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 In a sky of a million stars ft. Javier.

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MessageSujet: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyDim 9 Sep - 9:42



Ces mots, comme une constatation qu'il ne l'avait pas laissé simplement contre lui, qu'il sombrait loin de cette vulgaire hésitation. Mais il avait cessé de réfléchir, sombrant dans ce désir crépitant de goûter à la saveur de ce dernier au contact familier. Tout en ne demandant rien d'autre qu'à en savourer le sel à même sa langue, ses lippes qui s'abandonnaient à la conquête de ce corps livré à sa merci. Sincérité mordante. Je veux juste te toucher. Il ne répondit rien à sa remarque, ses iris croisant simplement les siens, avant de revenir s'égarer à même ce torse qu'il redessinait, qu'il apprivoisait, palpitant audacieux qui s'agitait simplement pour tout aveu déversé, accordé à ces milliers de secondes étouffées, firmament brisé, éclaté dans ce ciel qui les surplombait, prêt à les dévorer. « Gab, dit... » Juste un souffle qui l'indifféra, sa langue venant ramper sur cette chair frissonnante, palpitante, réagissant à la moindre esquisse. Ces doigts qui s'entremêlaient à ses cheveux, cette tension envieuse qui semblait s'épanouir entre ses cuisses, et pourtant, il s'égarait simplement à cette peau, la redessinant, l'esquissant, l'effleurant, l'affleurant simplement parfois, sans jamais avoir l'intention d'aller trop loin, s'emprisonnant de lui-même à cette parcelle de son être au parfum envoûtant. Il ne tarderait pas à y mettre un terme... à briser l'égarement de ses lippes affamées... « Tu veux pas, juste... t'allonger à côté de moi ? » ... paroles qui l'arrachèrent à ces secondes, le poussèrent enfin à rouler à ses côtés, le cœur affolé dans sa poitrine, le regard étourdi par la voute céleste. Peut-être... que le peintre ne souhaitait rien de plus que ces secondes, ces instants volés aux ténèbres, de cette brise glacée venant s'attarder sur leurs êtres, soulever quelques mèches volages. Il le sentit pourtant, venir se lover contre lui, rechercher sa chaleur alors même qu'il s'éloignait.  « C'est pas que j'aime pas ce que tu me fait. » Sa main recherchait ce palpitant cavaleur, ce souffle saccadé qui retrouvait peu à peu sa torpeur habituelle, en s'insinuant sous le cuir abîmé qu'il portait. Celui qu'il lui faudrait remplacer à l'occasion, pour en chasser les vestiges d'une autre nuit. « C'est rien. » souffla-t-il en réponse à ces mots l'assassinant sans même le réaliser, ça ressemblait un peu trop à ce qu'il aurait pu sortir à une fille qu'il ne désirait pas réellement. « Mais... J'ai pas de préservatifs sur moi. » Aveu serpentant jusqu'à lui sous l'écho de ce rire noyé sous la nervosité, se dissimulant sous cette sombre cascade si douce, presque éclatante dans ces ténèbres vacillantes. Son cœur s'affola à ces paroles, parce que lui en avait, mais que cela ne se déversa pas de ses lippes silencieuses. Il n'avait eu pour unique désir que de se noyer sensiblement pour mieux renouer avec l'air frais de son existence, se passer de son contact, de sa fragrance, de cette innocence tellement troublante alors qu'elle se nimbait de cette lascivité, faisant naître une bouffée de stupre à sa mémoire réceptive. « Quinze minutes, t'avait dit. Je crois qu'elles se sont écoulées. Tu veux qu'on aille chez moi ? » La danse de son palpitant se fit plus sourde mais plus intense, comme si une tempête faisait rage sous sa chair, à l'intérieur de son être, appréciant sans doute un peu trop le contact de ses lèvres contre les siennes, sous une douceur dérangeante. « Je te raccompagne. »

#168, Pearl District.

Fragile aveu en demi-teinte, dangereuse oraison des ténèbres envers ce qu'il était en train de se produire. Il n'avait pas réellement songé à ce qu'il se passerait ensuite, après que ses lèvres se soient attardées sur sa peau. Et à présent, sans réellement s'engager à pénétrer dans sa demeure, il avait affirmé le conduire jusque chez lui. Il s'était redressé, prenant appui maladroitement sur son bras blessé, geste qui lui arracha une grimace légère, mais surtout invisible sous la brume sombre et nocturne. Puis ils étaient redescendu, rejoignant la moto toujours aussi rose qu'un peu plus tôt. Étrangement, cela ne le dérangea pas autant qu'auparavant, tandis qu'il l'enfourchait, appréciant le contact de ce corps brûlant contre le sien lorsque le moteur se mit à vrombir, dragon de métal s'élançant dans les rues de Portland. Plus vite, tellement, zigzaguant, sinuant, adrénaline assassine. Le temps comme un sablier aux graines chutant sans précipitation, suspendant la gravité, faisant cesser la course de l'astre de feu qui finirait fatalement par réapparaître. Mais la nuit, dame nocturne, s'étirait encore dans le ciel lorsque moteur s'endormit d'un geste, que la béquille retenait la moto, et que le marchand de rêve descendait sur le trottoir, levant le nez en direction de la bâtisse familière. Frappement frénétique, pulsation erratique, il emboîta les pas de l'artiste, regard sombre, besoin maladif de le toucher. Sans doute était-ce la folie qui était venue l'étreindre à présent, celle qui le poussait à revenir s'égarer dans cet antre de luxure. Lentement, venant humer la fragrance de sa peau, il se pressa contre lui, laissant son corps épouser le sien tandis qu'il le laissait ouvrir la porte. D'un geste presque tendre, ses doigts chassèrent cette chevelure abandonnée pour permettre à ses lèvres de s'égarer contre sa gorge une seconde, peut-être même deux, avant de s'immobiliser. « Qu'est-ce que tu m'as fait ? » Sincérité troublée, aveu frelaté de ce désir brûlant qu'il ne tentait plus vraiment de combattre, alors que sa main venait retenir la sienne lorsqu'elle se leva en direction, sans doute, d'un interrupteur. « Laisse éteint. »


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyDim 9 Sep - 11:28

On aurait dit un enfant. Souriant et grimpant les marches du perron en chantonnant des airs exotiques de cette langue étrangère se mouvant sur ses lèvres d'une caresse souple, leste. Jetant des regards suggestifs à Gabriel alors qu'il venait à fouiller les poches de son short dans l'espoir d'y déceler ce petit tintement mélodieux. Les clefs. Il dû bien mettre quelques secondes, minutes, pour se détacher du regard de l'Ange et parvenir à en pousser le seuil de la porte, arrachant la paire de clef au passage du motard, de ses mains pressées s'évadant sur son corps en une nuée de frissons exaltants. Salvateurs, même. Éventrant ses mèches sauvages, farouches, s'enroulant, se fondant autour de l'encre de ses doigts doucereux. Son dos heurtant une surface dure et ferme. Encore un mur. Décidément, c'était une fâcheuse manie avec lui. Il finirait par en garder des marques un jour. Mais il s'en fichait bien. Il s'amusait. Venant à presser ses hanches contre les siennes, lui tendre l'un de ces sourires taquins, ses orbes mutines, pétillantes de malices, alors que sa langue venait à s'échouer un lapement envieux sur ses lippes. « Hé bien... Pour tout t'avouer. » Il laissa ses mains parcourir ses épaules moulées dans son cuir, s'attardant dans son dos alors que leurs souffles se dévoraient. « J'ai été mélanger des peintures dans mon chaudron de sorcier et j'ai glissé un filtre d'amour dans ta bière, l'autre soir. » Petit lutin farceur. Au regard concupiscent, accroché à l'Ancre, la réalité tangible de ses deux billes sombres qui dans le noir venait à stopper son geste, l'exploration hasardeuse de sa main sur le mur à la recherche d'une lumière. Prête à faire s'exploser leurs rétines habituées aux ombres. Un souffle lui échappa à cette voix langoureuse. Semblable à un ronronnement félin qui s'agonisa entre ses lippes rendues moites, rougies, par leurs baisers. « Gabriel... » Sa dextre figée sur le mur s'ouvrait, se déployait en un pétale de derme s'accrochant aux siens alors que sa tête basculait contre le mur. Comme pris soudainement d'un vertige hallucinatoire. Une fièvre langoureuse, libidineuse battant à ces tempes sur le point de se rompre. Ce palpitant débordant en des battements faisant vibrer sa poitrine en écho au sien. « Je veux te voir. » L'apercevoir. Lui. Dans toute sa splendeur flamboyante. Le voir briller, resplendir à la face incandescente de ces halos braqués sur lui. Sur eux. Fils de l'ombres et de leurs murmures insoutenables et pourtant attirés par ces lueurs imprenables, glissant sous la caresse éphémère de leurs doigts entrelacés. Se brûler, contre ces ailes aveuglantes, sous risque d'y laisser calciner quelques morceaux de son âme échouée. « Mais avant ça... » Sa voix se mouvait en un murmure lascif, alors que son visage se tendait, réduisant l'espace entre leurs souffles haletants alors que ses crocs venait à légèrement mordiller ses lippes jumelles. Puis il s'échappa à sa prise, parvenant finalement à laisser ses mains glisser sur l'interrupteur. La lumière l'aveugla durant un instant, mais il se glissa sur le parquet, balançant ses baskets à la volée avant de se diriger vers la chaîne-hifi du salon, seulement à quelques mètres de canapé multicolore recouvert d'un plaid. Bientôt, un son aux mélodies exotiques s'en échappa et il jeta un sourire lumineux en direction de son compagnon nocturne. Lui promettant plus tard, dans quelques secondes, minutes, une nouvelle nuit à laquelle ils pourraient s'évader. Basculer, ensemble, vers d'autres sommets. D'autres empyrées nimbées d'étoiles, dans lesquelles ils pourraient nager. « Un petit apéritif ! » Il s'élança dans le salon de nouveau, ses jambes élancées comblant la distance entre le bar derrière lequel se cachait le frigo dans lequel il nicha son nez. Sa froideur s'évadant contre son visage. Il put reprendre son souffle, se laisser aller à cette brise froide apaisant l’embarrassante moiteur se nichant contre son bas ventre.« J'ai de la bière, du rhum colombien... Et des bières. » Le choix était vite fait. Il se mit à rire et se tourna vers lui. « Ou de l'eau... Si tu veux te refroidir. » L'un de ses sourcils se haussa dans une expression évocatrice.

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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyDim 9 Sep - 12:58

Son souffle affamé de ses lèvres, de sa peau délicieuse aux allures d'interdit, de ce monde enveloppé sous l'étrange obscurité qu'il cherchait à préserver. Il l'avait entendu prétendre lui avoir fait boire un filtre d'amour, n'érigeant à ses lèvres qu'un sourire moqueur, avant d'être chassé par leurs doigts s'entremêlant pour éviter que la lumière vienne brutalement faire irruption dans ces instants volés. Laisse éteint. Pour que la bulle enveloppant ces instants n'éclate pas sous l'intensité des rayons éclatants, pour continuer à savourer ces secondes comme autant de parcelles irréelles de son existence. « Gabriel... » Soupir vaporeux, enivrant, alors que ses lippes s'abreuvaient à sa gorge dévoilée, à ce derme obsédant. Peut-être l'était-il, empoisonné d'un sortilège quelconque, le venin distillant dans ses veines le ténébreux besoin d'emprisonner son être du sien. « Javier... » murmura-t-il d'un timbre étouffé, son souffle s'échouant à même cette chair désirée. « Je veux te voir. » Nouvel aveu venu du peintre, mais l'ange déchu aimait se repaitre de l'obscurité qui le noyait de sa présence, deviner sa silhouette à ses lèvres, sous ses doigts, la discerner à peine dans cette pénombre illusoire. Peut-être osait-il plus parce que le monde, ainsi, se nimbait d'une autre lueur, alors qu'un millier d'odeurs familières l'assaillait à présent qu'il se trouvait dans l'antre de la sirène masculine. « Mais avant ça... » Invitation lascive, trompeuse, de ces dents venant mordiller ses lippes, leurs souffles s'entremêlant avec audace et insistance. Brûlure incandescente qui prit fin à la seconde où il s'esquiva, s'échappa de ses bras pour actionner l'interrupteur, laissant la lumière envahir leur univers, éblouir ses iris non préparés à son retour. Un grondement sourd, irradié de frustration et d'agacement, s'esquiva de sa gorge, alors que son front s'appuyait contre le mur, laissant à ses prunelles le temps de reprendre pied dans ce monde trop clair.

A l'apparition de la mélodie qui s'éleva un peu plus loin dans la pièce, il se tourna dans sa direction, son épaule pour seul appui contre le mur, alors que son regard s'attardait sur celui qui avait retiré ses chaussures, et semblait lui promettre la nuit qu'il venait d'interrompre. « Un petit apéritif ! » Incapable de tenir en place, il le vit traverser une nouvelle fois la pièce sous le regard appuyé qu'il dardait sur lui, tandis qu'un soupir s'évadait de ses lèvres. Il n'avait pas vraiment soif, ou plus précisément, pas de ce qu'il semblait chercher dans son frigo. Tout ça, ça ne lui ressemblait pas, ces pertes de temps en bavardage, en instants volés, abîmés, comme s'il ne s'agissait que de reculer pour mieux sauter. Les filles qu'il touchait, ne s'embarrassaient pas de ces instants, une fois l'affaire lancée, imprudemment engagée. Et il ne perdait pas son temps ainsi, d'autant plus quand il savait que l'artiste ne lui était pas insensible, tandis qu'il réfléchissait à nouveau, tout en retirant les épaisseurs sur son torse pour finir en tee-shirt, sous la température plus agréable de la maison. Dévoilant ainsi le bandage qui s'étirait sur son bras gauche, venant protéger la plaie en guérison, tandis qu'il s'installait sur le canapé avec nonchalance, l'écoutant lui faire le descriptif de ce qu'il avait à lui proposer, alors que tout ce qu'il aurait voulu c'était cette saveur délicieuse à laquelle il avait commencé à s'abreuver un instant plus tôt.

Ne pas trop réfléchir. Ne pas trop penser. Ne pas trop se noyer. Ne pas trop s'immoler dans cette facette de lui-même dont il ne savait pas quoi faire. Parce que Gabriel, l'archange précipité sur cette terre de pêchés, à même ce sol nécrosé des tourments des mortels qui avaient laissé leurs marques sur sa silhouette, savait, restait convaincu, alors que le désir destructeur qu'il ressentait supplantait tout le reste. Basculant sa tête vers l'arrière, avalant une gorgée de sa propre salive, ses doigts fourrageant ses cheveux défaits, il expia un autre soupir. « Je suis pas non plus ce genre de mec, tu sais. » Qui viennent boire un verre, discutent, apprennent à découvrir l'autre avant de s'envoyer en l'air. Jamais aucune femme... ou alors elles ne partageaient plus ses draps. Et pourtant, il était bel et bien encore là, dans ce salon, assis sur ce canapé où il ne s'était pas éternisé la dernière fois. Mais l'esthète changeait son univers, en modulait les lois et les vérités, en assassinait les croyances, l'attirait sur une venelle qu'il n'avait emprunté qu'une seule fois... et seulement avec lui. Créature ensorcelante, captivante, différente, il sentait les palpitations sauvages de son cœur sous ce parfum de lui qui l'enveloppait odieusement à cet instant. Rejet des hommes, de ce qu'il pourrait éprouver, mais l'attirance nichée au niveau de son bas ventre tendu, lui faisait détester l'étroitesse de son pantalon, hurler une vérité bien différente, un besoin aux allures d'obsessions d'un camé désirant sa dose. « Si je bois de l'eau, ce sera dans ta douche... mais une bière ça fera l'affaire. »


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Javier Valnero
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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyDim 9 Sep - 15:20

Il ne l'avait pas vu. Bien trop concentré à chantonner un air entraînant qui faisait se dodeliner sa tête de gauche à droite, secouée sous une épaisse crinière de boucles sauvages. Brunie par les éclats incandescents du soleil. Naviguant dans l'antre de ces mondes que lui seul était capable de dessiner sous la fragile barrière de ses orbes claires. Jusqu'à ce que... Gabriel arrive. Et chamboule tout. Ses mondes. Ceux dans lesquels il avait réussis à se frayer un chemin, pour le ramener, là. À la réalité tangible. À ce monde, qui en sa présence, s'ouvrait tel les pétales d'une onagre à la tombée de la nuit. Parce qu'ils étaient de ces ombres nocturnes, qui dans le crépuscule, venait à se mouvoir d'eux-même, à la recherche de ces pièces égarées, éparpillées, prête à de nouveau s'emboîter sous la main d'une déité architecte. « Je sais... Gab. » Un souffle, alors qu'il restais là, de dos. Face au frigo ronronnant, le regard lourd, sous la myriade de ces cascades d'ébène dévalant sur ses traits. Et le cœur, creusé d'un abîme palpitant, de cet écart qu'il avait mis entre lui et Gabriel. Pour le retenir, juste encore un petit peu. Par peur de le voir disparaître à l'aube, ne plus apercevoir de nouveau le dédale inextricable de ces prunelles ombrageuses, sentir l'encre de ses tatouages rouler contre ces doigts. La chaleur de ses mains éventrer les mèches de ses cheveux, les battements chauds, de son palpitant dans le creux de sa paume. La lueur rougeoyante, incandescente, de ses ailes flambantes dans son dos. L'étau chaleureux de leurs manteaux d'étincelles. « C'est juste que... Ça me fait du bien de te parler. » D'avoir une oreille attentive à laquelle me confier. Autre qu'un plan cul échangé dans un endroit lugubre. Une Ancre, à laquelle s'accrocher. Un port, des rivages lointains, des criques solitaires, un panorama d'un bleu azur et des rayons orangés roulant contre ses doigts, s'évadant dans les airs en des miettes lumineuses. Le chant des sirènes, des muses, des nymphes, parcourant les océans, les monts et les forêts de leurs voix tentatrices. L'appel de l'autre monde. Là bas. Celui qui se cachait dans les ombres et celui qui s'éveillait à son contact. Celui qui flamboyait, dans toute sa gloire mirifique. À chaque toucher, chaque regard, chaque parole. C'était une nouvelle chute, dans le gouffre de cette psyché dédaléenne. Un pas devant l'autre. Devant la Clef. Le Graal. L'Ancre. Qui comme des artefacts venait à s'étaler sur l'autel de ses flammes. Là, juste entre les morceaux de son âme désagrégée, rongée par les couleurs, l'abîme et le vide, la noirceur pernicieuse, sous l'arc-en-ciel de ses sourires. « Et si toi tu en ressens le besoin, tu peux le faire aussi. » Il ne le forcerait pas. Jamais. Il savais à quel point pouvait être contraignant l'asphyxie d'un étau du quel on ne pouvait s'échapper. Devoir subir, démuni, sans armes, face à ce qui se déroulait sous ses orbes claires. Se taire, devant les gestes, les immuables faits subsistant, là, quelque part. Comme ce Monstre s'abreuvant de ses peurs terrées dans ses entrailles, cette chair froide, morte, livide, dont la peau cendreuse n'était qu'une des conséquences de plus à ce tableau funeste. Il se releva alors que sa dextre venait à s'agiter près de sa tempe, jetant ses pensées dans le vide afin d'en faire abstraction et reposa la bière sur le bar. Attrapant un ouvre bouteille afin d'en décapsuler le capuchon. Il gronda, jura silencieusement sous ses mains tremblantes. Dans l'espoir que l'Ange ne remarque rien, à nouveau qu'il avait le regard détourné. Puis ses doigts s'agitèrent comme des murènes défendant leurs tanières, s'acharnant. Et enfin, il réussi à l'ouvrir. Balançant le capuchon d'un geste hargneux dans la poubelle avant de finalement se diriger près de lui, sur ce canapé enjolivé de couleurs criardes. « Gabriel... Que... » Son regard chuta jusqu'à son bras. Son bandage. Pris d'une stupeur qui fit s'ouvrir un gouffre sous ses pieds. Il l'avait prévenu, pourtant. Le lui avait dit. Et il l'avait bien vu, tatoué à même ces phalanges, ces bleus, ces rougeurs, ces cicatrices ornant sa peau tel des trophées de guerre. Il laissa retomber sa bière sur la table-basse et vint s'asseoir à ses côtés. « Comment est-ce que tu t'est fait ça ? » Ça le rongeait. De l'intérieur. Comme ce poison qu'il portait à ses lèvres. Ces envies stupides, auto-destructrice lui traversant l'esprit qu'il avait envie de rayer d'un coup de son pinceau. Ses doigts, hésitant, se rapprochèrent doucement du bandage afin d'en effleurer la surface rugueuse. « C'est du gâchis. » Les mots lui avaient échappés avant même qu'il ne s'en rende compte.

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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyDim 9 Sep - 17:10

Deux orbes en direction du plafond, le scrutant dans un délassement de la nuque, un oubli de ces secondes, l'aveu de ne pas être ce genre de type, sombrant sous le désir qui s'obstinait à même son être. Accro, sans même le réaliser réellement, essoufflé de sa présence, de ces fragrances, indifférent qu'il semblait être à cette situation peu familière. Il sombrait, se noyait, s'immolait, avouait ces vérités tenaces, ces confessions sincères. « Je sais... Gab. C'est juste que... Ça me fait du bien de te parler. » Il n'était pas non plus le genre d'homme à écouter les êtres qu'il désirait, aux corps desquels il s'abreuvait d'une jouissance temporaire, d'une brutalité sournoise, sous la satisfaction de besoins purement primaires. Il ne parvenait à saisir ce qui était différent en sa présence, ni même comment tout ceci avait pu se produire. Aussi expia-t-il un simple soupir en l'entendant lui proposer de faire de même s'il le souhaitait... se confier ? Et parler de quoi ? De qui ? Il avait toujours ressenti des difficultés à souffler ce qui tournoyait dans son esprit, alors le laisser venir s'échouer ici ? En sa présence ? Il aurait pu le lui murmurer... qu'il ne faisait pas ça non plus, mais il avait pourtant déjà parlé au sein de ce groupe de paroles, toujours à demi-mot, toujours en demi-teinte, parce qu'il ne parvenait à complètement exprimer ce qui le dévorait de l'intérieur, douleur affamée, regret de l'avoir perdu, de percevoir l'inquiétude dans le regard de son autre meilleur ami. Celui qui était venu le chercher, celui que lui-même ne pourrait pas voir disparaître à son tour, souffrance obsessionnelle... car ce ne serait pas l'ordre des choses. Jamais. « Non c'est bon. » A peine un souffle. Un aveu. Un semblant de confession du fait qu'il ne souhaitait lui dévoiler les errances de son âme. Il faudrait que l'artiste s'y fasse, à ces silences, à ces secrets qu'il peinait tant à livrer, à ces murmures frelatés qui lacéraient son âme.

Basculant son visage sur le côté, il laissa son regard revenir sur cette silhouette que la luminosité éclairait pleinement à présent. Courbes dissimulées par ce pull, mais dont il se rappelait le délice des renflements de chaque vallon si dur, si doux, qui recouvrait son torse. Se redressant légèrement sur le canapé, il se débarrassa de ses chaussures de quelques gestes habiles, jusqu'à ce que ses pieds soient également nus à même ce sol, dans cet univers, qu'il ne s'imaginait pas quitter dans l'immédiat, glissant l'un d'eux sur le canapé. Il repoussa quelques mèches éconduites sur ses traits, ressentant l'écueil de ces secondes, de ces instants, sans savoir à quoi le reste de cette nuit ressemblerait. « Gabriel... Que... » Il l'avait senti se rapprocher, mais ce furent ces paroles qui lui firent poser une nouvelle fois ses prunelles sur son être, découvrir la stupeur qui maculait ses traits, le regard de l'artiste braqué sur son bandage comme si... Bien sûr que cela aurait pu être grave, que la mort aurait pu venir apposer ses lippes contre les siennes si la balle avait orienté son chemin un peu plus à gauche, sur ce buste, touchant un organe, l'assassinant d'une douleur plus infâme, nécrosant jusqu'à son âme survivante. Mais cela n'avait pas été le cas... presque intact, et le peintre n'en aurait peut-être rien su si la lumière n'était pas venu s'étaler jusqu'à lui. « Comment est-ce que tu t'est fait ça ? » Insistance de vouloir savoir, l'inquiétude venant gangrener le regard qu'il le voyait poser sur lui, abandonnant la bière, s'échouant sur ce canapé, juste à ses côtés. « C'est du gâchis. » Un frisson vint gravir sa chair à l'effleurement tacite de ses doigts contre le bandage. La douleur n'était pas si sensible, n'était pas si envieuse, et pourtant, il sentit son cœur s'enhardir à cette maudite caresse, à ce contact si tendre et précautionneux, tel les plumes d'un oiseau s'envolant dans le firmament du ciel. « C'est ma vie. » affirma-t-il en le scrutant finalement, n'appréciant pas sa dernière remarque. Peut-être que ça l'était, du gâchis. D'abîmer son corps, de malmener son être. Il avait dit à Ash qu'il ferait plus attention, il avait soufflé aux ténèbres qu'il ne crèverait jamais sans combattre. « Et c'est rien. Juste une égratignure qui cicatrise déjà. » Il le soufflait en haussant les épaules, comme si de rien n'était, comme si tout ceci n'avait pas l'ombre d'une importance, qu'il n'avait pas dû se faire recoudre et transfuser cette autre nuit. « Et toi, c'est quoi ? » Faisant bifurquer la conversation, il s'empara de son autre main, dont il effleura l'intérieur de la paume, la longeant précieusement, lascivement, sans porter le moindre jugement sur ces mains qui parfois devenaient aussi folles qu'il pouvait l'être. Car il ne l'en désirerait pas moins, même si cela le troublait de le constater, de lire l'inquiétude dans ses iris comme s'il avait de l'importance à ces yeux brûlant d'innocence. Ardente vérité qu'il ne voulait pas plus admettre que ce besoin de lui qu'il ressentait dans les tréfonds de son être tendu, à ce contact presque trop vaporeux.


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyLun 10 Sep - 8:38

Sa vie. Ça l'enrageait de l'entendre dire ça. Un mélange confus, chaotique, traversant la douceur sereine de ses pensées, la candeur illuminée de son regard innocent. Il voulait être cette main tendue vers lui, prêt à le sortir de ses abysses insondables, prêt à lui faire comprendre que la violence n'apporte rien. Seulement le malheur, le fléau d'années usées, érodées, sous les coups de sang, l'adrénaline furieuse, l'angoisse de ne dormir que sur une seule oreille. En attendant. Attendant que le glas de la faucheuse vienne sonner aux portes de son âme échouée. Puis ses grands yeux bruns, sa voix rauque, lui firent détourner son attention. La reportant là, juste sur sa main. Au début, il ne compris pas. Puis son regard se posa sur cette bière. Cette bière de malheur entre des mains folles. Il se mordit les lèvres et baissa le regard. Abattu, honteux. Une imparfaite perfection. « C'est... » Le contact de ses doigts effleurant le creux de sa paume venait à faire courir en lui de longues décharges électriques, remontant jusqu'à son échine en une nuée incendiaire. Mais son regard était triste, sombre. Gorgée d'un désespoir recouvert de noirceur. Nulle couleur ne venait à danser sous ses prunelles, ni même les ailes si flamboyante, évanescente, de son ange. Tout. Tout disparaissait alors que de légers tremblements animèrent ses doigts contre les siens. Le forçant à refermer le poing en s'accrochant à sa dextre. « C'est le Monstre. » Celui qui se terre. Là. Dans ce monde interdit. Celui qui ne se dévoile que lorsque les autres disparaissent, celui qui parfois le fait se retourner dans son sommeil, le force à le faire lutter contre des forces intérieures qui le dépasse. Le dévoreur de monde. Voilà, comme il l'appel. Et tout ce noir qui dégorge sur ces peintures, qui tâche, s’incruste, comme une balafre gorgée d'encre. C'est lui. Sa faute à lui. Toujours. Avec sa voix éraillée, son visage recouvert d'une brume nébuleuse, l'odeur métallique qui remonte à ses narines à chaque souffle, inspiration, expiration. Ça se terre, là. Forme des boules d'angoisses dans sa gorge, un paquet de nœud inextricable. Et sa main heurte celle de Gabriel, ses orbes qui l'attire comme un papillon trop près de la lumière. Prêt à briser ses ailes. Prêt à les laisser roussir, s'évanouir, dans les cendres de sa chair. « Mais ça n'a pas d'importance. » Quelque chose l'en empêche. Comme un sceau fermé à double-tour, une marque indélébile à laquelle sa peau s'est bien trop habituée depuis longtemps. Il sais. D'habitude il évite ses sujets là, les fuis comme la peste, mais les anges ne connaissent-ils pas la vérité avant même de l'avoir entendu ? Il a besoin de lui, de sentir cette main s'accrocher à la sienne, comme une bouée dans un océan de désespoir qui déferle sur ses traits marqués par la fatigue. Il n'ose plus le regard, par peur d'y apercevoir du dégoût. Préférant fixer la chaine-hifi quelques mètres plus loin. Un point invisible auquel se tenir. « C'est une déficience intellectuelle. » Les mains folles qui s'agite comme des serpents prêt à cracher leurs venins empoisonnés, les gémissements de douleur qui parfois s'échappent hors de ses lèvres et toutes ces palettes, ces couleurs, ces teintes, ces pigments, qu'il affectionne tant. Ses muses, ses sirènes et ses nymphes dont les chevelures d'ors on été cousue à même le soleil de ses contrées oubliées. « Les hommes dans leurs blouses blanches m'ont dit que c'était de l'autisme. » Ils lui avaient fait peur, ces hommes. Si grands, alors qu'il n'était qu'un gamin qu'on avait sorti de l'enfer. Qui parlait entre eux, dans cette langue dont il ne cernait pas un mot. Un étranger dans un monde étrange. Des couloirs blancs, des lumières clignotantes, des tâches noires dansantes sous ses yeux, prêtes à recouvrir sa vision de ténèbres insondables. Des réminiscences d'une vie à laquelle il avait échappé. « Tu sais, quand je me perd là... (il désigna son crâne de sa main libre) Quand je perd le contrôle de mon corps et que mon esprit reprend le dessus. » Quand tout bascule, quand l'intangibilité dévore son âme, telle une gangrène dégénérescente. Que ces démons noirs arrivent, traversent les champs gorgés de lumière de son âme pour venir l'happer entre leurs bras terrifiants. Leurs gueules béantes prêtes à se repaître de son âme et les couleurs, dansantes, comme des faisceaux incandescents, des kaléidoscopes tournoyants. Un souffle s'égara sur ses lèvres et sa peine fut bien vite remplacé en sentant la caresse de la main de l'Ange contre la sienne. Ses lèvres se déformant en un sourire. « Comme lorsque je t'ai sentis en moi. » Une nuit qui restait intacte dans sa mémoire, une nuit son où pinceau l'avait marqué de ce rouge flamboyant coulant dans ses veines en une nuée destructrice. Une nuit, après laquelle, il n'avait plus retoucher à cette toile, par peur de ne pas en reproduire ce qu'il avait réellement cru voir, ressentir, ce soir-là. Mais maintenant, qu'il avait là, à ses côtés, il savais, qu'il était vrai. L'Ange. Fait de chair et de sang, de rage et de tendresse. Pas de rêves et de chimères évanescentes. « Tu ne bois pas ta bière ? »


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyLun 10 Sep - 16:36

Son doigt glissait sur cette paume, redessinant cette ligne de vie, arpentant celle de tête, comme un voyant de bon-aventure qui s'attarderait à tenter de découvrir les secrets les plus immuables d'une existence dans ces enchevêtrements compliqués. Conversation déviée, embardée de mots, de paroles, sous l'écho d'une vulgaire question, comme un juste retour des choses. Il ne le faisait pas seulement pour cela, mais également parce qu'il s'était interrogé dès le départ sur cet artiste si différent qu'il ne parvenait à deviner, à comprendre, à saisir, à appréhender. Il l'égarait à chaque fois, le laissait se perdre dans ces tentatives avortées. Pourtant, sans doute les mots ne se seraient-ils pas évadés de ses lèvres s'il n'avait pas manifesté cette inquiétude dérangeante à son encontre. Malaise insidieux qui céda sa place à cette propre incompréhension, de ne pas saisir ce que le déchu questionnait. Sous ses iris affamés qui ne déviaient plus, il le vit baisser le regard tout en se mordant la lèvre, comme une gêne d'effleurer un sujet qui le rabaissait... mais il n'en était rien. « C'est... C'est le Monstre. » Le front froissé d'une nouvelle incompréhension, il inclina légèrement son visage sur le côté, sans parvenir à voir à quoi il pouvait bien faire référence. De quel genre de monstre parlait-il ? Sans doute n'était-ce qu'une métaphore, mais elle aussi lui échappait, comme un arc-en-ciel que l'on tenterait de saisir à mains nues, traversant la myriade de couleurs sans jamais parvenir à en capturer l'essence. « Mais ça n'a pas d'importance. » Il hocha la tête à ces mots, les comprenant enfin, parce qu'il n'était lui-même pas du genre à déverser ses confessions comme on prendrait sa respiration. Il avait beau ne pas saisir la référence originelle, il n'insisterait pas si l'artiste préférait taire sa vérité, cet univers indistinct qui semblait vouloir grignoter son être de l'intérieur.

Prunelles qui s'évadaient au loin, quand celles du marchand de rêve s'égaraient à présent sur cette main qu'il avait gardé dans la sienne, cette paume sur laquelle son doigt avait fini par s'immobiliser, prisonnier. « C'est une déficience intellectuelle. » l'entendit-il lui souffler, alors qu'il pensait que la conversation était close, qu'elle ne s'appesantirait pas, que son terme avait été esquissé définitivement. Interdit. Sombrant sous ces ténèbres envahissantes, comme s'il craignait qu'au moindre bruit, le croquemitaine affamé vienne les dévorer. Mais il n'en était rien, simplement, il peinait à valider cette information... inconscient sans doute, mais était-il réellement plus que cela ? Puis vinrent d'autres mots, ces souvenirs comme s'ils étaient soufflés par les lèvres d'un enfant si fragile, coup de poing invisible dans son ventre, à la manière de cette autre nuit où il l'avait vu avoir peur de ses réactions, bien qu'il ait prétendu le contraire. L'autisme. L'image qu'il en avait ne lui ressemblait pas. L'autisme. Était-ce la raison qui le rendait si différent des autres êtres ? La même qui semblait vouloir l'entraîner sur une venelle méconnue ? Ce qui faisait naître ce maudit désir qu'il ressentait envers l'esthète ? « Tu sais, quand je me perd là... Quand je perd le contrôle de mon corps et que mon esprit reprend le dessus. » Dans son âme, son esprit, comme une douleur immatérielle, une bulle psychédélique qui l'avait également avalé sans qu'il y prenne garde. Et puis, ce sourire à ces lèvres. « Comme lorsque je t'ai sentis en moi. ... Tu ne bois pas ta bière ? » Lorsqu'il avait vu ce rouge flamboyant dont il avait maculé sa toile... mais la réalité était revenue se presser en ces lieux, sur ce canapé. « Si, si. » A peine un souffle, tandis qu'il s'emparait de la bouteille pour en porter le goulot à ses lèvres, humidifiant légèrement sa langue. L'hésitation, tandis qu'il réfléchissait, sans trop savoir quoi répliquer à ces paroles, à cet aveu. La simplicité n'était pas de mise, ni même une vérité sur laquelle il faudrait s'attarder comme si de rien n'était. Il aurait pu se contenter d'un ok misérable et s'en détourner. Il aurait pu... « J'ai pris une balle l'autre nuit. Le bandage, c'est pour ça. » ... mais il ne le fit pas, avouant à présent, les mots s'échappant derrière ce soupir relâché. Ressac salé qui s'attardait, avant qu'il porte à ces lippes une nouvelle fois le goulot, laissant une larme de bière rouler dans sa gorge. « Ca inquiète mes potes. Parce que moi aussi, je perds pieds. Je baise les règles pour mieux les dépasser, repousser les limites, sentir le danger, l'adrénaline. C'est comme un besoin parfois, comme si le monstre endormi crevait subitement de faim, et que le seul choix qu'il me reste alors, c'est de le satisfaire. » Comparer l'incomparable, souffler ces vérités, les avouer, comme une vague venant déposer l'écume sur le sable fin, sans avouer qu'un cadavre avait manqué de nourrir les poissons. « Ca n'a rien à voir, je sais. Mais tout le monde possède un monstre au fond de soi, certains sont juste plus doués que d'autres pour le dissimuler. Mais ces autres, tu les emmerdes. »


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyLun 10 Sep - 21:50

Dans son regard. Ce n'était pas du dégoût qu'il lisait, ni une quelconque autre forme de répugnance. C'était... de l'empathie ? Il n'aurait su dire. Mais c'était chaleureux, rassurant. Un mélange de rouge, de bleu, s'entremêlant en des teintes violacées. Un crépuscule naissant, dans un azur maculé de feu et d'abysses océaniques. Quelque chose qu'il aurait pu tenir, juste là, dans le creux de leurs mains enchevêtrées, s'amoncelait cette tendresse fragile, qui aurait pu se rompre aussi abruptement qu'elle était arrivée. Se faire ensevelir sous la noirceur de leurs âmes damnées, dans ce torrent belliqueux qui avait élu refuge sur les terres spirituelles du déchu. D'habitude, on lui lançait des injures, on s'écartait de lui sous la peur de ses mains folles, imprévisibles. Des regards toujours en biais, marqué par la terreur, comme s'il avait été issu de terres étrangères à la leur. De ces autres mondes qu'il venait à peigner du bout de son pinceau, ceux, fantasques et si aveuglant qu'il se perdait dans le reflet de leurs pigments. Ceux dont on ne pouvait parvenir à déterminer les contours, les formes, les goûts et les couleurs. Le seul y étant parvenu, était Gabriel. Lors de cette nuit-là, il n'aurait su par quel songes et magies, mais il s'était vu, sur cette toile. Ses ailes flamboyantes, ce rouge tavelant son âme et cette fureur battant à même ces veines. Ce boom boom, qu'il avait sentis dans le creux de sa paume. Cela aurait pu paraître anodin pour d'autres, mais en l'espace de deux nuits, l'Ange avait su lui offrir bien plus qu'il ne l'aurait cru. Comme une sorte de résonance, de passerelle, filtrant entre leurs deux psychés à la dérive. L'Ancre. Un frisson d'effroi lui échappa lorsque Gabriel lui avoua avoir été victime d'une blessure par balle et sa main se glissa à nouveau sur son bandage, comme si sous la caresse de ses doigts, il aurait voulu en prendre la douleur afin qu'elle disparaisse totalement du corps de l'Ange. Quitte à endosser le fléau de ses tourments, être la plaie épongeant les siennes. Il s'en fichait bien, dans le fond, de lui. Il ne se souciait que des autres, de ces visages affables qui ne s'écartaient pas de lui sous la peur. Sa tête vint à basculer sur son épaule alors que ses doigts traçait des glyphes songeurs sur le tissu de ses bandages. Il l'écoutais, lui, sa voix rauque, ces tourments qu'il alimentait de lui même, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque souffle effréné prêt à le faire basculer dans cette rage incandescente. Car il était de ces êtres solaires, si flamboyant, brûlant, qu'il venait à s'enflammer à son contact. Il lui avait dit, l'autre soir, lui avait avoué de ne pas avoir peur de lui. Mais du Monstre. Ce même monstre là que Gabriel affronte chaque jour, tout comme il se défend face au sien. Cette créature qui ronge les cœurs et fait s'étioler les âmes. La noirceur. Terrifiante et béante, tel une balafre creusé à travers un derme. Un faible sourire s'échappa de ses lèvres à la mention d'emmerder les autres. « Je devrais pas avoir de conseils à te donner... » Son crâne chevelu de mèches indomptables s'échappa de son épaule pour poser son regard sur lui. « ...Tu sais pourquoi. » Il mima un geste avec ses doigts en direction de sa tempe. « Il me manque une case. » Son sourire s'affaiblit au devant de la triste vérité énoncée. Car c'est ce qu'il étais, pour les autres. Une bête de foire, aux trop grands yeux gorgés de candeur, aux rêves indescriptibles et aux peintures désaxées. Ses mains continuaient de suivre le tracer de son bras, descendant, jusqu'à de nouveau enlacer ses doigts des siens. Comme pour y éteindre ce feu rougeoyant rongeant son âme, l'étreindre sous ses nuances de palettes apaisantes. « Tu... tu... devrais arrêter de te détruire. » Il avait bégayé, peu sûr de lui, par peur de le faire fuir, ou bien qu'il se détourne en lui disant que rien de ceci ne le concernait. Qu'il n'était qu'un... Qu'un quoi au juste ? Il ne savais même pas ce qu'ils étaient. Un compagnon nocturne ? Des peaux se réchauffant l'une contre l'autre. Un goût amer afflua contre sa langue qu'il claqua contre son palais. Comme pour tenter de trouver les bons mots, ne pas fléchir, faiblir en des bégaiements inintelligibles. Sa main libre s'évada jusqu'à sa tempe de nouveau, jetant ses pensées dans le vide du bout de ses doigts fous et il se mordit les lèvres. Le temps de sortir hors de sa torpeur, de reprendre une voix clairsemée. « Il faut pas te laisser faire par le monstre, il finira par te dévorer. » Sa main remonta jusque dans ses cheveux qu'il fourragea nerveusement. S'insultant mentalement de toutes sortes d'injures. Puis il laissa retomber mollement sa senestre le long de son corps. « Je crois que j'ai trop bu, ce soir. » Un rire fébrile s'échappa hors de ses lippes. « Je ne sais plus ce que je dit. » À nouveau sa tête retomba contre son épaule, ses lèvres venant à y déposer un baiser fugace, avant de laisser sa joue s’effondrer sur le poids de ce derme recouvert d'encre. Ses yeux se fermaient, à la recherche d'un échappatoire sous lequel se terrer, se cacher, sous ce rideaux de boucles sauvages retombant sur ses traits. « Si je m'endors... Est-ce que tu sera là, demain ? » Pourtant, ce n'était pas de ça, dont il avait envie. Ce qui le tiraillait, depuis qu'ils avaient franchis de pas de cette porte. C'était là, dans le creux de sa paume, ses doigts se mêlant au sien dans l'espoir de trouver refuge contre son derme.

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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyMar 11 Sep - 15:44

L'aveu de la raison de son bandage, souvenir de cette nuit aussi folle que rancunière. Aussi dévorante que l'éclat taciturne du soleil, astre du jour capricieux, laissant des explosions invisibles se produire. Cela laissa la main de l'artiste venir à nouveau esquisser ce rugueux emmaillotement, affleurement impersceptible. Les mots se déversaient de ses lèvres, explication de ses propres démons, poisons pugnaces et insatiables qu'il ne cherchait pas à contenir, en vérité. Ses iris l'observaient, alors que le peintre était venu poser sa tête sur son épaule, telles deux âmes si proches, si familières l'une de l'autre que cet intimité n'aurait rien d'improbable. Et pourtant, c'était bel et bien le cas, comme deux amants... deux amis... venant à échanger des confidences trop brûlantes pour se passer de la compréhension de l'autre. Mais ce n'était rien. Qu'une ébauche, une esquisse de ces heures. Simplement. Sa façon d'être, d'embraser le monde, d'assassiner ceux qui ne devraient pas faire parti du sien. Il le lui disait, d'emmerder les autres, ceux qui n'avaient pas d'importance, qui ne devraient pas en avoir. Ces biens-pensants qui s'imaginaient avoir raison, mais qui ne vivaient qu'à moitié. Il mena à nouveau sa bière à ses lèvres, laissant l'orge fermenté glisser le long de sa gorge, prêtant un intérêt indéniable au timbre de l'esthète. Celui qui se dépréciait, prétendait n'avoir aucun conseil à donner... mais il n'était pas le seul, pourtant, son regard s'attardait à nouveau sur ses traits. Celui qui se rabaissait, et qui ne devrait pas. Gabriel... l'ange déchu qui n'aurait jamais pensé... non, jamais... n'appréciait pas qu'il prétende être fou, pas ainsi, ou alors sa folie était belle, attirante, fascinante, apaisante, enflammée. Autant de vérités qui s'étouffaient à ses lippes silencieuses, ne laissant la contrariété imprégner ses traits que dans un froncement de sourcils, tout en le laissant jouer contre sa peau jusqu'à entrelacer leurs mains une nouvelle fois. « Tu... tu... devrais arrêter de te détruire.  » Un rire sombre dévala ses lèvres, s'attarda brièvement sur sa langue. Il avait l'impression de les entendre tous. Sauf qu'il n'avait pas l'impression de se détruire, qu'il se contentait de vivre, d'expier ce dont il avait besoin, cédant à ses démons, les aimant même un peu trop. Son propre monstre avait lié son âme à la sienne, et il ne savait pas comment vivre autrement.

Il allait entrouvrir les lippes, déverser des paroles en retour, mais il fixa cette main se glisser près de cette tempe, et ce fut lui qui reprit la parole, privant le déchu de cette possibilité. « Il faut pas te laisser faire par le monstre, il finira par te dévorer. » Et alors ? Pensée si forte, presque abyssale au fond de son esprit, tandis qu'il laissait son regard repartir à la rencontre de la pièce. Son pouce effleurait sa peau, la caressait distraitement, sans même s'en rendre compte. « J'aime mon monstre. » souffla-t-il simplement, presque un soupir, l'aveu qu'il aimait ce qu'il ressentait lorsqu'il se laissait porter par l'impulsivité, l'adrénaline, le besoin d'aller toujours plus loin. Il ferait attention, mais sans jamais vraiment renoncer. Un rire lui répondit, ou peut-être n'était-ce que l'accompagnement de la constatation d'avoir trop bu qui chatouillait l'attention du charmeur de serpent, avouant ne plus savoir ce qu'il disait... peut-être même, ne se souviendrait-il plus de tout cela demain. C'était une possibilité. Il laissa sa tête revenir contre son épaule, ces lèvres l'effleurant d'un baiser avant qu'une joue les remplace. « Si je m'endors... Est-ce que tu sera là, demain ? » Interrogation si simple, si naturelle, mais qui laissa le motard soupirer, avant d'avaler une énième gorgée de sa brune. « Je te l'ai déjà dit, je suis pas ce genre de mec. » Il laissait les mots se frayer un chemin, arpenter cette venelle illusoire, ce demain, rien de tout cela ne se sera produit. Ce demain, tout sera différent. Il ne lui avait pas menti, bien qu'il ne s'expliquait pas ces instants volés au firmament d'un ciel dont les ténèbres s'étaient pourtant évanouies. « Si tu préfères, j'peux me tirer maintenant. » souffla-t-il, pour qu'il n'ait pas cette sensation d'abandon au réveil, qu'il ne se soit pas assoupi contre un mirage qui se serait dissipé en même temps que l'aube naissante. Le visage tourné vers le sien, n'entrevoyant rien derrière le voile de cette chevelure si sombre, si douce au contact de sa propre chair. Il leva la main, venant la déposer près de sa joue, chassant quelques mèches, pour l'inciter à relever ses orbes dans sa direction. « Tu veux que je parte ? »


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyMar 11 Sep - 21:37

Ça lui tiraillait les entrailles, faisait battre son palpitant en des envolées frénétiques. Le mal. Le mâle. Le monstre niché dans les cages de son âme. Là. Le feu irrépressible de ses doigts se joignant aux siens, faisant naître des frissons enflammés au passage des siens. La mélodie de son souffle, de ses paroles qui se heurtaient à son âme en des lames flambantes. Prête à le faire ployer sous ce feu rugissant. Car, toujours, toujours. Les hommes abdiquent face aux anges. Face aux courroux de ces déités imprenables, leurs ordres et leurs commandements. Face à leurs magnificences rares, chèrement payée. Le prix d'une âme. La sienne, déposée à l'autel de ses flammes, de ces prunelles dédaléennes buvant les siennes. Cette main posée sur son menton, pour le piéger, le paralyser, sous la morsure abyssale de cette nuit dont il se gorgeais. Ses lèvres se mouvaient d'elles-mêmes, subjugué, envoûté. Gabriel lui avait lui avoir jeté un sort, alors qu'en réalité, c'était lui. L'être surnaturel, qui avait débarquer dans sa vie, ses mondes tranquilles, cette toile rougeoyante exposée à la morsure de son regard. Et la peur. La peur de le voir disparaître à l'aube. Qu'une fois de plus, cette nuit se termine sur un goût d'inachevé. Mais qu'importe. Les regrets ne viendrait pas. Jamais. Il voulait accomplir cette vie, avec autant de défauts, de pages noircies sous l'encre, de tableaux inachevés, de monde sombrant dans les oublis, les tréfonds, les méandres même de sa psyché. Son regard se nichait sous l'ombre de son visage, mais plus confiant que jamais. « Non. » Impératif. Sans vagues. Sans hésitation. Ce fut comme presque l'ombre d'un ordre. Il en mourrait certainement, s'il le quittais là, alors que sa peau venait à brûler contre l'incandescence de la sienne. Prête à faire se mouvoir l'encre de ses tatouages en une suie baveuse. Pourtant, il baissait les yeux, à la recherche d'une ancre à laquelle s'accrocher, ne pas subir les tourments de son âme en peine quand au lendemain. L'ombre d'un doute, d'une hésitation, qui s'évapora lorsque sa dextre remonta pour venir s'agripper à ses larges épaules. S'y accrocher, comme une bouée, dans un océan de désespoir. Un souffle insidieux se logea à ses lippes. « Ne pars pas. » S'il te plaît. Les mots avaient failli jaillir hors de ses lèvres, comme des confettis d'étincelles. Une nuée de lave rocailleuse jaillissante hors d'un volcan en éruption. Cette fusion magmatique battant dans ses entrailles, sous cette chair si terne, qui pourtant venait à se vivifier sous sa prise. Les éclats incandescents du soleil se frayant un chemin jusqu'à son palpitant. Prêt à bondir, rugir, attaquer sa cage thoracique dans des palpitations exaltantes, saccadées. La fièvre de sa peau qui bientôt vint à fondre contre la sienne. Lorsqu'il se redressa, à califourchon sur lui, ses mains tâtonnant une prise à la recherche du bas de son t-shirt pour le faire passer au dessus de ses épaules. Et ses mains, si folles, désaxées, n'eurent aucune peine à venir attraper son visage en coupe. Susurrer ces quelques mots de sa voix tremblante, fébrile. « Je veux que tu reste. » Ses lèvres se déposaient sur les siennes avec une douceur inouïe, comme s'il s'étais agis d'un trésor qu'il fallait chérir. Leurs reliefs galbés, la rugosité de ses joues couvertes de barbe effleurant les siennes, ce souffle, dont il buvait la chaleur. Puis tout bascula. La sauvagerie. Celle qui battait à ses tempes à chaque fois qu'il posais son regard sur Gabriel. Celle, inavouée, se nichant sous la douceur de ses mondes utopistes. Le Monstre. Qui revenait, s'enticher de leurs âmes à la dérive. Alors que sa langue s'entrechoquait à la sienne dans un ballet dément. Que ses mains venaient à se perdre dans cette chevelure aux plumes noircies. Et le désir, là, comme ce monstre grandissant, niché au creux de ses lèvres offertes aux siennes. Qu'il dévorait sous sa prise. Apposer la marque de cette nuit contre sa peau, ces réminiscences dont il viendrait à se souvenir une fois le pas de cette porte passée le lendemain. Le voir sombrer dans ses écarts nocturnes, cette perdition exaltante, enivrante. Il voulait le voir ployer à son tour. Car c'était ce Monstre. Ce même monstre là, qui se nourrissait des lèvres de l'ange avec avidité. Ses mêmes mains qui se pressait contre sa ceinture à la recherche de ce trésor enfoui sous les ruines de son pantalon.  « Baise-moi et ne te retiens pas. »


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MessageSujet: Re: In a sky of a million stars ft. Javier.   168 - In a sky of a million stars ft. Javier. EmptyMer 12 Sep - 17:18

Il disparaîtrait à l'aube naissante, se volatiliserait avant même que ses flammes viennent embraser le ciel de ses rayons destructeurs. Il s'évanouirait dans les ténèbres entre les bras lacérant desquelles il se sentait si bien, à cette place qui finirait sans doute par le détruire un jour. Mais tant que son souffle serait aussi délicieux que l'adrénaline venant pulser sous sa peau, cela n'aurait pas l'ombre d'une importance à ses yeux. Pourtant, ses iris s'attardaient auprès de cet homme, simple mortel trop fascinant pour son être, parvenant à lui arracher des confessions qu'il laissait si difficilement franchir ses lippes. Proposition fugace de disparaître, maintenant plutôt que plus tard. Dernier écho d'une conscience taciturne, d'assourdir cette nécessité qui brûlait son être depuis cet autre endroit, sensiblement apaisé par ces mots échangés, ces confessions qu'il n'aurait sans doute jamais dû entendre ou prononcer. Pourtant, à sa question, à ces doigts égarés contre cette joue, venant chasser les mèches si douces de sa chevelure obscure, ce furent les prunelles du peintre qui vinrent se noyer dans les siennes, souffler la certitude de ce non glissé sans hésitation. Comme une étincelle qui s'évapora malgré tout, ces orbes s'évadant des siennes. Peut-être hésitait-il finalement, s'interrogeant sur la nécessité qu'il reste ainsi, ici, avec lui. Peut-être que sa détermination s'étiolait, et l'ange déchu continuait à l'observer, ses ailes décharnées invisibles contre sa chair modelée par les années. Témoin de cette main s'agrippant à son être, laissant s'agiter ce palpitant devenu si sage en ces derniers instants. « Ne pars pas. » Supplique tatouée à ces lippes désirables, presque une invitation à sa silhouette retrouvant cette position si familière, et ce dès leurs premiers instants. « Ok. » souffla-t-il à la sensation de ce renflement hurlant la déviance, la venelle hasardeuse qu'il semblait sur le point d'emprunter une nouvelle fois, sous la tension licencieuse qui se rappela à son bon souvenir sous la vision de ce torse dévoilé, tee-shirt arraché par les mains de son propriétaire. Nier le désir qu'il éprouvait pour l'artiste serait comme refuser de reconnaître l'attachement qu'il vouait aux sensations qu'il éprouvait lorsqu'il chevauchait son dragon de métal. Mais c'était lui à présent que la sirène masculine montait à cet instant. Ses doigts envieux vinrent s'attarder, redessiner les courbes de ce ventre. « Je veux que tu reste. » Murmure jeté contre ses lèvres, les mains de l'artiste enveloppant ses traits, avant que leurs lippes s'unissent, caresse vaporeuse, effleurement si doux, si tendre, peut-être beaucoup trop pour qu'il n'ait pas l'impression de devenir sourd sous l'écho de son palpitant en cavale.

Mais la langueur de leurs lèvres fut dévorée par la passion, le besoin pugnace qui lacérait l'intérieur de leurs êtres. Ses mains voguèrent jusqu'au creux de ses reins, l'attirant plus près de lui, se redressant comme pour conserver la saveur de ses lèvres contre les siennes, et poursuivre le ballet de ces langues enflammées. Folie destructrice, apartés au sein duquel le monde pourrait bien s'effondrer que l'ange s'en moquerait. Souffle assourdi, presque tendu à son tour sous ces mains invasives qui tentaient de faire céder la frontière de son jean. « Baise-moi et ne te retiens pas. » Invitation à faire de lui ce qu'il voudrait, comme donner les clés de son appartement à un être si peu connu que cela pourrait s'avérer dangereux. Mais il ne lui soufflerait rien de plus, ne tenterait pas de l'en dissuader. Il le lui avait déjà murmuré, qu'il lui ferait du mal, s'était montré suffisamment attentif en lui proposant de l'abandonner avant qu'il ne soit trop tard. Et il l'était, irrémédiablement, le dernier grain du sablier s'était écoulé, chute silencieuse, audacieuse. Ses doigts glissèrent jusqu'à sa nuque, venant s'emparer de quelques mèches d'une poigne mi-douce mi-brutale, ramenant ses lèvres aux siennes d'un baiser impérieux, intransigeant. Puis il le fit basculer sur le canapé, de sorte à se retrouver au-dessus de lui, le surplomber, ses mèches sombres ressemblant à des gouttes d'eaux ténébreuses refusant de tomber, de s'échouer sur ce corps délicieusement tentateur. Sa main prenant appui à côté de sa silhouette, laissant le bras moins sûr libre de ses mouvements, tandis qu'il pressait son bas-ventre contre le sien. « Si je reste, c'est moi qui décide quand et comment je te baise... » Lèvres étirées d'un demi-sourire espiègle, il se pencha pour venir arpenter son torse de ses lippes, perdant de cette hésitation d'une autre nuit. Les étoiles brillaient dans le ciel, intemporelles, irréelles, incapables de percer les lumières de la ville, les murs, le toit de cette maison, refuge de ces secrets des sens. Il chutait, dérivait, ses lippes maculant de leur chaleur un tracé imprécis sur cette peau mise à nue qu'il mordillait par instant, y tatouant son désir. Sa langue ne tarda pas à se heurter à l'élastique de son short, effleurant cette frontière infranchissable. Marquant une seconde, peut-être deux, d'hésitation, il ne tarda pourtant pas à effleurer le tissu et ce qu'il dissimulait de ses doigts si curieux.


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