nevermind i'll find someone like you (ft. ash)

fin de soirée du dimanche 16 septembre. approximativement 0:21. ça faisait déjà deux semaines depuis ce fameux soir. environ quatorze jours depuis qu'elle ne l'avait pas revu. lui. ash. celui qui avait réussi à la chambouler profondément. celui qui l'avait perturbée au point qu'elle en rêvait la nuit. qu'elle se revoyait dans ses bras, tournant avec lui dans son lit, sur ces draps froissés qui bougeaient au rythme de leurs corps brûlants. sav, elle avait voulu partir délibérément. parce que c'était plus facile, parce que la colère qu'il éprouverait envers elle serait atténuée. ash, c'était quand même le meilleur ami de gabriel, elle finirait forcément par le revoir, le confronter de nouveau. même si elle aurait aimé l'éviter pendant encore un très long moment. parce qu'elle avait beau tout faire pour ne pas y penser, sav, elle était restée bloquée sur ce passage, le rejouant sans cesse dans son esprit. alors elle s'était dit qu'il fallait soigner le mal par le mal. trouver une nouvelle victime. un autre pansement qui soignerait les plaies de son cœur meurtri. blessures qui commençaient à s'accumuler de plus en plus. voilà pourquoi elle ne voulait jamais s'investir avec d'autres personnes, voilà pourquoi elle préférait couper les ponts. sav, elle voulait continuer à faire comme d'habitude, jouer sans se brûler, flirter sans s'attacher. parce qu'elle s'était frottée à une montagne de tendresse qu'elle avait du mal à oublier. trop grande pour qu'elle puisse la gravir. ash, il était hors de sa portée. elle préférait rester raisonnable, cotoyer des gens qu'elle était sûre et certaine de ne pas regretter. des personnes qu'elle pourrait effacer sans aucun remord dès le lendemain. ash. parce que son nom il était comme gravé sur elle, tatoué sur sa peau. la paume de sa main portait toujours les traces de ses ongles qui s'y étaient enfoncés un peu trop fort lorsqu'elle était partie. lorsqu'elle lui avait dit au revoir. lorsqu'elle avait renoncé à lui et à toute chance d'aller de l'avant. elle avait fuit devant l'ennemi.
sav, elle était habillée avec une longue robe noire qui laissait dévoiler ses forces généreuses (here), agrémentée d'une paire d'escarpins si haute qu'elle aurait été incapable de marcher avec, si elle avait bu un verre de trop. mais pas ce soir. non ce soir elle ne referait pas la même erreur. sav, elle avait toute sa tête. elle était pleinement consciente qu'elle allait passer officiellement à autre chose ce soir. que ce grand brun à son bras, serait le successeur d'ash. celui qui passerait après. le pion qui ne servirait à rien d'autre qu'à lui faire passer un bon moment. elle l'avait déjà rencontré il y a quelques temps sans qu'il ne se passe quoi que ce soit. mais ce soir elle était décidée à avoir de l'action. alors elle avait réussi à se faire inviter au restaurant. mais pas dans un gastro, où elle avait eu l'habitude d'aller avec tous ces riches qu'elle accompagnait. juste une sortie dans un lieu simple, avec quelqu'un de banal. tout s'était bien passé. elle avait fait semblant de rire à ses blagues. fait mine de s'intéresser à sa vie, alors qu'elle s'en moquait royalement. sav, elle voulait juste avoir sa dose de corps à corps. elle voulait de nouveau ressentir le contact d'une chair étrangère contre la sienne. alors quand il lui avait proposé de terminer la soirée à l'hôtel, elle n'avait pas refusé, la lionne aux cheveux d'or. elle s'était laissée attirée jusqu'à cet endroit de débauche, propice à tous les rapprochements. tandis qu'elle arpentait les couloirs avec son don juan, il se faisait plus entreprenant, laissant glisser sa main le long de ses hanches. la ramenant au plus près de lui, pour terminer les quelques mètres qui les séparaient de la chambre qui leur était attribuée. sav elle commençait à angoisser. parce que depuis ce soir là elle n'avait jamais recommencé. parce qu'elle avait peur que toutes les autres fois soient fades, à côté de la nuit passée à ses côtés. alors son regard se perdait au loin, tout au fond, vers ces murs bien trop sombres pour être rassurants. là-bas, un autre couple arrivait d'en face, s'apprêtant certainement à aller passer un moment de détente, tout comme eux. les traits de la belle se figèrent instantanément. lorsque ses prunelles vinrent croiser les siennes. son cœur manquait un battement. ça y est. elle étouffait de nouveau. elle suffoquait. c'était lui. elle serrait plus fort le costume de son partenaire, avalant sa salive avec difficulté. elle paniquait. elle ne savait plus quoi faire. surtout que ce soir il n'était pas seul. à ses bras, une nymphe aux longs cheveux bruns. belle, fine, élancée. un regard qui en ferait tomber plus d'un à la renverse. alors inconsciemment elle bouillonnait sav. c'était elle qui l'avait voulu pourtant... qu'est-ce qu'elle croyait ? qu'il allait attendre quelque chose qui n'arriverait jamais ? "tu les connais ?" murmurait le brun à son oreille, sentant le malaise qui venait de s'installer peu à peu. " non... pas vraiment... " souffla-t-elle en détournant le regard. elle se sentait mal. pourquoi fallait-il qu'ils se recroisent maintenant ? est-ce que le destin est toujours si cruel?


@Asher Rifkin

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la soirée démarrait bien pourtant. rien ne laissait présager un tel revirement de situation. qui aurait pu imaginer que le monde était si petit ? que deux êtres dans une ville pourtant si grande pouvaient se retrouver au même endroit, au même moment ? chacun accompagné d'une personne différente. parce que leurs chemins s'étaient séparés la fois précédente. parce qu'ils essayaient tant bien que mal de tourner la page, de passer à autre chose. sav, elle avait beau y mettre toute la bonne volonté possible, rien ne pouvait la détourner de son regard. parce que maintenant qu'elle l'avait vu, elle ne pouvait s'empêcher de le dévisager, ses yeux azur l'attirant comme des aimants. alors pendant qu'ils longeaient le couloir, ils se fixaient, détaillaient les personnes qui se tenaient à leurs côtés. mais lorsque son interlocuteur lui demandait si elle le connaissait, sav ne pouvait s'empêcher de mentir. tentant d'étouffer la vérité. tentant de refouler ses sentiments qui menaçaient de resurgir. parce que son cœur battait à tout rompre, parce que ce silence devenait si pesant. parce que de le voir proche d'une autre qu'elle, lui faisait mal. parce qu'il avait finalement réussi à la remplacer. il avait fait la même chose qu'elle. il s'était trouvé une meilleure compagnie, une nouvelle cible. ash, il titubait, faisait tomber les clefs tant il était perturbé de la croiser ici. tous les regards se posèrent en sa direction, son comportement laissant présager que leur rencontre ne le laissait pas de marbre. sav, elle continuait d'angoisser, de s'imaginer tous les scénarios possibles. le voir avec cette jolie brune roucouler dans la chambre juste en face de la leur. les entendre exhiber leur désir au travers de ces murs désespérément fins. alors non, elle n'allait pas en être capable. sa soirée était déjà fichue, elle le savait. puis ash il s'approchait d'eux, un peu trop sûr de lui, probablement trop atteint par l'alcool qu'il avait ingéré. " savannah. " putain. et voilà. le regard inquisiteur de son compagnon la rendait encore plus mal à l'aise, car il se rendait compte peu à peu qu'elle lui avait menti. et la suite à venir était encore plus déconcertante. “ t’étonnes pas mec si elle est plus là demain matin, elle aime se barrer en pleine nuit si tu vois ce que je veux dire. ” avoua-t-il à son interlocuteur, se permettant de lui toucher l'épaule comme s'il lui donnait un conseil d'ami. décomposé. tel était le visage de la blonde qui tentait de faire bonne figure envers et contre tout. non mais pour qui il se prenait ? il voulait l'afficher devant tout le monde ? devant son rencard ? devant sa nouvelle copine ? non, trop c'est trop. sav bouillonnait, son sang ne faisant plus qu'un tour dans ses veines. elle soupirait de désespoir, attirant son partenaire de soirée devant la porte de leur chambre, l'invitant à déverrouiller la serrure pour y entrer. " attends-moi là dedans, j'ai un truc à régler. " il hocha la tête et s'engouffra dans la pièce, refermant derrière lui pour la laisser gérer cette affaire. pour qu'elle puisse dire deux mots à ash. ce mec bourré, qui ressemblait à un pantin. qui ne tenait presque plus debout. qui ne marchait plus droit. qui était juste victime de l'ivresse, comme elle l'avait été dans le passé. sav, elle avait l'impression de revivre la même chose que la dernière fois, mais d'un autre point de vue. elle regardait la brune, avant de désigner la porte de sa chambre avec les yeux. " rentre barbie, je te l'envoie dans une minute. " dit-elle en la fixant. paroles qui firent arquer un sourcil à la demoiselle. pourtant, elle s'exécuta, les laissant à présent tous les deux seuls dans ce couloir sans fin. la seconde porte claquait, ses prunelles vinrent chercher les siennes instinctivement. " putain ash ! " dit-elle se dirigeant vers lui telle une furie. prête à l'étriper. à le réduire en cendres. parce que dans ses yeux dansaient des flammes qu'il ne faisait pas bon de croiser. elle était énervée. triste. écœurée. parce que tous les efforts qu'elle avait fait pour tenter de l'oublier allaient être réduits à néant. elle s'approchait de lui, le palpitant chamboulé, l'attrapant par le col de sa chemise, le plaquant contre le mur. " tu veux mourir ? " articulait-elle en prenant soin de marquer chacune des syllabes de sa phrase. il était beau ce soir ash. dans cette tenue un peu plus classe qu'à son habitude. parce qu'il avait du l'amener au restaurant sa nouvelle proie. parce qu'il avait fait un effort pour se rendre présentable. et il avait réussi. il était bien trop beau. tellement beau que ça lui crevait les yeux, rien que le fait de le regarder. parce qu'elle empoignait son col fermement, parce qu'elle était tout proche de son visage comme autrefois. parce que cette adrénaline qui parcourait son corps la faisait se sentir vivante à nouveau. comme s'il était une drogue dont elle avait besoin. il lui avait manqué. tellement. ses prunelles transperçaient les siennes, venant s'y confronter avec autant de douceur que de haine. " pourquoi tu pouvais pas juste te contenter de rentrer dans ta putain de chambre, et de la fermer ? " grondait-elle, toujours excédée par ce qui venait de se produire. alors non il n'allait pas réduire les efforts qu'elle avait fait ce soir à néant. parce que tout ce courage qu'elle avait rassemblé pour aller de l'avant, pour passer à autre chose, il n'avait pas le droit de lui prendre. il ne pouvait pas se pointer dans sa vie et tout gâcher. " tire-toi ash. va la faire grimper au septième ciel elle aussi. " souffla-t-elle, un peu plus calme que précédemment. sa main venait lâcher le bout de tissu qu'elle avait froissé, venant redescendre le long de son corps, frôlant celle du beau brun au passage. ce contact la fit frissonner. déchaînement de sensations qui revenaient la hanter. mais non. elle s'était faite une raison, sav. elle était résignée à le laisser continuer sa vie. à le laisser s'échapper une bonne fois pour toute.



@Asher Rifkin

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comment faire pour l'oublier ? comment faire comme si rien ne s'était passé quand elle le croisait de nouveau ? c'était trop pour elle. un trop plein d'émotions qui la torturaient. parce qu'elle pensait avoir terminé leur relation une bonne fois pour toute. parce qu'elle ne s'attendait pas à le recroiser si vite, elle ne savait pas à quel point la douleur la paralyserait. à quel point ça lui faisait toujours quelque chose quand elle le voyait. parce que sav elle pensait que ce serait facile. que de gommer les ratures venues s'inscrire dans l'histoire de sa vie serait simple, ne lui poserait aucun problème. mais pourquoi avec ash elle n'arrivait pas ? pourquoi elle était incapable de le sortir de sa tête ? trop frais ? trop marquant ? tant de questions auxquelles elle n'avait pas de réponse. ils étaient là, comme deux idiots, à se regarder en chien de faïence. ils allaient se détruire un peu plus qu'ils ne l'étaient déjà. ash, il était contre ce mur à jouer les idiots, à lever les mains en l'air pour plaider coupable de son acte sournois. oui ce soir, c'était sans aucun doute cet homme qui lançait les hostilités. parce que sav voulait agir comme une adulte, ne pas faire de crise, ne pas faire de scandale. même si son cœur était meurtri de le voir avec une autre. même si elle faisait exactement la même chose. c'est pour cela qu'elle pensait ne pas avoir le droit de dire quoi que ce soit. mais c'était sans compter lui et sa grande bouche. lui et l'alcool qui transpirait de son corps. il était bien mal en point ce soir. mais elle n'allait pas le ménager, venant le plaquer contre le mur, attraper sa chemise entre sa poigne de fer. il était si beau. même quand il sentait l'alcool. même quand ses cheveux se mélangeaient dans tous les sens. parce que quand elle était proche elle sentait encore l'odeur de son parfum, qui l'avait fait chavirer la dernière fois. ash, il roulait des yeux en entendant les menaces de la blonde qui n'avaient aucun effet sur lui. il lui répondait par des pourquoi. la questionnant sur le fond de ses pensées. tentant de la sonder minutieusement, de ses yeux malicieux. essayant de la déstabiliser, avec son sourire de connard. " j'en ai aucune envie, mais si tu continues je serai obligée... " soupira-t-elle, consciente que ses mots ne rimaient à rien. parce qu'il ne fallait pas jouer avec la mort. parce que jamais elle ne toucherait rien qu'un de ses cheveux. parce que même s'il la détestait, elle ne souhaiterait jamais que son âme s'éteigne d'une quelconque façon. " j'suis en colère ? mais pourquoi à ton avis ? tu as vu ton comportement ? " grondait-elle en resserrant son emprise. putain mais c'est qu'elle aurait presque envie de le bouffer. de s'emparer de cette bouche si arrogante pour la faire taire une bonne fois pour toute. cette frénésie qui l'habitait, ces sensations qui revenaient. tout lui donnait envie de fauter à nouveau, de recommencer l'impensable. “j’prévenais ton nouveau copain de tes habitudes. solidarité masculine.” qu'est-ce qu'il était drôle ce soir ash. il était bien décidé à la faire sortir de ses gonds. à la rendre folle. " occupe-toi de ton cul la prochaine fois ! y a que toi qui arrive pas à accepter les choses telles qu'elles sont ! " dit-elle sèchement avant de se débarrasser du bout de tissu qu'elle serrait un peu trop fort. elle le relâchait, reprenant quelques bouffées d'air par la même occasion. parce que cette proximité lui faisait perdre ses moyens. "t'es jalouse ?" glissait-il avec arrogance. " non ash j'ai déjà testé la marchandise, j'en ai plus besoin maintenant " souffla-t-elle, ses yeux le transperçant tels des poignards. oh non elle n'allait pas le ménager ce soir. il voulait jouer les gros durs, les connards. il allait se frotter à aussi fort que lui. “le septième ciel, elle l’atteint tous les soirs avec moi, t’inquiète pas pour elle”. tous les soirs ? parce qu'en plus il avait le culot de pourrir son rencard alors que lui s'amusait déjà depuis plusieurs nuits ? sav déchantait. elle bouillonnait de nouveau, son poing menaçant de s'approcher de sa figure bien trop parfaite. elle la déformerait volontiers en ce moment présent. “elle aussi. parce que je te manque ? est-ce qu’il arriverait ton nouveau prétendant à te procurer autant de plaisir que moi ? hmm j’ai des doutes.” il piquait là où ça faisait mal. en plein cœur. parce que ce qu'il disait était vrai. parce que sav elle était terrorisée à l'idée de recommencer avec un autre que lui. parce que probablement rien n'arriverait à la cheville de leur nuit passée il y a quelques semaines. mais elle ne devait rien montrer, surtout pas se dévoiler ni baisser la garde. elle revenait planter ses prunelles dans les siennes, entrant dans son petit jeu. il s'approchait bien trop près, venant souffler ces mots près de son oreille. au creux de son cou. comme la dernière fois. comme avant. parce qu'il savait comment elle allait réagir. parce que sav elle ne pouvait réprimer ce frisson qui la parcourait quand elle n'était qu'à quelques centimètres de lui. " te prends pas pour ce que tu n'es pas. crois pas que t'es le seul à pouvoir affoler mes sens. la preuve, je serai pas revenue ici avec lui si ça valait pas le coup. " soufflait-elle en insistant bien sur la dernière partie de sa réplique. elle insinuait par là qu'ash n'avait rien représenté. que ces ébats ne l'avaient pas marquée. alors que c'était tout le contraire. foutaises. mais elle voulait lui faire mal aussi fort que lui, lui en procurait. elle le repoussait fermement, les deux mains sur son torse, rompant cette emprise qu'il avait tenté d'instaurer. et puis de toute façon il n'écoutait pas ash. il n'écoutait jamais rien. comme elle. aussi imprévisible qu'un cheval sauvage. sav elle l'écoutait, se faisait silencieuse quand il la sermonnait au sujet de sa nouvelle conquête. hailey. alors c'était elle l'heureuse élue ? c'était elle qui partageait ses nuits depuis ? il avait déjà vite refait sa vie en quelques jours. ça la froissait. ça la blessait. elle était chiffonnée de voir qu'il se préoccupait de cette poupée de porcelaine bien plus que d'elle à cet instant présent. " mille excuses. tu lui diras de ma part quand t'iras lui arracher ses vêtements. " soupirait-elle avant d'adresser son plus beau sourire factice. un vrai sourire de pourriture. pour bien qu'il ressente la haine qui l'habitait à ce moment précis. “t’es très très belle ce soir d’ailleurs.” glissait-il dans la conversation. putain. mais pourquoi ? pourquoi ça lui faisait encore de l'effet ? pourquoi il continuait de remuer le couteau dans la plaie. sav, elle le regardait, silencieuse durant quelques secondes. il fallait qu'elle continue. qu'elle ne baisse pas sa garde. jamais. elle devait être plus forte que lui. " t'as vu j'ai mis une robe ce soir... " dit-elle en faisant glisser ses mains le long de son corps, venant effleurer ses hanches apparentes avant de lui jeter un regard noir. " y a même des ouvertures... il a pu me toucher dès le début de la soirée comme ça. " dit-elle. mauvaise. blessante. parce qu'elle savait qu'il allait s'énerver. c'était le but. il l'avait provoqué. il voulait continuer de jouer. il allait être servi. et même s'il était alcoolisé, ça ne changerait en rien sa façon de faire. parce que ses sentiments étaient décuplés, parce que pour lui ça devait être encore pire de lui faire face. sav, elle tentait de se calmer un peu, venant arranger ses cheveux le long de sa poitrine, effleurant sa longue robe pour en effacer tous les plis. " tu m'excuseras. je suis attendue. tu ferais mieux d'y aller aussi. h-a-i-l-e-y va pas trop apprécier sinon. " balança-t-elle en riant. pourtant sav, elle avait envie de tout sauf de rire. parce que c'était pathétique. parce qu'ils se faisaient du mal alors qu'ils s'appréciaient. parce qu'elle se faisait violence pour ne pas le prendre par la main et s'enfuir avec lui.



@Asher Rifkin

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pourquoi fallait-il qu'elle le croise ici ce soir ? trop gros pour être une coïncidence ? était-ce un coup du sort ? le destin qui s'en mêlait et qui tentait de les réunir pour le meilleur comme pour le pire ? sav, elle en avait assez de toutes ces conneries. elle était juste venue ici pour passer un bon moment, pour s'abreuver de son nouveau jouet qui irait parfaitement le temps de la soirée. mais même ça elle n'allait pas y avoir le droit. parce qu'ash il venait tout gâcher. il se moquait ouvertement d'elle, de ce qu'elle lui balançait. l'alcool faisait des ravages sur lui. sa main la démangeait de ne pas faire un volte face en direct sur son minois aussi beau qu'arrogant. " tu n'apprendras plus rien de nouveau sur moi. si ce n'est peut-être mon poing sur ta figure. " alors si tu veux tester ash, continue comme ça. parce que sav elle avait beau ressembler à un ange avec ses cheveux blonds, ses yeux clairs, elle n'en demeurait pas moins une sauvage. s'il fallait lui remettre les pendules à l'heure en lui mettant une bonne droite, elle se sentait prête à le faire. il était là, contre ce mur, face à elle. son sourire diabolique ne quittant plus ses traits. bordel qu'est-ce qu'elle avait envie de lui sauter dessus. « tu veux vraiment qu'on parle de mon comportement ? on pourrait parler du tien aussi. » il essayait d'inverser les rôles ash. de lui faire croire que ce n'était pas de sa faute, ce qui était en train de se passer. qu'elle était aussi coupable que lui. mais non, c'est bien lui qui avait lancé les hostilités. lui qui avait commencé cette guerre. " mon comportement ne regarde que moi. occupe toi de tes affaires. ne reviens plus me parler. jamais . ce sera plus simple. " dit-elle énervée. il commencait sérieusement à la rendre folle. pas pour les mêmes raisons que la dernière fois. cette fois ci il jouait avec ses nerfs. il la testait. il jouait les parfaits connards, ash. rôle dans lequel elle ne le connaissait pas. mais qui lui allait si bien. parce qu'en le voyant de la sorte elle se reconnaissait un peu. tels des doubles. parce qu'ils avaient les mêmes mimiques, les mêmes répliques, les mêmes phrases offensantes. parce qu'ils tentaient de se blesser le plus possible, alors qu'ils ne récoltaient que de l'amertume. juste un peu plus de douleur dans ces corps déjà bien trop lourds. « si t'attends des excuses de ma part, tu peux courir. » sa phrase lui arracha un sourire. comme s'il allait regretter tout ce qu'il venait de déballer. ça se voyait bien qu'il crevait d'envie de tout lui balancer. de déverser sa haine sur elle. parce qu'elle le méritait, parce que sav avait vraiment été trop loin ce soir là. mais pour le coup il n'était pas mal non plus. il remontait bien dans le classement du plus con des deux. « elles sont comment les choses ? toi qui sait tout visiblement.  » demandait-il à la belle. et ça l'énervait qu'il la prenne pour une idiote. elle n'a jamais prétendu tout savoir, loin de là. mais elle avait affirmé ses convictions. ce qu'elle attendait de lui était clair ce soir là. pourquoi sav sentait tout de même qu'une part d’ambiguïté résidait dans ses actions, ses propos ? elle poursuivait, sûre d'elle. " je te l'avais dit ash. les choses étaient claires. une nuit. rien de plus. c'est toi qui a mal pris les choses et qui en a fait une affaire d'état. parce que ça devait certainement blesser ton ego de... mec mortel. " dit-elle sans le lâcher du regard. ses prunelles se faisaient offensantes, méprisantes. parce que la haine qui la rongeait n'était pourtant qu'à un pas de l'amour. parce qu'elle le détestait autant qu'elle le voulait. sav, elle serrait les poings, sa mâchoire se contractait. « comme une marchandise. putain, toi t'es sûre que t'as pas une double personnalité ? » demandait-il. il n'avait pas tort ash. parce qu'un coup elle disait blanc, l'autre fois c'était noir. elle était comme ça sav. elle était perdue dans sa vie de misère, l'esprit embrumé par un millier de choses à la fois. alors elle ne savait jamais quoi faire, comment réagir, comment se comporter. elle en avait conscience, qu'elle était difficile à suivre, et que ça pouvait en être déstabilisant. mais le mot marchandise ne le qualifiait pas du tout. c'était plus pour le blesser d'avantage encore. parce qu'il n'était pas un objet qu'on pouvait laisser, abandonner dans un coin. mais plutôt mourir que de lui dire. " j'ai jamais dit que j'étais facile à suivre. " se contenta-t-elle de répliquer, haussant les épaules. elle était telle une énigme qu'on ne pouvait résoudre. un mystère qui avait rendu fous bien des hommes avant lui. mais elle ne pouvait pas changer sa ligne de conduite, parce que tout ce qu'elle avait toujours fait, c'était aller et venir dans la vie des gens. ne faire que passer. comme un courant d'air. bref et qui ne laisse aucune trace. « ah ouais, je croyais que j'étais le seul jusqu'ici à t'avoir fait aussi bien l'amour et éveiller des sens en toi. en plus d'une double personnalité, t'as la mémoire courte. chaud pour toi. » dit-il avec provocation, adossé contre le mur. il avait l'air bien installé là, ash. à lui envoyer mots blessants sur mots blessants. ce qu'il venait de dire la faisait réagir. elle était touchée. il avait encore une fois raison. sauf qu'elle refuserait de l'avouer. de lui dire qu'elle n'avait retrouvé personne depuis. que son envie s'était éteinte en même temps que leur relation s'était terminée. " tu sais pas ce qu'il s'est passé après, non ? de l'eau a coulé sous les ponts depuis. " souffla-t-elle en croisant les bras à son tour. elle voulait lui faire croire qu'il y en avait eu d'autres. lui faire croire qu'il n'était pas une personne spéciale à ses yeux. ash, il continuait d'arborer fièrement son air de merdeux. il lui avouait qu'il transmettrait des excuses à sa nouvelle potiche. super. sav, elle en était ravie, se contentant de répondre par un sourire bien trop grand pour paraître sincère. puis elle se mit à rire avec lui, accordant sa voix démoniaque à la sienne. qu'est-ce qu'ils étaient cons ces deux là. « si t'aimes bien te faire tripoter par un inconnu, c'est pas mon problème. chacun son truc. » ça sentait la jalousie à plein nez. sav elle le savait. c'était ce qu'elle avait cherché à provoquer chez lui, alors qu'ils n'étaient même pas ensemble. alors qu'elle était venue aux bras d'un autre. pourquoi avait-elle besoin de confirmer l'amertume qu'ash ressentait ? la belle se contentait d'hocher la tête en guise de réponse. ça devenait de plus en plus ridicule. pourquoi devaient-ils se déchirer, en arriver aussi loin ? « pourquoi t'écorches son prénom ?  et t'es pas jalouse avec ça... à d'autres savannah. » non elle n'avouerait pas. jamais. " j'aime pas son prénom c'est tout. je sais même pas pourquoi t'as ressenti le besoin de me le dire. " hailey. ça ne lui revenait pas. même sa tête lui était devenue insupportable. cette pauvre fille n'avait rien demandé, mais c'était l’ego qui parlait. sa fierté démesurée qu'elle ne voulait pas mettre de côté devant lui. ash, il continuait en lui balançant qu'elle n'était pas une adulte, qu'il espérait qu'un jour elle change. sav, elle écarquillait les yeux, laissant presque sa bouche grande ouverte tant elle en était choquée. estomaquée. c'est l'hôpital qui se foutait de la charité. " dit-il après avoir gâché mon rencard par pure vengeance. " soupirait-elle en passant la main sur son front. il la fatiguait. c'était comme parler à un mur qui lui renvoyait l’ascenseur sans cesse. qui n'arrêterait jamais de la piquer tant qu'elle continuerait. l'ambiance était pesante, tellement étouffante qu'elle aurait rêvé de pouvoir s'échapper à cet instant précis. et comme si une transmission de pensée s'opérait, ash il lui proposait de sortir. il lui demandait dans un premier temps, avant de transformer ça en ordre. elle souriait sav, comme s'il allait lui arriver quelque chose alors qu'il n'avait que quelques marches à descendre. " si je suis tellement indispensable à tes yeux. je peux bien t'accorder cinq minutes. " soupira-t-elle en jetant un coup d’œil à la porte de sa chambre. son rencard devait l'attendre impatiemment, peut-être même qu'il avait commencé à se déshabiller, à entrer dans les draps pour l'attendre. mais rien que d'imaginer retourner là bas la faisait soupirer de nouveau. sav, elle attrapait fermement le bras de cet idiot, lui prodiguant un soutien sur lequel s'appuyer. " allons-y don juan ! " dit-elle en riant, l'aidant à avancer le long de ce couloir sinueux. elle le tenait par la taille pour descendre les deux étages, mieux valait être prudente que de finir par dévaler les marches à toute vitesse. cette proximité lui faisait du bien, même si elle n'était qu'éphémère. même si une fois la porte de l'hôtel passée ils se sépareraient aussi vite qu'ils s'étaient rapprochés. sav, elle se demandait pourquoi elle l'avait suivit jusqu'ici. pourquoi elle avait accepté de l'accompagner dans la nuit alors qu'il venait de saboter sa soirée. elle était consciente que son ami ne l'attendrait pas indéfiniment. mais c'était trop pour elle. sav, elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir le suivre, de profiter rien que quelques minutes de plus de sa présence qui lui avait tant manquée. alors une fois arrivés dehors, la belle retira le bras de sa taille, le laissant s'adosser contre le mur de la bâtisse. " voilà t'es arrivé à bon port. " soupira-t-elle, avant de venir se laisser tomber à côté de lui. cette scène lui rappelait un déjà vu. comme quand il s'était affalés sur ce mur de pierre, près du bar, la dernière fois. sauf que maintenant, c'est lui qui était ivre. elle avait pleine conscience de ses actes, de ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. " pour le dédommagement. " dit-elle en le regardant, tendant sa main pour qu'il lui offre une cigarette.




@Asher Rifkin

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depuis le début elle n'aurait jamais du se lancer là dedans. dans cette relation destructrice, qui n'allait leur apporter que malheur et souffrance. parce que les effets allaient être dévastateurs. parce que sav, elle n'était pas capable de se laisser aller, d'oublier les démons de son passé. de tirer un trait sur bens. de rayer ash de sa vie. parce que tout ce qu'elle touchait elle le transformait en poussière, le réduisait en cendres. elle était maudite, tel un ange déchu. avoir croisé le chemin d'ash avait été l'un des pires choix de sa vie. parce que ça l'impactait lui. ça lui faisait bien trop de mal. il suffisait juste de regarder l'état dans lequel il s'était mis ce soir, lui qui était totalement contre ce genre de pratique habituellement, qui avait sermonné maintes fois la belle lorsqu'elle s'était adonnée au plaisir destructeur de l'alcool. mais ça l'impactait elle aussi. elle se préoccupait un peu trop de lui, de ce qu'il faisait, de qui il voyait. elle pensait un peu trop à son beau brun en général. alors que sav, elle se moquait des gens qui l'entouraient habituellement, préférant vivre avec des œillères, des barrières la protégeant du monde autour jusqu'à la fin de ses jours. bon sang, mais si seulement elle pouvait remonter le temps, revenir en arrière. effacer tous les souvenirs de cette soirée. faire comme si de rien n'était. mais c'était impossible. putain. parce qu'il était là. parce qu'il l'avait appelée par son prénom, alors qu'il aurait pu l'ignorer. parce qu'elle devait lui manquer autant qu'il lui manquait. parce qu'ils étaient devenus deux idiots aveuglés par leurs ressentis, par tous les non dits qui planaient entre eux. ils étaient si bêtes. pas un pour rattraper l'autre. ils continuaient à se descendre à petit feu, l'un après l'autre, la mesquinerie atteignant son paroxysme. alors quand ash il lui demandait de l'accompagner dehors, elle y voyait comme un échappatoire. une bouffée d'air frais nécessaire pour faire une trêve, même si ce n'était que pour quelques instants. il fallait que ça cesse. sav, elle l'aidait à arpenter l'hôtel du mieux qu'elle le pouvait, profitant de la chaleur de son corps contre le sien. parce que son contact la rassurait, elle avait l'impression d'être protégée entre ses bras musclés, lorsqu'elle le sentait tout près d'elle. parce que ça lui rappelait la fois où il avait fait la même chose. la fois où il l'avait aidé à sortir de ce fameux bar. où il l'avait rattrapée de justesse avant qu'elle ne vienne heurter le sol. tout était propice à se remémorer des segments, des bribes de leur relation. finalement arrivés à l'extérieur, elle le laissait retomber contre le mur pour qu'il puisse s'y appuyer. ash, il la remerciait pour l'escorte apportée jusqu'ici. sav, elle hochait la tête, fermant doucement les yeux pour agréer à ses paroles. puis elle lui demandait une cigarette, en guise de récompense pour avoir été sa béquille, le temps de quelques mètres. ash, il fouillait de nouveau dans ses poches, tendant la précieuse à son interlocutrice, avec un briquet, vu qu'elle n'avait rien emporté avec elle. sav articula un timide "merci", avant de la saisir et de se l'allumer. inspiration. puis expiration. ça faisait un bien fou bon sang. elle regardait le nuage de fumée qu'ils faisaient à eux deux, puis elle se reconcentrait sur lui, interpellée par sa question. " non, il sait à qui il a affaire. il a plutôt pas intérêt. " dit-elle en souriant, avant de lever les yeux vers le ciel étoilé. qu'est-ce qu'elle s'en foutait de ce pauvre mec. sav, elle était démoniaque quand elle le voulait. mais elle pouvait s'apaiser dans la seconde. un côté ange et démon qui lui collait à la peau. une facilité à faire volte-face depuis déjà des années. si bien qu'elle s'y perdait. sav, elle ne savait même plus qui elle était au fond. parce qu'elle n'était pas quelqu'un de méchant à la base. c'est juste que sa part d'ombre avait tendance à prendre le dessus, depuis la mort de sa grande sœur, daisy. son mauvais comportement était omniprésent ces temps-ci, et elle se demandait même comment ash il pouvait la supporter. elle était juste tellement paumée, comme à son habitude. " et le canon qui t'attends bien sagement va pas te faire une scène, quand t'y retourneras ? " dit-elle en expirant l'air de ses poumons, mélangé à cette fumée brumeuse qui lui faisait plisser les yeux tant elle la piquait. pour dire vrai, elle se moquait totalement de celle qui la remplaçait. c'était plus de la curiosité. un besoin d'assouvir ses interrogations. elle voulait tout savoir. " surtout si tu l'amènes au septième ciel tous les soirs, elle supporterait pas de te laisser filer. " balança-t-elle en ricanant comme une idiote. ça l'amusait, sav. elle préférait en rire qu'en pleurer. parce qu'elle n'avait pas le droit d'être triste, de lui en vouloir. c'était sa faute, la conséquence d'un mauvais choix. le portable d'ash vibrait, il se redressait pour le fixer, attirant le regard de la belle. elle tentait de regarder par dessus son épaule depuis le mur où elle était adossée. ce qu'elle avait réussi à apercevoir c'était juste le nom du contact. hailey. " ah " laissa-t-elle échapper en souriant derrière lui. quand on parlait du loup. elle devait être en train de péter un plomb cette pauvre fille. mais sav, elle n'allait pas compatir pour son cas, ni prier pour que dieu lui pardonne. parce qu'elle avait le droit d'être égoïste et de ne penser qu'à elle. elle ne faisait rien de mal pour une fois. parce que si elle voulait se l’accaparer un peu plus elle en avait tous les droits. ash, il ne répondait même pas, verrouillant l'écran de son téléphone, le glissant de nouveau dans sa poche. " foutu pour foutu... " laissa-t-elle échapper de ses lèvres de pécheresse. parce que cette phrase elle signifiait beaucoup. ils se l'étaient déjà répété tant de fois. parce que ça résumait très bien leur relation actuelle. ils étaient juste deux abrutis qui se déchiraient alors qu'il n'y avait aucune raison de le faire. deux âmes en peine qui se tiraient vers le bas, descendant doucement, mais surement, en direction des enfers. “ putain, j’suis trop bourré.” lui disait ash en souriant. ça, tout le monde l'avait remarqué oui. sav, elle souriait aussi tout en écrasant sa cigarette avec la pointe de son talon. elle dirigeait ses prunelles vers les siennes, son regard apaisé ne lui transmettait à présent plus aucun message de haine, juste de la compassion pour son cœur meurtri. parce qu'elle en était persuadée maintenant sav. il avait attiré son attention comme un appel à l'aide. un sos qu'il lui avait adressé malgré lui. " un jour quelqu'un m'a dit : c’est éphémère. tu pourras pas éternellement te réfugier dans ce genre de trucs. " parce qu'il avait l'air d'en chier ash. parce qu'il devait être à bout de tout ce qui se passait dans sa vie. il ne devait pas avoir l'habitude de tant de remue-ménage. il n'avait jamais du connaitre autant de bordel que depuis cette dernière quinzaine. depuis que la tornade blonde avait débarqué dans sa vie. elle se sentait bien, caressée par la brise rafraîchissante qui effleurait son visage. c'était une ambiance propice aux confidences. et puis vu le niveau d'ivresse de son ami, pas sûr qu'il se rappelle de tout ce qu'elle lui dirait au petit matin. sav, elle se redressait du mur, venant se planter devant lui, sous le projecteur qui éclairait l'allée du bâtiment. comme si elle montait sur scène. elle se raclait la gorge, mettant sa main fermée devant sa bouche, avant de sourire et de débuter son petit discours. " l'amour... fait ressortir ce qu'il y a de plus sombre en moi. j'ai peur de tout, peur d'avouer mes sentiments, peur de m'attacher, et d'être déçue en retour, peur de ces choses que je ne contrôle pas. et quand, je suis face à ce que je n'arrive pas à gérer, je me sens obligée de tout gâcher, de tout faire foirer et pour ça, je suis très forte. la meilleure même. j'arrive pas à laisser les gens m'apprécier, j'arrive pas à dire ce que je pense à ceux qui comptent pour moi. " voilà. c'était une petite partie qu'elle acceptait de lui dévoiler. parce que peut-être qu'il arrêterait de s'en prendre à elle. peut-être qu'il la comprendrait juste un peu plus, et qu'il respecterait sa décision. qu'avant de venir frapper à sa porte à nouveau, avant de venir l'aborder, il penserait à tout ce que pourrait engendrer sa venue. ash, j'ai tout fait pour te faire fuir, et maintenant que tu es parti, j'ai envie de m'accrocher à toi comme une dingue, te prendre dans mes bras et ne plus te lâcher. seulement le temps passe, mais pas la douleur, et moi, je suis là, à essayer éperdument de tirer un trait sur notre relation. aide-moi. je t'en prie repousse-moi. vire-moi de ta vie une bonne fois pour toute.





@Asher Rifkin

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sav elle se retrouvait devant l'hôtel, en compagnie de celui qui hantait toutes ses pensées. merde. mais pourquoi ce changement de programme lui donnait tant la boule au ventre ? pourquoi est-ce qu'elle ne s'était pas contentée de fuir à nouveau. pourquoi elle ne l'avait pas évité, fait semblant de ne jamais l'avoir connu. lorsque leurs regards s'étaient croisés de nouveau. lorsqu'il l'avait délibérément piquée pour ruiner son rendez-vous. est-ce que ça voulait dire qu'elle cautionnait ses actions ? elle n'était pas née de la dernière pluie sav. elle savait pertinemment qu'en acceptant de l'accompagner dehors, elle n'aurait aucune envie de repartir avec son prétendant. parce que c'était lui. parce qu'il lui faisait oublier presque tout le reste autour. parce que son attention n'était dévouée qu'à lui à cet instant présent. ils étaient là, contre ce mur de pierre, comme dans ce souvenir encore trop douloureux. leur colère s'était peu à peu apaisée, ils arrivaient à parler normalement, posément. “je sais même pas si elle sera là quand je reviendrai. la connaissant, elle va se barrer.” lui avoua-t-il. paroles qui lui arrachèrent un sourire. parce que pour son "date" c'était pareil. parce que n'importe qui ayant un minimum de fierté n'accepterait pas cet affront. ce manque de respect total. parce qu'on aurait dit qu'ils étaient les acteurs d'un mélodrame ce soir. parce que tout ça leur faisait perdre les pédales, et blesser les gens qui les entouraient. “ouais à propos de ça, je suis désolé. j’aurais pas dû dire ça.” dit-il en parlant de cette fameuse réplique qui lui avait fait tant de mal. sav elle était blessée ne serait-ce que d'imaginer qu'une autre soit passée après elle. parce qu'au fond elle voulait l'exclusivité, sans pour autant officialiser quoi que ce soit. si égoïste. sav, elle hochait la tête en guise d'approbation. parce qu'il avait été maladroit sur ce coup là. mais c'était uniquement pour engendrer une accumulation de mots blessants. pour aller toujours plus loin. parce que dans tous leurs dialogues, la moitié des choses devaient être fausses ou amplifiées. ash, il recevait un texto de sa bien-aimée, attirant la curiosité de la blonde. il ne manqua pas de lui faire remarquer. amusée, elle acquiesça d'un signe de la tête. toutes les filles sont comme ça. toutes les filles qui sont intéressées un minimum par un garçon. il avouait par la suite n'avoir plus rien à perdre. c'était la même chose pour elle. à un détail près. elle n'avait rien à perdre à part lui. parce que le trou béant qu'il avait laissé faisait encore trop mal. parce que cette absence l'avait fait se poser mille et unes questions. pourquoi ? pourquoi putain. c'était juste un mec de plus. “ce quelqu’un avait raison. mais parfois, t’en as juste besoin. sans que ça devienne une habitude hein.” lui confiait-il. vu le chaos qui agitait la vie de savannah, elle aurait aimé être ivre en permanence. pour ne pas voir ses mauvais choix. les conséquences de ses actes. pour ne pas ressentir le manque d'une personne qui lui était importante. il plantait ses prunelles dans les siennes. il était si beau putain. tellement envoûtant. elle buvait ses paroles sans même y répondre. parce qu'elle admirait tout simplement son visage. parce que ses traits ne l'avaient jamais quittée. ils n'étaient jamais sortis de sa tête. il fallait qu'elle fasse quelque chose. qu'elle se confie au moins un peu sur ce qu'elle ressentait. sur le mal être qui la transperçait. sav, elle s’avançait devant lui, sous le feu des projecteurs. et elle balançait les mots tels qu'ils lui venaient. parce qu'elle voulait lui montrer que parfois elle pouvait être sincère et lui dire la vérité. parce que ses yeux ne le quittaient pas pendant qu'elle lui parlait. parce qu'il l'écoutait, ne l'interrompait pas. il s'abreuvait de ses paroles. mais est-ce qu'il pouvait réellement les comprendre ? ash, il la remerciait, lui adressant un tendre sourire. “pourquoi tu me dis ça? t’es tombée amoureuse de moi ou quoi ?” oh bordel. son cœur venait juste de s'affoler là. mais si elle détournait le regard il aurait compris. alors elle se forçait. pour réussir à lui faire face. pour ne pas se montrer à fleur de peau. et puis peut-on réellement tomber en amour si vite pour quelqu'un ? " pardon ? il me semble pas avoir dit ça... " dit-elle en riant avec lui. mêlant son amusement au sien. en vrai, sav elle ne voulait pas faire ça. mais vu qu'il avait l'air de parler au second degrés, autant continuer à faire la même chose. puis ash, il se lançait lui aussi dans un discours. il se livrait enfin, à sa blonde préférée. parce qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de parler aussi sérieusement. parce que ça faisait du bien de le voir si vrai, si sincère. parce que quand il s'approchait d'elle son palpitant s'emballait un peu plus. au secours de l'air. pourtant sav, elle était déjà dehors. putain. recule. en plus il arrivait à la cerner. pourtant elle même se perdait dans des tissus de mensonges. dans des vérités qui n'étaient pas bonnes à dire. parce qu'elle lui faisait toujours croire n'importe quoi à ce pauvre garçon. parce qu'elle lui faisait tourner la tête, elle le torturait. mais il n'était pas dupe. il savait, ash. alors elle reculait de quelques pas, essayant de conserver la distance entre eux. parce que si elle s'écoutait là, tout de suite, elle lui serait déjà tombée dans les bras. elle aurait déjà possédé ses lèvres, se serait déjà glissée dans une de ses étreintes qui lui faisait tant de bien. " pourquoi ? pourquoi moi, tu veux pas me faire pleurer ? " soupirait-elle en le regardant. s'il faisait pareil avec toutes les autres. pourquoi était-elle spéciale ? qu'est-ce qu'elle avait de plus que ces filles qui passaient dans son lit. bordel. elle comprenait pas sav. pourquoi tous les deux ils étaient aussi bornés l'un que l'autre. " dans la vie, on fait pas toujours ce qu'on veut. mais on fait ce qui est mieux pour les autres, et pour soi-même. " souffla-t-elle à contre cœur. parce qu'elle ne voulait plus souffrir, non. elle ne voulait plus pleurer. sav elle ne souhaitait pas être dépendante de quelqu'un. elle ne voulait pas qu'il devienne sa drogue. sa bouffée d'oxygène. " laisse-moi juste tomber ash. abandonne putain. " balança-t-elle, ressentant un pincement, une boule au ventre, d'entendre ces mots glisser de sa bouche. sav, elle voulait pas se retrouver prisonnière d'une autre personne. elle voulait pas vivre pour quelqu'un d'autre. elle voulait juste survivre à ce destin sinueux. à toutes ces choses horribles qui étaient arrivées dans sa vie. elle voulait pas se préoccuper de lui. non. " j'ten prie. " dit-elle, le regard brûlant de sincérité. ses yeux bleus. ses prunelles cristallines. rien ne la troublait plus en cet instant. il fallait qu'elle s'en aille, encore une fois. tout de suite. " les cinq minutes sont passées. " murmurait-elle. sav, elle lui rappelait qu'il ne l'avait empruntée que pour un court laps de temps. qu'ils allaient devoir repartir régler leurs affaires chacun de leur côté. quand les plaisirs se glacent, et effacent les "encore". quand tous nos faces à faces deviennent des torts à torts. faut savoir arrêter, j'te souhaite même du bonheur. pas envie de pleurer, j'ai juste un chagrin d'humeur. on se fait une double peine, il nous faut un terme, l'avenir ensemble est bloqué, mais au fond de moi quand même, j'veux juste te manquer. j'veux juste que tu m'oublies jamais.




@Asher Rifkin

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il suffit d'un instant. un regard. une rencontre. pour bouleverser une existence. sav, elle sentait le jeu se refermer sur elle. finalement elle n'avait rien compris, c'était pas ça les règles, y'avait pas de gagnant y'avait pas de perdant. juste deux êtres qui se faisaient du mal autant qu'ils désiraient s'apprivoiser. parce qu'ils étaient tellement similaires que ça la terrorisait. parce que jamais elle n'aurait pensé ne serait-ce qu'un instant ressentir ce trop plein d'émotion. cette confusion de sentiments qui la rendait si triste. tout se mélangeait dans sa tête. bens. ash. personne. ash ? mais bens aussi ? autant rester seule. trop de complications à venir. trop de choses à supporter pour son cœur meurtri. parce qu'elle se détestait de succomber aussi vite aux charmes du beau brun. parce que tout était plus simple avant qu'elle ne le laisse entrer dans sa vie. parce qu'elle voulait rester avec lui mais avec bens en même temps. parce qu'elle était incapable de se décider à choisir quel chemin emprunter. tout ce qu'elle savait et qui était indéniable, c'est qu'elle tenait beaucoup à lui. elle ne voulait pas le perdre. mais elle tentait vainement d'y renoncer, bien que tout son être le pleurait déjà. “ dans la vie, c’est toi qui décide. c’est pas la vie qui décide pour toi. ” dit-il. avant de lui avouer que ses yeux et ses paroles étaient contradictoires. sa bouche débitait des atrocités, mais ses yeux le désiraient plus que n'importe qui d'autre. sav elle ne savait pas quoi décider. parce qu'elle n'avait pas encore pu discuter avec bens. parce qu'elle n'avait pas confessé ses sentiments. alors ce goût d'inachevé la laissait blessée. si seulement il n'avait pas été là, elle aurait pu se laisser aller avec ash, elle aurait pu leur donner une chance. parce que même s'il l'attirait comme un aimant elle ne pouvait pas faire son égoïste et occuper son cœur si elle n'était pas entièrement à lui. “ tu veux que je te laisse tomber ? d’accord. ” son intérieur se serrait. son cœur était broyé, écrasé par cette capitulation qu'il annonçait. “ comme je vais pas t’attendre éternellement. que t’aies une prise de conscience et que moi à côté, je passe à côté d’autres choses. alors on arrête là. si c’est ce que tu veux. ” non ce n'est pas ce qu'elle voulait. mais elle ne pouvait pas faire autrement. comment lui dire qu'il n'était pas le seul à la hanter ? bordel. comment lui expliquer sans lui faire de mal qu'elle ne pouvait pas courir vers lui à cause d'un autre ? sav elle regardait le sol, troublée par ses propos. parce que ça sentait vraiment la fin. parce que l'ambiance était suffocante, tellement pesante. elle ne savait plus quoi dire. elle ne répondait plus. elle subissait. elle le laissait dire ce qu'il ressentait. ash il ne souhaitait pas qu'elle le regrette plus tard. mais comment faire ? elle avait trouvé en lui tout ce qu'elle recherchait chez un homme, tant de similitudes avec elle, dans le corps d'un parfait inconnu. sav, elle en apprenait un peu plus à chaque moment, à chaque dialogue qu'ils échangeaient. putain. non c'est impossible, que ça se termine comme ça. il reprenait son téléphone, envoyant un message à sa potentielle nouvelle petite-amie. elle le regardait, en état de choc. troublée par ses mots. perturbée par cette situation qui lui apportait tant de peine. puis il la regardait de nouveau, effleurant sa joue doucement, déposant ses lèvres pour lui faire un dernier baiser d'adieu. son cœur battait la chamade, sa main venait toucher l'endroit où s'était égarée sa bouche. cette partie qui restait brûlante même quand il s'était déjà reculé. “ bonne soirée savannah. ” souffla-t-il avant de s'éloigner un peu plus, avant de lui tourner le dos et de partir. sav, elle laissait son bras retomber le long de son corps. elle sentait sa poitrine se serrer, son intérieur se comprimer. putain. ça faisait si mal. c'était trop. trop dur à endurer. trop dur à assumer. elle le regardait s'éloigner, incapable de sortir un traître mot. incapable de bouger ne serait-ce que d'un centimètre pour aller vers lui. j'ai tenté de t'effacer comme on tente d'oublier un cauchemar. et puis te revoilà à nouveau. je résiste, je me bats contre toi, contre mes sentiments, contre mon cœur qui s'accélère à ta vue, à ta voix, à ton rire. j'essaye de contrôler mes yeux qui vagabondent envieusement sur ton corps, sur ces mains qui tenaient les miennes, sur ce torse qui me retenait, sur ces lèvres qui m'ont tant fait ressentir. en vain. tu es toujours mon cauchemar, qui revient me hanter, encore et encore. tu es mon douloureux, mon tendre cauchemar. ash, il s'éloignait dans la pénombre. il n'était bientôt qu'un point noir dans son champ de vision. mais sav, elle n'arrivait pas à se calmer. elle respirait avec difficulté, tentant de se remettre de ses émotions. elle n'y arrivait pas. putain c'était trop dur. il partait pour de vrai. elle sentait les larmes qui montaient. incontrôlables. des traîtresses, qu'elle ne pouvait contenir plus longtemps. ça lui faisait comme un électrochoc. ils ne pouvaient pas se quitter comme ça. pas de cette façon. savannah, elle attrapait sa robe et se lançait à sa poursuite. elle courrait aussi vite qu'elle le pouvait. parce qu'il était déjà loin. parce qu'on ne voyait même plus sa silhouette avec la pénombre qui l'entourait. elle s’essoufflait mais n'abandonnait pas. ses talons l'empêchaient de le rattraper, l'emprisonnaient de pouvoir arriver jusqu'à lui. alors elle s'arrêtait au milieu du trottoir, et elle les balançait. elle n'en avait pas besoin. elle voulait juste arriver jusqu'à lui. sans même avoir le temps de reprendre sa respiration, elle s'élançait à sa poursuite. elle courrait désespérément dans la ville, sur ces trottoirs qui la faisaient grimacer tant ils étaient douloureux pour ses pieds. puis finalement elle le retrouvait de nouveau, là à quelques mètres. elle repartait dans sa course avant d'être arrêtée brusquement. paralysée par la douleur qui transperçait son pied. elle venait de marcher sur un morceau de verre. bon sang que c'était douloureux. mais ce n'était rien en comparaison du mal qui brûlait en elle. " ash, arrête-toi putain ! " criait-elle au milieu de la ville. est-ce qu'il allait se retourner ou l'ignorer ? dieu seul le sait. sav, elle regardait son pied. le sang qui s'échappait. ses larmes qui coulaient en même temps. elle s'appuyait contre le mur, relevait sa jambe, avant de venir retirer le bris de glace qui l'avait pénétré. elle étouffa un cri. bordel. ce n'était pas sa soirée. elle balançait le bout de verre sur le côté, reposant son pied sur le sol, avançant en sa direction tant bien que mal. " j'te demande pas de m'attendre. juste de pas m'oublier. parce que moi je sais que j'vais pas y arriver. " avoua-t-elle en cherchant à capturer son regard. retrouvant le chemin de ses prunelles abyssales, qu'elle affectionnait tant.




@Asher Rifkin

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dans la vie, on dit toujours que les meilleurs partent les premiers. alors c'est censé être le cas avec ash ? il n'était qu'un être éphémère, de passage pour une courte période ? était-il apparu dans sa vie pour lui donner une leçon ? la faire se remettre en question ? tout changer ? tant de questions qui n'avaient pas encore de réponses. sav elle courrait pour le rattraper, aussi vite qu'elle le pouvait. parce que même si sa tête lui disait non, son corps tout entier le réclamait. le souvenir de ses bras autour d'elle, la sensation de sa peau contre la sienne. elle n'arrivait pas à y renoncer. non. elle n'arrivait pas à se dire que ça avait été la première et la dernière fois en même temps. parce que c'était une putain d'égoïste qui ne pouvait pas lui donner ce qu'il attendait, mais qui pourtant exigeait qu'il ne l'oublie pas. qu'elle reste dans un coin de sa tête. dans une parcelle infime de son âme. sav, elle s’essoufflait, laissait perler les larmes le long de son visage tout au long de sa course. et puis elle était stoppée. par cet obstacle. ce morceau de verre. mais rien ne pouvait l'arrêter. parce qu'ash il venait de se retourner. parce qu'il avait décidé de ne pas l'ignorer. alors malgré la douleur qui la traversait, elle ne pouvait arrêter de marcher vers lui, d'être attirée par sa silhouette qui était bien trop loin encore. il arrivait à ses côtés, remarquant sa blessure, passant la main sur ses joues pour tenter de calmer son désespoir. il devait penser qu'elle pleurait à cause de cette coupure, à cause de ce sang qui ruisselait sur le trottoir. mais il n'en était rien. “ putain, qu’est-ce que t’as fait sav ? ça va ? ” demandait-il inquiet. non ça n'allait pas. rien ne va dans sa putain de vie. tout part en vrac. son existence part en vrille. elle était chamboulée de tous les sens possibles. son intérieur se tordait. son cœur battait à tout rompre. " non. non ça va pas. bordel y a rien qui va chez moi. " dit-elle essoufflée, encore fatiguée des efforts qu'elle avait du fournir pour le rattraper. " on s'en fou de ça c'est pas important. " balança-t-elle sans arrêter de pleurer. parce qu'elle n'en avait rien à faire de ce sang qui coulait. de son pied meurtri. à côté de son cœur qui était en miettes ça l'importait si peu. après avoir pris connaissance de son état, ash se reculait de nouveau, réinstaurant la distance qu'ils avaient tenté de garder durant le reste de la soirée. puis il riait, la traitant d'égoïste. et il avait raison. c'était la pire qui pouvait exister. elle ne pensait qu'à elle. pas suffisamment à lui. pas du tout à lui. parce qu'en faisant ce genre de requête, elle lui demandait de mettre sa vie entre parenthèses. parce que même si elle lui disait de ne pas l'attendre, elle voulait qu'il pense toujours à elle, qu'il la garde dans un coin de son esprit. foutaises. torrent d'amertume qui découlait des lèvres d'ash. torrent de reproches. de vérités qui blessent. sav, elle l'écoutait, se faisait silencieuse sans le quitter du regard. elle reniflait, essuyait les quelques gouttes qui perlaient encore de ses yeux. qu'elle était bête. elle n'aurait jamais du revenir le chercher. parce qu'elle n'était pas crédible. parce que ses excuses ne tenaient pas la route. elle ne savait plus quoi dire. devait-elle se résigner à le laisser partir, le laisser filer ? d'abord, il y aura le manque. collé à la peau, chevillé, à leur pourrir la vie, chacun de leur côté. à questionner ce choix, celui d'être parti, et de s'être quitté. tous les moments, tous les endroits, se feront l'écho de leur histoire. et puis ils s'oublieront. ou pas. il y aura peut-être les regrets, les remords qui viendront balayer leurs pensées. ou peut-être que ce sera la meilleure décision qu'ils auraient pu choisir. peut-être qu'à être trop semblables, trop proches, on finissait par se brûler. on terminait par se rendre malade. relation passionnelle mais nocive. poison enchanteur qui avait déjà pris possession de tout son être. elle aimerait tant pouvoir être sevrée de lui. ne plus y penser ne serait-ce qu'une fois à partir de ce moment là. sav sentit une goutte s'échouer sur son front. puis une autre. et encore d'autres qui venaient ruisseler le long de ses bras. il se mettait à pleuvoir. comme si la situation n'était pas déjà désespérante. comme s'ils avaient besoin de cette ambiance pour se dire au revoir à nouveau. " j'comprends ash. j'ai entendu et compris tout ce que t'as dit. " soupirait-elle, le suppliant presque du regard pour qu'ils arrêtent de se faire du mal. il fallait que ça cesse. elle ne pouvait plus continuer à se rendre malade pour lui. elle ne pouvait pas le garder prisonnier pour toujours. il avait le droit à sa liberté. il avait le droit de refaire sa vie s'il le souhaitait. et de l'entendre lui parler avec sincérité, le voir la regarder avec ses yeux brillants d'honnêteté, elle se faisait finalement une raison sav. " au fond je sais que tu seras toujours là. " murmurait-elle en posant la main au dessus de son cœur. sa voix tremblait, ses yeux se fermaient de temps en temps, au contact glacé des gouttes de pluie qui tombaient sur elle. " et c'est le plus important. " articulait-elle avec difficulté, laissant se dessiner un tendre sourire, sur son visage pourtant si triste. sav expirait tout l'air qui s'était engorgé dans ses poumons, tous ces sentiments qui la submergeaient et dont elle voulait se débarrasser. parce qu'elle ne pouvait rien faire de plus pour eux. elle était incapable d'aller vers lui, tout comme d'y renoncer. alors elle se contenterait de garder les souvenirs. de revivre tous ces moments qui l'avaient fait vibrer, au cours de leurs échanges passionnels. sav elle approchait lentement ses doigts de son visage, venant effleurer ses joues glacées, trempées par la pluie. puis elle le caressait doucement de sa paume apaisante, venant redessiner ses traits. " tu m'as pas laissé te dire au revoir tout à l'heure. " murmurait-elle en sondant ses prunelles. ils ne voulaient pas se quitter. mais ils allaient pourtant y être obligés. elle se reculait doucement, venant abandonner son visage, pour finalement se blottir contre lui. elle l'entourait fermement de ses bras, resserrant son étreinte sur sa veste gelée.



@Asher Rifkin

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elle se sentait déjà mal, rien qu'en entendant le son de sa voix. parce qu'elle savait au fond qu'ils allaient se dire au revoir. que toute cette course après lui, pour ces quelques secondes de plus partagées, n'allaient servir à rien. si ce n'est le regarder une dernière fois. mémoriser ses traits, son visage, n'oublier aucun détail de cet être qui lui avait apporté tant de bonnes choses. il lui avait fait découvrir des endroits inexplorés, des parcelles d'elle-même qu'elle ne soupçonnait pas. parce qu'avec lui tout était différent. parce que cette relation amour-haine les détruisait peu à peu. il fallait que ça cesse. autant l'un que l'autre ne pouvaient plus supporter de se voir sous ces conditions. parce qu'entre eux ce n'était pas de l'amitié, c'était plus. mais on ne pouvait pas dire que c'était encore de l'amour. c'était un entre deux difficile à gérer, impossible à expliquer. ash il était arrivé dans sa vie telle une comète. il s'y était écrasé, avait tout ravagé sur son passage. pour finalement y laisser un trou béant, un vide qu'elle ne pouvait combler. parce qu'après l'avoir connu on ne pouvait pas l'oublier. on ne pouvait se reconstruire après tant de cicatrices. après toutes ces plaies ouvertes qui la brûlait, qui l'empoissonnait. non elle n'allait pas s'en remettre. ce serait mentir que de dire qu'elle pourrait le rayer de sa vie, effacer ce chapitre. alors sav, elle allait faire comme toujours. porter un masque. faire croire que tout allait bien. sourire alors qu'au fond elle voulait pleurer. ce qui l'effrayait le plus, c’était d'apprendre à vivre sans lui. c'était se lever tous les matins, en espérant ne pas avoir rêvé de lui pendant la nuit. elle avait peur de ne pas réussir à oublier toutes ses belles paroles, de continuer à y croire malgré que tout soit terminé. elle avait peur de se résoudre à l'idée que c'était seulement lui qu'elle voulait, et que le reste n'avait plus d'importance. qu'il allait être trop tard, qu'elle allait regretter sa décision. il ne lui accorderait plus d'importance, du moins plus autant qu'avant. sav, elle allait devoir faire avec. “ c’est vraiment dommage que tu ne sois pas prête. ” soupirait-il en regardant sa montre. sav elle hochait la tête en guise d'approbation. elle était consciente qu'ils fonçaient dans le mur à cause d'elle, et d'elle seule. que tout ce drame ne se jouait que par sa faute, par cette maladresse qu'elle ne pouvait refréner. ash, il ne disait rien de plus. il se contentait de la regarder, de la laisser s'approcher de lui. elle effleurait tendrement ses joues, le dévorait du regard une dernière fois. il était si beau. si pur. ses cheveux mouillés qui venaient se coller sur son visage, son t-shirt qui se rétractait sous sa veste, et laissait dévoiler les contours de son torse. alors sav, elle ne pouvait contenir ce dernier élan d'affection pour lui. elle se nichait doucement dans ses bras, venant l'agripper aussi fort qu'elle le pouvait. et il ne la repoussait pas. il lui répondait en l'enlaçant encore plus fort. si seulement le temps avait pu s'arrêter à ce moment précis. si l'univers avait pu la figer dans son étreinte, elle aurait pu être tranquille. se sentir en paix. enfin. parce qu'elle se demandait pourquoi sa vie était si compliquée. pourquoi elle ne profitait pas au lieu de tout foutre en l'air. sav, elle ouvrait les yeux pour regarder la pluie tomber, pour écouter le silence qui les entourait, ce bruit de gouttes qui s'échouaient sur les routes éclairées. puis ash il la ramenait en face de lui, faisant glisser ses mains le long de ses joues, déposant un tendre baiser sur le haut de son front. elle fermait brièvement les yeux, pour profiter de ces quelques secondes, où ses lèvres venaient toucher sa peau de nouveau. elle sentait son souffle chaud qui s'échouait sur son visage, elle s'accrochait un peu plus à sa veste, avant qu'il ne la repousse doucement. ash il lui disait de prendre soin d'elle, il enlevait sa veste pour venir la passer sur ses épaules. "en souvenir de moi". ça résonnait dans sa tête. ça lui tordait les tripes. putain. tout ce qu'elle allait garder de lui c'était ce bout de tissu. sav elle attrapait les bords de son manteau avant de les rabattre vers sa poitrine, tentant de se protéger du froid qui transperçait son âme. du blizzard qui la parcourait. elle continuait de le regarder, désorientée, l'observant arrêter un taxi pour qu'elle puisse enfin rentrer chez elle. pour que tout se termine maintenant. ash, il la prenait par le bras pour l'aider à s'installer, pour qu'elle puisse poser son pied endolori dans un endroit un peu plus confortable que sur le sol gelé. il glissait un billet au chauffeur, s'accoudant sur le toit juste au dessus d'elle. “ rentre bien chez toi.  ” lui glissait-il avant de se reculer et de fermer la portière. sav elle était bloquée. figée. incapable d'articuler le moindre mot pour lui répondre. " mademoiselle, où puis-je vous conduire ? " disait l'homme en regardant dans son rétroviseur. sav elle secouait la tête de gauche à droite, essayant de se réveiller de ce mauvais rêve." n'importe où. roulez juste. " soupirait-elle, en recroisant les prunelles de celui qui faisait battre son cœur. ils se regardaient intensément. comme si ce moment avait duré une éternité. comme si les secondes étaient devenues des heures. ash, il était là, debout sous la pluie, à la regarder partir. et sav, elle ne pu retenir ses larmes plus longtemps. la voiture accélérait, et elle venait poser sa tête contre la fenêtre. elle venait la cogner à plusieurs reprises, comme pour se punir d'avoir fait une énorme connerie. putain. elle laissait ses mains glisser sur la veste qu'il lui avait laissé, déjà nostalgique de ne plus être à ses côtés. la seule chose qu'on entendait à présent c'était elle. qui pleurait. ses sanglots qui ne s'arrêtaient plus, et qu'elle n'arrivait pas à contrôler. elle s'en voulait terriblement. elle aurait voulu mourir maintenant, tant elle avait mal.




@Asher Rifkin

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