait pas la cavale de son palpitant.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptySam 8 Sep - 18:20

La guitare entamait sa poésie lyrique, enchanteresse, à la saveur de ces sonorités lointaines, exotiques. Montant dans un crescendo singulier, au même rythme que Gabriel venait à se rapprocher de lui, faire se mouvoir son visage à quelques centimètres du sien. Si proches, que leurs souffles se dévoraient, que ses paroles restaient suspendue au dessus de ses lèvres en des menaces vaines. Qu'il accueillait davantage comme des bénédictions que des malédictions. Lui qui paraissait si sûr de lui en s'évertuant à rejeter ses propositions, alors qu'ils se tenaient là. Front contre front, leurs mèches indomptables s'enchevêtrant, les fils de leurs crinières sauvages s'emmêlant en des chemins ombrageux. Et la cage de cette musique à la mélancolie triste, s'éprenant de leurs âmes, de leurs psychés. « T'est sûr de ça ? » Les dernières paroles qui franchit la barrière de ses lippes, avant qu'il ne ferme les yeux et qu'autour d'eux, le monde bascule. Guidés par cette voix, profonde et insidieuse. Qui s'envenime, s'enroule, grimpe sur leurs silhouettes rongées par les ombres, tel le squame froid, meurtrier d'un serpent. Rampant, là. Comme ce désir, les réminiscences de cette étreinte fougueuse sur le point de surgir à nouveau. Juste à ce toucher, l'encre baveuse de la nuit, ombrageuse, de leurs dermes s'entrechoquant. L'Ancre, ce puits de ténèbres se creusant sous leurs pieds. Juste au devant de ce kaléidoscope, les rivages lointains de ses terres primitives, toutes ses muses, sirènes, dont les chevelures cousues à même des fils solaires venait à briller de leurs incandescences imparfaites. Le roulement des vagues, s'échouant contre ses pieds. Leurs ressacs tumultueux humidifiant le sable blanc s'infiltrant entre ses orteils. L'orangé du soleil. Le bleu noirci, calcifié, de la mer ruisselante. Les récifs, qui comme des sièges rocheux, venait à servir de trône à ces dames enjouées. Et puis, une odeur dans la brise. Des effluves musquées, boisées, enjolivant ses papilles de tabac froid. Un derme, s'heurtant au sien, un sourire s'écrasant contre les siens et des mèches, qui comme des plumes cendreuses, sombres, venait à s'échouer entre ses doigts. Ces mèches éventrée sous le passage paisible de ses mains. Il remua de lui même, ouvrant les yeux lentement, guidé par le tempo rythmant, battant dans leurs oreilles, alors que ses lèvres venait à s'échouer contre les siennes. Goûter à la saveur veloutée des siennes, de ces langues jumelles, lestes, s'enroulant sous les envolées lyriques. Leurs dents, qui parfois s'entrechoquait indélibérément, son souffle haché, se répercutant contre les lèvres du motard aux ailes de braises. Leurs halètements animaux, qui dans la nuit, venait à combler le silence de leur étreinte étouffante. Ça l'étouffais, tant c'était puissant, grisant, de s'accorder à lui. Tel des doigts, suivant leurs trajectoires toutes tracées sur les cordes de cette guitare au rythme langoureux. C'était possible, ça ? De désirer un être au point de vouloir s'en détruire contre lui ? Laisser ses ailes venir les recouvrir de son flambeau dévastateur. Et rester là, contre lui, contre eux, alors que les flammes venait à lécher chaque parcelles de leurs corps embrasés. Il grimpa sur lui, se mouvant telle une anguille souple, déliée, ses mains se frayant un passage sous sa veste de cuir. En sentir l'apaisante chaleur venir recouvrir la nuée de frissons parcourant la peau nue de ses bras, en dessous de son épais pull. Peut-être était-ce le froid, ou bien la fièvre, de la musique, de son corps, qui venait à le faire frisonner, bouillir d'une impatience haletante. Il resta là, à califourchon sur lui, sans un mot. Son nez s'étouffant contre son cou afin d'en humer l'odeur, ses mains se perdant dans cette crinière touffue, glissant entre ses doigts comme des plumes de corbeaux. D'une douceur inouïe, mais d'une noirceur terrifiante, comme avalée dans l'immensité nocturne. « Je crois que je pourrais m'endormir là. » Un sourire béat venait à se loger sur ses lèvres, alors qu'il imaginait Gabriel le ramener chez lui en le portant entre ses bras. « Tu vas me ramener comme ça chez moi, hein ? » Un petit rire ponctua sa phrase, qui se mourut entre ses lèvres, étouffé contre la peau brûlante de l'Ange.

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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 6:47

Un baiser. Le contact de ses lippes contre les siennes, cette saveur qui semblait lui avoir manqué alors que l'esthète remettait en doute ses paroles, cette affirmation que l'aube viendrait chasser tout ce qui pourrait se produire sous le voile des ténèbres obséquieuses. Mélodie troublante, comme sous une caméra venant capturer ces secondes éphémères, ses lèvres caressaient les siennes au rythme de ces notes brisant le silence venteux de ces ruines. Leur langue venait s'entortiller autour de celle de l'autre, caresse audacieuse, ballet saisissant qui le laissa fermer les yeux, tétaniser ce souffle à la sensation de ses doigts se perdant dans sa chevelure. Il aurait pu hurler à l'obscurité que ce bécot n'était qu'un moyen de confirmer qu'il ne le désirait pas. Que sous la sobriété exaltante, il ne ressentait rien envers cet artiste qui semblait être l'opposé de lui-même, miroir de joie de vivre, de douceur, d'innocence, parfaite blancheur quand il n'était que noirceur. Echo taciturne de ces secondes grisées par la mélopée qui s'accélérait, alors qu'il ne parvenait à renoncer à cette esquisse sauvage de ces instants. Palpitant lancé dans une cavalcade frénétique, tourbillon de cette fraicheur tournoyant autour d'eux, et il le sentit grimper sur lui, le repousser légèrement pour s'égarer au contact de ses cuisses, le chevauchant comme cette autre nuit où le monde tout entier avait semblé vouloir suspendre sa course. Désir pugnace, obstiné, qui se manifesta au niveau de son bas-ventre, pressé contre le sien, niant le moindre mensonge, l'assassinant de sa lame affutée, du rouleau assassin d'un océan de sensations écrasantes. Ces mains qui s'attardaient sous son cuir, celui-là même qui témoignait des séquelles d'une autre nuit, trou béant au niveau de ce bras dont il n'avait pas encore récupéré la pleine forme. Sa dextre vint s'attarder sur ses cuisses, glisser, serpenter sur sa peau dévoilée par le manque de tissu du short qu'il portait. Fine musculature venant assiéger son âme de la vérité accablante de l'attirance tumultueuse qu'il éprouvait pour lui, de cet être à la saveur si masculine qu'elle en épuisait son monde.

Souffle dévasté à ses lèvres affamées, les doigts de l'artiste rampant sur sa peau lui arrachant un léger râle venant trouer l'obscurité, malmener le silence étourdit par les assauts du ciel. C'était d'une douceur lancinante, guidé par les notes qui virevoltaient comme une nuée d'oiseaux autour d'eux. Jusqu'à l'évanouissement de ces lippes, qui s'évadèrent sur sa gorge, le laissant frissonner à son tour au contact de son souffle brûlant à même sa chair. Ces mains restaient perdues parmi sa chevelure, ses doigts vissés à ses cuisses, le regard toujours obstinément dissimulé derrière ses paupières. « Je crois que je pourrais m'endormir là. » Paroles soufflées, expiées au firmament de ce moment intemporel, dissimulé sous l'apparat de l'obscurité familière, du désert tenace de ces lieux. « Tu vas me ramener comme ça chez moi, hein ? » demanda-t-il finalement, d'un petit rire léger, alors que le déchu ouvrait simplement les yeux, les déversant sur la pénombre, cette silhouette lovée contre lui. Il mena à ses lèvres la cibiche pour la dernière fois, avant que la brûlure n'atteigne ses doigts, avant qu'il la laisse s'envoler dans les ténèbres, savourant le dernier baiser de nicotine. Précieuse dérive de ce radeau en perdition. « Même pas en rêve. » Soupir, juste un, alors que ses doigts revenaient s'égarer sur sa cuisse, gravissant sa peau, froissant le tissu, jusqu'à sa taille pour l'attirer plus étroitement contre lui. « Je suis pas ce genre de mec. » murmura-t-il sombrement, laissant la danse de ses doigts jouer sous le lainage de son pull, effleurer ce derme qu'il n'avait pas pris réellement le temps d'esquisser cette autre nuit, pas ainsi du moins. Il en était certain, qu'il le briserait, qu'il l'abîmerait, parce que son univers était ainsi, qu'il ne savait pas être autrement, que malgré l'errance d'un myocarde s'accordant au rythme de la mélodie, de ces secondes assagies, la meilleure des drogues était celle à laquelle on s'adonnait dans l'intimité des heures. Opium dérangeant, stupéfiant auquel son corps réagissait par anticipation, par ce contact si différent. Peut-être que rien n'irait trop loin, qu'ils finiraient par n'être que des chimères à même ce sol sur lequel il le fit basculer, l'allongeant tout en le surplombant, en perdant son écouteur. « Je veux juste te toucher... » Rien de plus. Satisfaire le camé ayant besoin de sa dose, pour qu'une fois l'aube venant à déverser ses rayons délicats et brûlants, son besoin soit rassasié. Son regard s'attarda sur cette chevelure étalée autour de ses traits, noirceur venant auréoler, exacerber, l'éclat de ces prunelles. Une jambe glissée entre les siennes, ses mains s'attelèrent à relever doucement le lainage retombé dans la manœuvre précédente. Ses iris cherchèrent à tromper les ténèbres, à entrevoir cette silhouette imaginée, et ses lippes vinrent se noyer à la saveur de ce ventre, du dessin précis de ces muscles. Grimpant, gravissant, s'égarant, esquissant ce derme désiré, grisante obsession de cette peau qu'il dévoilait à mesure qu'il escaladait ce torse ciselé trop précisément du bout de ses lèvres. Puis, de la même manière qu'il était venu s'abreuver de sa peau, il se laissa rouler au sol à ses côtés, levant le nez en direction du ciel, englouti sous la fragrance de sa peau, la saveur de son épiderme gravé au creux de ses lippes. Souffle audacieux qui crapahutait sur sa langue.


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MessageSujet: Re: the way you make me feel (for gab) (terminé)   the way you make me feel (for gab) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 8:12

So close no matter how far. Peau contre peau, langue contre langue, souffle contre souffle, cœur contre cœur, âme contre âme. Il s'embrasait, comme ces cibiches que Gabriel venait à allumer sur le bout de ses lèvres, prêt à défier l'obscurité de la nuit de ses flammes enhardies. Ces étincelles, qu'il faisait naître sur sa peau à chacun de ses touchers, celle qui l'angoissait autant qu'elle le rendait moite. Haletant. Succombant entre ses bras couvert de cuir. Contre cette odeur musquée, aux effluves de tabac froid. La morsure de la brise sur sa peau n'était rien. Rien en comparé de l'étau de cette chaleur sous laquelle il n'était qu'une proie de plus, entre ses ailes flamboyantes, mirifiques, nimbant sa noirceur de lueurs imprenables. Couldn't be much more from the heart. Sa voix résonnait à l'écho de ses gestes, alors qu'il basculait sur le sol dur, de gravas roulant désagréablement contre son dos. Le toit aurait pu s'effondrer sous leurs poids, se désagréger à nouveau dans une pluie de roches. Laisser un vide, une abîme, dans son palpitant désordonnée. Comme ces mèches, indomptables, réunis en une auréole brune tout autour de son visage. Ses prunelles se fondant dans celle de l'Ange, dans cette nuit, cette immensité vide, uniquement remplis par la chaleur de leurs corps. Leurs torses s'entrechoquant, là. Juste là. Cœur contre cœur. Battements contre battements. Forever trusting who we are. Parce qu'ils étaient de ces êtres incompris. Qu'on avait laissé sur le bas-côté dans l'attente douloureuse d'une main tendue. D'un geste, d'un regard, d'un sourire réchauffant leurs âmes esseulés. Parce qu'il demeurait de ces balafres, celle qui jamais ne se referme. Mais s'étiole, le temps de quelques instants, le temps de basculer dans une étreinte fébrile, fougueuse. L'abandon de son âme, déposé à l'autel de ses brasiers incandescents. And nothing else matters. La clef s'était perdu dans les méandres de sa raison, au profit de l'Ancre. Celle de leurs regards, qui comme une passerelle sur leurs psychés, venait à se rencontrer à la frontière de leurs lèvres scellés. « T'est entreprenant, ce soir. » Bien plus qu'il ne l'avait été sous les effets hallucinogènes de cette cibiche malmené, jeté entre eux pour tenter de combler l'espoir d'une étreinte qui était venue. Et avec elle, ses démons archaïques, ceux qui avait pris possession de leurs corps entrelacés. La fièvre d'une passion si grande, qu'elle ne pouvait être contenue, seulement consumée, dans de longues secondes s'écoulant comme des minutes, des heures. « Gab, dit... » Un souffle lui échappa dans la seconde, alors qu'il sentais le froid de la brise venir glisser sur sa peau, suivis de lippes taquines tressautant sous les légers spasmes animant ses abdominaux. Ses mains se perdant dans cette chevelure aux plumes noircies, alors que ses yeux se fermait, ses lèvres se mordant par peur d'en laisser filtrer un couinement envieux venant à briser le silence de la nuit, de l'instant. Les lèvres de Gabriel le parcourait, affamé, avide, envoyant à son être des piqûres électriques mordant chaque parcelles de son derme. « Tu veux pas, juste... t'allonger à côté de moi ? » Enfin, il parvint à former une phrase compréhensible, jusqu'à ce que l'Ange vienne se rouler à ses côtés. Il vint alors se lover contre lui, laissant sa main passer en dessous de sa nuque pour rejoindre son épaule, alors que son crâne aux mèches indomptées venait à se reposer près de son épaule. Là. Laissant sa main glisser jusqu'à son torse afin d'en mesurer les battements, les souffles qui comme des preuves accablantes de leurs désirs étouffants, demeurait suspendu à leurs lippes. « C'est pas que j'aime pas ce que tu me fait. » Sa main se frayait un passage sous le cuir de sa veste, à la lisière de sa peau rencontrant son cœur. Boom. Boom. Boom. La mélodie effrénée de son palpitant. Alors... il n'était pas le seul. Le sien aussi, battait. Encore et encore. Même les anges possèdent un cœur. « Mais... J'ai pas de préservatifs sur moi. » Un rire nerveux lui échappa, qu'il cacha sous la pluie de ses mèches cascadant sur son torse et se cognant à son visage. Puis il releva les yeux, juste assez pour apercevoir l'éclat des étoiles sous le nuage nébuleux de sa crinière sauvage. Assez pour en imprégner leurs éclats paraissant si vifs, incandescent, lorsque Gabriel se trouvais à ses côtés. « Quinze minutes, t'avait dit. Je crois qu'elles se sont écoulées. » Il releva son visage vers le sien, s'approchant assez du sien pour que leurs lèvres s'effleurent de nouveau. Et dans ses prunelles, demeurait les réminiscences concupiscente d'une ancienne nuit. « Tu veux qu'on aille chez moi ? »

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