thicker than water (bear)

Tu roules à travers la ville, le bitumes sous les roues de ta voiture s’allonge devant toi et t’apporte un sentiment de sérénité bienvenue. Tu conduis consciencieusement, prenant le temps d’admirer les rues de ta ville natale et que tu connais presque par cœur. Tu étais encore dehors quand tu as reçu un appel du poste de police. Beast avait encore fait des siennes. Si Biceps avait été celui à recevoir le coup de fil, il aurait était furieux et aurait sans aucun doute décidé de laisser votre frère derrière les barreaux pour la nuit pour lui apprendre une leçon. Beauty aurait été inquiet et se serait précipité en vitesse. Toi, tu laisses ton petit frère vivre sa vie. Il a toujours été le grand indépendant, parfois plus que toi. Il n’a pas besoin d’apprendre de leçon à la dure, il trace sa route, fait des erreurs et tant qu’il gère ça te va. Tu n’as pas peur pour lui, il s’en sort toujours, il est trop malin pour foutre sa vie en l’air entièrement et malgré ce qu’il veut faire croire, il tient à vous autant que vous tenez à lui. Alors du roule à ton rythme en direction du poste où ton frère t’attends et doit déjà se maudire de s’être fait prendre. Bizarrement, Beast est celui qui t’a posé le moins de problèmes en grandissant, il faut dire que tu ne t’opposais que rarement à ses envies. Pour avoir subi des restrictions en grandissant, tu savais que Beast se rebellerait plus et ferait moins appel à toi si tu l’empêchais de faire ce qu’il voulait. Contrairement à Beauty, il n’avait pas besoin de directions, il savait toujours ce qu’il voulait faire et plus quelqu’un essayait de le faire marcher un chemin qu’il ne lui convenait pas, plus il se refermait sur lui-même. Tu te souviens encore du dernier grand combat qui a eut lieu pendant un dîner de famille où Biceps avait décidé de diriger des accusations à Beast pour lui faire entendre raison parce que sniffer de la drogue quelque temps pour une jolie fille ça allait, mais laisser cette merde dans son corps pendant plusieurs années ce n’était pas sain. Et bien évidemment ça avait dégénéré rapidement. Biceps avait lancé le premier coup tant les remarques acides de Beast l’avaient touchées dans son amour-propre et qu’il était trop en colère pour répondre avec des mots. Comme un Hulk, il avait chargé votre plus jeune frère avec l’intention de l’écraser sur le sol et si au début, il avait l’avantage, Beast à rapidement repris le dessus. Il se battait comme il parlait, vicieux, méthodique et froid. Il ne se laissait pas régir par les émotions quand il était sobre. Tu as dû les écarter avec l’aide de Beauty et parler avec Biceps pour le calmer tandis que Bella attendait près de toi pour soigner les blessures du plus large de tes frères. Tu reviens à la réalité en voyant la station qui se profile devant toi. Tu t’arrêtes, sort de la voiture, passe la porte, paye la caution et enfin, ton démon de frère te fait face. Tu lui tends la bouteille d’eau que tu as amenée avec toi tout en lui passant un bras autour des épaules pour le faire sortir en vitesse de l’établissement avant qu'il n'ouvre sa bouche et que les flics décident de la garder pour la nuit.  « Your night was more lit than mine, next time bring me along will you, I’m feeling left out in my old age. » et alors que vous vous approchez de la voiture tu ajoutes « You want me to stop somewhere so we can eat some greasy food ? Clear out your head a bit before I drop you home so Beauty can take care of your cuts ? »

Le froid du béton s’infiltre sous sa peau, rampe jusqu’à ses os, ongles féroces qui s’accrochent à ses entrailles, la cellule est grise, triste, sans couleur. De derrière ses paupières closes, Beast ne voit que des ombres, des figures qui vont et qui viennent, qui laissent sur leur passage des traînées d’or et de pourpre qu’il façonne à force d’imagination. Dans ses songes le monde est plus beau sous la poussière, il aime prendre le laid, le gris, la douleur, forger dans l’horreur et l’imperfection l’étrange beauté qui saisit le regard et le cœur. Un peu comme lui, sous les tatouages la fureur de vivre, peut-être un peu trop. Peut-être au dépend des autres. Peut-être un appel au secours. Le terrible besoin d’être aimé à défaut d’en être à la hauteur. Par les siens, et au diable le reste du monde. - Matthews ! Your brother’s here. Il renfile nonchalamment sa veste en denim, refusant de laisser transparaître son soulagement, bienheureux que seul son taux d’alcool ait été mesuré et que le flic qu’il connaît depuis l’enfance ait décidé de reporter l’état de ses pupilles comme conséquence d’un bon coup sur la tête.

Bear, jamais juge, toujours impartial. Bear qui n’a jamais essayé de le brider, au contraire, artisan silencieux de son libre-arbitre, de cette liberté exacerbée. Bear qui aime, qui supporte, qui porte sur ses épaules d’aîné le poids de responsabilités qui n’auraient jamais dû être les siennes. Bear qui s’interpose quand lui et Biceps se foutent sur la gueule. Bear qui ne l’a jamais confondu avec Beauty. Bear qui a compris, quand Maddy est partie. Bear qui est toujours là, pour la fête comme pour la peine. Bear qui décroche au milieu de la nuit pour venir le sortir du commissariat. Bear, grand frère mais surtout figure paternelle qu’il idolâtre en secret. Beast, c’est un gosse, insatiable, qui joue les terreurs comme si demain n’existait pas. Et Bear le sait, alors il l’entraîne dehors avec hâte. Le plus jeune se défait de l’étreinte, un sourire narquois au bord des lèvres. - Not sure you could keep up old man. Lance-t-il en faisant le tour de la voiture. Les coupures sur ses poings, d’en être de nouveau conscient il commence à en sentir les picotements. Le sang y a séché, l’écarlate se craquelle sous les mouvements de ses jointures. Il s’hypnotise d’un rien et pendant une longue seconde, avant qu’il ne hausse les épaules avec désintérêt, il voit dans le carmin les lignes d’une nouvelle œuvre. Il approuve la proposition de son fr - There’s a burger joint always open on Dean Street. Appuyé contre la carrosserie, Beast œille son frère avec malice, - You wouldn't let me drive would you ? Il rit, avant de se glisser sur le siège du passager, jouant avec la radio avant même que Bear n'ait le temps de s'installer derrière le volant. Il essaie d'occuper ses doigts, de faire quelque chose, n'importe quoi pour ne pas dévoiler les tremblements. Il ouvre la fenêtre, s'allume une lucky. Un air de guns'n'roses s'échappe dans la nuit. - Thanks for picking me up by the way.