Thursday night. Je range l'appartement, musique à fond. Y'a un sacré travail, ces derniers jours je me suis un peu laissée aller. Carton de pizza, petite vaisselle, bouteille de vin ouverture, faut remédier à tout ça. On dirait une tornade. Autant je peux être bordélique, autant quand j'ai décidé autrement, je range tout à une de ces vitesse. Un petit coup de balais et finalement je m'effondre dans le divan. Il reste pas grand chose à faire, juste laver trois verres et sortir le recyclage, c'est un jeu d'enfant. Et ça peut attendre cinq minutes. Je pose ma tête sur l'oreiller et je ferme les yeux un court instant. Quand, soudain, on frappe à la porte. C'est pas vraiment frapper en fait, j'ai l'impression que la porte va tomber vu la violence des coups. Je met la musique en pause pour aller ouvrir. Et surprise (qui n'en est pas vraiment une, je pouvais facilement le deviner). Emmett. C'est le voisin canon d'à côté, celui qui vient râler quand je fais trop de bruit. Celui qui venait se plaindre de mes parties de jambes en l'air avec Bear. Ou parce que l'aspirateur va trop fort. Ou parce que le son de la télévision dépasse un peu le maximum autorisé après vingt-deux heures. Autrement dit, c'est le voisin relou qui vient se plaindre de mes faits et gestes. Bon, après, il est canon, je peux encore trouver la force de le pardonner d'être aussi lourd. Et puis, j'aime bien l'ennuyer. Donc, j'en profite, parfois trop j'avoue. Jusqu'aù jour où il fera trop de bruit et que j'irais défoncer sa porte pour péter mon câble moi aussi. Je souris donc avant de parler. "Je fais trop de bruit c'est ça?" Comme si je n'étais pas au courant. Mais techniquement, j'ai encore le droit de faire mon ménage et de mettre de la musique. Personne d'autre ne s'en est plaint. Après, les voisins d'en face sont parfois du genre fétard aussi. Avant de lui laisser le temps de répondre, j'ouvre encore la bouche pour déblatérer quelque chose qui ne va pas lui plaire. Je le connais à force. "Il est même pas encore dix heures. J'ai encore..." je regarde ma montre pour vérifier le temps qu'il me reste avant que cela ne soit considéré comme tu tapage nocturne. "Huit minutes!" Alors laisse moi profiter de mes deux chansons et demi pour laver mes trois verres et sortir les poubelles. C'est pas compliqué quand même. J'ai pas le souvenir d'avoir eu une autre conversation avec lui que la légendaire mais tu fais trop de bruit, baisse le son stp!. Je connais rien de sa vie. Il connaît pas grand chose de la mienne. Sauf ce qu'il entend à travers le mur, évidemment. Et ce soir promet de n'être en rien différent.
Sujet: Re: am i making too much noise? (emmet) Ven 7 Sep - 12:43
too much noise
hollie & emmett
« D'ailleurs, ne dit-on pas qu'une femme qui éclabousse un homme, c'est un peu comme la rosée d'une matinée de printemps, c'est la promesse d'une belle journée et la perspective d'une soirée enflammée ? »
Plus la soirée avançait, et plus mon dos se courbait face à l'écran de mon ordinateur. Comme souvent, je me perdais sur la toile. Je cherchais dans tous les coins et recoins du net des idées pour récupérer un droit de garde pour ma fille. Je n'avais jamais eu aucun contact avec elle, et pour cause : j'avais demandé le divorce sans savoir que mon ex-femme était enceinte. La petite, elle l'avait mise au monde pour s'en servir comme d'une arme de destruction massive. Cet enfant était sa vengeance, elle me faisait payer chaque jour mon abandon. Parce que c'était ce que j'avais fait - l'abandonner. J'avais préféré mettre un terme à notre union le jour où j'avais compris que je n'aimais plus ma femme, mais que j'étais toujours amoureux de ma meilleure amie. Celle-là même que mon ex-femme m'avait reproché d'aimer un peu trop, durant le temps qu'avait duré notre union. Malgré les avocats que j'avais engagés, je n'avais jamais réussi à avoir un quelconque droit de visite, pour voir ma fille. Un soir, mon ex-femme m'avait appelé – visiblement éméchée – pour me révéler qu'elle avait dit à la petite que son père était mort. Voilà donc ce que j'étais pour elle. Mort. Je ne voulais pas renoncer, mais l'espoir s'amenuisait au fur et à mesure que les années avançaient. Ce soir, pourtant... je m'obstinais, encore et toujours. Je m'obstinais, en vain. Dans le silence le plus total, sans lequel je ne parvenais pas à me concentrer. Le silence, mais c'était sans compter sur Hollie. Je claquai l'écran de mon ordinateur portable pour le fermer, me levai et m'élançai vers la porte de ma voisine de palier. J'étais énervé, et le boucan qu'elle faisait chez elle n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan de ma frustration. Je tapai trois coups à sa porte, un peu violemment sans doute. La jeune femme m'ouvrit quelques instants après – tout à fait consciente de foutre le bordel. « C'est ça ». Elle me fit remarquer qu'elle avait encore quelques minutes pour faire du bruit, sans que cela ne soit considéré comme du tapage nocturne. Cette réflexion m'épuisa, et je soupirai en passant mes paumes sur mon visage. « Hollie » marmonnai-je, d'un air plus désespéré que je ne l'aurais voulu, « c'est pas que tu m'emmerdes, mais les murs sont trop fins dans ce putain d'appartement. J'arrive pas à me concentrer, avec ton bordel. J'te jure, c'est comme si ta musique de merde sortait des baffles de mon ordinateur ». Nouveau soupir de ma part. « Comment tu veux que je trouve une solution pour ma fille, si j'sais pas me concentrer » ajoutai-je, presque sans m'en rendre compte – je me parlais à moi-même, les yeux baissés sur les pieds de la jeune femme. Je me la posais sérieusement, cette question – mais ce n'était pas qu'une question de concentration, malheureusement. Hollie n'était pas au courant de l'existence de ma fille. Rares étaient les gens qui pouvaient se vanter de posséder cette information me concernant, d'ailleurs.
On a tous ce voisin, l'emmerdeur, celui qui se rend pas compte que le volume est trop fort. Et ce voisin, c'est moi. J'avais jamais été du genre bruyante jusqu'aù jour où j'me suis rendue compte que je n'en avais plus rien à foutre. Qui se couche à huit du soir en même temps? À part les personnes âgées, évidemment. Sûrement pas moi. Et pas mes voisins non plus, j'arrive parfois à entendre les télévisions qui sont allumées. Même plus besoin d'allumer la mienne au final. "C'est ça." Je hausse les épaules. Comme si je ne m'y attendait pas. Évidemment je suis bruyante, je le sais très bien. Mais c'est jeudi soir, demain c'est la dernière, j'ai quand même le droit de faire mon ménage non? "Hollie." Le désespoir se lit sur son visage. C'est la même chose que la semaine dernière et que la semaine d'avant et ainsi de suite. ça ne changera probablement jamais. J'ai pas le temps d'en caser une qu'il repart. "C'est pas que tu m'emmerdes, mais les murs sont trop fins dans ce putain d'appartement. J'arrive pas à me concentrer, avec ton bordel. J'te jure, c'est comme si ta musique de merde sortait des baffles de mon ordinateur." Il soupire encore une fois et je comprend que cette fois il est encore plus agacé qu'il n'a pu l'être par le passé. C'est vrai que les murs, on dirait du papier, on entend tout. Parfois j'entends mon voisin (de l'autre côté) ronfler alors je vous dit pas ma gueule à trois heures du matin quand ça me réveille et qu'évidemment je n'arrive plus à me rendormir. "Comment tu veux que je trouve une solution pour ma fille, si j'sais pas me concentrer." Et là, bug total. Même si le volume de sa voix était plus faible, je pense bien avoir compris. Sa fille? Comment ça? Quelle fille? Je l'ai jamais croisée avec un enfant du coup ça me surprend totalement d'entendre ces mots sortir de sa bouche. Je le regarde, il contemple toujours le sol mais je crois que le choc peut se marquer sur mon visage. Waouh, enfin une conversation différente, ça change un peu de l'éternel: Hollie, t'es trop bruyante. Ou encore: t'as pas envie d'aller t'envoyer en l'air chez ton gars? Il vient quand même de balancer une bombe le Emmett. "Ta... Tu as une fille?" Je le regarde, espérant qu'il va relever la tête et balancer le reste parce que je peux pas rester ainsi, sans information. Il vient se plaindre du bordel et puis il me laisse ainsi dans le flou. À moins que ce soit une ruse pour que je mette la musique moins fort. ça doit être ça, c'est la seule réponse plausible que je trouve, il vient de l'inventer pour avoir une soirée de répis, j'y suis. "Ah, non, j'ai compris. En fait tu viens de l'inventer pour que j'arrête la musique c'est ça? Pas mal comme idée." Hollie, le retour. Toujours aussi fidèle à elle même. Parce que ça se saurait, non? Enfin, quoi que. J'ai pas la moindre information sur ce gars en réalité. Il pourrait tout aussi bien être un serial killer après tout.
Sujet: Re: am i making too much noise? (emmet) Ven 7 Sep - 13:21
too much noise
hollie & emmett
« D'ailleurs, ne dit-on pas qu'une femme qui éclabousse un homme, c'est un peu comme la rosée d'une matinée de printemps, c'est la promesse d'une belle journée et la perspective d'une soirée enflammée ? »
La voix d'Hollie me sortit de ma rêverie. Je relevai la tête et l'observai un instant, un air de débile sur le visage. Je ne comprenais pas de quoi elle parlait, parce que je n'avais pas vraiment réalisé que j'avais pensé tout haut. Je ne lui répondis donc pas, la surprise qui se lisait sur son visage disparut et elle me sortit que je venais de m'inventer une fille pour qu'elle baisse le son de sa musique. Je restai un instant de plus complètement interdit, puis fronçai les sourcils. « T'es malade ? » lâchai-je finalement, c'était sorti tout seul. « Il faudrait être dérangé pour... », je ne terminai pas ma phrase mais secouai la main dans l'air qui nous séparait. Le fait qu'elle puisse penser une chose pareille ne me rassurait pas sur sa santé mentale. « Laisse tomber. Oui, j'ai une fille ». Je m'appuyai sur le chambranle de sa porte, d'une main et l'observai les yeux dans les yeux de longues secondes. Est-ce que je cherchais à savoir si elle était digne de confiance ? Je ne sais pas, toujours est-il que je cherchais quelque chose au fond de l'océan qu'étaient ses grands yeux, sans pouvoir dire quoi au juste. Je n'avais jamais vraiment pris la peine de la regarder, avant cela. Disons surtout que je la voyais, tout au plus. Je soupirai. Ma fille... je n'en parlais jamais, je ne me confiais pas à ce sujet... mais aujourd'hui, aujourd'hui j'étais las. Hollie, d'une certaine façon, m'offrait la possibilité de rendre la petite un peu plus réelle qu'elle ne l'était jusqu'à présent. « Elle a six ans, tu ne l'as jamais vue ici parce que je n'ai pas le droit de visite. Elle ne sait pas que j'existe, sa mère m'a dit récemment qu'elle pensait que son papa était au ciel ». Je passai ma main libre dans mes cheveux, et détournai les yeux. Je ne connaissais pas Hollie, je ne savais pas comment elle réagirait. Elle pourrait me juger, penser que j'avais fait quelque chose à la mère de la petite pour qu'on me retire ce droit... mais pourrais-je lui en vouloir, après tout ? Si je ne la connaissais pas, cela signifiait aussi qu'elle n'avait pas la moindre idée de qui vivait de l'autre côté de la cloison. Nos relations se limitaient à quelques bonjour et baisse le son. « Enfin, peu importe » ajoutai-je, l'air de rien. Je me redressai, sur le point de rentrer chez moi.
Cette conversation de couloir devenait un peu plus intéressante. Je dis discussion de couloir oui, on va pas se mentir, lui dans le couloir, moi à moitié en dehors de mon appartement, manquerait plus qu'un coup de vent pour m'enfermer dehors. Ce serait bête, non? Dehors de mon appartement, sans clés, sans téléphone, à devoir frapper chez les voisins pour appeler le serrurier. Non, c'est jamais arrivé. Mais on ne peut jurer de rien. "T'es malade?" Je fronçais les sourcils. "Faudrait être dérangé pour..." J'avoue, il avait raison mais y'a tellement de malades dehors que ce serait pas étonnant. Moi, j'ai aucun soucis, je suis mentalement saine, même si on dirait pas toujours. "Laisse tomber. Oui j'ai une fille..." Celle là alors, je ne m'y attendait tellement pas. Il se foutait donc pas de moi, il avait bien une fille. J'adore les enfants même si parfois ils m'énervent. Surtout en plein vol transatlantique lorsqu'ils pleurent pendant huit heures. "Je sais pas, j'ai rencontré beaucoup de dégénérés dans ma vie, alors..." Je ne vais citer autant noms, on sait tous de qui je parle. Quatre lettres, un prénom de peste et une gueule de conne. Je devrais modérer mes paroles parfois. "Elle a six ans, tu ne l'as jamais vue ici parce que je n'ai pas le droit de visite. Elle ne sait pas que j'existe, sa mère m'a dit récemment qu'elle pensait que son papa était au ciel." C'est triste bordel. J'aurais pu me mettre à pleurer assez facilement en entendant ça. Je pouvais pas m'empêcher de me dire que si c'était moi, je serais probablement détruite. Y'a tellement de pourritures dans ce monde bon sang, c'est pathétique. "Enfin, peu importe." J'étais réellement mal d'un coup, ça faisait mal au cœur d'entendre des histoires comme ça. "Je suis vraiment désolé." Et je l'étais. "Tu veux rentrer? T'as l'air de quelqu'un qui a besoin de parler." Il a littéralement l'air d'avoir besoin d'un bon verre de vin et surtout de parler. Pas que je sois du genre à proposer aux inconnus de rentrer chez moi. Mais là c'était une exception. Après je n'allais pas le forcer à me parler si il n'en avait pas envie.
Sujet: Re: am i making too much noise? (emmet) Mar 11 Sep - 14:40
too much noise
hollie & emmett
« D'ailleurs, ne dit-on pas qu'une femme qui éclabousse un homme, c'est un peu comme la rosée d'une matinée de printemps, c'est la promesse d'une belle journée et la perspective d'une soirée enflammée ? »
Quelque chose changea dans le regard d'Hollie. Sans la connaître, il me semblait que sa réaction n'était pas aussi négative que j'aurais pu le craindre en me laissant aller à parler de ma fille – une chose que je ne faisais que trop rarement, parce que ça me faisait mal d'admettre que la chair de ma chair ne me connaissait pas, et que je n'avais pas cette chance non plus. D'un autre côté, ne pas parler d'elle était douloureux également. C'était comme si ce bébé, il n'était pas de moi. Comme s'il n'existait pas, comme si je l'avais rêvé. Si j'avais su que mon ex-femme était enceinte, au moment de la quitter... je ne l'aurais pas fait. Je me serais battu pour le bébé, battu pour maintenir l'illusion de notre couple tout en crevant d'amour pour Taelyn. Taelyn, qui me voit sans doute comme un frère. Taelyn, qui crève à petit feu sans que je ne puisse rien y changer. Ma vie me semblait par moments terriblement compliquée, je ne savais pas comment faisaient les gens pour se foutre de tout et simplement se laisser dériver sur le fleuve qu'est leur existence. Je les enviais. Tous autant qu'ils étaient. Ma voisine de palier me dit qu'elle était désolée, alors que j'étais redressé et prêt à déguerpir. Elle me proposa de rentrer pour discuter un moment. Ce qu'elle ajouta faillit m'arracher un sanglot, mais un homme ne pleure pas – mon père me l'avait assez souvent répété, lorsque j'étais enfant. Je plongeai une fois de plus mon regard dans le sien, y cherchant une trace de sa sincérité. Et c'est tout son être qui me confirma qu'elle n'avait pas l'intention de simplement se moquer de ce voisin insupportable et râleur. Non, je lisais dans ses grands yeux de biche qu'elle était sincèrement désolée de mon malheur, et m'offrait une oreille attentive pour la soirée. Je soupirai, passai mes mains dans mes cheveux et hochai doucement la tête. « Je... j'veux bien, ouais. Merci. Si... si je ne te dérange pas, bien entendu ». Je savais qu'elle était seule ce soir, là n'était pas la question – mais j'avais presque l'impression de m'imposer chez elle. Elle me laissa pénétrer dans son intimité, et je rentrai chez elle comme on rentre dans une église. Silencieusement, avec respect et à la limite d'être impressionné. Je la suivis dans la cuisine, en faisant craquer ma nuque au passage. Le stress accumulé au cours de la soirée avait besoin de redescendre, clairement. « Donc, j'ai une tronche de chien battu ? » lâchai-je, sur un ton légèrement amusé histoire de détendre un peu l'atmosphère. « Je ne sais pas comment je dois le prendre ». Je ne doutais pas que ça soit vrai, c'était sans doute ça le pire – aujourd'hui, j'étais mentalement fatigué. Mon corps allait bien, mieux que jamais malgré la quarantaine qui approchait. Mais mon esprit, lui était épuisé par les épreuves que la vie me collait dans les pattes. Bien entendu, il y a toujours pire que soit. J'essayais de garder cette idée en tête, sans penser à ma meilleure amie et à sa maladie. Car oui, son sort était pire que le mien et c'est en partie ce qui me rendait si triste.
Je m'attendais pas à ce genre de révélation pour être honnête. Mais c'était bien d'apprendre à en savoir plus sur le voisin qui venait constamment me casser les pieds. Après, je suis bruyante, je reconnais mes tords, surtout que j'en ai. Je suis pas la voisine du siècle. Mais ça c'est pas grave, c'est temporaire toute façon, je ne vais pas habiter ici toute ma vie. "Je... j'veux bien, ouais. Merci. Si... si je ne te dérange pas, bien entendu." Si ça ne me dérange pas? ça me fait presque rire sur le coup, je soupire. Je me pousse pour le laisser rentrer dans mon appartement et je prend la parole après avoir fermé la porte. "Si je te le propose!" ça semblait tellement naturel de ma part. Je disais ça comme si j'étais logique. En même temps, c'est logique aussi. Je suis de retour dans la cuisine lorsque mon interlocuteur m'adresse de nouveau la parole. "Donc, j'ai une tronche de chien battu?" C'est bien, il a le sens de l'humour, pas comme moi quand j'ai pas le moral. Ces jours là, faut pas m'parler. "Je ne sais pas comment je dois le prendre." Il en rigole, moi aussi bien que légèrement. C'est bien l'autodérision sinon, on va pas se mentir. Le fait qu'il en rigole détend l'atmosphère, surtout après la bombe qu'il vient de me balancer en pleine gueule. Il a une fille, j'ai vraiment eu du mal à y croire. "Bah t'as l'air de quelqu'un qui n'a pas le moral surtout et c'est assez compréhensible." Je sais pas si je devais répondre à ça mais c'est fait. "Tu peux t'asseoir tu sais." Il va pas rester planté entre la porte et la cuisine toute la soirée. Surtout que j'ai une bouteille de vin, et que j'ai envie de l'entamer. Je l'aurais quand même finie seule du coup, si je peux parler et en apprendre plus sur le mystérieux voisin, c'est pas mal non plus. Puis, ainsi il se rendra peut-être compte que je suis pas si horrible que ça. "Tu partages une bouteille de vin avec moi?" C'était la question. Bon, techniquement je bosse demain, je suis pas censée boire un soir de semaine mais demain c'est vendredi, je peux faire exception. Je bouge jusqu’au frigo où je sors la bouteille de vin. Alors, ce sera un verre ou deux?
Sujet: Re: am i making too much noise? (emmet) Mer 12 Sep - 6:53
too much noise
hollie & emmett
« D'ailleurs, ne dit-on pas qu'une femme qui éclabousse un homme, c'est un peu comme la rosée d'une matinée de printemps, c'est la promesse d'une belle journée et la perspective d'une soirée enflammée ? »
Hollie laissa échapper un léger rire, signe que ma tentative pour détendre un peu l'atmosphère semblait fonctionner. Je me sentais déjà mieux, preuve que parfois, seule une présence suffit à vous redonner un peu de courage pour affronter la réalité des choses. La solitude, j'y étais pourtant habitué. Je vivais seul depuis mon divorce, dans ce même appartement. Cela faisait déjà six ans que je vivais entre ces 4 murs. Le temps passait à une vitesse ahurissante, y penser me faisait littéralement flipper. Je n'avais pas peur de vieillir, non... j'avais peur pour Taelyn, j'avais peur de la perdre à cause de sa maladie. Je sais que la mort peut surgir à n'importe quel coin de rue et que la vie n'est qu'éphémère, mais la chorée de Huntington était une sacré épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Une certitude, dans un monde flou et incertain. « Merci » répondis-je à la belle blonde, quand elle me proposa de m'asseoir. Quant à sa seconde question, elle m'arracha même un sourire : « avec plaisir ! Je ne suis pas supposé boire en semaine, mais mon patron ne m'en voudra pas si j'arrive un peu en retard ». Une plaisanterie, qu'elle ne comprendrait peut-être pas dans la mesure où on ne se connaissait pas encore. Toutefois, je ne m'en rendis pas compte immédiatement, donc je n'expliquai pas que j'étais mon propre patron à Hollie. Elle sortit deux verres et nous servit, je pris le mien par le pied – comme un homme bien élevé – et le tendis vers elle. « A la santé de ma charmante voisine, dont les goûts musicaux sont discutables mais l'hospitalité appréciée ». Je lui fis un clin d’œil, et bus une gorgée du nectar doré. Elle m'avait proposé de rentrer pour discuter, parce qu'il était clair que j'en avais besoin... toutefois, parler de ma fille me rendait triste. Je partis donc naturellement vers un tout autre sujet de conversation : elle. Puisque j'étais là, autant apprendre à la connaître. J'étais sûr que ça parviendrait à me distraire et à me faire penser à autre chose qu'à ce qui me rongeait. « Qu'est-ce que tu fais dans la vie, Hollie ? » Une question simple, pour commencer.
Accueil 
