des maux mal soignés (asher)

sav, elle était allongée sur ce lit qui ne lui appartenait pas. au dessus des draps qu'elle aurait pu explorer, en compagnie de son beau brun. leurs corps auraient pu se laisser aller à de douces symphonies, à des gestes affectueux... mais elle avait peur sav. parce qu'il avait l'air trop bien pour elle. parce qu'il faisait les choses mieux que n'importe qui ne les avait jamais faites. c'est pour cela qu'elle ne pouvait pas aller vers lui. il ne méritait pas d'être blessé. de devenir un pansement comme elle avait souhaité, plus tôt dans la soirée. parce qu'ash ce n'était pas un vulgaire bandage qu'on mettrait sur une blessure pour la panser. parce qu'il était plutôt un remède à tous ses maux, qu'elle ne pouvait s'offrir. parce qu'il était inaccessible, parce qu'il semblait déjà si loin alors qu'il était pourtant si près. " et qu’est-ce que je peux faire pour que tu n’aies plus peur de moi ? " murmura-t-il à sa belle. il avait envie d'essayer ash. de tenter d'écouter les craintes qui parcouraient son esprit. il n'en avait pas rien à faire d'elle. loin de là même. " je sais pas... j'en sais rien ash... j'ai pas l'habitude qu'on se préoccupe autant de moi. " soupira-t-elle, préoccupée. son cœur battait la chamade et lui disait de rester. mais son corps voulait partir à toute vitesse, s'éloigner de lui. de son corps brûlant et envoûtant. de son regard enchanteur. de ses bras rassurants, qui auraient pu être siens. de sa bouche, qui aurait pu couvrir sa peau de milliers de doux baisers. elle était terrorisée, savannah. elle ne savait pas comment réagir avec cet homme qui lui semblait si familier. avec quelqu'un qui pourrait être en tout point son alter ego. comme si elle se voyait en lui. dans un miroir. comme si l'image qui lui revenait en tête c'était elle. c'était lui. " c'est triste. " répondait-il finalement aux aveux de sa muse. et il avait raison. parce que sa vie respirait la tristesse. parce qu'elle n'était pas à sa place ici bas. parce qu'elle aurait tellement préféré partir à la place de daisy, au lieu d'errer telle une coquille vide à travers le temps, les années. son âme en peine voulait crier. voulait pleurer toutes les larmes de son corps, pour enfin extérioriser ce mal-être. mais elle n'y arrivait pas sav. elle préférait renoncer aux bonnes choses et se contenter des mauvaises. parce qu'elle était persuadée que le ciel lui tomberait sur la tête dès demain. parce qu'elle pensait ne plus avoir droit au bonheur. alors tout ce qu'elle pouvait faire face à un ash silencieux, c'était le toucher. frôler sa peau. s'électriser à son contact. et puis trouver du réconfort dans le creux de sa main. c'est tout ce qu'elle se donnait le droit de faire. elle n'avait pas envie de la retirer, ni de lâcher la sienne. mais elle était paralysée. incapable de lui promettre un lendemain. de le laisser se projeter plus loin avec elle. parce que si elle lui avait dit qu'ils se reverraient, elle lui aurait menti. parce que sav elle serait partie de toute façon. et c'est en adoptant la même ligne de conduite que d'habitude, qu'elle finit par se redresser, par lui faire un signe d’au revoir. et puis de nouveau le silence. le bruit des pas qui craquaient sur le parquet, quand elle passait dans ce long couloir sinueux. le bruit de ses talons qui s'entrechoquaient, lorsqu'elle décida d'enfiler de nouveau ses bottes, dans le salon. et puis le bruit de sav, qui reniflait. qui luttait vainement pour ne pas que les larmes coulent. pour espérer réussir à sortir d'ici sans craquer. elle essayait de se dépêcher, à remonter la fermeture de sa chaussure. mais ses gestes peu précis, la panique qui la submergeait, la rendait incapable de mener à bien cette mission. alors elle les retira de nouveau, avant de les balancer par terre. parce qu'elle n'en avait rien à faire. parce qu'elle pouvait partir pieds nus si ça pouvait lui permettre de sortir au plus vite. parce que cette ambiance pesante était devenue insoutenable. parce que l'air se faisait trop rare. parce qu'elle courait presque, jusqu'à la porte d'entrée, pour s'échapper de cet endroit. de l'air... de l'air vite... sa main s'apprêtait à l'ouvrir. “j’ai pas envie de regretter. ” c'était lui. c'était ash. il était revenu. il l'avait retenue. sa douce main venait entourer son poignet. fermement, mais tendrement à la fois. ” laisse-moi te montrer savannah ce que c’est ” dit-il, venant éclipser une de ses mèches de cheveux qui se perdait devant son visage. il la regardait fixement, ash. mais pas comme avant. pas comme quand ils étaient venus ici dans l'optique de coucher ensemble. il y avait ce petit quelque chose en plus. comme s'il la suppliait de ne pas s'en aller. comme s'il voulait vraiment qu'elle reste près de lui. ” laisse-moi te montrer autre chose que ce que tu as connu. je te demande rien, ça t’engage en rien. juste de te laisser aller. c’est tout ” lui murmura-t-il, caressant lentement sa peau, avec bienveillance. ash, il ne voulait pas la blesser. il voulait juste profiter de cet instant. il voulait juste la découvrir nue, la toucher, goûter sa peau, se blottir contre elle. ” laisse-moi te faire l’amour comme d’autres ne te l’ont jamais fait. ” avoua-t-il. sav elle manquait d'air. plus que jamais. elle ne respirait plus. elle avait le souffle coupé. parce que les mots qu'il prononçait la touchaient en plein cœur. parce que jamais personne ne lui avait dit de telles choses. son palpitant était au bord de l'implosion. son pouls irrégulier était devenu coutume, à ses côtés. alors, la douce se décida à rompre son silence, à lui donner une réponse. elle attrapait ses mains, tentant de soutenir ses prunelles étincelantes. " on s'est rencontrés au mauvais moment, ash. peut être que dans un an, on se rencontrera de nouveau dans un bar, dans une ville bien loin d'ici. et on pourra se donner une nouvelle chance... " murmura-t-elle avant de venir se réfugier contre lui, posant sa tête dans le creux de son cou. la belle s'apaisait peu à peu. elle laissait glisser ses doigts le long de son torse, remarquant qu'il avait enfilé un nouveau t-shirt. sav, ça lui donnait envie de rire au fond. parce que tout était parti d'un bout de tissu. il s'était énervé, quand elle lui avait renversé de l'alcool dessus. il avait été blessé, excédé, quand elle lui avait dit de le retirer. putain de t-shirt de malheur...
quelques secondes plus tard, elle se détachait de son corps, retrouvant le chemin de son regard. parce que malgré ce qu'elle venait de lui dire, elle ne voulait plus lutter contre ses envies. parce qu'elle voulait le sentir près d'elle encore un peu plus. " juste pour ce soir... on peut peut-être essayer... de s'apprivoiser... " souffla-t-elle, se sentant de nouveau intimidée par l'homme qui se tenait à quelques centimètres. sav, elle n'allait plus refaire les mêmes erreurs. elle n'allait plus se comporter comme une idiote, parce qu'ash il n'en était pas un. alors elle allait se mettre à nu, ne pas tricher, ne pas jouer un rôle. être sincère et véritable avec celui qui tentait juste de la comprendre. " viens ash... et pour de vrai cette fois-ci... "murmura-t-elle. paroles envoûtantes. elle retirait doucement son haut, le laissait glisser graduellement contre sa peau de sirène, avant qu'il ne se fonde dans le parquet.




@Asher Rifkin

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malgré le fait qu'elle brûlait d'envie pour lui, que son corps n'était qu'une torche déjà bien trop consumée, elle ne pouvait se résoudre à se laisser aller, la douce savannah. parce que ce soir elle ne se reconnaissait pas. parce que ce qu'elle montrait à ash, ce n'était pas dans ses habitudes. cette hésitation constante. sa fragilité, sa timidité, sa sensibilité. tous ces traits qui la caractérisaient, mais qui ne ressortaient pourtant jamais. sav, elle était là, dans les bras d'ash, recroquevillée comme une pauvre enfant apeurée. elle avait perdu tous ses repères, elle était en constante hésitation pour les choix qu'elle devait mener. pour les actions à effectuer. pour ce qu'il fallait dire ou ne pas dire. alors elle avait juste besoin de soutien. elle voulait juste profiter un peu plus de ses bras, de son étreinte rassurante. elle sentait ses doigts se promener le long de son dos, la force qu'il mettait pour continuer à la garder contre lui. sav, elle ne disait plus rien. parce qu'il lui avait dit de se taire. de ne pas tout gâcher à nouveau. pour qu'ils puissent profiter d'une partie de la nuit. de ces quelques heures ensemble. de ces moments de tendresse, qu'ils imaginaient dans leurs esprits, et auxquels ils voulaient désespérément s’adonner. alors elle avait oublié l'idée de partir, l'idée de s'enfuir. et elle allait le privilégier, lui. arrêter de se poser mille et une questions et juste profiter de l'instant présent. parce qu'il était face à elle, les yeux brûlants de désir. il la regardait comme si elle était une oeuvre d'art, se dénuder, s'ouvrir un peu plus à lui. leurs cœurs battaient en rythme, sur la même fréquence bien trop rapide pour ne rien signifier. ash, il lui disait qu'elle était magnifique. il observait chaque parcelle de son corps, comme pour s'en imprégner. il déplaçait délicatement ses cheveux derrière son dos, la frôlant avec ses doigts agiles, son contact la faisant frissonner. c'est fou l'effet qu'il lui faisait ash, rien qu'en la caressant. rien qu'en plongeant son regard dans le sien. ” laisse-toi aller ce soir. laisse-moi être doux avec toi. ” dit-il en se rapprochant un peu plus. dévoilant avec sincérité qu'il voulait juste être doux avec sa belle. il était touchant asher, quand il avait envie de prendre soin d'elle. ses prunelles la transperçaient en plein cœur. sav, elle était touchée. un peu mordue de lui aussi il fallait l'avouer. parce qu'il était si charmant qu'elle en oublierait presque qu'ils se quitteraient demain matin. parce qu'avoir un homme aussi beau et aussi vrai en face d'elle, ça n'avait pas de prix. savannah se laissa attirer dans sa chambre, dans ce lit qu'elle venait de quitter les larmes aux yeux, quelques minutes auparavant. elle regardait brièvement la bouteille de bière sur le côté, qui lui rappelait ce qu'ils avaient partagé rien qu'en une soirée. puis aussi ce t-shirt tâché, en boule sur le sol. des souvenirs bons ou mauvais, chacun avait sa propre opinion. ash se laissa tomber sur le lit et la fit basculer sur elle, venant l'entourer de ses bras puissants, une étreinte passionnelle. elle était sienne ce soir, et il n'allait plus la laisser partir. de toute façon, sav, elle n'avait plus la volonté de fuir. elle était si bien contre son corps brûlant, au plus près de lui. ash il la caressait, il l'effleurait du bout des doigts. il la recouvrait de baisers. sur le cou, sur l'épaule, sur son ventre... et à chaque fois qu'il posait ses lèvres sur son corps, elle était comme anesthésiée. comme une camée qui recevait sa drogue, qui avait finalement l'aiguille pour se piquer. une fois, deux fois, trois fois. ça ne s'arrêtait jamais. le bien-être la submergeait, elle le laissait faire, laissant échapper quelques cris qu'elle tentait d'étouffer. toutes ces sensations dans son bas-ventre. il éveillait des sens dont elle ne connaissait même pas l'existence. parce que quand ash il s'approchait de son cou, elle souriait, tant ça la chatouillait, mais en même temps l'excitait. parce que quand elle sentait son souffle brûlant au creux de son oreille, elle avait juste envie de lui.” tu me laisses t’embrasser ce soir savannah ? ” murmura-t-il tout près de son visage. dangereusement proche de ses lèvres. sav, elle avait son cœur qui battait encore plus vite que tout à l'heure, et elle ne pensait pas que c'était possible. il allait probablement finir par s'arrêter si ça continuait. leurs yeux clairs venaient s'entremêler, et leurs caresses s'arrêtaient. elle était là, assise sur lui, à le regarder, le convoiter, le désirer. et à ce moment la question ne se posait même plus. si ash pouvait la mettre dans un état pareil, elle pouvait bien lui faire confiance et se laisser emporter. alors sav, elle repoussait ses cheveux en arrière. puis elle approchait lentement son visage du sien. dans ses yeux on pouvait toujours voir la fragilité, l'appréhension qu'elle ressentait. parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir se passer de sa bouche, si elle commençait à s'en emparer. elle était là, perdue dans ses iris envoûtants. ses mains remontaient instinctivement jusqu'à ses joues, avant de les frôler, d'en détailler le contour. et puis voilà. c'était maintenant. le moment qu'elle avait décidé pour s'emparer de son visage. elle vint écraser ses lèvres sur les siennes, doucement, tendrement, les effleurant. comme si elle tentait de les apprivoiser, de comprendre comment elles fonctionnaient. sav se reculait un instant, le regardait, puis replongeait. et puis merde ! elle vint prendre à nouveau possession de ses lèvres avec fougue cette fois-ci. avec la passion qui l'habitait. elles avaient un gout délicatement sucré, encore un petit arôme d'alcool qui résidait. elle l'embrassait sincèrement sav, puis elle resserrait son étreinte autour d'ash, de son ash. elle caressait chacun des muscles de son torse à travers le tissu de son t-shirt, désireuse de pouvoir les redessiner une fois qu'il serait enlevé. alors elle le débarrassait de ce bout de tissu, le faisant glisser lentement le long de ses bras, puis elle le lança sur le côté. ses doigts revenaient ruisseler sur son torse, sa bouche s'approchait pour l'embrasser de part et d'autre, remontant lentement jusqu’à son oreille, avant de la mordiller doucement. " tu me rends folle ash... " lui murmura-t-elle, frottant doucement son visage contre le sien.


@Asher Rifkin

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quelques heures plus tôt ils étaient de parfaits inconnus, ou presque. leurs chemins respectifs auraient pu ne jamais se croiser. ils auraient pu ne jamais se rapprocher. mais il était le réconfort dont la belle avait eu besoin, à ce moment précis. celui qui se trouvait être là quand elle perdait pied, quand tout son monde se mettait à tourner. sav, elle était là, allongée sur ce lit, en train de penser à tout et à rien en même temps. elle était perdue, déboussolée. parce qu'elle était prisonnière de ces sensations qu'elle venait de ressentir. parce qu'elle avait l'impression de ne découvrir la tendresse que ce soir, avec lui, au creux de ses bras. puis ash, il la rejoignait, s'allongeait à ses côtés. lui adressant un timide "je crois" en guise de réponse à sa question. avant de venir planter ses prunelles dans les siennes, lui demandant s'il avait été à la hauteur de ses espérances. elle marquait un silence, tentant de peser ses mots avant de les laisser s'échapper de ses lèvres. ash il "croyait" que c'était ça alors faire l'amour ? ses paroles laissaient sous entendre qu'il n'en savait rien non plus. comme s'il découvrait l'éveil de ses sens en même temps qu'elle. qu'au final ils étaient tous deux victimes de leur passion dévorante, qui venait de se réveiller. de ces étreintes charnelles qu'ils avaient partagé. de ces baisers qui leur laissait le souffle coupé. " pour tout te dire... je n'ai jamais vécu quelque chose d'aussi intense... " murmura-t-elle en lui souriant. leurs yeux ne se quittaient plus de nouveau. parce que maintenant elle le voyait différemment. il avait réussi à lui donner beaucoup d'affection en seulement quelques heures. de ses caresses, ses étreintes, jusqu'à leurs corps en feu, leurs souffles saccadés. chaque geste avait eu son importance pour faire de ce moment quelque chose d'unique, de spécial. sav venait peu  à peu chercher sa main, elle le caressait doucement de ses doigts frêles. " merci ash... pour ce moment. " souffla-t-elle tendrement. elle était reconnaissante qu'il ai bien voulu lui enseigner l'amour, même si ce n'était que le temps d'une nuit. peut-être le fait qu'il ai été éphémère le rendait encore plus intense. mais après tous ces instants de plaisir partagés, il était temps de se faire une raison. de revenir à la réalité. ce n'était que pour une nuit. il ne fallait pas s'accrocher à lui. sav, elle ne pouvait pas se le permettre. elle était toujours perdue dans sa relation avec bens, et pour couronner le tout ash venait s'ajouter à tous ses tourments. comme si elle ne passait pas déjà le plus clair de son temps à se torturer l'esprit. alors elle lâchait sa main, se redressant précipitamment, à la recherche de ses vêtements qui jonchaient le sol. plus elle attendait et plus elle allait en souffrir. et lui aussi. alors il ne fallait pas le blesser d'avantage, parce qu'ash il ne méritait pas d'être pris pour un con. il ne méritait pas qu'on lui fasse languir une chose à laquelle il n'accéderait probablement jamais. sav, elle enfilait ses dessous, agrafait son soutien-gorge. " c'était parfait... " lui dit-elle, ses prunelles venant croiser les siennes, avant qu'elles ne fuient de nouveau. elle disait la vérité. cette nuit resterait gravée dans sa mémoire, dans ses souvenirs. peu importe tous les efforts qu'elle donnerait pour l'effacer, aucun ne serait assez puissant pour en venir à bout.
sav, elle continuait de se vêtir, passant rapidement son haut le long de ses bras. elle allait prendre la fuite. l'abandonner à son triste sort. mais c'était juste pour atténuer la douleur en devenir. celle qui allait la ronger une fois cette porte passée. parce que tout ce réconfort, elle allait devoir y renoncer. " désolé. " soupira-t-elle, consciente que son attitude n'était pas des plus correctes envers lui. ash, il lui avait beaucoup donné ce soir, et elle était incapable de rester quelques heures de plus dans ses bras. parce qu'elle avait peur de ne plus vouloir en partir, peur de trop s'attacher. parce que ash, il pourrait totalement la faire tomber raide dingue de lui si elle ne prenait pas ses distances. si son cœur n'était pas anesthésié de sentiments. sav, elle voudrait bien en profiter plus longtemps. rien qu'une minute, rien qu'une heure de plus. mais elle ne voulait pas être égoïste et ne penser qu'à sa petite personne. elle enfilait son pantalon, puis le fixait de nouveau. ses yeux emplis de sincérité auraient pu réellement la faire changer d'avis. parce qu'à travers le regard ils se passaient toujours des messages. tout ce qu'ils n'arrivaient pas à se dire en face. sav, elle s'approchait doucement de lui, saisissant sa main pour l'attirer jusqu'à elle. il était là, à quelques centimètres de son visage. son cœur vacillait, son pouls s'emballait de nouveau. " faut que j'men aille, ash... " murmurait-elle, tentant de contenir toutes les émotions qu'elle ressentait. essayant de ne pas laisser transparaître sa faiblesse, son hésitation. parce qu'il ne fallait pas qu'il la retienne. parce que les règles avaient été posées dès le début. sav se perdait dans ses yeux clairs, le cœur bien trop lourd, et ne put s'empêcher de réduire la distance entre eux, une dernière fois. son souffle se coupait, elle attrapait son visage, venant poser tendrement ses lèvres sur les siennes.
je voudrais qu'on puisse enlever cette brûlure tout au fond de mon cœur. elle me tue, elle se répand dans tout mon être. je voudrais qu'on retire cette douleur qui représente mon attachement pour toi. je veux qu'on me l'enlève. parce que je ne veux plus souffrir. je veux juste t'oublier, parce que oui, je vais te briser, comme je suis brisée. alors s'il vous plaît, aidez-moi. retirez cette douleur de mon être, car je préfère l'effacer plutôt que de le laisser me détester.



@Asher Rifkin

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ce soir lui avait apprit beaucoup de bonnes choses. parce qu'elle avait passé un moment d'exception auprès de cet homme. il avait réussi à lui prouver que l'amour, pouvait être doux et exaltant en même temps. tendre et sauvage à la fois. qu'elle pouvait être autre chose qu'une vulgaire poupée de chiffon qu'on amenait dans ses draps. mais les nuages arrivaient déjà, c'était le moment de partir. avant que la tempête de sentiments ne se déchaîne, avant que le chaos qui entourait sa vie ne s'abatte également sur lui. parce qu'elle devait s'enfuir comme elle le faisait à chaque fois. incapable de démêler le vrai du faux. incapable de se faire violence pour surmonter les battements de son cœur bien trop rapide. le plus simple c'était de le laisser, de le quitter. sav elle était déçue par l'amour en général. parce qu'elle n'avait jamais trouvé chaussure à son pied. parce que l'amour à sens unique qu'elle éprouvait pour son beau-frère, l'avait détruite à petit feu. elle ne se donnait pas le droit d'aimer à nouveau depuis. parce que sav elle était complètement coincée. dans une impasse. son cœur figé en attendant qu'il daigne la remarquer un jour. alors elle ne voulait pas blesser ash. parce qu'elle n'était pas folle. elle le savait. elle savait précisément ce qui était en train de se passer avec lui. entre eux. que ce petit jeu avait prit de bien trop grandes proportions. qu'elle ne voulait pas lui accorder autant d'importance, mais qu'elle finirait par le faire quand même. alors sav, elle restait silencieuse quand ash lui demanda pourquoi elle voulait déjà s'en aller. parce qu'elle ne savait pas quoi lui répondre. parce que tout s'embrouillait dans son esprit. elle voulait rester près de lui aussi fort qu'elle souhaitait le fuir. elle continuait de se rhabiller, tirant nerveusement sur les bouts de tissus pour tenter d'abréger ce moment propice au malaise. « t'excuse pas, je m'en doutais. c'est plus facile c'est ça ?  » non c'est encore plus dur de ne pas profiter un peu plus de tes bras. parce que j'en avais tellement besoin. parce que si j'étais égoïste, je resterai plus longtemps. " exactement. " souffla-t-elle sèchement. il fallait qu'elle se durcisse pour rester crédible. qu'elle arrête de laisser ses sentiments prendre le dessus. qu'elle arrête de vaciller et de vouloir changer d'avis à chaque fois qu'elle croisait ses prunelles trop envoûtantes. mais elle le voyait, son cœur meurtri. ses attentes balayées. ses envies décimées.  ash, il était si touchant, si plein de sincérité, qu'il était difficile de ne pas lui tomber dans les bras. et c'est dans un moment d'égarement, que sav estompait peu à peu la distance entre leurs corps, leurs visages. parce qu'elle voulait juste regoûter à ses lèvres une dernière fois, avant de les oublier pour de bon. elle posait ses mains le long de ses joues, l'attirant vers elle, lui donnant un baiser qui avait tout d'un adieu. ses yeux se fermaient instinctivement, comme pour profiter un peu plus de ce dernier moment. ash, il était incompris, blessé, mais il l'embrassait quand même. envers et contre tout. parce qu'il devait probablement vouloir la garder un peu plus auprès de lui. les deux se détachèrent au bout de quelques secondes, sav laissait retomber ses bras le long de son corps abîmé, replantait ses prunelles dans ses yeux peinés.  « pourquoi tu fais ça ? tu voudrais pas simplement profiter de cette nuit et partir demain ? on est en pleine nuit en plus. fin...» c'est exactement pour ça qu'elle ne pouvait pas rester. parce que s'il lui proposait sa main, elle voudrait prendre son bras. elle en voudrait toujours plus. elle serait incapable d'étancher sa soif d'affection, de gestes d'attention. alors sav, elle avait peur de ne plus partir, d'être prisonnière de son emprise. ses traits se durcissaient. " je fais ça, parce qu'on se l'était dit dès le départ. c'était le deal ash. " dit-elle sèchement en arrangeant ses vêtements, venant tirer frénétiquement son pull au dessus de son pantalon. il n'allait probablement pas la comprendre. il allait lui en vouloir. mais il l'aurait détesté d'autant plus, si elle était restée d'avantage. " alors non, y a pas moyen que je reste rien qu'une minute de plus. " soupira-t-elle, se dirigeant vers le salon avec empressement. elle cherchait du regard ses bottes qu'elle avait lancé à l'autre bout de l'appartement. ash, il la suivait. elle entendait le bruit du parquet qui grinçait derrière. elle sentait cette ombre au dessus de son épaule. il ne lui rendait pas la tâche facile. " j'vais réussir à rentrer toute seule, t'inquiète pas. " dit-elle sans prendre la peine de le regarder, enfilant sa paire de talons qu'elle avait finalement retrouvée. sav, elle était prête à partir, mais elle voulait lui mettre le coup de grâce. elle voulait être cruelle. parce que c'était tout à fait son genre d'être aussi méchante. parce que ces dernières années elle ne vivait que pour ces phrases assassines. ces horribles choses qu'elle balançait à la tête de tous ceux qui croisaient son chemin. elle attrapait son portable dans la poche de son jean, regardait l'heure. 3h33. " il est tard, on en a assez profité. " soupira-t-elle, venant chercher du regard les prunelles de son interlocuteur. " je vais pas prendre ton numéro. parce qu'on se rappellera pas de toute façon. " dit-elle d'un air détaché, agitant son téléphone sous les yeux du beau brun. elle bouillonnait à l'intérieur. ça lui faisait mal. sav, elle avait mauvaise conscience. du poison coulait dans ses veines. les fantômes du passé l'empêchaient d'être heureuse à nouveau, de pouvoir tirer un trait sur toutes ces histoires. parce que sav elle aimait bien tout faire foirer à chaque fois. parce qu'elle était si stupide. parce qu'elle plantait ses ongles si fort à l'intérieur de sa paume pour tenter d'être forte. pour ne pas se démonter. elle serrait le poing, elle se blessait volontairement. mais la douleur ne passait pas.



@Asher Rifkin

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ça y est. c'était la fin. le moment de clôturer cette nuit d'exception. de terminer cette relation éphémère. tourner la page de ce chapitre qui n'aurait jamais du s'écrire. parce que depuis le début il n'aurait jamais du faire irruption dans sa vie. malgré toutes les paroles assassines qu'elle débitait à un rythme effréné, elle n'en pensait pas un traître mot. torrent de mensonges. elle se voilait la face. parce que sav c'était une idiote qui était infoutue de prendre les bonnes décisions. de donner les vraies raisons de son départ. parce qu'elle préférait se faire détester plutôt que de devoir se livrer. plutôt que de devoir lui montrer ses faiblesses, et se laisser submerger par un tourbillon d'émotions futiles. parce que l'amour ce n'était pas pour elle. parce qu'elle n'était pas prête à faire un pas vers lui. à devenir dépendante d'une autre personne. sav, elle était terrorisée. parce qu'elle n'avait jamais vécu quelque chose comme ça du haut de ses 25 ans. l'inconnu lui faisait peur. elle connaissait si peu de la vie. mais qui aurait pu lui apprendre tout ça ? si ce n'est elle, en commettant des erreurs et en vivant avec. en apprenant à ne plus les reproduire sous peine de souffrir à nouveau. ash, il ne disait rien, il écoutait juste. son regard se faisait plus sombre. son visage était animé par des mimiques sournoises qui feignaient la moquerie. parce qu'il devait vraiment la prendre pour une une salope, une fille sans cœur. c'était le but. qu'il la croit. qu'il s'abreuve de ses paroles et qu'il n'en oublie pas un seul mot. pour qu'il ne revienne jamais vers elle. pour qu'il n'aille jamais plus la chercher un soir dans un bar. pour que plus jamais il ne lui accorde son attention ou ne serait-ce qu'un regard. “ qu’est-ce que t’attends. casse-toi alors. je t'en prie. ” dit-il en lui indiquant la porte. ces mots la firent reprendre conscience. comme une claque en pleine figure. ces paroles lui permettaient de ne pas oublier qu'elle devait partir maintenant. tout de suite. il la poussait ash, à s'en aller. il était en colère. plein de haine à son égard. mais elle n'avait pas le droit de lui en vouloir. c'était elle qui avait été cruelle, sournoise, la première. alors sav, elle serrait un peu plus les poings, expirant l'air de ses poumons avec difficulté, tentant de faire bonne figure. " bonne soirée, ash... " souffla-t-elle avec détermination, plantant une dernière fois ses prunelles dans les siennes. ce regard, elle ne l'oublierait pas de sitôt. ces yeux azur qui lui avaient tant donné, qui l'avaient tant dévorée ce soir. elles resteraient ancrées dans ses souvenirs. et puis il la laissait là, sur le pas de la porte, se faisant tomber sur le canapé en attrapant une cigarette. “ rentre bien. je vais pas te raccompagner, t’as l’air d’avoir trouvé le chemin toute seule. ” t'as raison ash. je sais très bien où je vais aller. je vais repartir dans ma vie de misère. celle où je ne peux pas te faire entrer. mais c'est juste pour ton bien. pour te préserver de tout ce mal qui viendrait à te ronger, toi aussi. un jour tu comprendras peut-être. puis il se relevait de nouveau, l'abandonnant dans le salon. voilà, c'était la fin. sav elle soufflait pour expirer toute la tension qu'elle avait contenue jusqu'ici. elle attrapait la poignée, la faisait tourner avant de repousser la porte fermement, de s'adosser dessus. elle soupirait. elle avait mal. son cœur était douloureux. elle serrait sa poitrine avec ses mains, comme pour tenter de faire stopper les battements trop rapides, trop intenses. pour essayer de les atténuer ne serait-ce qu'un minimum. puis elle se redressait, descendait les marches lentement, regardant dans le vide, agonisant. elle s'engouffrait de nouveau dans la nuit, tentant tant bien que mal de retrouver le chemin de son studio, caressée par cette brise fraîche qui la fit frissoner. elle n'aurait jamais du venir. jamais.




@Asher Rifkin

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