AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez
 

 a song of ice and fire (lottec) (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptySam 8 Sep - 12:50

Cette façon de souligner le cuir roulant sous ses doigts, les mains crispées, enroulées sur le volant tel des serpents noueux, gravissant la montagne du cuir ombrageux afin d'en saisir les dénivelés. Les pieds prêts sur les pédales, la musique lourde, entraînante, résonnant dans l'habitacle. Cette façon dont ses yeux avait de pivoter entre l'écran du smartphone jusqu'aux feux rouges, en rêvant de les recouvrir d'une touche de peinture verte. À l'affût, aux aguets, ses sens menacés par des sensations moindres, qui à chaque lueur, bruit crissant venait à le faire sortir hors de sa torpeur agitée, rêveuse. Tel un rêveur s'accrochant à ses songes, sa tête bascula contre le dossier de cuir dans son dos, alors qu'une insulte, pesante, comme un sifflement venimeux, hargneux, venait à franchir la barrière de ses lippes. Sa main effleurant distraitement sa barbe mal rasée, tout en reposant ses orbes claires sur les lueurs menaçantes de l'écran infime. Putain, répond. Une supplique silencieuse franchissant les murs de sa psyché. Une litanie obsédante, enivrante. Alors que ses doigts, en bons traqueurs, venait à se percher au dessus du clavier tactile, pianotant quelques mots en voyant y apparaître une nouvelle notification. Un sourire lumineux, suivis d'un froncement de sourcils s'en suivirent. Dans le calme serein de l'habitacle, une injure étouffée fusa, au même rythme qu'un klaxon venait à faire relever ses orbes noyées de criques azuréennes sur de cinglantes miettes de lumières vertes. La pique de trop. Le feu tournant au vert de trop. Tout était en trop ce soir. Une vilaine, désagréable sensation qui lui courait l'échine, tel une langue râpeuse s'y attardant, faisant naître des frissons pernicieux sur sa peau couverte de sueur. Voilà dans l'état où elle me met. Pour un foutu message. À croire que le soleil lui avait trop tapé sur la tête, là bas. Dans l'exil de ces contrées fantasmées, sous la canopée ardente, la moiteur recouvrant son derme en une deuxième peau, les grains chatouilleux se frayant un passage jusque dans ses vêtements trempés par l'humidité. Qu'elle lui montait à la cervelle, comme Elle. Les tambours, la fanfare endiablée animant chaque parcelles de son être. Le singe et ses cymbales criardes, résonnant aux portes de son âme en une fureur à peine dissimulée. Il fallait le voir, là, à appuyer trop vite sur l'une de ces pédales, dévaler la ville et ses lumières nocturnes flamboyantes, laisser le moteur rugir, gronder, dans une cavalcade fougueuse, la lueur des phares avaler le bitume sous ses rayons aveuglants. Il avait toujours été un habile conducteur et ce depuis ces secrets rivages de son adolescence échouée. Les réminiscences d'une vie antérieure, les réflexes bondissants de ses bras, mains, dextre, senestre, cramponnées au volant, jonglant entre son portable et le levier de vitesse. En reconnaissant les lueurs tardives du bar indiqué, il lâcha un soupir de soulagement. Sa mustang grondante allant se frayer un passage entre quelques autos garées, d'un créneau bref, il rompit le contact, attrapant ses clefs et son portable à la volée. Laissant résonner les claquements d'une portière dans son sillage, du petit bip caractéristique de la voiture. Puis il se dirigea à grandes enjambées vers ce maudit repaire de beuverie. Gonflant son cœur de courage, prêt à l'affronter, elle. La malédiction enivrante de ses orbes ténébreuses dans lesquels il se perdait, sans espoir de retour. Elle. Toujours, Elle. Le port de son ancre. Cette lune, qui à chaque coucher de soleil, venait à faire disparaître ses rayons incandescents sous sa caresse marmoréenne. Toujours trop loin. Inaccessible, hors de portée, comme une porte fermée à double tour. Les pieds de ses bottes crissèrent contre le sol carrelé et à travers la foule, de sa carrure de géant veilleur, il se fraya un chemin à travers la marrée de corps. La reconnaissant, elle, d'entre toutes, avec cette longue crinière indomptable retombant sur ses épaules en des cascades évasives. Rangeant son attirail dans les poches de sa veste en cuir, il s'accouda à ses côtés. Posant la marque de ces flots débordant hors de ses prunelles d'azur, sur sa silhouette. « Je suis là. »

@Lotte Bjornsdottir


Dernière édition par Alec Callahan le Mar 11 Sep - 9:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptySam 8 Sep - 14:08

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

C’est vide. Elle est là depuis plus de d’une heure. Plus grand chose à faire, quand on est reléguée en tant que sauveuse de chat. Punie. Voilà ce qu’elle était depuis près d’une semaine. Mise de côté. Ca la hante. Elle est comme lionne en cage. Sauvage enchaînée. Elle aimerait se libérer. Elle continuait à les voir, tous. Mais ils se faisaient moins virulents. Plus discrets. Un coup. Ca suffit à dissuader apparemment. Elle espérait qu’Alec n’avait rien dit. Qu’il n’avait rien fait. Elle ne le voulait plus dans sa vie. Enfin, pas vraiment. Elle tentait de le tenir à distance. Toujours plus loin d’elle. Pour pas brûler. Elle se privait. Et on la privait. Elle était vide. Elle était sèche. Près d’une semaine que ça lui pèse. Que ça s'alourdit à chaque pas. Elle erre à la caserne. Elle erre dans sa vie. Et partout, les recoins, l’emprisonnent lui. De retour. Des mots. Des paroles. Qui occupent chaque angle de rue. Il est partout. Plus vibrant qu’avant.
Le téléphone la sort de ses pensées. Comme un rappel. Un haut le coeur. Lui, toujours. Partout. Son coeur bat un peu plus fort. Ses joues se rosissent malgré elle. On pourrait croire qu’elle est échaudée par un amant secret. Pourtant, ce n’est que le souvenir du passé qui l’embrase. Elle veut pas répondre. Elle noie la fébrilité dans le deuxième whisky. Mais sa main et toujours figée sur le téléphone. Elle craque. Cède. Plie. L’appelle de lui. Le haut le coeur. Le coeur trop plein. Elle le repose, un brin soulagée. Comme si elle avait fait au mieux. Pourtant, son regard s’attriste bien vite. Même le barman peut le voir. Il la regarde du coin de l’oeil. A moins que ce soit son décolleté qui attire ses yeux lubriques. Elle a pas réfléchis. Elle voulait sortir. Elle pensait trouver une proie. Un homme. Un objet de désir. Pour combler le manque. Pour chauffer les draps gelés. Mais comme la veille. Il était partout. Dans la moindre pensée. “Je suis là, maintenant”. Il avait raison. Il était là maintenant. La deuxième sonnerie la convainc de vider son verre d’un trait. Elle fait signe au serveur de lui ramener l’identique mélasse. Il obéit. Et elle se perd de nouveau dans une lecture qui la titille. Qui l’anime. Qui l’éveille. Elle a la main tremblante. Non. D’abord. Puis une autre gorgée. Transformant un refus en autorisation. Vite. Viens vite, avant que je ne change d’avis. Elle ne partira pas, quoi qu’il arrive. Mais il n’a pas à le savoir. Il n’a plus à tout savoir, maintenant.

Sur son tabouret seule, accoudée au bar. Elle se sent plus fatiguée que jamais. Comme si un poids s’abattait sur ses frêles épaules. Comme si un océan orageux la submergeait. Rien ne semblait faire sens. Elle perdait son regard dans la liqueur sans réaliser que c’était déjà son troisième. Elle avait presque oublié qu’il devait venir. Elle avait presque mis de côté qu’il était le fruit de ses dernières frustrations ardentes. Mais sa carrure virile empli bientôt l’espace à sa droite, déviant son regard de son verre, vers son azure. Son paradis. Elle distingua son regard glisser sur ses courbes. Elle aurait voulu lui dire qu’elle n’était pas habillée pour lui. Mais pour tous les autres. Pour n’importe qui autour. Mais pas lui. Mais, elle reste muette.  « Je suis là. » Elle se demande s’il veut une récompense. Ou s’il attend une invitation. Elle a juste la mâchoire qui se crispe, submergée d’un mélange de désir soudain pour cet homme à la carrure d’athlète moulé dans son cuir et le souvenir amer du bruit de son coeur quand il la brisé il y a trois ans. Elle se replonge dans son verre pour en absorber une lampée amère.

-- C’est bien. Maintenant parle.

Elle reste fermée. Froide. Sèche. Méfiante. Effrayé de se heurter encore. De saigner intérieurement, encore. Elle se demande s’il pense réellement qu’elle va lui ouvrir les bras, comme ça. S’il peut concevoir de la récupérer en revenant simplement. Parce qu’elle, elle peut pas. Elle peut pas concevoir de l’épargner. De s’offrir une fois de plus à lui. Pas après le son cassant de son coeur brisé.
Mais elle peut le laisser parler. Ca, elle s’est résolu. C’était ça qui ne collait pas. Elle parlait pas. Alors peut-être que lui, il peut, maintenant.

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptySam 8 Sep - 15:22

Elle était belle, Lotte. Quand son visage ne venait pas à être cerné par l'écho de ses paroles glaciales, meurtrières, projetant leurs piques gelées à la surface dorée de ses flammes ardentes. Quand elle retroussait ses lippes sous l'agacement, venait à faire se froncer l'arc ombrageux de ses sourcils sous le courroux tonnant aux portes de ses orbes gorgées d'abysses. Quand ces mains, ces fines mains, longues et déliées - telles les plumes marmoréennes, virevoltantes, d'une colombe blanche - venait à faire se recourber ses doigts près de l'une de ses trop longues mèches barrant son visage. La recourber derrière son oreille, là, juste dans ce creux, menant au chemin de son cou, où il y avait fait se reposer son museau afin d'en humer l'odeur, l'imprégner. La marquer en lui d'une trace indélébile. Même de ça. Il s'en souvenais encore, même de sa silhouette distraite, plongée dans ses propres occupations alors qu'il venait à l'observer, l'admirer. Sans un mot. Par peur de la sortir de sa torpeur, sa tâche à laquelle elle était occupée. Et puis, tout lui revenait. Le bruit des verres claquants, des talons des serveuses s'heurtant au sol carrelé, des chuchotements s'élevant de la foule en une cacophonie chaotique. « Il faut qu'on se dise les choses, honnêtement. » Mettre carte sur table. Vider leurs sacs, éructer sans trêves, sans répit, tout. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Plus rien que la vérité, les silences comblés par les bruits de leurs paroles dévastatrices, blessantes. Car pour retrouver le calme serein, l'accalmie, il allait leur falloir d'abord traverser cette tempête pernicieuse. Celle dont l'écart s'était agrandi depuis son départ, ces mers, vagues, nimbées de flammes, agitées, au dessous d'éclairs grondants. Briser les murs, les barrières. Et creuser. Là, sous les fiertés, les non-dits. Sa placidité nonchalante qu'il avait envie de clouer au mur une bonne fois pour toute. Il se détourna vers le bar, alors que le barman nettoyait l'un de ces verres, ses prunelles rencontrant celles d'Alec. « Monsieur, vous voulez boire quelque chose ? » « Seulement de l'eau, c'est... » Il avait failli répliquer d'un "c'est moi qui conduit, ce soir". Mais conduire pour qui ? Des chimères, des rêves envolés, frôlant sa psyché, dans des murmures lointains se mourant aux portes de sa gorge. Il s'éclaircit la voix. « Un verre d'eau, s'il vous plaît. » Pas d'alcool. Pas ce soir. Pas devant la lourde tâche qui les attendaient et faisait naître en son âme les morsures âpres des orbes brunes de la femme à ses côtés. Pas après ces souvenirs si vibrant qui rendait sa voix si lourde, faute d'avoir laisser traîner ce paquet de nœuds inextricables du quel ils devaient à en démêler les fils, les uns après les autres. Un puzzle de mémoires arrachées et laisser là, aux confins de ses rivages lointains. Jamais reconstitué. À tout jamais, ces pièces perdues, fondues dans les flots de ses ressacs azuréens. « Je voulais t'aider. » Comme pour Jacob. Comme pour cet enfant dont il ne connaissait pas le nom. Comme pour tant d'autres choses sur lesquelles il aurait fallut mettre des mots. Comme pour ces absences de bruit le replongeant amèrement dans les souvenirs d'une famille écartelée, rongée par le faste, la fierté, une hiérarchie stricte et autoritaire. Ces dîners de famille où il fallait lancer le plus de piques pour se faire entendre, s'évanouir, hors de la masse de ces paroles acerbes. Et il était parti, Alec. Comme il était parti pour Lotte. « Tu m'en a empêché. » Et Dieu seul savais pourtant, à quel point il s'était battu. Lui avait offert ses sourires affables, cette poigne, ce pilier qu'il était auquel elle aurait pu se soutenir. Se lâcher, hors des murmures sourds de ces pensées, hors de cette cage froide, gelée, cet igloo, qu'elle avait construit autour de son cœur. « Tes silences étaient devenus mes démons, Lotte. » Des cibles à abattre, des murs à détruire du marteau de ses paroles, de ses flammes menaçant de la ronger, elle, eux. « Et je n'avais aucune arme pour lutter contre eux, contre ce mal... qui te ronge et te bouffe. » Démuni, sans pouvoir lutter sous ce fléau, ce mal-être rongeant son âme, la rendant amère, impulsive parfois. Elle se taisait toujours, Lotte. Explosant au moment où l'on s'y attendait le moins. Une bombe à retardement. Mais ce soir, il voulait la voir, elle. Entière. Pas seulement cette facette froide à laquelle il se heurtais, sans espoir de creuser plus loin. Qu'elle explose, si elle le voulait. Qu'elle s'acharne contre lui, qu'elle lui balance à la figure toutes ces immondices d'émotions négatives dont elle avait dû supporté le poids en son absence. Qu'elle éclate. Qu'elle...rayonne.

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 8:49

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

La foule sentimentale est en elle. Elle glisse dans ses veines et se lance dans un tango suave. Elle sent tout son être s'agiter alors que leurs épaules sont si proches. Alors qu'il est la. A côté. Il pourrait entendre son coeur, taper fort contre sa poitrine. Tentant de sortir. Il pourrait remarquer sa peau, légèrement hérissée, comme électrisée. Il pourrait voir ton ca. Si elle le camouflait pas. Si elle se figeait pas. Tellement de sensations qui la nimbent. Elle a l'impression de pas respirer. Ca lui fait peur Lotte. Toutes ces sensations. Tout ce qui se passe en elle, avec lui. Elle sait pas comment faire. C'est comme si elle était face à un tsunami mais nul refuge en vue. Ici, à côté de lui, deux anonymes dans la foule. Tous, autour, ignorant du drame qui s'apprête à se jouer. Ici. Maintenant. Elle se sent nue. Petite. Faible. Et c'est si rare. Elle ressent pas ça d'habitude. Elle a le menton fier. Le regard conquérant. Elle claque les talons. Elle bombe le buste. Là, elle joue timidement avec les bagues qui ornent ses doigts. Elle replace bien trop souvent les mèches aventureuses de sa crinière. Elle a les épaules un peu voûtées. Mais quand tout se fond en inconfort, elle réagit à sa manière. En montrant les crocs. Steppe arides. Sa carapace ressurgit, s'épaississant au danger des sentiments. De l'incontrôlable. De l'émotion. De lui.
Elle l'écoute, mais elle le regarde pas. Dire les choses. Honnêtement. Elle avait toujours été honnête. Peut-être trop murée dans son silence. Mais elle avait toujours été honnête. Et loyale. Et fidèle. Pourtant, il était parti. Alors l'honnêteté, elle lui riait au nez. En l'arrosant d'un whisky. Et lui, se contente d'eau. Depuis quand, il est devenu aussi raisonnable ? Elle se souvient de soirs désenchantés avec lui. A finir les bouteilles, s'enivrant et se perdant dans l'éveil de leur sens. Laisser l'alcool ravager leurs corps pendant qu'ils saccageaient leurs chairs. Elle le regarde du coin de l'oeil, sans rien dire. Sa phrase se perd, étouffée par une illumination de sa part. Il voulait dire quoi ? C'est lui qui quoi ? Joue les papas ? S'occupe d'elle ? Rattrapant le peu qu'il y avait à ramasser ? La pression lui monte d'un cran. Encore un peu. Elle a les muscles qui se tendent, les veines probablement saillantes près de son cou. Elle tente de se maîtriser. Elle se crispe à chaque respiration. Elle sent le couperait flotter au-dessus d'elle. Guillotiner son coeur. Encore une fois. Elle aurait pas dû lui dire de venir. Elle aurait dû ne pas répondre. Elle n'avait aucune envie de revivre ça. Elle avait aucune envie de ranimer ça. Ca. Eux. Le bruit de leurs coeurs palpitant de douleur. Elle voulait pas. Il avait éveillé quelque chose en elle, un démon enfouit, mais jamais loin. La faiblesse. Elle se concentre sur celle qu'elle a maintenant. Alcool. Hydrater sa gorge si sèche. Mais la gorgée a du mal à passer. Elle se retient de tousser, le poing devant sa bouche. Les lippes se crispent. Le sourcil se fronce.

-- M’aider ?!

Elle le crit presque, faisant tourner la tête de certains clients encore trop sobres pour ignorer leur environnement. Elle les regards de ces yeux noirs de jais. Plus noir que la nuit. Elle se tourne vers Alec pas moins sombre. Ombrageuse. Nuage noir. La foudre n’est pas loin. Elle baisse le ton, mais amoindrie pas la dureté. Légèrement penchée vers lui. Pour qu’il n’échappe pas au fait. Qu’il ne lui échappe pas.

-- Ca faisait partie de ton aide de me briser le coeur ?

Là. Il est là le fait. Briser le coeur. Il l'a lancé à pleine vitesse contre un mur et ce coeur d'apparence glaciale a volé en éclat. Il n'en restait qu'un palpitant asthmatique. Tout cabossé. Chaud. Mais vidé. Anémique le coeur. Elle sonde son regard, en quête de regrets. D'excuses. Elle est pas sûre de ce qu'elle voit. Mais ça la convainc pas. Elle a jamais été douée de toute façon, pour percer les sombres secrets de ces iris.
Elle se détourna de lui, ne cherchant pas de réponse. Il semblait lancé, après tout. Prêt à parler. A tout dire. Le tribunal est ouvert. Le juré Callahan lance le jugement. « Tes silences étaient devenus mes démons, Lotte. » Ca touche le coeur. Il frappe. Elle peut pas rester impassible, cette fois. Elle a pas la force. Pas dans cette vie qui se désagrège. Pas avec ses murs qui se fissurent à chaque minute passée avec son antan. « Et je n'avais aucune arme pour lutter contre eux, contre ce mal... qui te ronge et te bouffe. » Et de nouveau, elle se tend. Les muscles s'arquent sous sa peau. Le mal en elle. Elle se croirait malade à l'écouter, et elle peut pas admettre qu'elle a un trou noir, quelque part, dans sa poitrine. Un puits sans fond qui aspire tout et qui n'en ressort rien. Le vide. L'absence. Elle en est remplie. Et elle arrive pas à le combler. Pas avec ses armes. Pas avec ses murailles érigées, pour éviter de tout engouffrer.

-- Ne te permet pas de me faire passer pour la malade. Tu savais qui j’étais. Je t’aimais.

Et ça aurait dû suffire.
C'est ce qu'elle se dit, le soir, pour se rassurer. Pour éviter le doute, l'angoisse, l'insomnie. Pour oublier ce vide, toujours lui.

-- Si dire la vérité, c'est me rappeler que j'ai pas été la bonne personne, ne t'inquiète pas. Quand t'es parti, les autres s'en sont chargés. Tu crois quoi ? Toi, monsieur parfait. Beau, souriant, altruiste, séduisant. Toi, monsieur soleil. Tout le monde avait pitié de toi avec moi. Les gens ont tous applaudi quand t'es parti. Le meilleur choix qu'il ai fait. Youhou.

Elle crache. Le venin est noir. Le venin est épais. Y a rien de doux dans son ton. Dans ses gestes. C'est le serpent dans le désert. Délicate, mais sèche. Elle s'hydrate comme elle peut, descendant son verre. Elle recommande. Elle a besoin de quelque chose auquel se raccrocher. Absolument. Car elle le sent, la pente glissante qu'elle prend l'emmène dans les abysses des non-dits. Des peines bien enfouies qui blessent, qui coupent. Les plaies profondes encore suintantes. Voilà ce qu'ils rouvraient ce soir.
@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 9:56

Ça claque. Comme ces pics gelés qu'elle seule a pour don de faire traverser ses barrières enflammées. Celle qui s'effrite, se désagrège lorsque la glace fond et tombe en une trombe, une averse au dessus de ses océans calcinés. Celle qui fait que le feu s'étiole, s'éteint et demeure dans l'abysse de ses propres cendres. À peine effleurée par le vent, qu'elles s'envolent, disparaissent, sans laisser de traces. Seulement ce vide, l'immensité de ces plages creuses. La frontière de ses horizons, là bas. Où elle l'avait attendu des réponses à ses questions. Seule. « Ne te permet pas de me faire passer pour la malade. Tu savais qui j’étais. Je t’aimais. » Je t'aime aussi. Encore. Je ne t'ai jamais oublié. Je t'aime à m'en rendre malade. C'était lui, le malade. Le fou. Le damné. Le désaxé aux vies multiples, instable. Par cette enfance, cette adolescence passé à basculer entre les bras de ses parents indécis. Inconscient du feu qu'il venait d'éveiller en lui. De ces flammes, qu'il avait embrasé en goûtant aux lueurs du danger. L'effluve des billets verts roulant entre ses doigts, les trahisons, les traques. Une vie menée à cent à l'heure et un palpitant, qui aujourd'hui peinait à retrouver un rythme normal. Grondant, rugissant, tel un bolide lancé à pleine course sur des routes désertes. Avalant le bitume, le crépuscule, la violence de la nuit. « Je n'ai jamais dit que tu étais malade. » Et il l'écoute. Elle. Sa voix qui l'avait bercé et qui aujourd'hui paraissait s'emmurer dans les méandres de son âme en des piques pernicieuses, insidieuses. La colère qui afflue, remonte les courants, les fleuves magmatiques de sa psyché en fusion constante. Et ce radeau à la dérive, qui s'échoue, au pied de ce volcan furieux, qui tel un dragon, venait à cracher l'incandescence de ses flammes, étincelles rocailleuse, ardente. « Putain ! C'est dingue ça. Comment tu saute à tes propres conclusions. » Le verre entre ses mains secoué abruptement. Qui s'écrase contre le bar. Les gouttes qui tressautent, viennent à perler entre ses doigts, contre la manche de son cuir. Il aurait presque pu entendre le craquement d'une fissure, d'une fêlure, qui en son esprit, fait s'ouvrir ses balafres suintantes de brasiers infernaux. Et les regards qui se tournent vers eux, dont il ignore les chuchotements, les paroles échangées à voix basse. Son regardant plongeant dans les abîmes opalescentes que les lueurs des lampes faisait jouer sur son verre. « Si j'étais parfait... Je ne t'aurais pas abandonné. » Un souffle qui s'étrangle dans sa gorge, se meurt dans une agonie creuse entre ses lippes. Ses doigts qui se portent à sa tempe, tente de calmer ce torrent de lave qui afflue en lui. Ce qu'elle fait surgir à la lueur de ses prunelles dans lesquelles il s’asphyxie, s'étouffe. La petite flammèche, rebelle, indomptée, qui sous le passage du blizzard s'effondre, enseveli sous des pentes neigeuses aux vents indomptables. « C'est bien plus compliqué que tu le crois. » Bien sûr qu'il aurait pu rester, qu'il aurait pu l'aider, les aider, eux. À remonter la pente, les sortir de ces murs inextricables dans lesquels ils s'étaient enfermés. Créer le passage, la voie de sortie. Celle qui allait briser le silence, faire s'éclater tous ces secrets murmurés aux coins de sa psyché. Mais il avait préféré partir. Comme il avait défié l'autorité de ses parents, en s'en allant de chez lui. Gosse, avec son sac sur le dos, à peine de quoi se nourrir, la rage au ventre, la violence dans les tripes et le cran dans ses poings. Voilà ce qu'il avait fait durant toute sa vie. Choisir la lâcheté, l'abandon, la fuite. Parfait ? Non. Certainement pas. Pas après avoir abandonné la femme qu'il aimait, qu'il aime, à son propre sort. « Je... Je ne pouvais pas rester, Lotte. » Les mots voulaient se fondre sur ses lippes. Lui raconter. Lui dire tout ce qu'elle aurait déjà dû entendre depuis bien longtemps. Mais il n'avait pas le cran, pas le courage, plus la force de devoir affronter l'immensité ténébreuse de ses pupilles. Peur de se confronter au jugement impitoyable de ces crevasses gelées, profondes, comme des gouffres béants où venait à se terrer les monstres de son passé. « Bon sang... ! » Les réminiscences, le poids de la culpabilité comme un ciel de plomb jeté au dessus de son crâne et le résultat, les conséquences de ses actes, tombant en une averse gelée sur son visage. La morsure polaire de ces gouttes perlant sur sa peau et la voix silencieuses de Dieux murés dans leurs silences, apportant leurs courroux dévastateur, ruisselant en son âme, son cœur. « Est-ce que t'as la moindre idée... De ce que ça fait de vivre en étant qu'une moitié d'un tout ? Et de te contenter de ça. Seulement ça. Parce que c'est la seule et unique chose qui te reste. » De n'être qu'une moitié d'homme, une âme errante sur des plages évanescentes. À chasser des chimères, traquer des rêves, s'effaçant toujours sous le passage de ses prunelles, ses mains. Parce que la réalité, si tangible, si éphémère l'avait rongé. Et le temps, lui avait manqué. Et aujourd'hui, il se retrouvais là, à la conquête de ces âmes en vadrouille. La mâchoire crispée, son regard si clair, voilé d'ombres, s'engouffrant dans le dédale inextricables de ses jumelles fatales. Jusqu'à s'en noyer. S'abreuver de l'encre de celles de Lotte.

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 10:58

Le feu brûle. Il embrase ses joues, son être, ses mots. Ses gestes sont tremblants. Elle parvient pas à les contrôler. Elle le perd, ce précieux contrôle. Elle est rongée, dévorée. Par lui. Flambant. Brûlant avec elle. Elle peut le sentir se consumer à son rythme. Par les vérités, par le passé. Elle le sent vibrer à la même fréquence. Car ici, il n’y a qu’eux. Les autres ne sont que des pantins. Des statuts meublant un lieu commun. Un terrain supposé être d’entente. Mais il est en train de devenir champ de guerre. Leur guerre d’amour. Leur guerre du coeur. Celui qui cogne fort, partout. Parfois, il la laisse sans voix. Ou bien elle veut juste pas parler. Piquée à vif dans ses vérités. Murée dans ses retranchements. « Je n'ai jamais dit que tu étais malade. » Alors pourquoi tu parles de moi comme cette chose ? Comme cette faible ? Comme cette petite chose à couver ? Ne me couve pas. Considère moi. « Putain ! C'est dingue ça. Comment tu saute à tes propres conclusions. » Elle baisse le regard, ramenée à son verre. A ses défauts. A ses déraillements. Elle déglutit difficilement. Pourtant, elle n’a pas soif. Plus soif. Elle lève le nez, distinguant son reflet dans le miroir du bar. A cette distance, elle voit sa poitrine se soulever plus qu’à l’accoutumée. Plus haute. Comme si elle avait du mal à respirer. Et juste à côté, il est là. Les yeux rivés sur elle. Elle s’attarde sur sa mâchoire à lui, crispée. Elle en dessinerait la ligne avec le bout de son doigt, glissant jusqu’à ses lèvres pour en effleurer les bords. Lui murmurerait de se calmer et l’embrasserait. C’est ce qu’elle faisait avant. Mais avant était révolu. Avant s’était enfuie.  « Si j'étais parfait... Je ne t'aurais pas abandonné. » Il la ramène à la réalité aussi rapidement qu’elle se laisse glisser. L’écaille. La peinture un peu abîmée. Elle le sonde. Perdant ses yeux dans son azure. La naïade en quête d'honnêteté. Alors pourquoi es-tu parti ? Elle a envie de crier. Elle a envie de hurler. Mais il y a ce battement qui saute. Ce coeur qui déraille. Car ce défaut, il lui chauffe le coeur en même temps qu’il ne le brise. Un souffle chaud-amer. Elle pensait ne plus pouvoir ressentir ça. Compassion. C’est comme ça, qu’on appelle ça, non ? Aussi léger qu’un battement d’aile de papillon. L’empathie lui crit de le soutenir. Elle le ressent, c’est dans ses yeux, là, dissimulé dans l’éclat bleu. La perdition. La solitude. La peur. La peine. « Je... Je ne pouvais pas rester, Lotte. » L’espace d’un instant, il n’y plus de fierté. Il n’y plus de barrière. Elle s’est noyée. Elle s’est faite marin, attiré par une sirène. L’espace d’un instant, elle ressent sa peine. Parce qu’elle la vit, elle aussi. Comment ils ont fait, pour ça ? Se briser comme ça ? Sans contrôle. Sans un mot. Sans dureté. Sa main vient glisser sur sa joue. Comme pour retenir un peu les morceaux de douleur. Sous ses doigts fins, la barbe naissante la réconforte. Rappelant la maison. Pas chez Bjorn. Ni Portland. Sa maison. Lui. Eux. L’amour.
Mais éphémère. En un éclair. Le regard s'assombrit. Prise de remord. Prise de peur. De fléchir. D’abdiquer. Elle n'est pas prête. Elle a peur. Peur de lui. Elle retire sa main comme si elle avait été brûlée -peut-être qu’elle l’a été. Elle a besoin d’air. Et de glace. Partout sur elle. En elle. Éteindre le feu. Retrouver le contrôle. Elle tient son verre plus fermement. Comme pour se retenir de laisser son corps dérailler. Eviter que cette main s’échappe une nouvelle fois. « Bon sang... ! » Il la fait sursauter. Elle commence, Lotte, à réaliser. Des peines qui peuplent aussi le coeur d’Alec. Du poids de leur silence. De la responsabilité de ses faits. Elle réalise qu’il peut avoir cette même colère qui gronde en lui. Mais elle arrive pas à lui accorder le pardon. Il y a cette force, en elle, qui lui renvoie son image de bourreau. Il y a cette voix qui lui rappelle qu’il lui a brisé le coeur avant de partir. Ignorant au passage qu’elle a peut-être bien brisé le sien, aussi, à petit feu.
« Est-ce que t'as la moindre idée... De ce que ça fait de vivre en étant qu'une moitié d'un tout ? Et de te contenter de ça. Seulement ça. Parce que c'est la seule et unique chose qui te reste. »

Chaque.

Mot.

Pèse.

Oui. Mille fois. Tu m’a fais vivre ça. Tu as provoqué ça.
Non. Je suis comme ça. Depuis toujours. Je vis avec ça. Avec cet écho tonitruant dans le coeur. Celui du vide. De l’intangible.
Elle voudrait lui dire ça, mais il la blesse. Plus qu’il ne l’affecte. Elle doit lutter pour retenir sa main. Elle tremble, agrippée autour de ce verre. Elle veut pas lui caresser la joue cette fois. Elle veut claquer. Heurter cette peau envoutante quand on en goûte la saveur. Elle veut qu’il admette. Qu’il lui a fait vivre ça. Alors le tonnerre retentit.

-- Tu te fous de moi.

Elle s’est levée. Debout. Droite. Sombre. Sa poitrine se soulève au rythme de sa colère. C’est le sang qui bout en elle, qui siffle dans ses oreilles.

-- Tu crois que tu as fais quoi en partant Alec ? Tu crois que t’étais quoi pour moi ? Tu étais ma maison ici. La seule chose qui me faisait rester. La seule chose qui me retenait. Tu… J’ai jamais rien eue. Et tu as comblé tous les petits espaces de ma vie avec ton amour. Avec ton être. Et t’en a fait quoi de tout ça ? Tu l’as balancé par la fenêtre en partant. T’as repris tout ces petits espaces, tout ces petits bouts de toi pour me laisser seule. Tu crois que je sais pas ce que ça fait ? J’ai vécu avec ça toute ma vie, et toi, toi, tu as…

Elle a la voix qui déraille. Elle a la gorge si emplie. Elle réalise pas. C’est le froid d’une larme qui dévale sa joue. Une simple larme. Si grosse. Si froide. C’est la faille dans sa muraille. C’est l’envol de sa fierté.
Elle arrive pas. Elle a beau essayé, elle peut pas le cerner dans ses mots, dans ses paroles. Elle comprend pas. Elle comprend pas s’il a été obligé. Ou bien s’il fuyait. Ou s’il a simplement voulu arrêter. Elle essaie, elle essaie. Mais à chaque effort, son coeur se heurte. Elle se fait mal. Et elle veut pas souffrir. Elle veut pas de ces maux.
Elle veut l’aimer. Simplement.

-- T’as tout gâché.

Elle a la voix faible. Le regard baissé.
Elle abdique.
Tu m’as brisée.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 12:54

Il n'a pas bu. Il a les lèvres sèches. Aussi arides que ce désert qu'ils affrontent, dans lequel ils s'éructent, s'insurgent, se déploient, de l'immensité creuses de ses dunes sur lesquelles ne reste plus que des chimères évanescentes. La sensation de cette main qui effleure la rugosité âpre de cette barbe mal rasé. Il aurait envie de lui crier de l'a laisser là, qu'elle continue le voyage de cette peau avide de la sienne. Qui a hurlé, sourdement, là bas, sous les ressacs, les remous qui hantent son âme et l'absence de sa présence. Creusée par les kilomètres, les secrets, les silences, qui aujourd'hui tentent de combler son être par des rêves. La violence de ses mots le frappent, comme des flèches qui se glisse, fendent la bise pour venir se loger sous la barrière de derme. Là. Juste sous les flammes, dans cette vulnérabilité rougeoyante. Ce palpitant, qui s'agite, suintent des balafres indélébiles marquées sur leurs âmes. Un écho à son cœur, à leurs tourments qui s'éprennent de leurs psychés restées trop longtemps solitaire. « Tu veux savoir pourquoi je suis parti, Lotte ? » Ça s'agite en lui. Comme une vague de flammes prêtes à balayer tout ce qu'ils avaient pu construire auparavant. Prêtes à déferler d'une vague, qui comme une lame dentelée, s'élève vers les cieux, menaçante, imposante. Son torse qui s'agite au rythme de ce souffle sur lequel il perd le contrôle. Parce qu'Elle, lui fait perdre le contrôle. Sa kryptonite, sa faiblesse et sa force. La grandeur flamboyante de ses yeux, le vide de ses pupilles. Parce qu'elle était le pivot de son univers et lui, l'astre tournoyant tout autour elle. Attiré, rongé de l'intérieur par cette attraction inéluctable qui les envoûtent. Depuis toujours. Les fils rouge du destin qui se détache, mais s’entremêlent à nouveau, toujours, toujours pour mieux se retrouver. T'as tout gâché. Ces paroles, qui résonnent, tambourinent, s'agglutine aux frontières de son âme. Pousse et repousse la noirceur qui s'y fondent. Il relève son regard, qui se crispe, son visage dont les traits se tordent en une douleur intangible. Il a envie de tendre la main, venir balayer cette larme du bout de ces doigts. Mais en a-t-il seulement le droit ? De la toucher à nouveau ? Après tout. Après l'avoir abandonné. Laissée là, sur le bas côté. Ça crie dans sa tête, en une cacophonie chaotique, alors qu'un souffle s'étrangle dans sa gorge. « C'était pour toi... » Les souvenirs lui reviennent, leurs goûts amers contre sa langue. Et il explose, flamboie. Pour elle. Pour lui. Pour le monde entier. Qu'ils sachent, que son amour pour elle ne s'est jamais éteint. Pas une seule fois. Pas un seul instant. « Pour te protéger ! Te protéger de moi ! » Son poing qui s'écrase sur le bar, fait sursauter les visages autour d'eux. Alors qu'il boue, de l'intérieur, suinte de toutes ces flammes qui menace de s'échapper, veulent la rejoindre, elle. La couvrir, de leurs fanaux réparateurs. « Tu me crois parfait ?! » Sa voix gutturale, qui s'échappe des profondeurs abyssales de son être. Alors qu'il s'égosille. Hurle à sa haine qui s'échappe contre lui, s'enroule, l'emprisonne entre les écailles de son amertume dont le squame froid lui fait l'effet d'un milliers de piqûres gelées. « Je pensais que tu serais heureuse, sans moi. Mais j'ai fui. Comme toujours. Comme d'habitude. Comme lorsque je me suis enfui de chez mes parents. » Il aurait aimé lui offrir le monde. La lune, ce soleil qu'il était à ses yeux. Tout. Tout plutôt que d'apercevoir cette goutte de tristesse perlant sur son visage. Tout plutôt que de devoir la faire souffrir. Alors il ferme les yeux, dans l'espoir de ne plus apercevoir cette mélancolie qui ravage ses traits. Mais l'image reste là. Comme un appel dans le noir. Une détresse qu'il aurait voulu combler. Un gouffre du quel il voulait l'extirper. La rejoindre, la prendre dans ses bras et la faire sortir de là. Vite. Parce que le temps lui manque et que les ombres, elles, reviennent toujours à sa solde. « J'ai... j'ai été ce putain d'égoïste. Arrogant et indigne de toi. Tu sais quoi ? C'est moi. C'est moi le malade. De toi. De tes yeux, tes lèvres, tes cheveux, ta voix. Si je pourrais, je... » Je te ferais l'amour sur ce putain de bar, jusqu'à ce qu'on en perdent nos souffles. Jusqu'à ce que le monde s'écroule autour de nous. Qu'il ne reste plus que toi. Et seulement toi. Indigne qu'il était, d'avoir de telles pensées à son égard. Indigne qu'il était, de la désirer, alors qu'il lui avait fait subir tant de choses. Il ne la méritais pas. Et pourtant, il était revenu, le cœur gonflé d'espoir, le torse bombé de courage. Dans l'espoir qu'elle l'accepte. Lui. Entier. Ses démons. Il ouvre de nouveau les yeux. Ses pupilles tremblantes, brillantes, d'où s'échappent des larmes de colère. Contre lui. Il n'aurait pas dû. Jamais dû remettre les pieds à Portland. Mais maintenant, c'était trop tard. Le mal avait été fait. La malédiction jetée. Et il devait tout reconstruire. Réparer l'abîme dans son cœur, parce qu'il en était responsable. De ce gouffre palpitant de tourments. Mais il n'avait plus le droit. Plus le droit de poser son regard sur elle, avec l'envie de la consumer entre ses flammes. Plus le droit de la faire souffrir. Il le baisse à son tour, mord ses lèvres pour étouffer des sanglots silencieux. Un souffle s'en échappe, à peine audible pour la foule de visages tournés vers eux. Alors qu'il s'efface le visage d'une main. Rester digne, avant tout. Ne pas fléchir. Il devait encore puiser dans ses forces. Juste assez. Un peu. Pour qu'elle sache tout. « Il y a des choses, que je dois te dire. Mais pas ici. »

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 14:36

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

Elle se demande si elle a cessé de l’aimer. Juste un instant. Juste une seconde. Son coeur n’a-t-il pas battu pour lui ? Il est arrivé dans sa vie comme une comète. Illuminant son ciel. Elle n’avait rien prévu avec lui. De s’en séparer en même temps que ses attaches. Elle était là mais absente depuis sa venue à Portland. Elle était là mais son âme était ailleurs. Pas en Islande. Et pas ici, à Portland. Elle avait secrètement envie de trouver son port. Sa maison, elle pensait que ça serait sa famille. Une vraie famille. Mais incomplète, la vie lui avait apporté Alec. Son soleil. Son feu ardent. L’incendie ravageur. L’amour. Ce genre de sentiment inconnu qui la rongea intensément à l’en effrayer. Tout en lui, lui faisait peur en elle. C’était intense. Vibrant. Etincelant. Elle connaissait pas ça. Elle connaissait que Bjorn. L’iceberg islandais. La chaleur. Le soleil, elle en maîtrisait pas les couleurs. Alec n’avait pas comblé le vide, l’absence d’origines. La quête infinie et inaboutie d’un passé. Mais après son départ, elle se rendait compte qu’il lui avait créé sa maison. Son foyer. Parfois, elle se maudissait de ne pas lui avoir plus dit. De ne pas lui avoir plus montré. Elle aurait ainsi pu profiter un peu plus longtemps de ses lèvres, de ses mains, de sa voix quand il susurrait son prénom. Elle aimerait retrouver son foyer, mais il a été brûlé. Et maintenant, face à face, ils marchent sur ses cendres. « Tu veux savoir pourquoi je suis parti, Lotte ? » Elle redresse le nez, le regarde, les yeux dans la brume. Humides. Elle se fait presque suppliante. Et pourtant, elle a encore cette pointe de colère, c’est ancré dans ses poings serrés. Elle sait pas si elle est prête. Mais tout son être cri “oui”. Oui, dis-moi pourquoi. Dis-moi que tu n’avais pas le choix. Dis-moi que tu as cru mourir. Dis-moi que c’était la pire décision à prendre mais qu’il n’y en avait pas d’autre. Elle garde la mâchoire serrée, attendant la raison, la gorge plus nouée, plus sèche que jamais. C’est une supplique. Elle a besoin de la réponse. Il n’y rien autour. Un brouhaha de verres clinquants et de murmures désordonnés. Elle n’a d’yeux que pour un seul être de toute façon. Elle n’a les oreilles que sensible à sa voix, à son accent. Elle ne sent que la discrète odeur de son parfum. Elle ne sent que ce qu’il se passe entre eux. Comme un courant, circulant d’un corps à l’autre. Elle est proche. Si proche. Elle pourrait effleurer sa main, si facilement. Mais cette distance, supplique ultime, est la dernière barrière qu’elle peut ériger. « C'était pour toi... Pour te protéger ! Te protéger de moi !». Ca s’insinue en elle comme une vague de chaleur. Une canicule soudaine. Puis, ça pique, sa rappe le coeur. Ca brûle trop fort. C’est à la fois un cadeau. A la fois un venin. Pour elle. Ce n’était pas à cause d’elle. C’est un poids qui s’envole, qui disparaît, qui l’allège. Pour toi. Le son de l’absence lui revient. Le bruit du silence. Et celui du malheur, de la peine qui s’est pointé juste après. Son poing la fait sursauter. Autour d’eux, elle le constate, alarmée, les gens les regardent. Non. Les dévisagent. Elle aurait tenté de le calmer, avant. Deux mains sur son torse, remplissant cet espace vide, entre, ce creux entre leurs corps connectés. Puis ses mains, entourant son visage. L’intimant de se calmer. Sans rien dire. Juste en le regardant. Elle savait regarder Lotte. Elle aimait le regarder.
Seulement, elle peut pas bouger. Elle est figée là. Larmoyante. Faible. Droite. Un poids s’en est allé mais un second à pris le relais. Ses sens en éveil, elle sent un couperet. Elle appréhende. Il y a quelque chose là. Sous la couche de mots. Elle le sent. Ca couve, petit gargouillement sourd. Comme avant l’orage, l’air étouffant. Elle l’écoute. Chaque mot marquant son coeur. Chaque mot s’incrustant en elle. C’est une deuxième larme, qui s’échappe. Elle contrôle rien. Et pourtant, elle est comme éteinte. Ici et ailleurs. Déjà plus loin. Elle a peur comme jamais. De ce qu’elle peut faire. De ce qu’il peut lui faire. Parce qu’elle est nue. Elle a tout dit. Elle lui a offert son coeur, un peu plus tôt, avec ses mots. Elle lui a donné ce qu’elle garde de plus secret, savamment gardé à double tour. Et au final, elle venait de lui donner. Alors, elle respirait plus vraiment. C’était discret. Comme si elle tentait de ralentir le temps. De retarder le moment fatidique. « J'ai... j'ai été ce putain d'égoïste. Arrogant et indigne de toi. Tu sais quoi ? C'est moi. C'est moi le malade. De toi. De tes yeux, tes lèvres, tes cheveux, ta voix. Si je pourrais, je... »
La supplique fait remonter les doux souvenir qui la font fléchir. Qui électrise son corps. Ces mots. Ces beaux mots. C’est mots du coeur. Elle le sait sincère. Parce qu’elle n’a pas oublié, Lotte. Elle le connaît encore. Elle connaît ce regard, fuyant. Elle connaît ce feu qui émane de lui. Et ces mots. Ces mots lui barrent le ventre. Titille ses sens. Réminiscence d’ardeurs intimes qui l’ont toujours éveillée. Ouverte à lui. Elle pourrait l’embrasser. Simplement faire un pas. Et l’embrasser. Oublier. S’oublier. Rayer ce passé si douloureux. Ce passé qui fait si mal encore aujourd’hui, et simplement prendre le bon. Lui. Le prendre lui. Entier. Sans retenue. Elle pourrait mais elle peut pas. Parce que ce même passé, il la brûle. De l’intérieur. Il la consume depuis tellement longtemps qu’elle sait pas comment l’éteindre. Elle voudrait récupérer la moindres des larmes qui nimbes le creux de ses yeux. Mais ça embraserait sa peau. Elle a la main qui tremble pourtant. Qui, comme magnétisée, vient s’accrocher à la sienne, laissée le long de son flanc. C’est un effleurement du doigt. Si léger. « Il y a des choses, que je dois te dire. Mais pas ici. »
Elle relâche sa main. Comme toute à l’heure. C’est comme si elle avait touché le feu. Pourtant, elle sait qu’elle devrait pas. Qu’il est aussi hypnotisant que dangereux. De nouveau, son échine se tend. Ses muscles se serrent. Elle ne peut pas. Elle n’est pas prête. Pas pour la vérité. Elle a arrêté de pleurer. Sens plus aiguisé que jamais. Elle ouvre la bouche pour parler, mais elle se ravise. Le silence plombant.

-- Tu as quoi à me dire ?

Elle est de nouveau glace. Figée. Mais s’il regarde bien, il verra la peur habiter ses deux prunelles sombres.

-- Alec. Qu’est-ce que tu dois me dire ?

Elle n’est pas sûre de pouvoir partir. Elle sait même plus si elle peut bouger. Comme si ses pieds la clouait au sol.

-- Excusez moi, mais, il serait peut-être bien pour vous de partir, plusieurs clients se sont plaint de vos… Il tousse. De votre entrevue.

Elle regarde le serveur en le maudissant. Il est du côté d’Alec, se dit-elle. Ou peut-être que c’est l’univers qui se lie à lui, pour l’éloigner elle. Loin de lui. Comme ça devrait peut-être être le cas. Sans réfléchir, elle pose sa monnaie sur le comptoir et se précipite dehors, sans attendre, sortant au passage une cigarette. Elle a besoin de respirer. Et elle se rend compte qu’elle peut bouger. Qu’elle peut encore fuir.

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyDim 9 Sep - 18:48

Ça battait, là. Juste sous sa cage thoracique. Un tambour. Une cacophonie anarchique, de sentiments, d'émotions. Une tornade de feu, épuisante, lourde, comme un boulet traînant à ses chevilles. Mordant sa peau, sa chair, à chacun de ses pas. Une ancre, lourde, écrasante, accablante, accroché au port de ces rivages enflammés. Elle parle, mais il ne l'entend pas. Le monde qui tournoi autour de lui, les visages, les prunelles, les chuchotements qui franchissent des paires de lippes, le souffle frénétique qui anime son torse, ses poings qui se crispent, s'agglutine dans le creux de sa paume, font blanchir ses jointures. Et ses prunelles qui se perdent dans le regard de Lotte, s'y noient, y plongent. Apercevoir la fêlure de ce miroir brisé, ces années de malédictions jetées en pleine visage. La voix d'un serveur qui les sort de sa torpeur, lui fait grincer les dents, alors que Lotte s'échappe. Abrupte. Amère. Dans le sillage de cette longue crinière noir qu'il contemple un instant, avant de relever le regard vers l'homme qui venait de leur adresser la parole. « On allait partir. » Un mouvement de tête et il s'engouffre dans la foule. Le cœur qui bat à tout rompre, l'humidité sèche de ses larmes qu'il a effacé dans ses mains moites. Son père le lui disait si souvent : Un homme, ça ne pleure pas. Jamais. Un rire jaune franchis la barrière de ses lèvres. Quel connerie. N'importe quel humain doté d'émotions pleurerait face à l'être qui lui est destiné. Alors ils s'amarrent, là. Côte à côte. Sous la brise de la nuit, ce briquet qui éclaire ses doigts, vint se porter à la cibiche de Lotte. Qu'il ferait presque glisser entre sa dextre tant elle était moite, imbibé de l'humidité de cette rage, cette mélancolie amère qui suinte par tous les pores de sa peau. Il l'entraîne à l'écart de l'agitation, de la foule de rires qui percent les échos silencieux de la nuit. Là, juste à quelques mètres, sur ce parking désert. Au dessous des lueurs d'un réverbère projetant des miettes de lumières sur leurs visages. Les mains fourrées dans les poches de son jean, il n'ose même plus la regarder, fixant un point précis dans l'horizon en tentant de s'y tenir. « J'ai... J'ai travaillé pour des gros bonnets, aux idées dissidentes. Des types hauts placés, des gens de pouvoir. » Une nuit de Janvier. Son dos était lourd, d'un poids encombrant. Ce bric-à-brac qu'il avait emporté dans son sillage. Et sa cigarette tremblante, entre ses mains vacillantes. Le froid lui mordait les os, ses prunelles vitreuses peinant à s'habituer à la pénombre. Cette flamme soudaine, jaillissante des entrailles d'un briquet rouge. Rouge. Comme cette chevelure de flammes amoncelées au dessus de son crâne. Cette rage dissidente dans le regard et cette soif, avide, de dépasser ses limites. Transcender sa nature sous de fortes émotions. Tu fait quoi, par ici ? Tu cherche du travail ?, lui avait-il dit de son accent chantant. J'vais t'en donner. Quelques petits trucs. Quelques affaires. Et on verra, si t'as les couilles, le cran. Et il l'avait suivis. Sa haine entre les mains, sa colère dans les tripes. « Le genre de types qui t'impose des conditions non négociable avec un flingue sur la tempe. » Alors, McBear (merci à cette tête de nœud lui ayant pourri ses années de lycée). C'est comme ça que les gens t’appelle dans l'coin. À c'qu'il paraît tu sais r'tourner la tête des dames ? Tant mieux. J'en connais une. Une qui vaut un paquet de fric. Une dont la vie vaut dix fois la tienne. Alors accroche toi bien. Parce qu'ici, t'vas morfler. T'la vois, cette femme ? C'est à elle qu'ta piqué des bagnoles, non ? La morsure froide du canon pointé sur sa tête, sa langue roulant contre le goût métallique d'une hémoglobine suintante. Sa tête lui tournait, se jouais de lui, en des vertiges hallucinatoires. Des tâches noires dansait sous ses yeux et un souffle lui arracha la gorge. Les ténèbres, venait, l'encerclait de leurs bras dévastateurs. Le glas de la faucheuse sonnant aux portes de son âme. « Puis ça s'est mal terminé. Très mal. » Alec. Promet le moi. Que lorsque cette merde sera fini, si... Si j'en reviens pas vivant. Promet le moi. Jure-le. Que tu prendra soin d'elle. Que tu t'en occupera. Cette gamine... Elle a plus d'mère... Et pt'être, bientôt... Plus d'père. J'ai jamais été un bon père, je le sais. J'aurais mieux fait d'foutre le camp avant que cette histoire nous bouffe. Je regrette tant... Putain. Si elle savais... Tout ce que j'aurais voulu lui offrir... Qu'la seule chose que j'désirais, c'était la voir grandir. Alec... Fait le. Pour moi. « Ça m'a poursuivis toute ma vie, Lotte. » C'était la relève de la garde. Il partais du boulot. Ayant à peine le temps de dénouer son uniforme, qu'il se retrouvais déjà dehors. Le sourire au bord des lèvres, rêvant à déjà à cette femme dont le tempérament volcanique avait su le séduire, l'enhardir. Leur premier rendez-vous, ce soir. Il avait fait la réservation cinq jours à l'avance. Un restaurant au panorama époustouflant. Une vue imprenable sur les lueurs de Portland, une constellation de miettes lumineuses éparpillées dans le néant. Mais à peine avait-il eut le temps de sortir ses clefs de sa poche, qu'une main vint à se presser contre ses lippes. Et une voix. Insidieuse, rocailleuse, résonnant à ses oreilles en un souffle funèbre. Alors, Callahan. C'est bien ça ? Non ? On a mis du temps à te retrouver. Toi. Et toutes les conneries que tu nous as laissé sur les bras. T'inquiète pas. Maintenant que je suis là, je vais m'occuper de toi. Les gens d'en haut n'auront plus à se plaindre du trou dans leurs épargnes, parce que c'est dans ton crâne que j'vais en faire un. « Je devais partir. Pour toi. Pour Juliette. Pour vous protéger. » Lotte était là. À quelques mètres, dans le salon. Mais il ne la voyait plus, ne l'entendais plus. Seule cette voix à l'autre bout de l'appareil retenait toutes ses attentions. Il faut que tu te barre, Alec. Loin. Et vite. Ces types ne déconnent pas. Ils vont te retrouver et te foutre une balle dans le crâne. Prend un billet. Le premier. Et rejoins moi, ici. Tu sais ce qui va se passer. Tu sais qu'on ne déconne pas, avec ces choses là. Ils viendront pas seulement pour toi. Mais ton entourage. Ta soeur. Ta petite amie. Tout ça, ils vont te le prendre. Je dois laisser, A. Hana s'est faite pincée par un crabe. Mais vas-t'en. Ne reste pas là bas. « Ça battait de l'aile dans notre couple. Je le savais. La faute à toutes ces choses que je t'ai jamais dites. » La faute à tous ces secrets, ceux qu'il recelait dans les réminiscences de son âme à la dérive. Ceux pour lesquels il avait préférait se sacrifier, aux prix de cette vie de perdition qu'il avait mené. L'adrénaline fougueuse de la brise fouettant son visage, l'odeur échaudée du bitume, de la poudre, s’agrippant à ses narines en des effluves pernicieuses. « L'idée qu'ils puissent vous faire du mal... Me rendait fou. Alors je suis parti, pour vous mettre à l'abri de mes conneries. » Ses mains tremblaient à l'intérieur de ses poches, s'accrochant au tissus de son jean comme une bouée de sauvetage dans cet océan de douleur affluant à la barrière de ses lippes.« Mais c'est fini. J'ai payé mes dettes. »

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 6:20

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

Elle est comme éteinte. L’attente lui semble insupportable. Elle a froid, dans la nuit. Elle a jamais froid dans la nuit. Mais ce soir, elle, l’air lui mord la peau. Elle n’arrive pas à calmer son poul, battant dans ses tempes. Elle entend pas grand chose. Ça bourdonne dans ses tympans. Elle ne sait de nouveau plus contrôler ses pensées. Peinée par Alec. Peinée par ces larmes, petits diamants si précieux. De celui qui est touché. De celui qui vit. De celui qui est humain. Et puis, il y a ces mots. “ Il y a des choses, que je dois te dire.” Ça la hante. Ça résonne en écho. Elle sait pas ce qu’il va lui dire. Elle est pas sûre de vouloir savoir. Mais il est là, derrière elle alors qu’elle remet sa veste en cuir. Alors qu’elle s’accorde à son style à lui. Elle prête même pas attention à la flamme dansant devant elle. Elle se penche simplement, légèrement. Juste une courbure qui fait bruisser sa robe. Un respiration profonde. Un coup d’oeil vers lui. Mais elle a rien à dire. Elle peut rien dire. Elle a juste peur. Elle pourrait braver les flammes d’une maison en feu. Mais ici, maintenant, elle est terrifiée par lui. Par la vérité.
Elle entend pas le monde qui l’entoure. Elle est incapable de réagir quand la main légèrement humide d’Alec glisse contre son bras pour l’écarter. Elle se met en marche, en pilote automatique. Absente. Sans un mot. Il ne dit rien non plus. Laissant les minutes filer. Lentement. La marche paraît durer une éternité. Pourtant, ils sont déjà ailleurs. Isolés entre les véhicules. Elle se prostre à côté de lui, contre une voiture. Lui au regard divagant. Azures posés vers l’horizons. Elle respire. Difficilement. La fumée de sa cigarette ne passe pas. Lui met des hauts le cœurs. Elle la jette, à peine finie. Et c’est de nouveau ce poids qui pèse dans sa poitrine. Elle a le regard qui divague aussi. Pas sûre. Incertaine.  “Il y a des choses, que je dois te dire”. Enfin, les paroles. Les mots. Ça fend l’air. Et elle dit rien. Elle le laisse parler. Sans un mot. Elle encaisse chaque raison. Chaque information. Elle les engloutit. Les dévore. Mélange chaotique à l’intérieur d’elle. Horreur. Stupéfaction. Soulagement. Peur. Mix éclectique qui lui retourne les idées, les laissant sans sens. Quête de logique. Elle n’en trouve aucune. Elle se sent le besoin de bouger. Inconfortable soudainement. Elle a les bras croisés. Comme pour se donner une contenance. Elle sent plus le feu la ronger. C’est comme si elle était face à un brasier. Déformation professionnelle. Elle analyse. Elle cogite. « Mais c'est fini. J'ai payé mes dettes. ».
Elle attend la suite. Face à lui. Stoppée par le silence qui vient de s’abattre. Un peu plus loin, les voitures klaxonnent. Des passants hurlent à la nuit. Elle, elle continue à ressentir. A comprendre. A apprendre. C’est d’abord quelques secondes, puis une minute. Puis finalement, la réaction.
La claque résonne dans la nuit. Couvrant tout ces bruits nuisibles des rues du centre ville. Elle l’a pas retenu. Elle a juste fendu l’air, sifflant puis claquant la joue d’Alec.

-- Bjáni andskotinn ! Farðu til helvítis

Elle jure rarement en Islandais. En fait, elle parle rarement en islandais. Elle a presque réussi à complètement effacer son accent. Mais là, elle maîtrise rien. Elle a de nouveau ce flot de sentiments. Cet océan ombrageux qui l’habite. A la fois soulagée de ne plus porter le poids de la culpabilité. De ne plus être seule responsable de leur échec amoureux. Mais en colère, folle de rage d’avoir été abandonnée, mise de côté d’un pan de sa vie. Inquiète parce qu’elle l’aime encore. Elle a toujours ce coeur battant pour lui. Ca l’agite. Secoue son corps. Elle fait les cent pas. Sans savoir quoi faire de ses membres. Elle aimerait le claquer encore. Le frapper tellement elle le déteste d’avoir menti. D’avoir rien dit. D’être parti. «J'ai payé mes dettes. »
Elle ne sait pas si elle peut le croire. Les mains retenant ses cheveux en arrière. Elle s’est stoppée et le regarde. Comme pour la première fois. Elle n’est pas sûre. Incertaine. Elle a devant elle l’exact même homme. Il a toujours ce même regard. Il est juste plus peiné ce soir. Toujours ces mêmes boucles presque rousses. Flamboyantes. Cette même mâchoire carrée. Un peu plus serrée ce soir. Il était là de retour. Et c’est comme si pour la première fois, depuis qu’elle avait croisé de nouveau son sillage, elle le voyait comme il était avant. Comme quand elle l’avait aimé. Elle digère l’information.

-- Tu n’es qu’une crétin Callahan.

Un putain de crétin.
Elle avait du mal à ne pas lui en vouloir de na pas avoir fait confiance. Parce qu’elle se connaît, Lotte et elle aurait encaissé. En fait, elle l’aurait aidé. Elle l’aurait protégé. Parce que c’est ce que font les gens. Ceux qui s’aiment. Elle souffle. Pour poser la question. Non, les questions qui lui brûle la langue.

-- Quelles dettes, Alec ? Et qu’est-ce que tu as fais pour eux ?

Elle est calme. Comme face au feu. Comme quand elle a sauvé ce gamin, dans son placard. Celui qui lui a coûté un peu. Elle est comme au travail. Réfléchie. Prête à sauver les murs. Sans rage. Sans haine.
Pourtant, elle se tient à distance. Parce qu’elle a toujours ce doute. Celui de savoir ce que ça change. Maintenant. De connaître la vérité. Ça coûte combien la vérité ?

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 9:55

Il l'a rarement entendu, cet accent là. Mais il sais, qu'il se cache, là, quelque part. Comme une mélodie insoupçonnée, qui franchis la barrière de ses lèvres d'une violence sans retenue. L'iceberg qui s'entrechoque au soleil, fond et toutes ses balafres qui surgissent, s'heurte à la chaleur de son feu incandescent. Toute ces engelures, crevasses, qui s'irrite, s'effrite à cet océan de flammes qui boue en lui à cette gifle. Il n'aime pas ça. Cette violence qui se terre dans son cœur, s'arrache à la frontière de ses mains folles. Lorsque les mots ne suffise plus, que les paroles ne sont que des gênes que l'on balance hors de la marre, cette fange, cette bouillie, cette mélasse de sentiments qui s'enchevêtre. Il aurait envie de répliquer, la secouer pour ce geste qu'elle viens d'avoir envers lui. Sa panthère sauvage. Sa joue qui l'échauffe, sur laquelle il repose une de ses mains en lui jetant un mauvais regard. Mais elle a raison. Parce que lorsqu'il est parti, elle, elle étais là. Seule. « On faisait passer des voitures illégalement à la frontière canadienne, pour les revendre au prix fort. » Les réminiscences affluant au bord de ces lèvres, une cacophonie chaotique d'émotions, de sentiments, de cet esprit rendu à l'état de gouffre béant. Infernal. En proie à la dualité de ces tourbillons de flammes incandescentes. Et lui, l’œil du cyclone. Qui vois, observe, se gorge de cette tempête qui tournoi. « Je leur ai volé de l'argent. Beaucoup. J'ai fui pendant quelques temps en Écosse, le temps que ça se calme, qu'ils m'oublient. » Un retour aux sources, aux racines oubliés de cette famille échouée dans leurs perditions. Leurs pour, leurs contres. Il a préférer les oubliés, les mettre de côté. Avec le souvenir brûlant de cette jeune sœur qu'il a oublié de voir grandir. S'épanouir. L'aider à se construire. Et ça le ronge. Chaque instant, chaque secondes qui s'écoule, dont les rouages crissent et s'effritent de rouille. Comme un poison dégénérescent, qui s'incruste, se terre, dans chaque pores de sa peau, effleure son esprit d'une caresse pernicieuse. « Puis je suis revenu et... Je t'ai rencontré. » La chaleur du feu lui collait au derme en une deuxième peau. Couvert de sueur, maculé d'une suie noire, baveuse, s'évadant sur les terres promises de son torse bien bâti. Les mains jointes sur le casier métallique, froid, contre ses doigts si ardent. Des bruits de pas dans le corridor, une longue crinière noire indomptable et des orbes farouches, insensibles, face aux éclats lumineux des halogènes. Le soleil disparaissant dans le champ de vision d'une lune trop lointaine et pourtant, si proche, si palpable, qu'il en avait marqué sa chair de la sienne. Dardé ses rayons incandescents sur ces terres marmoréennes. « Ils m'avaient retrouvés. » Lui. Pas McBear, cette fausse identité qu'il avait gardé durant cette époque de faste et d'adrénaline nocive. Callahan. Avec ses femmes à ses côtés, qu'il avait protéger de ce passé trop envahissant, empiétant sur ce présent s'ouvrant à lui, sous ces paires d'ailes malveillantes. Prête à le faire fondre dans les méandres d'une adolescence gaspillée. Étiolée, à coup de sang, de fracas et d'hurlements. L'idée même qu'ils puissent retrouver ce autour de quoi son univers avait tourné le rendait fou de rage. Ivre de colère. Bouffi d'amertume. Rongé par la peine, les regrets, d'une attente trop longue, désespérée. Qu'il pensais inconcevable, jusqu'à ce que tout bascule, le ramène à l'espoir d'une possibilité tangible. Réelle. « Je pouvais pas, Lotte. Je ne voulais pas te mêler à ça, t'entend ?! C'était mes conneries et je me devais de les assumer, jusqu'au bout ! » Sur le parking, on n'entend que lui. Sa voix qui surgis, tel un volcan crachant ses étincelles rocailleuses. Son souffle qui hache sa gorge, ses prunelles tremblantes perçant l'obscurité du néant nocturne pour se poser cette silhouette ombrageuse. Dont les battements de son palpitant font écho au sien. Il serre les poings dans ses poches, ses griffes enfermées dans son poing rougissant sa peau sous les torrents magmatiques qui se déchaîne en lui. Son corps retombe de lui même, contre la portière d'une autre voiture, ses mains qui fourrage sa crinière flamboyante. « Y'a eu beaucoup de remue-ménage, quand je suis parti. D'autres gens s'en sont occupés à ma place. » L'illégalité fini toujours par surgir. Comme une traînée de cadavres laissée dans le sillage d'un tueur en série. Le passé reviens toujours, emportant avec lui son lots de démons, d'entités néfastes, prête à ronger des âmes en peine, à la dérive. « Il y a un agent, que je connaissais. Qui m'a aidé. Et un autre de mes amis avec lequel nous avons partager l'argent, aussi. » Ça avait été une période d'angoisse au beau milieu d'un exil paradisiaque. Un enfer dans les plaines de l'Eden. Et toujours, l'attente. Encore et encore. Pernicieuse, corrosive. Les années écoulées comme de longs siècles d'impatience et toujours, ces visages le hantant. L'happant dans leurs songes rêveurs. Son esprit était devenu un jongleur habile, oscillant entre espoir et désespoir, rêve et réalité. Et la haine. Comme un faisceau flamboyant traversant sa psyché de part en part. Les mots qui s'arrachent sur ses lèvres. « Tous ces fils de putes qui ont pourri ma vie sont sous les barreaux, désormais. »

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 10:59

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

Elle a plus de mots. Elle a que ses yeux qui lancent des éclairs. Outrée d’avoir été mise à l’écart pour mieux être abandonnée. Blessée d’avoir été au coeur du mensonge. Stupide amour qui aveugle. Elle a l’impression de mordre la poussière. Chaque explication lui coûte une part de son coeur. Pas parce qu’elle ne le reconnaît pas. Bien qu’elle le regarde de toute la noirceur de ses pupilles. Mais bien parce qu’il a été seul. Qu’il s’est isolé d’elle pour traverser tout cela seul. Bien parce qu’il ne lui a accordé qu’une confiance infime, au final. Il ne changeait en rien,à ses yeux. Il était toujours le même homme qu’elle avait aimé. Qu’elle aimait encore. Cet homme dont elle n’arrivait pas à se défaire. Comme tatoué en elle. Un amour qu’elle avait eut si peur de vivre. Et dont il l’avait privé. Pourtant, marqué au fer rouge. Battent dans son coeur. Il était le même. Encore et toujours, même maintenant, face à la vérité. Mais la fierté. La fierté se renforce. Elle est simplement de l’autre côté. La surface. Cette partie visible qu’elle refuse de dissimuler. Blessée mais aimante. Un ying. Un yang. Nichés en elle. « Je pouvais pas, Lotte. Je ne voulais pas te mêler à ça, t'entend ?! C'était mes conneries et je me devais de les assumer, jusqu'au bout ! »

--  Donc c’était plus responsable et adulte de mentir ? De me mentir ! Tu n’as rien assumé. Tu n’as fait que fuir.

Elle cri. Elle aussi. Pleine de colère. Le yang prenant le pas. Envahissant son être. Il n’était plus question de leur amour. Mais seulement de leurs choix. Son choix. A lui. Ses erreurs. A ses yeux, à elle, il n’avait pris aucune responsabilité. Il n’avait que fuit l’inévitable. Il n’avait rien assumé auprès d’elle. La noyant dans l’absence et dans l’inconnu. Le mensonge. La culpabilité. Car dans tout ça, il avait silencieusement posé sur ses épaules l’échec de leur histoire. Voilà sa responsabilité. Elle ne lui en veut pas de son passé. Elle ne lui en veut pas de ses mauvaise fréquentation. Qu’est-ce qu’elle avait fait, durant ces années d’errances ? Après tout. Drogues, alcool, courses illégales. Elle n’avait rien de mieux que lui. Elle n’était pas mieux que lui. Mais, son mensonge, son erreur était simple. La quitter ainsi. Sans un mot. Sans une vérité.

--  C’était plus simple de rien dire et de me laisser croire que j’avais tout foiré hein ?

Elle s’est rapprochée. Si haineuse. Si enflammée. Elle est brasier dévastateur.

--  Tu n’es qu’un putain de crétin!

Elle le pousse, mais il est déjà contre cette maudite voiture. Elle voudrait qu’il chute. Qu’il chute comme elle avait fait quand il était parti. Comme elle avait sombré au sol en comprenant qu’il ne reviendrait pas. Elle voyait même pas qu’elle pleurait. La maintenant, dans ce parking. Comme lorsqu’elle l’avait perdu. Elle a jamais pleuré en retrouvant quelqu’un. En même temps, elle avait jamais retrouvé personne. Sauf lui. Revenu d’un exil tonitruant de vide. Mais elle pleurait. Parce que la surface de cet océan de non-dits s’ouvrait comme une plaie béante.

--  Je te déteste!

Deuxième coup. Elle a même pas vraiment la force.

--  Je te déteste! Je te déteste!

Je t’aime ! Je t’aime !
Qu’elle s’entend lui crier. Mais elle peut pas lui dire. Parce qu’elle se sent comme il y a trois ans. Quand la solitude l’avait de nouveau attrapée à la gorge. Quand sa prison avait de nouveau mis sous clé son coeur. Quand elle avait eue si mal qu’elle aurait voulu en crever. Et elle se sent si salie, d’avoir vécu ça. Pour lui. A cause de lui. Il a fuit par peur. Elle a vécu dans la peine. Qu’est-ce qui est pire ? Elle n’est pas sûre de pouvoir le dire. « Tous ces fils de putes qui ont pourri ma vie sont sous les barreaux, désormais. » Peut-être que tu devrais aussi, pense-t-elle, alors qu’elle se calme. Qu’elle le regarde, plus froide qu’elle n’a pensé pouvoir l’être un jour. Y a quelque chose qui s’est de nouveau brisé. Un goût de trahison empli son être. Il ne l’a pas trompé. Pourtant, il a trahi sa confiance en mentant. En dissimulant. En restant à distance. La où elle pensait instaurer le vent hivernal qui les séparait. Et pourtant, à le regarder si longuement. Elle a le coeur qui se soulève. Elle a cette inquiétude pour lui. Elle a cette compassion pour ces dangers. Ces vices. Ces peurs. Alors quelque chose d’ardent naît, par dessus la plaie. Parce qu’elle se rend compte que dans cette brisure, ce terrible éclat qui résonne en elle, il y a toute cette cavalcade de sentiments. Si forts, si vifs. Il n’y a que lui pour provoquer ça. Et elle a jamais sut comment le vivre. Comment les maîtriser. Peut-être parce qu’elle devrait pas, tout simplement. Mais il est là. Il lui est revenu. Et dans son regard, elle se voit. Il est revenu. Amour et haine, haine et amour. Toujours sur le fil. Fil qu’elle coupe sans contrôle d’elle même. Comme un cri du coeur, plus fort que les mots.
Elle est accrochée à ses lèvres. Là, en clignement d’oeil. Elle a juste tout envoyé au diable. Le corps prenant le pas. Elle a emprisonné son visage de ses mains, attirant sa bouche à elle, dans un appel avide. De ne plus l’entendre lui mentir. Elle sait qu’elle le regrettera. Parce qu’elle a peur. Plus que jamais. Mais maintenant, alors que son coeur à lui est aussi sur la table. Maintenant qu’il est là, entier.

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 11:53

Le visage de la colère, de l'amour. Des prunelles brisées sous une pluie de perles translucides, rougie par le sang qui afflue, bat à ses tempes en une mélodie vengeresse. Dans la nuit, avec ses mèches désordonnées, avalées par les ombres nocturnes, elle lui paraît plus vivante que jamais. Statue d'aplomb, rongée par un courroux dévastateur qui hurle en son âme, au même rythme que la sienne. Sa guerrière, si belle, si flamboyante, dont les poings s'abattent sur son torse. Il tente de la retenir, lui faire entendre raison sous ce flots de paroles qui franchissent la barrière de ces lippes. « Lotte... ! » Mais sa raison, elle a foutu le camp. Elle n'est plus là. Depuis l'instant même où ils ont posés un pied sur ce parking désert, depuis qu'il avait franchis le seuil de ce bar, depuis qu'elle avait apposée la marque de son poing sur la joue de Jacob, depuis qu'il avait posé de nouveau un pied à Portland, depuis qu'il l'avait rencontré. Elle n'existe plus entre eux, cette raison. Comme une roche érodée par des flots étouffants, des rouages rongés par la rouille, leurs cœurs, le fil de leurs âmes reliées, élimé par cette passion si grande, qu'elle le consume, les consument, de l'intérieur. Là. Niché comme un monstre. Une bête sauvage prête à bondir de toutes griffes sur sa proie endormie. Prêt à se repaître de leurs entrailles mouvementées, tangué, bercé, par les battements de leurs palpitants menaçant de bondir hors de leurs cages thoraciques. Un marin pris dans le maelstrom des flots de son âme calcinée et un radeau, solitaire, à la dérive de ses terres explorées il y a déjà bien longtemps. Des mois. Des années. Des décennies, des siècles. Il en reconnaît le goût de cette saveur amère qui se niche contre sa langue, cette colère abrupte, incontrôlée, qu'il aimerais recouvrir du brasier qui cours dans sa psyché. Si virulente, explosive, loin du blizzard froid qu'elle portais dans son sang, dont ses prunelles se gorgeait lorsqu'elle venait à érigée ses colonnes de glace tout autour de son être. C'est comme ça, qu'il l'aime. Sa guerrière. Avec son feu incandescent qui couve dans ses entrailles, cette glace qui franchis la barrière de ses orbes sombres, en des lames gelées, prête à perforer les cages de son âme. Leurs voix n'est plus qu'un concert chaotique, elle, qui hurle, s'égosille, explose, lui, qui tente de la retenir, d'attraper ses poignets qui s'échappent hors de sa prise. « Lotte, calme t... » Il n'a pas le temps de finir sa phrase que ses lèvres... Ses lippes s'écrasent contre les siennes. Ses prunelles s'écarquillent de surprise, tremblent sous cette douceur si veloutée, qu'il se demande si tout cela n'est pas une fois de plus une chimère que ses songes s'amusent à faire danser sous son regard. Mais non, elle est bien là. Avec ses mains qui se déposent sur ses joues, ses longs doigts déliés, ses griffes qui se frayent un passage sur cette mâchoire âpre, carrée, couvertes de poils rugueux. Et soudainement, le passé, les années écoulés, tout cela n'a plus d'importance. Ce sont des secondes, qu'ils viennent arracher à l'éternité. Le temps qui se rompt, les aiguilles cessent de battre. Et cette soif, si grande, qui puise dans ses entrailles. Ce feu, ces flammes, elles explosent. Tout. La lave, les grondements du volcan, les rivières de flammes qui se joignent aux vagues et aux ressacs incandescents. Tout se confond. Surgit. Dans cette nuit, où tout paraît si sombre. Tout deviens si clair à son contact. Les grondements gutturaux qui s'échappent hors de ses lèvres, ses mains qui viennent à empoigner cette longue crinière indomptable, l'éventrer ses doigts jusqu'à en faire se courber son visage vers le sien. Il n'est plus mort. Il renaît. Là, à son toucher. À la danse de leurs langues qui s'enroulent, leurs dents s'entrechoquent sous leurs souffles désespérés. Ce n'est plus un concert de cri, mais de souffles, d'halètements rauques, dont ils s'abreuvent. Deux bêtes sauvages, fougueuses, indomptées, dévorant la nuit de cette passion inéluctable qui filtrent dans leurs veines. Ses mains s'agrippent, partout. Là, sur ce corps si froid en son absence. Ses hanches généreuses, ces fils de soie agrippés à son poing fermé, ses cuisses qu'il vint attraper entre ses larges mains moites, calleuses. Les faire passer autour de sa taille, dans ce besoin d'urgence, qui le transporte vers l'abîme de ses prunelles. Il ne fait plus attention à ce qui les entourent, même lorsqu'une fois entre ses bras il l'a fait basculer sur le capot de sa mustang. Qu'il dévore le relief de ses lèvres, s'abreuve du goût de sa langue. Niche son museau dans son cou, là, juste en dessous de cette oreille percée, hume cette odeur fatidique qui le fait basculer, chuter. Qui le rend fou, ivre d'elle. Du marbre de sa peau, de la terreur de sa colère. Puis la brise qui s'échoue sur son visage, alors qu'il s'arrête, la regarde, là, front contre front, aperçois ses joues humidifiées par un torrent de larmes belliqueuses. « Non. » Une parole censée dans un flot d'émotions anarchiques, qui se dispute son âme à la dérive. Vers Elle. Celle qu'il a toujours attendu. Celle dont il a rêvé. Celle qui le hante, l'obsède. Il essai de trouver les mots, les bons, justes. Ceux qui peinent à venir dans ces souffles saccadés qui s'agonisent sur ses lèvres. À tenter de trouver une raison. Mais sa main est toujours là, sur sa nuque, qui l'a retiens, contre lui, contre eux. Et qu'importe si le monde bascule autour d'eux. Il n'y a qu'Elle. « Pas comme ça... »



@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 13:30

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

Elle avait oublié comment c’était, de s’oublier. Là, agrippée à son cou, glissant son corps tout contre le sien, le pressant. Elle se sent à la maison. Chez elle. Vivante. Heureuse. L’instant d’avant, chaos. Maintenant que ses bras à lui l’entourent, elle se sent en paix. Dévorée par l’appel qu’il provoque en elle. Le souvenir du passé. L’écho de leurs nuits partagées et de leurs journées emmêlées. Les réminiscences de tout ce qu’elle n’a jamais oublié. Qu’elle a simplement ignoré. Non, tenté de retrouver dans les bras d’hommes aux corps froids, sans intérêt. Aucun d’eux n’avaient réussi ne serait-ce qu’à effleurer le feu qui la consommait maintenant. Alors qu’il laissait glisser ses mains, si grandes, si fermes, entre ses filets ombrageux. Il la rapprochait un peu plus de lui. Encore un peu. Comme pour se fondre en elle. Alors elle s’accrochait encore un peu plus fort. Comme pour le retenir, le garder auprès d’elle. Elle a déjà oublié qu’il n’était plus là, il y a quelque temps. Qu’il était absent. Elle se retrouve. Elle le retrouve. Remplit de nouveau son coeur, son être, son âme. Elle est si bien là. Moulée contre son buste. Comme s’ils étaient deux pièces réunies. Celle d’un puzzle qui se complétait enfin. Elle contrôle plus rien. Plus ses lèvres qui se perdent contre les siennes, contre sa joue, dans son cou, remontant sensuellement à son oreille, soufflant le chaud dans son creux. Plus sa langue qui danse et caresse la sienne avec avidité, envie, qui joue avec sa bouche après l’avoir mordue. Elle veut plus de ses caresses alors que ses mains se posent sur son corps, pour descendre sur ses hanches, puis ses cuisses. Elle perd pied quand il la soulève, l’occasion de le serrer un peu plus fort, entre ses jambes. Lieu brûlant. Elle ne sent pas le métal froid de la voiture. Nulle part sur son corps. Chaud, vibrant sous lui. Sous sa splendeur. Elle ne connaît plus le temps. Elle ne connaît plus le lieu. Elle est perdu en lui. Elle est plongée dans ses sens. L’odeur de son parfum et du cuir quand elle tente en vain de retirer sa veste. Elle est sur sa peau, alors que ses mains courent le long de son corps, percevant  les moindres muscles tendus qu’il utilise. Elle est envoûtée par ses sons gutturaux qui s’échappent d’entre ses lippes et qui la réchauffe un peu plus. Elle est suspendue à ses azures quand elle les croise pendant leurs baisers. Elle en veut plus, se cambrant sous ce corps aussi ardent que le sien.
Elle est ivre. Ivre de lui, de ce feu qu’il déverse en elle. Elle en entend à peine ce “non”. C’est le froid, soudain, cet air sur son visage qui la tire de cette torpeur. Elle a du mal à respirer. Le souffle court. Elle est prête à retrouver son refuge contre ses lèvres, pour fuir les mots. Pour fuir la réalité qu’elle a été forcée d’avaler. « Pas comme ça... » Son regard, greffé à ses lèvres, s’agrippe à ses yeux. Y cherchant une raison. De briser ce moment. Elle veut pas. Elle veut pas retourner à leur réalité. Elle tente de voler à nouveau un baiser mais il esquive et elle se renfrogne. Elle sait plus ce qu’il s’est passé. Elle voudrait remonter le temps. A cet instant, aussi éphémère qu’intense. Ou à leur histoire, vibrante de passion. Mais pas maintenant. Avec ces non-dits révélés. Parce qu’elle sait pas si elle est prête. Elle sait plus ce qu’elle veut. Elle sait plus où elle en est.

Il brise définitivement leur lien, leurs corps emmêlés. Le retour du froid, définitivement. Elle se redresse, la main sur sa bouche. Reprenant ses esprits. Retrouvant une conscience. Il n’était pas un de ces hommes pour habiter sa nuit. Il était plus. Il était mieux. Il valait mieux. Vraiment ? Elle n’arrive pas à le regarder. Elle fuit, tentant de trouver comment se protéger. Cherchant n’importe quoi d’autre que lui auquel se raccrocher.

-- Je-

Elle retrouve son souffle, mais déglutit difficilement.

-- Je devrais peut-être rentrer.

Elle est toujours assise sur ce capot, sur cette voiture qu’elle aurait souillé sans honte, sans gêne s’il n’avait pas eue cet éclair de lucidité. Elle est encore chaude. Les joues rosies de désir. Le corps tremblant. Elle est là, sans parvenir à bouger. Pourtant, il faut qu’elle s'échappe. Parce qu’elle sait qu’il va lui proposer de la raccompagner. Elle ne peut pas rester dans un espace clôt, avec lui. Elle peut pas passer une minute de plus prêt de lui sans le haïr puis, la seconde d’après, l’aimer. Elle finit par descendre, reposant ses pieds au sol. Retournant à la réalité.

-- Seule.

Qu’elle ajoute en le regardant, comme pour lui faire comprendre sa peur. Cette peur de se tromper. De le reprendre et de souffrir encore. De le laisser filer et de souffrir encore. Pourquoi les choses ne peuvent-elles pas être plus simples. Pourquoi y a-t-il fallu qu’il mente? Qu’il dissimule ? Qu’il parte ? Oh, Alec, pourquoi n’es-tu pas simplement resté ? Non, pourquoi n’as-tu donc pas parlé ?

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 14:16

Il a les lèvres rougies, moites et gonflées par leurs baisers. Le goût de sa peau battant encore contre sa langue, les effluves de son parfum encore imprégné à même ses papilles, son nez. Elle est partout, là, dans le creux de sa paume, ces fils d'une soie noire qui tombe en une pluie orageuse contre sa main. Son souffle qui dévore le sien, alors qu'il recule le visage, puise en lui, dans cette force insoupçonnable pour s'arracher à ses lèvres. Elle. Son odeur de fougue. L'abysse, le feu qui se noie sous la glace de ses orbes. Le marbre de sa peau. Ces courbes dont il voulait à nouveau dévaler les vallées d'ombres et de lumières. Mais il ne veut pas. Pas maintenant. Pas après tout ça, il ne la mérite pas. Pas de cette façon là, sur un coup de sang, une impulsion frénétique, irrépressible, comme ce feu, voilant encore les parcelles azuréennes de ses prunelles. Dans ce parking désert, dans ces baisers pressés, arraché à la nuit. Il la voulait en entière, pleinement, pas ses impulsions battant jusqu'à leurs esprits échaudés. Parce qu'à ses yeux, elle vaut bien plus que ça. Qu'une simple adrénaline lubrique échangée sous les lueurs blafardes des réverbères dardés sur leurs silhouettes liés. Qu'une simple nuit laissée dans l'abandon des flammes et de glace s'heurtant en des chocs d'étincelles, des confettis enflammés battant contre son bas-ventre. Lorsqu'elle s'écarte, dos à lui, se propose de rentrer d'elle-même. Son cœur se serre dans sa poitrine, son dos lui paraît lourd, comme le poids de ce fardeau qu'il viendrait à porter durant le reste de ses jours. Ses regrets. Ses remords. L'échine tendue, le regard bas, les épaules qui s'efforcent de ne pas rester voûtées. Il aimerait tendre la main, sur son épaule, là, juste où ses mèches s'enchevêtrent les unes contre les autres, l'attraper contre lui. Une dernière fois et laisser son museau se faire envahir par cette odeur fantasmagorique. Puis ses doigts se tendent, se mouvent d'eux-même, mais restent figés. Le poing qui se referme, alors qu'il laisse son bras, brinquebalant, retomber le long de son corps. Il sais qu'il l'a perdu, mais il a cet espoir qui le dévore, le consume de l'intérieur. De bâtir à nouveau, sur les cendres de leurs passés envahissant. Faire de nouveau surgir ces piliers sur lesquels ils s'étaient tant reposés et s'y tenir. Il a les mots qui se terrent dans sa gorge, qui menace de s'échapper à la barrière de ses lippes, comme cette bile acide face aux cadavres de son passé. Mais rien. Rien ne sort. Si ce n'est que des souffles las, désabusés. Pardonne-moi, Lotte. Pardonne-moi d'avoir abandonné notre foyer. Pardonne-moi d'avoir laissé ton âme s'étioler sous le creux de mes absences. Pardonne-moi de ne pas avoir été à tes côtés. Pardonne-moi de pas avoir été là lorsque tu étais au plus bas. Pardonne-moi, de m'être enfui comme un lâche. Pardonne-moi de ne pas t'avoir prouvé tout l'amour que j'ai pour toi. Toute cette affection, bien plus qu'avant cette attirance qui nous lient, que j'aurais du t'offrir. Pardonne-moi. Sa main tâtonne dans sa poche, à la recherche d'un tintement singulier. Et sa voix se fait plus basse, plus douce que lorsqu'ils avaient été pris dans l’œil du cyclone. « Laisse moi te raccompagner. » Il veut encore profiter d'elle, de sa présence, rien que quelques secondes, arrachées au temps. Arraché à ce passé le marquant à vif. Des miettes de durée prise éphémèrement dans une éternité trop courte. Il ne veut pas l'abandonner dans les bras de la nuit. Plus de nouveau. Parce qu'il y a tous ces regrets, ces remords, qui le ronge, le font tenir, là, face à elle. Et l'espoir, toujours lui, auprès du quel il court depuis de trop nombreuses années. « Je resterais dans la voiture. »

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Lotte Bjornsdottir
Lotte Bjornsdottir
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 27/08/2018
textos de rupture envoyés : 478
la gourmandise : 0
faceclaim : dua lipa, ©Draíochta (avatar) dualipagifs.tumblr (sign)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 14:56

Go ahead and watch my heart burn
With the fire that you started in me
But I'll never let you back to put it out thanks

Elle ressent de nouveau le vide. De nouveau le froid. Le vent glisse sous ses vêtement, s’engouffre entre le tissu et la peau et glace son être. Elle sert les bras, un peu plus fort. Elle est déjà en manque de sa peau, à lui. De ses mains calleuses. De ses regards avides. Elle le sent pourtant encore sur elle. Partout en elle. Mais sans chaleur. Sans ce feu. Elle cherche les réponses dans le ciel, un instant. Elle cherche des réponses à toutes ses questions auxquelles personne ne peut réponse. Derrière elle, dans son dos, elle sent son regard sur elle. Mais elle sait toujours pas quoi en penser. Comment vivre avec tout ça. Vivre de tout ça. Elle s’essuie les joues, se rendant compte de leur humidité alors qu’une énième brise vient lui démontrer que la nuit est là. Partout autour d’eux. Que le temps file. Que le temps passe. Elle se sent encore hors du temps pourtant. La peau à vif sous ses caresses. Sous ses baisers. Ses lèvres encore gonflées, tatouées de son goût. Elle voudrait ne jamais l’oublier, ne jamais s’en défaire. Que tout ai ce même goût.
« Laisse moi te raccompagner. » Elle se tourne vers lui, de trois quart. Hésitante, comme apeurée. Comme s’il s’agissait d’un inconnu, l’invitant chez lui. « Je resterais dans la voiture. » Elle regarde les rues. S’enchevêtrer dans leur dédale obscure. Elle sait même plus où elle est. Finalement, les minutes défilent, alors qu’il l’attend. Qu’il est là. Suspendu à sa réponse. Elle la fait traîner. Pesant le pour, le contre sans un mot. Soudain plus effrayée d’elle-même que de lui. De ce qu’elle peut laisser glisser entre les mailles du contrôle. Elle tente de le conserver, mais il est si maigre face à Alec. Si faible. Elle est si faible.
De nouveau, elle se tourne vers lui, impassible. Elle acquiesce simplement, sans sourire, comme figée, presque gênée. Elle monte la boule au ventre. Comme une enfant montant dans la voiture de ce garçon qu’on peut convoiter toute l’année. Alec, elle le convoite depuis si longtemps maintenant. Elle joue de nouveau avec ses bagues, le visage plongé dans l’admiration de ses doigts, de ses mains. Il aimerait qu’il les prenne pour les réchauffer. Elles sont glaciales. Elle ose pas le regarder, alors que parfois, il lui jette des regards, hésitant. Mais elle arrive toujours pas à articuler. Elle arrive toujours pas à éclairer l’orage qui occupe ses pensées. C’est le retour de ce silence, qu’elle aimerait briser. Ce silence qui les avait brimé. Étouffant. Elle veut parler, mais quand elle le regarde, il a le regard vissé à la route et elle se dit qu’il la regarde pas, en fait. Que c’est dans sa tête. Dans ses rêves. Elle se rappelle qu’il est partit, malgré tout ce qu’il a dit. Puis, du coup, elle se rappelle de tout ce qu’il lui a dit. Sa tête est lourde, elle tente de la retenir, en se calant tout contre la portière. Pas pour échapper à Alec. Enfin, elle croit bien.

Quand enfin, le moteur se coupe, elle est en bas de chez elle. Elle reconnaît la porte d’entrée. Elle reconnaît les arbres longeant la rue. Pourtant, elle se sent pas chez elle. Elle se sent pas à la maison. Elle a la main sur la portière intérieur quand elle ne tient pas. C’est cette question qui lui trotte dans la tête depuis si longtemps. Qui va et vient, effrayée par la réponse. Inquiète de ce que cela déliera en elle.

--  Alec. Pourquoi ? Pourquoi tu es revenu ?

Pour mettre sans dessus-dessous ma vie ? Pour retourner mon coeur, mon âme, mon cerveau ? Pour faire mieux ? Pour récupérer de l’argent ? Pour retrouver quelqu’un d’autre ? Pour quoi ? Pourquoi ? Pour qui ?
Elle le regarde, sans respirer. Si inquiète, si apeurée. Elle ne sait pas ce que cette réponse peut provoquer, mais c’est pour la seule qui ne cesse de revenir. Même pas pourquoi il a menti. Même pas pourquoi il n’est pas revenu plus tôt. Non. Pourquoi il est là, maintenant ? Elle aimerait que ce soit pour elle, rien que pour elle. Mais elle sent comme autre chose. Comme quelque chose en plus. Et elle n’est plus prête aux mensonges. Elle n’est plus prête aux secrets.

@alec callahan
Revenir en haut Aller en bas
Alec Callahan
Alec Callahan
ROYALTY OF PORTLAND
broken heart since : 07/09/2018
textos de rupture envoyés : 340
la gourmandise : 0
faceclaim : sam heughan (sølune)

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) EmptyLun 10 Sep - 15:30

Les portières se ferment dans un bruit fatidique et dans l'habitacle de la voiture, encerclé d'un cuir frais, qui les englobent dans cette odeur de neuf qui lui monte au crâne, le force à actionner le bouton de la vitre qui s'ouvre à ses côtés, laisse filtrer l'air nocturne à la place de ses effluves du cuir poli. Elle est là, juste à côté de lui, près de sa peau qu'il effleure sous les gestes habiles de ses bras. De sa dextre reposée sur le levier de vitesse vibrant, ses pieds lestes, qui se mouvent agilement sur les pédales. Le moteur qui rugit, les englobent dans cette bulle d'accalmie après la tempête qui les avaient enhardis, épuisés. Vidés. Il ne la regarde pas, parce qu'il sais. Il sais ce qu'il va se passer, qu'il va revenir sur ses paroles, se jeter de nouveau à l'assaut de ses lèvres, de son odeur qui s'imbrique dans la voiture. Qu'il humera encore et encore, à chacune de ses montées, lorsqu'elle ne sera plus là. Seule, dans son appartement, elle, avec ses pensées mélancoliques, froides et fougueuses. Ses prunelles préfèrent dévorer le bitume éclairé par ses phares aveuglants, se concentrer sur les roulements, ronronnements du moteur qui dévale les rues, avenues, de Portland. Les chevaux qui grimpent, comme cette adrénaline concupiscente gonfle son âme de pensées à la dérive. Et à chaque feu rouge, cette torture, de ne pas jeter un regard vers elle, vers le galbe de ses jambes serrées l'une contre l'autre, les ombres, les lumières, qui défilent sur son visage. Ses prunelles gorgées de cette immensité ténébreuses, dédaléenne. Le piège de ses rivages azuréens. L'abysse enfoui dans les océans de ses orbes. Sa tête qui se penche contre le siège, sa main qui s'accoude au dessus de la vitre ouverte, fait battre ses doigts en un rythme distrait sur la portière. Tout. Pour l'occuper. Ne pas à nouveau se faire happer dans ces billes électrisantes. Avec cette impatience tant redoutée, qui se niche au fond de ses entrailles. En un monstre, grandissant de minutes en minutes, de ces routes défilant sous leurs yeux. La peur de devoir l'abandonner à nouveau, la voir disparaître tout comme lui avait disparu. L'avait laissée, là. Dans le silence de leurs maux, de ses secrets qu'il n'avait jamais avoués tout haut. Parce que cette peur était si viscérale, profonde, qu'elle empiétait sur tout. Qu'elle avait pris le pas sur cet amour qu'ils s'étaient donnés sans conditions. Et pour ce prix chèrement payé, il avait préférer fuir. Capituler, abdiquer sous les ombres de son passé ravageur. Le temps avait une façon si injuste de s'écouler. Longuement, lors des passages de tourments et si rapidement, lors de l'accalmie. En s'arrêtant près du trottoir, alors que ses mains allaient fouiller nerveusement le fond de ses poches à la recherche d'une cibiche à faire fondre entre ses lèvres, il s'en rendait compte. Le temps. Plus vivant que jamais. Plus impitoyable. Parce qu'à chaque fois qu'ils se séparaient, il avait cette angoisse niché au fond de ses entrailles, qu'elle s'en aille, tout comme lui avait disparu. D'un geste précipité, son briquet alla faire rougir les braises de la cigarette installée entre ses lippes et dans son souffle, dans ce regard fixe sur la route, il y vibrait toutes ces choses qu'il avait espérer à nouveau entendre franchir la barrière de ses lèvres. « Parce que je suis amoureux de toi, Lotte. » Depuis toujours. Depuis la première fois qu'ils s'étaient vus. Depuis leurs premiers sourires. Depuis la première seconde, rien n'avait changé. Et ce même après toutes ces années. « Maintenant rentre chez toi. » Il déglutis et laissa retomber sa cendre par delà la fenêtre ouverte, une main fourrageant sa crinière de feu. « Il se fait tard. »

@Lotte Bjornsdottir
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty
MessageSujet: Re: a song of ice and fire (lottec) (terminé)   a song of ice and fire (lottec) (terminé) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
a song of ice and fire (lottec) (terminé)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NO TEARS LEFT TO CRY :: / DANCING IN THE DARK AT THE PALE MOONLIGHT / :: send it to my lover :: version deux. :: rp terminés.-
Sauter vers: