⊹ hospital stage feat. bella & saejin

Un samedi sur deux, il y a des gens qui préfèrent coucher avec la paraisse dans un lit créé par des émois inconnus, certains qui souhaitent simplement poursuivre leur routine en allant au boulot pour payer le dernier achat d'une rude semaine économique, et d'autres encore qui vont étudier ce pour quoi l'ambition d'une carrière est créée. Saejin fait partie de cette dernière catégorie. Haïssant presque la flemmardise du week-end dont la plupart des jeunes à son âge en sont atteints, le plaisir de se lever tôt est justifiée par ce projet pour lequel ses rêves étaient dédiés ces dernières semaines : un stage de deux jours en tant qu'externe dans l'hôpital du Northwest Disctrict. Nous savons tous que certains d'entre vous sont déçus, mais ayez pour habitude de ne pas idéaliser les clichés romanesques dans un esprit si érudit et presque dirait-on calculé depuis sa naissance pour une branche familiale qui jugera - une fois son retour dans son pays natal - notre belle coréenne.

Tôt était le rendez-vous, Saejin avait pris soin de prendre le tram traversant son appartement jusqu'à portland general hospitall en une demie-heure, vers les six heures du matin afin d'être certaine de faire partie des premiers arrivés. Ce qui allait être sans doute le cas au vu des oiseaux volant par dessus la rosée du matin qu'elle considérait indirectement comme étant sa seule distraction en s'amusant à les personnifier. Elle s'était installée près de l'entrée, sur l'un des quatre bancs en marbre qui orne l'entrée du centre, autour de jardin et de fleurs taillées au centimètre près. Cet endroit allait bientôt pouvoir représenter pleinement son quotidien, assouvir sa passion pour la médecine, et enfin finaliser ses études pour toucher la perfection avant de revenir sur les traces de son enfance, enfin, si elle ne change pas d'avis d'ici là. L'heure passée, et la voilà presque entourée de nouveaux personnages - tous américains au vu de leurs grands yeux déplissés - qui représenteront sûrement durant la formation ses compétiteurs collègues. Elle décide donc de se lever, remontant son petit sac à main sur son épaule droite avant de balayer les plissages de son chemisier par dessous son pantalon et de redresser sa chevelure noisette au dessus de sa tête en une queue de cheval évitant les éventuels dos d'âne sur le crâne. Des gestes qui semblent anodins, mais qui en vérité représentaient un trait caractériel presque important de ce personnage féminin perfectionniste. Ainsi, la coréenne rejoint le groupe pour entrer en même temps qu'eux, dans le hall.

Immense était le mot pour décrire cette première pièce. Rien non plus de trop subjuguant étant donné qu'elle était habituée autrefois, il y a quelques mois de cela, à voir une décoration monotone comme telle. Sois fière de moi, papa. pensait-elle alors qu'une femme sans doute âgée d'une cinquantaine d'année se présente face à eux, un sourire presque trop parfait collé à des lèvres un peu trop pulpeuses, l'arrachant de ses pensées nostalgiques. – Bienvenue à Portland General Hospitall, mes chers internes. Vous voici ici durant les deux jours qui suivent, si ce n'est plus, en formation mais aussi en découverte. Pour commencer cette belle matinée, nous allons faire la visite de l'hôpital afin de vous familiariser avec le lieu et qui sait votre futur lieu de travail. En second temps, vous allez pratiquer aux côtés de résidents tirés au sort. Ne soyez pas surpris si à la fin de la journée, l'opportunité de remporter un stage durant l'été 2019 se présente.. Et elle termina ses dernières phrases par un clin d’œil, suivit d'un rire qui laissait entrevoir une dentition aussi blanche que l'éclairage centrale de la grande salle, ce qui interrogea quelques secondes la curiosité de Saejin bientôt volée par les pas de ses camarades qui suivaient les talons de cette femme en direction d'un semi-vestiaire dans lequel ils devront enfiler les blouses blanches typiques de série grey's anatomy. Une phrase beaucoup trop longue pour décrire un moment beaucoup trop court. – Prenez de quoi prendre des notes, et rejoignez moi dans la salle d'à côté. Vous allez rencontrer vos "modèles" - résidents - pour la journée qui vous feront les premières parties de visite..

C'est peu de temps après que la belle coréenne sortit accompagnée d'un calepin et d'un stylo dont elle se fait la promesse de s'en séparer qu'en cas d'extrême urgence. Si ses camarades auront tendance à oublier ce pour quoi ils sont là, elle, elle n'oubliera pas de prendre chaque mots, syllabes, lettres et images en note afin d'être sûre de n'avoir rien raté de cette expérience enrichissante. Peut-être allait-elle s'ennuyer au vu des avantages qu'elle avait de vivre au sein d'une famille qui de génération en génération baigner dans l'art qu'est la médecine. Elle se faufile entre les internes, se tenant droite devant les résidents qui venaient de prendre place devant eux, certains avec nonchalance comme ci ils avaient fait ça toute leur vie, d'autres un peu moins rassurés d'avoir sous la responsabilité de tout jeunes adultes comme eux. La femme de tout à l'heure réapparaît, tout d'un coup plus petite que ses employés, ayant en mains des milliers de papiers pliés contenant à chacun le nom qu'ils vont tirer pour débuter le hasard de la journée. Saejin avait pour peur bleue de tomber avec cet homme assis assez maladroitement sur une chaise qui grince, qui ne cessait depuis deux trois minutes de caresser ses cheveux gras en les fixant un par un, ou encore avec cette femme qui les toisait un à un sous un air hautain qui pouvait facilement mettre mal à l'aise les plus faibles. Par chance, elle ne fit pas partie de ces duos là. – Juliette Callahan... avec Lee... , elle dût se pencher en avant collant presque son nez boursouflé sur le bout de feuille pour lire le reste de son nom.– Sa... Sa.... – Lee Saejin, madame, ça se prononce avec un i.. La chef resta quelque instant perplexe, reluquant la seule étrangère d'origine asiatique de la pièce, suivi des regards des autres, après qu'elle ait parlé. Attisant l'attention de tout le monde, notre protagoniste esquisse le premier sourire de la journée - traduction : j'ai réussi à me faire repérer, regardez moi bien - avant de rejoindre la personne désignée. Le temps que ses autres futurs collègues rejoignent le ou la leur, c'est en restant très formelle que la jeune fille unique des Lee débute une salutation, ayant pour accent le coréen.– Enchantée, Mme Callahan, je suis honorée d'apprendre avec vous.. Si nous étions en Corée du Sud, une action comme le traditionnel salut aurait suivi mais s'il y a bien une chose à apprendre ici, à Portland c'est que les gens vous prendront pour louche si vous restez vous même, origine ou non enfin, d'après Saejin.